RSS

La décennie obscure, après la noire et la rouge par Kamel Daoud

8 octobre 2013

Kamel Daoud

Visibilité nulle. D’un côté on a un homme malade, âgé, qui a déjà mangé trois fois le pays avec trois mandats de suite, un homme qui est assis, qui parle peu et qui sait que les mandats à vie finissent mal pour les dictateurs et leurs terres. Donc, l’homme ne peut pas se présenter logiquement à un quatrième mandat, doit ouvrir le champs de course à de plus jeunes, doit assurer une transition douce dans un monde de brutes et doit nous pardonner à tous, même si ce n’est pas nous, de ne pas lui avoir donné la présidence en 78 et arrêter de médire auprès de ses visiteurs étrangers. Organiquement un quatrième mandat serait un drame, autant que le troisième a été une erreur. Le bonhomme ne peut pas aller plus loin que son âge d’ailleurs. Sauf que d’un autre côté, le bonhomme vient de placer un fidèle au Conseil constitutionnel, un autre au ministère de l’Intérieur, un autre à celui de la Justice et il a le chef des armées dans une main et les marionnettes dans une autre. Tout indique, même à un gardien de but burkinabé, que le bonhomme va se présenter à sa propre succession.

Et du coup, personne ne sait plus quoi penser. La visibilité sur le cas algérien approche dangereusement du zéro net et précis. Et cela pèse sur les esprits, les cafés et les milieux d’affaires. Personne n’ose décider de son argent ou de l’avenir de ses enfants face à ce cas de mathématique folle. Personne n’a la bonne explication. On n’a même pas un seul candidat à seulement sept mois d’une présidentielle qui va être ausculté par le monde comme un cas de figure unique dans le monde dit « arabe ». A sept mois nous n’avons même pas les amusements habituels de sales guerres, de déclarations fracassantes, de folles intox et des prises de position. Rien. Tous assis sur la chaise qui roule. Pays montgolfière au souffle d’un dormeur qui chuchote une vielle histoire qui le concerne. Est-on vivants ? Ou seulement un seul d’entre nous ? Pour le moment rien. L’Algérie mange bien, ne fait pas la guerre aux autres, collabore avec les puissants et regarde les matchs de son équipe de foot importée. Mais le pays devient monstrueusement inexplicable. Un dangereux vide et une étrange résignation. Le bonhomme a réussi à rendre immobile une partie de ce peuple. L’autre partie est devenue encore plus servile.

Conclusion ? Apres la décennie noire et celle rouge, on a abouti à la décennie obscure. Celle où on ne voit même pas ses propres orteils même en écarquillant les yeux. Pauvre pays aux allumettes.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

S'abonner

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

Les commentaires sont fermés.

Académie Renée Vivien |
faffoo |
little voice |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | alacroiseedesarts
| Sud
| éditer livre, agent littéra...