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C’est Bouteflika qui a marqué son but, mais soyons heureux par Kamel Daoud

21 novembre 2013

Kamel Daoud

Il y a quelque chose de triste dans la joie. Avant hier, dans les villages le long du désert une explosion du corps et du rire après la qualification de l’Algérie au Brésil. Voir ce peuple danser et rire est une aubaine. Sauf que derrière la fête, on pouvait voir, derrière les klaxons et la joie, la tristesse du corps algérien: les gens sortaient dans les rues, riaient mais on avait l’impression de tourner en rond. La joie avait une raison, mais pas de centre. C’est qu’on y a perdu l’habitude et l’espace et la manière. C’est rare de rire. Nos fêtes sont crispées, coincées et inquiétées. Tout notre calendrier festif est une collection de feuilles mortes. Et quand donc arrive un match, on explose, on déborde. Parce que c’est tellement rare. Parce que tout le reste est pris en otage. Parce qu’on ne sait pas comment faire pour fêter. On le sait tous. E c’est pourquoi il y avait avant hier une nuit de l’intensité, de l’excès et une sorte de violence dans le rire. On sait que c’est une fois le millénaire. D’ailleurs peu confiants dans l’avenir, les Algériens ont inventé un curieux rite: la fête avant la fête. Quand il y a un match avec un enjeu immense, on fête avant le match, deux ou trois jours. Ainsi, si on gagne on aura deux fêtes et si on perd, la fête aura déjà eu lieu. Une assurance garantie contre l’imprévu en somme. Une ruse contre le fatalisme. C’est une pratique depuis Omdurman.

E c’est pourquoi cela à été intense. Car c’est brève. On sait que la fête pure est rare et qu’on nous la vole vite. Les islamistes ont pollué nos fêtes religieuses et les nationalistes nos fêtes nationales. Reste celles du match. Et même là, ce n’est pas évident. Avant-hier on riait mais quand cela est retombée, on a compris tous que c’est un gâteau pour les réelecteurs de Bouteflika, une fête du populisme sur le peuple théorique. Cela va cacher le reste de nos soucis et tuer notre temps. Cela va permette au régime une seconde vie après la troisième venue après la dixième. Le foot est devenu le tambour des peuples. Le pipeline son intestin et le drapeau, le dernier domicile connu. Bouguerra a tiré, mais c’est le régime qui a marqué un but. Malgré cela rions, c’est si rare.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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