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PEINTURE / TELE – EPURE ET COUP DE CŒUR !

19 septembre 2013

Farid Talbi

Alerte aux amateurs  plasticiens algériens, à la recherche de modèle !
Gratuit,  il existe notre modèle, vraiment.
J ’entr’aperçois ce matin encore, furtivement à la télé unique,  la personne qui incarnerait  au regard du peintre autodidacte dépourvu de préjugés artistiques scolastiques, le modèle exceptionnel le plus expressif d’attitudes marqués, sentiments révélés,  que l’on peut prêter à la majesté d’un visage de femme. Ou au modèle subjuguant d’un   port  corporel de grande dame. Ou au tout à la fois, en recomposition surréaliste,  suivant l’utilisation de la palette, au registre de la mise à l’épreuve de la sensibilité personnelle des non-dits. Non pris.
Pourvu mon ami peintre du samedi (week-end officiel),   de nourrir encore et encore l’inspiration passionnée de ton art, pourvu de savoir vraiment composer avec la plastique de ces reflets de l’âme humaine, algérienne, pudique, aux contours d’un visage fugitif de femme, remarquable. Et tu l’auras ton portrait recherché.
Et en l’occurrence énigmatique et surprenante, l’apparition de la dame de la télé !
Un brin aventureuse ma tentation de peindre, du jour .
 Comme à l’occasion d’un solo d’instrumentiste, pour une interprétation impertinente d’un « istikhbar zidane  », de violon alto aux cordes tendues à l’extrême, sachant que l’instrument  pourrait rendre l’âme après une ultime partition malmenée par les tons élevés, à la recherche de  retentissements insoutenables.
Il ne s’agit pourtant que de dépeindre l’instant,  à ma façon.
Cette image télévisée, la dame inconnue, une ébauche de portrait qui trônerait sur  mon chevalet, des semaines durant, pour lui prêter selon  le regard d’un moins bon ou meilleur  jour, la profondeur d’un mélodrame d’épopée. Ou la vêtir du lyrisme d’une poésie légère et pathétique d’essence populaire algérienne. Ou peut-être restituer une réincarnation  saugrenue, surgie de l’inconscient,   de mon passé décomposé, comme une vieille meurtrissure. Que je ferais naitre vers une fin définitive de mois d’aout, à cause des étés brûlants de mon enfance, puisqu’il y a des années de cela que les  tons orangers torrides des fruits de la passion, sur fond blancs neutres,  me taraudent ?  
En quoi  elle, cette dame qui invite à une épure exceptionnelle ?
Au principal, la lueur de grands yeux foncés dominent nettement en bonne proportion  le visage, et qui se posent sur toi  pour te couvrir, t’interroger ou t’écouter, comprendre, et qui te pressent toujours, acculent à dire, à échanger, secouant la fibre de l’esthète. Des sourcils sombres à peine retaillés, naturels, qui vont livrer les effets des expressions accentués de l’être songeur mais réactif,  spontanément. Noir ivoire, blanc de titane, nuances de gris perlé, bistre, céladon, anthracite, marrons, la grosse tentation de la composition de couleurs prodigieuses adaptées aux expressions profondes du visage de la femme ;  extra pour un curieux comme moi, ignorant,   qui apprend encore  et toujours, se découvre à l’épreuve de l’art de la recomposition de la personnalité et des humeurs par la couleur,  avec enthousiasme quasi délirant ! Et si la peinture de révélation plastique  ne  serait que le réveil nostalgique et douloureux d’états d’âme, ceux-là définitivement enfouis dans l’oubli de la grisaille  d’archétypes tristounets, qui nous pèsent indéfiniment  sur la cafetière ? Secrètement,  et que çà ?
La dame encore, sur ma toile.
Une  grande bouche dessinée  en juste proportion des pommettes , l’ovale parfait  du visage manifestant la fermeté angulaire , un front dégagé  d’intelligence et sobriété , une  chevelure simplement oubliée sur une épaule dénudée . Bref des traits en équilibre régulier qui facilitent au fusain la bonne proportion,  sur la toile du profane impénitent  que je demeure quand je me retrouve en quête désespérée d’art en délibéré.
Mon ami de Founoune, voilà  que l’affreuse  l’unique EN télévision du parler pour ne rien dire, la télé de l’image du  vide mental assourdissant,  la télé du   théâtral débile colorisé d’un ballon de baudruche de foot qui n’entra jamais que dans les buts de l’absurde collectif, voilà que l’horreur du petit écran  nous livre, par inadvertance,   cette apparition de femme, un rêve de  modèle pictural.
Douleur hélas !  Cette même  grande dame est conduite à bavarder d’une chronique télé ménagère de la tomate et navet,  du – ‘’ qui de la chèvre et du choux, de l’œuf ou de la poule ? ‘’ – ,   un temps d’antenne bouhiouf  d’ennui lugubre,  qu’elle va pourtant illuminer de son aura.
Et qui m’en dira tant !
En ce moment de ciel bas, de moral dans les chaussettes, en cette époque  de « tout va bien » dans le pire des mondes, à ce moment un mot où me revient souvent à l’esprit  : « Positivons ma belle, la vie ne nous appartient plus !  »
Ouais !
Farid Talbi

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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