Comment s’expliquer que trente pères de famille, qui habitent, depuis des années, dans le même immeuble, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le minimum ?
Ce locataire, nouvellement installé, commençait à avoir la voix enrouée à force de les interpeller sans échos. L’ascenseur est en panne depuis quelques mois, car les gens qui occupent les premiers étages ne veulent pas participer aux frais de réparation : il paraît qu’ils ne l’utilisent pas. L’eau est coupée, la pompe n’est pas réparée. Quelques locataires refusent de donner leur quote-part, si le problème de la «pression» n’est pas résolu : «l’eau n’arrive pas aux derniers paliers» ! La minuterie, il a mis des heures à leur expliquer, individuellement, la nécessité de la rendre opérationnelle, sans résultats. Le portail principal n’est jamais fermé par manque de serrure. Homme d’action et de juste colère, il décide de rassembler tout le monde et de faire une tentative de sensibilisation.
«Ya khouti barakette, l’insécurité règne dans l’immeuble, qui commence à ressembler à un terrain de camping. Dès que la nuit tombe, une foule de sans-logis s’installe dans la cage d’escalier pour y dormir. Vous ne pensez pas qu’il est temps que chacun de nous mette un peu d’argent pour arranger tout ça» ? Et vas-y les débats, mène koul foume kelma. Ils parlaient tous en même temps, pas moyen de les calmer. Il décide de faire appel à sa voix de ténor. «je crois que c’est le moment de désigner un syndic parmi nous». A cette proposition le fou-rire général s’installa. «Le dernier syndic en date a ramassé trois millions pour régler ces problèmes, dit une vieille femme, sans s’arrêter de rire. Que Dieu lui pardonne
il s’est payé un billet pour je ne sais quelle destination, j’espère que ce n’est pas ton cas, ya oulidi ?
Il claque la porte et décide d’aller commander une grosse porte en fer, pour blinder son appartement
4 octobre 2013
El-Guellil