Faut-il vraiment douter ? Avons-nous donc été bernés ? Faut-il croire ceux qui disent que l’indépendance de l’Algérie ne fût qu’illusion ? Que la France régenterait encore tout en Algérie et qu’elle serait plus présente qu’elle ne l’a jamais été ? Faut-il croire ceux qui le disent ? Serions-nous donc finalement que ces eternels indigènes qui avions juste revêtus de nouveaux costumes ? Faut-il pleurer où faut-il en rire ? Est-ce vrai ? Serions-nous encore que ces élus du second collège ? Et tout ce qui a été fait, ce qui a été dit, les espérances, les lendemains de fête, de liberté reconquise, de parole retrouvée ! Tout cela ne serait donc que mirages ! Et ces mères et ces pères qui ont pleuré leurs enfants morts pour la patrie et étreint leurs corps frêles criblés de balles. Tout cela ne serait donc que feux de paille ! Que nous ne mériterions toujours que les coups de matraque, les bousculades et les insultes pour les plus chanceux et la mort violente et foudroyante pour les plus obstinés. Que nous ne serions que ces êtres incapables de réfléchir et à qui l’on doit toujours apprendre à obéir et à écouter. Et à s’exécuter. Fissa ! Il n’y aurait donc plus rien à voir. Les dés étaient-ils donc pipés ? Il ya aussi les autres. Ceux qui parmi nous croient être arrivés, parvenus, se seraient subitement enrichis et qui en guise de victoire nous clameraient les yeux dans les yeux leur reniement et nous diraient leur haine. Ils auraient l’intelligence, innée, acquise pour nous le faire comprendre et entendre. Alors occupons-nous de nos petites marmites, nous qui sommes nés dépourvus de méninges, justes capables du minimum. Mais il ne nous faudra jamais oublier les autres. Ils étaient nos aïeux. Ceux qui vêtus de burnous et de djellabas traçaient déjà la route. Depuis des millénaires !
18 mars 2014
Salim Metref