Et du coup, personne ne sait plus quoi penser. La visibilité sur le cas algérien approche dangereusement du zéro net et précis. Et cela pèse sur les esprits, les cafés et les milieux d’affaires. Personne n’ose décider de son argent ou de l’avenir de ses enfants face à ce cas de mathématique folle. Personne n’a la bonne explication. On n’a même pas un seul candidat à seulement sept mois d’une présidentielle qui va être ausculté par le monde comme un cas de figure unique dans le monde dit « arabe ». A sept mois nous n’avons même pas les amusements habituels de sales guerres, de déclarations fracassantes, de folles intox et des prises de position. Rien. Tous assis sur la chaise qui roule. Pays montgolfière au souffle d’un dormeur qui chuchote une vielle histoire qui le concerne. Est-on vivants ? Ou seulement un seul d’entre nous ? Pour le moment rien. L’Algérie mange bien, ne fait pas la guerre aux autres, collabore avec les puissants et regarde les matchs de son équipe de foot importée. Mais le pays devient monstrueusement inexplicable. Un dangereux vide et une étrange résignation. Le bonhomme a réussi à rendre immobile une partie de ce peuple. L’autre partie est devenue encore plus servile.
Conclusion ? Apres la décennie noire et celle rouge, on a abouti à la décennie obscure. Celle où on ne voit même pas ses propres orteils même en écarquillant les yeux. Pauvre pays aux allumettes.
8 octobre 2013
Kamel Daoud