Exorcisme /
Toutes ces personnes encore en activité ( médias, entraineurs, fonctionnaires…) qui ont précipité, disons peut-être inconsciemment ou par mégarde le foot algérien dans la situation désespérée en laquelle il se retrouve aujourd’hui empêtré, ces personnes là devraient peut-être aujourd’hui faire œuvre de courage intellectuel. Et par là même reconnaissant simplement les erreurs commises, aider à la saine reconstruction de la discipline brutalement menée au naufrage .
Et pour parvenir à réparation , il y aurait lieu pour eux de réapparaitre au grand jour, en pleine lumière, afin d’assumer le bilan ( et étaler leur butin) du méfait, forts de dossiers et écrits imprescriptibles dont ils auraient été nommément les auteurs (archives médiatiques (1975-1980) . Il ne s’agit nullement de mise en accusation de personnes, ou d’obliger quiconque à rendre des comptes répréhensibles. Le foot a déjà largement payé la facture des errements irresponsables de prétendus jeunes intellectuels « militants-révolutionnaires socialistes », souvent malgré eux sous produits militants politiques caricaturaux, opportunistes et distinctifs d’un drôle d’époque vouée la course à l’échalote. Mais plus simplement, les inviter à nous livrer les causes objectives de leur embrigadement, par un exercice de mea culpa public. Pour permettre à la discipline nationale d’exorciser par la thérapeutique de l’aveu, définitivement, la malheureuse malédiction faite « réforme scientifique du foot algérien » qui perdure. Justement cette aventure là qui a détruit, à partir de 1976, l’organisation populaire et l’état d’esprit spécifique d’un foot algérien de nature éducative et sociale d’exception. Alors un foot d’essence si singulière, d’élaboration historique faite d’épreuves douloureuses ; une pratique ancienne placée au plus haut des sources de productions universelles hautement talentueuses durant les décades. Cette consécration obtenue grâce à un fondement unique de conjugaison d’éléments de société et de psychologie sociale ; éléments favorablement intervenus à l’édification nationale d’une pratique précoce spécifique, l’émergence de militantisme sportif populaire bénévole, brassage inter générationnelle, la promotion d’une culture ludique puriste. Et le tout à la faveur d’une épopée humaine exceptionnelle, dénuée de but mercantile ou marchand, façonnée à l’histoire de tout un peuple.
Quelle grave ignorance, quelle énorme faute que d’avoir négligé, détruit les aspects essentiels d’un véritable phénomène si particulier de société, identitaire, algérien ! . Quel méfait s’il avait pu s’agir de vider le foot algérien de sa substance vitale, opportunément juste à des fins de carrière professionnelle ou sociale ! Pour faire place nette à une appropriation d’emplois et de privilèges individuels hautement prometteurs, à la faveur de la circonstance, simplement en hurlant avec la meute à la politisation des activités sportives devenues propagandistes. Et retour d’ascenseur par le foot abusé !
Les personnes ( des comme-çà de journalistes en maraude, des fonctionnaires encroutés oisifs et reclus …, des techniciens de sport diplômés promus au chômage ), un monde de marginaux pleinement impliqués à l’origine du naufrage ; et que des gens qui auraient à nous instruire d’autres manœuvres . Comme cette fois, révéler les véritables intentions implicites, et à l’évidence politiques et corporatistes voire petitement carriéristes, comme causes de la dissolution des associations populaires essentielles, patrimoniales. Puis, si ces gens là pouvaient, dire les dessous de cette malencontreuse reprise en mains par « nationalisation sociolo-scientifique- » des associations populaires de foot .
Autrement dit ce que visait en fait l’extraction du foot de son milieu populaire naturel, en l’ arrimant de plus à l’argent publique et , comme pour les jeux du cirque , aux loisirs de gradins d’une jeunesse anéantie par l’inculture et l’ennui .
Qu’il soit possible enfin de mesurer du danger des mélanges de genres entre le foot, le fric, la politique. Entre la culture, l’éducation et le parasitisme professionnel d’époque .
Il parait hélas totalement impossible, aujourd’hui comme depuis des décades, de relever la qualité des pratiques du foot algérien , les gros intérêts son t ailleurs .
Et toute honte bue, les critiques officielles avisées continuent à provenir de ces canassons indécrottables, malgré le désastre, individus toujours en postes bien en vue. Etalant en gage d’impunité comme de mise, une situation sociale brillante, bien qu’acteurs responsables majeurs impliqués jusqu’au cou dans le mise à mort du foot algérien « réformé ».
Ces gens là continuent à vendre leur salade impunément, et à jouer aux matamores.
Trente cinq ans que le mal persiste.
Jusqu’où ?
Pauvre football !
Farid Talbi
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23 juillet 2014
Farid Talbi