Le pétrole est notre richesse. Il a fini par imposer un régime unique et donc unique ordonnateur des projets et grand relogeur. Cela s’est traduit par cette esthétique monotone du pétrole : cités, logement, relogement. Les Algériens sont logés chez le pouvoir en général et ce dernier impose son goût donc. Cela vous donne ces villes en photocopie quand on quitte le noyau colonial : place des Martyrs, café Marhaba, rue Khemisti, quartier El Wiam, alias la réconciliation, école aux noms des compagnons du prophète… etc. Cela s’étend d’Alger à Ain Salah puis aux frontières, dans les têtes et les appels d’offres. L’âme des peuples est dans leurs pierres. La nôtre est mangée par le pétrole qui en a fait un parpaing et pas une sculpture. Que sera l’Algérie quand tous seront logés ou relogés ? Une grande cité où l’on s’ennuie et où le premier geste collectif serait de cotiser pour créer une salle pour les condoléances et les enterrements comme cela se fait partout. Vision sinistre et triste que celle du pays le long de la route et qui perd son âme des pierres dans les projets LSP et leurs hideurs.
Le long du sud : le pétrole tue la pierre par Kamel Daoud
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16 novembre 2013
Kamel Daoud