Ce fut donc une de ces histoires les plus drôles de palais royaux dans le monde arabe et musulman et autres dynasties de notre grand univers. Mais avec le temps, on a tendance à oublier cela
Ils ( ces observateurs) font donc dans cet esprit sélectif qui fait ce distinguo entre cette toute puissante démocratie occidentale et cette difficile succession de palais des petits royaumes arabes, divulguant au passage ces grands présidents du vieux continents et ces roitelets du golf arabe. Au besoin, il y a lieu de rappeler que dans le cas du Qatar, ladite révolution de palais aura au moins eu le mérite de faire rajeunir la dynastie d’une génération ; ce qui pourtant demeure très difficile à réaliser au sein de ces toutes jeunes républiques, toujours aux mains de leur toute vieille gouvernance d’autrefois.
Et l’Algérie en constitue donc cet exemple type ou même parfait. Probablement parce que le successeur à la gouvernance demeure encore impossible à pouvoir choisir parmi le clan des ses prédécesseurs, tous atteints par l’âge de retraite longtemps dépassé dans la chronologie du temps !
Et comme, de nos jours, la gouvernance du pays ne peut parfaitement coller sinon à tout le moins autant faire se peut s’adapter- à ces mouvances de staff directionnel, propres à ces petits royaumes, le scénario du changement dans la continuité autrefois tout trouvé, ne semble plus convenir à cette nouvelle donne politique, tenant compte de tous les changements apparus au sein de la région depuis 2011 et bien postérieurement.
De nombreux royaumes républicains de la région se sont donc effondrés ou sont, pour leur grande majorité, sur une pente descendante, en phase d’extinction ou de totale disparition, en raison de ces nouvelles lois de la nature humaine qu’impose cette rupture épistémologique due à la nouvelle déclinaison du processus des mutations, entamé le siècle dernier, grâce notamment à la réunification de l’Allemagne et à la disparition du modèle soviétique de gouvernance au profit du pôle unique propre à la mondialisation.
Ces mutations-là sont donc systémiques et entrent tous dans le cadre du processus des grandes transformations sociétales et humaines, depuis la chute du mur de Berlin ainsi que l’abandon à jamais de l’autre formule de rechange (modèle soviétique) autrefois adoptée en force par de nombreux pays arabes. En occident, l’histoire, implacable et inéluctable, s’est donc imposée de droit à tout son monde de l’Europe de l’est. L’Europe Unie aura eu à récupérer à son seul profit tous ses nombreux dividendes et autres prébendes.
Plus au sud de la Méditerranée, ce sont donc ces anciens tyrans, dans leurs costumes de tout nouveaux colons de leur peuple et territoire, remplaçant au pied levé celui qui y officiait autrefois, qui font tous dans la résistance à ce grand processus de métamorphose humaine et surtout organisationnelle de ces entités de populations, rendues grâce au développement rapide des techniques de communication, des plus soudées et très unies autour de leurs revendications et autre projet de société depuis longtemps espéré.
La flamme d’El Bouazizi aura su porter cet attendu incendie non pas seulement dans les meubles du temple de Carthage mais aussi plus ou très loin, au sein du continent africain et péninsule arabe, atteignant même ces toutes huppées oligarchies et non moins vieilles monarchies.
La contamination aura été véhiculée tantôt à la vitesse express du sirocco, tantôt à celle d’un véritable Mistral. Parfois même les deux courants réunis en un seul souffle, soufflant par intermittence ou alternativement le chaud et le froid, la peur et le désastre, la frayeur et le désarroi, le frissonnement et l’émoi, l’horreur et l’expectative
En de bien mauvais élèves, le dirigeants des pays arabes ne se sont jamais intéressés à plutôt bien comprendre, encore moins à sérieusement apprendre, la pourtant bien facile et très nécessaire leçon de la démocratie que leur enseigne, par bribes certes, mais dans la continuité, la nature humaine, le temps et les différents évènements qui jalonnent de leur imposant poids notre quotidien.
Ils auront su toujours trouver la bonne parade ou comment lui tourner carrément le dos, attendant tous le passage de l’orage ou de la tempête l’accompagnant pour l’occasion, qu’ils jugent tout à fait passagers, complètement amputés de leur incidence sur ce peuple qu’ils dirigent par la menace du feu et du fer, de la mort ou de l’enfer des prisons.
Du royaume, ils n’ont présent à l’esprit que son grand et majestueux palais qui les abrite, et de la république, ils ne connaissent que cette révolution qu’ils n’avaient pourtant jamais faite, mais dont ils profitent bien seuls de ses nombreux dividendes et acquis indéniables propres à toute la nation.
