D’autres gens qui passent ( 1 )
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Encore des gens qui passent, dans ta proximité …
Incontinents privés de Lune , de vespasienne , du Chat Noir, d’une moitié tronquée et qui se marrent , qui y croient seuls ,souffreteux qui s’oublient vite , qui phosphorent sur l’avenir d’une prostate de société, d’une sacro sainte cataracte de horde cléricale, d’une crise de foi tardive, de trop , d’une fois sur deux , qui repassent un col d’utérus sans oxygène , en scaphandre autonome, au pied bot d’un avorton empesé, sur le parement d’une partie de jambes en l’air , des gens qui se regardent partir en java, en galère du levant au couchant, qui « radeau-de-la-médusent » ensemble, blottis dans leurs certitudes d’arrières –arrières- arrières- arrières latéraux gauches des deux pieds, de fils de bonne famille , bardés de diplômes-poire-cerise-abricot , qui se rassurent de leurs exploits , de chefs de service, les uns contre les autres blottis, sur d’autres , sortis tout droit de vieux cauchemars collectifs , qui ramassent les gouttelettes , de ces petits ruisseaux qui font le grandes rivières, des gens qui matent d’autres gens qui passent ,eux heureux , qui peignent au spéculum une raie d’un empire du milieu, du dos, des scènes de vie de clair-obscur batave, le long du boulevard de la liberté à perte de vue, des pas perdus , à l’infini , des gens qui bégaient en chœur, le bonheur , de n’importe quoi ,n’importe comment, qu’il était une fois l’humanité, et patati et batata ….
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(de « Inventaire social » FT ) .
Farid Talbi
(1 )- Texte à relire en apnée, sans pause de style , jusqu’à l’asphyxie.
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28 août 2014
Farid Talbi