Moufettiche par El-Guellil

Le fonctionnaire, mon voisin, vient de recevoir une convocation émanant de qui de droit. Paraît qu’on fait une enquête sur lui. De retour, il pestait. Paraît-il qu’on lui a demandé de justifier la villa qu’il a construite au bord de la mer. Lui, le fonctionnaire de la fonction publique. Ils ont poussé le culot jusqu’à lui demander comment il a fait pour s’acheter la grosse cylindrée qu’il gare tambour battant au seuil de l’immeuble. 

Le fonctionnaire, mon voisin de la fonction publique, s’est demandé pourquoi on s’intéresse à lui et à sa fortune, jurant qu’il actionnera ses connaissances de là-haut. Mais ceux de là-haut, paraît-il, sont aussi inquiétés que lui. Ils ne répondent plus au téléphone. Ceux de là-haut sont en train de prier celui de là-haut que tekmèle salamète. Leurs passeports leur ont été retirés. C’est, galou, la République qui commence à se dessiner.

Le ministre de l’Enseignement a démissionné parce qu’il s’est aperçu que le manuel scolaire était en vente au marché noir, avant même qu’il arrive aux écoles. C’est la République qui se dessine. Celui de la Santé, vu les pénuries, a décidé de nommer à sa place un taleb.

Des services spéciaux ont été mis sur pied pour enquêter sur des hauts placés. Pour ceux dont les enfants sont inscrits dans des universités étrangères, ils doivent igoulou avec quel argent ils vivent et quels leviers ils ont utilisés pour les inscrire felmaricaine. Quelles bourses et qu’est-ce qui leur donne droit à la bourse quand on sait qu’un enfant universitaire n’a pas le droit à la bourse quand son père dépasse les quarante mille dinars de salaire même avec huit enfants à charge. Donc, qui a triché va chèrement payer d’après les services spéciaux qui ont été mis sur pied pour permettre que se dessine la République dans mon rêve.