Ils doutent tous fort qu’il y ait une quelconque réelle révolution de quelques véritables républicains, tout comme ils restent tous disposés à ne céder le moindre pouce du territoire de leur grand palais royal qui défie tous les vieux palaces des plus anciens royaumes. Et même si ils sont tous nés quelque part dans la steppe ou dans le grand désert du Sahara arabe, ils ont tous appris à mieux vivre, sinon abondamment profiter, du lucre et du faste de ces grands palais royaux de républiques, parfois introuvables au sein des plus anciens royaumes de la planète.
Ils auront toujours confondu la véritable république avec un vrai royaume pour ne ramener l’impact de la révolution qu’aux seules dimensions de leur propre palais. Ils n’en connaissent d’ailleurs que ces révolutions de palais où tout est finalement réglé en famille, comme sur du papier à musique ou une montre suisse, arrivant souvent par contenter, à la fois, le berger et le loup de la bergerie !
Lorsque ces deniers parlent justement de révolutions, c’est juste pour finalement pousser leur misérable peuple à les voir à l’œuvre dans la peau d’un véritable ou très puissant héros, en vrai Zorro. De l’autre révolution, celle des peuples, ils n’en connaissent rien du tout, Pas le moindre écho ! Si ce n’est quelques meneurs ou brebis galeuses parmi le peuple gentil qu’ils gouvernent auxquels ils tiennent court la bride et contrôlent leur moindre mouvement et tout banal chuchotement.
Ils surveillent de loin et en toute permanence son moindre bruit, sa plus petite étincelle, minuscule flamme, quelconque brouillard, hypothétique nuage, possible changement dans la température, cri de mugissement ou de rugissement
Toute leur force répressive et arsenal militaire de création récente sont donc, en tout lieu et à toute heure, pointés en direction de cette ruelle rebelle qu’ils suspectent de leur mener la vie dure, et de tenter de les priver de leur précieux sommeil et nombreux ou incalculables privilèges. Ils croient tous dur comme fer en la puissance de cet «Etat militaire» ou policier pour certains d’entre eux, le seul capable, à leurs yeux, d’imposer à terme cet «Etat démocratique» sur mesure qu’ils doivent imposer à leur miséreux peuple, évitant juste que le pays vienne à parfois manquer de ce pain-alibi, synonyme de leur inévitable chute ; raison pour laquelle ils s’inquiètent beaucoup plus de la profondeur et du niveau de détention du stock de leurs silos de blés plutôt que du réel travail de leurs étendues de terres restées longtemps en jachère.
Ils ne cachent cependant pas que leur véritable bourreau n’est autre que cet «Etat théocratique» bien catastrophique que tente de leur imposer des barbus imbus de leur religion contre ces impies despotes et autocrates qui se considèrent tous en de parfaits démocrates ?!
De leur grande république, ils en font juste un tout petit royaume, aux soins de leur unique personnalité et toute élargie famille biologique ou politique. Et de la révolution de leur vaste pays, il ne considèrent au plus haut point ou rang élevé que celle qui a lieu au sein de leurs majestueux palais royaux, celle-là même qui nomme et démet ces présidents-rois de ces reliques de républiques chimériques.
Depuis leur royaume de république, ils font tout le temps tourner leur monde en bourrique. Comme pratique et usage fréquents de leur politique, ils se réfèrent toujours à ces autres grands héros de la nation, qu’ils veulent singer juste afin de paraitre aussi importants et immortels que leurs œuvres ou combat des braves.
A vrai dire, la toute petite mue faite en 2013 au sein de la monarchie ou de l’émirat du Qatar doit donc être considérée mieux qu’une «révolution de palais». La raison est bien simple : le legs de l’héritage du trône se réalise dans la parfaite communion entre deux rois (l’ex roi et l’ancien émir) tous deux encore en vie, annonçant ce tout nécessaire rajeunissement de la gouvernance de l’Emirat.
Ce qui peut paraitre comme une petite «révolution» dans les mœurs des monarchies attendu que, dans le reste des royaumes, ce changement opéré n’est toujours pas à l’ordre du jour. Encore moins au sein de ces tout autres royaumes de vieilles gardes républicaines !
Céder le flambeau à une toute jeune et éduquée génération aura été le seul résultat concret de ces trémoussements de tourments du palais royal, soucieux de lâcher du lest afin de conserver aussi longtemps que possible la couronne royale. Une véritable avancée politique, en quelque sorte ! Surtout qu’en face, au sein de ces républiques familiales ou offices claniques despotiques, la frousse du rajeunissement de la gouvernance les hante à tout moment jusqu’à en perdre la raison : celle de gouverner, bien sûr !
Ils ont tous cette peau très sensible à la mue. A mesure que lève cette dernière, ils sont déjà en galère. Ils veulent partir en guerre contre cette nature qui les ride et débride, les use et récuse, les chasse et pourchasse
(*) Ce n’est que notre huile dans notre propre semoule.
13 septembre 2013
Slemnia Bendaoud