« C’est en faisant un tour dans les magasins du faubourg que j’ai constaté ce qu’apportaient quotidiennement les «babors» ; ça va du couscous de Strasbourg jusqu’aux cure-dents de Halbourg, et, croyez-moi, ce n’est pas pour soutenir la rime. Ces produits viennent bien de ces bourgs. Du coup, je me suis rappelé une bien célèbre phrase prononcée par le défunt président Boumediène lorsqu’il a dit : «Ceux qui pensent que nous allons importer du parfum devront attendre». Eh bien ! Monsieur le président, ils ont attendu et, profitant de la crédulité de certains citoyens se comportant comme les indiens épatés devant les miroirs et bijoux de fantaisie ramenés par l’homme blanc, ils ont saisi l’occasion. Mais, curieux comme je suis, je voulais savoir que dit alors l’importateur. Mais curieux comme je suis je voulais savoir.
- Que t’importe ce que le client emporte en sortant du magasin, me dit alors l’importateur.
- Mais et l’important ? lui dis-je.
- C’est le pacte, pardi, du moment que tu as un paquet de codes sur tes registres, tu peux importer de la pacotille. C’est toujours du pactole, et puis, de nos jours, que les gens aiment tout ce qui vient des alentours, tu peux toujours faire passer le topinambour pour de la pomme de certains bourgs.
- Mais c’est de l’escroquerie le long du parcours, et le contrôle, qu’est-ce que tu en fais, yâ l’ghoul ? lui dis-je.
- Ben, je lui joue des tours et, du coup, je suis côté jardin et lui côté cour.
- Oui, mais l’ennui pour toi, yâ l’maghrour, c’est qu’à la fin tout s’écroule et puis, avec l’initiative de la création des association des consommateurs, des grossistes et importateurs dans l’intérêt de toutes les parties, nous savons qu’heureusement tous les oiseaux ne sont pas des vautours.
23 septembre 2013
El-Guellil