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Zabel show par El-Guellil

29 octobre 2013

El-Guellil

Les reins rompus par le poids du couffin, elle essaye de s’aider de la rampe d’escalier pour grimper les étages, mais se rappelle qu’elle a été arrachée. «Moussiba inchallah», ils ont tout bouffé». Elle ne peut même pas s’arrêter parce que ça pue, le vide-ordures est bouché. L’envie lui vient de gueuler, mais les notes de musique classique qui sortent d’un appartement semblant le fuir, l’ont empêché. «El-mouziga fel khnez», on aura tout vu». La symphonie de Vivaldi, «Les quatre saisons», est dans tous ses états, dans ce bâtiment apocalyptique : le «SOL» souffre, le «LA» trouve l’ambiance lamentable, le «FA» pleure la façade, il semble interpeller l’OPGI qui s’en moque éperdument. «SI» les voisins s’entendaient pour régler les vingt millions de charges impayées», le «MI stère» des ascenseurs, très souvent en panne, serait résolu. Le «RE», lui, fait appel aux réminiscences d’un passé lointain. Pauvre Vivaldi, se dit-elle… et pauvre immeuble. Les rats se confondent avec les habitants dans ce joyau architectural.. Cette bâtisse est composée de deux blocs, le nord et le sud ; on dirait que la guerre de sécession s’est déroulée en ces lieux, «guirra khouya !». Si vous ne me croyez pas, faites-y un tour, me dit Eddaouia qui broie du noir. Le minimum de civisme est dans le hall principal : il y a deux gros trous que les chutes du Niagara ne feraient pas.

Les voisins n’arrivent pas à s’entendre pour payer les charges. On dirait «graba» et avec tout ça, quand tu les vois descendre, tu jugerais qu’ils viennent de Beverly Hills. «Au fait, tchu as pu me débrouiller Channel N° 5 ? Bdîte nmell Cachaghelle… Khalti Daouia les imite à la perfection, avant de continuer… Brass el melh, s’il n’y avait pas ces pauvres femmes de peine qui se tuent à l’ouvrage, loukène metna. Dans ce bâtiment «le comité syndic» est composé, essentiellement, de femmes. Elles font le porte-à-porte pour sensibiliser le voisinage, mais tous s’enferment dans leur cage à rats et se complaisent dans cette situation. Ouine Rakoum yâ rjel zmène ? Les hommes qui respectent leurs moustaches, n’accepteraient pas de voir leurs enfants vivre dans une benne à ordures.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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