«Mon père était plus content pour l’Algérie que pour ma convocation en équipe de France»
La qualification historique de l’Algérie en Coupe du monde et l’épopée du Caire et d’Oum Dourman ont changé beaucoup dans la façon de voir les choses chez les Français d’origine algérienne.
Le geste de Zinédine Zidane qui a tenu à se déplacer personnellement au lieu du stage des Verts pour saluer et féliciter un par un les joueurs algériens prouve si besoin est que l’équipe d’Algérie est devenue une fierté nationale, que ce soit en Algérie ou partout dans le monde.
Zidane n’est pas le seul à sentir cet amour soudain pour le pays de ses parents. Un autre joueur en activité semble avoir regretté d’avoir choisi la France ou plutôt de ne pas avoir choisi l’Algérie. Il s’agit de Samir Nasri, le talentueux meneur de jeu d’Arsenal qui a été oublié par Raymond Domenech après quelques apparitions pourtant prometteuses chez les Bleus.
Sur les traces de Camel Meriem
Samir Nasri était chez lui à Marseille le jour où l’Algérie s’était qualifiée en Coupe du monde. Il a vécu de très près la folie qui s’est emparée de la ville méditerranéenne et la joie de ses amis et voisins au point où il a avoué à ses parents qu’il aurait aimé être sur le terrain au Soudan. La déception de Nasri de ne pas pouvoir jouer pour l’Algérie était d’autant grande qu’un autre joueur dans son cas avait choisi la France pour y jouer quelques matchs avant de tomber dans les oubliettes. Nous avons nommé Camel Meriel, l’ancien Monégasque, actuellement sans club.
Hamid laisse éclater sa joie et oublie France-Irlande
Après la qualification des Verts en Coupe du monde, Hamid, le père de Nasri, était fou de joie. Lui, le Constantinois de souche, était beaucoup plus content de la qualification de l’Algérie aux dépens de l’Egypte que de la première sélection de son fils en équipe de France. Hamid Nasri a d’ailleurs préféré laisser éclater sa joie après la qualification des Verts en oubliant que quelques minutes plus tard, la France allait, elle aussi, jouer sa qualification en Coupe du monde. Cela a semblé toucher le joueur d’Arsenal qui s’est retrouvé pris entre le marteau et l’enclume.
«Mon père était plus content pour l’Algérie que pour ma convocation en équipe de France»
Le joueur d’Arsenal a suivi avec des yeux amusés les défilés des Marseillais le soir de la qualification des Verts et l’explosion de joie au sein même de sa famille. Il était tellement amusé qu’il a déclaré à sa famille qu’il n’avait jamais vu son père dans un tel état. «Il était certainement plus heureux de la qualification de l’Algérie que le jour où j’ai été convoqué pour la première fois en équipe de France», aurait-il confié aux siens. Nasri a d’ailleurs exprimé publiquement sur Canal+ sa fierté de voir l’équipe d’Algérie réussir une qualification historique en Coupe du monde.
Il aurait aimé être dans la même situation que Yebda et Meghni
Avec 15 sélections seulement en équipe de France entre 2007 et 2008, Samir Nasri aurait pu attendre un peu et être touché par la nouvelle réglementation qui permet aux joueurs ayant joué en sélection jeune d’un pays de changer de sélection. Comme c’est le cas de Mourad Meghni et Hassen Yebda qui ont été autorisés à jouer pour l’Algérie après avoir joué pour la France chez les moins de 17 ans.
Parce que, tout compte fait, c’est à Meghni qu’on a prédit un avenir radieux en le qualifiant en France et en Italie comme le futur Zidane. Aujourd’hui, Meghni coule des jours heureux avec l’équipe d’Algérie alors que Nasri a été oublié par l’équipe de France depuis l’Euro 2008 où il a participé à deux bribes de matchs.
R. B.
27 juin 2014
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