Dans un texte à propos de la défense de la langue kabyle, le grand écrivain algérien Kateb Yacine, décédé en 1989, rend hommage à Lounis Aït Menguellet :
« (…) Et comme l’ignorance engendre le mépris, beaucoup d’Algériens qui se croient Arabes – comme certains s’étaient crus Français – renient leurs origines au point que le plus grand poète leur devient étranger :
- J’ai rêvé que j’étais dans mon pays
- Au réveil, je me trouvais en exil
- Nous, les enfants de l’Algérie
- Aucun coup ne nous est épargné
- Nos terres sont devenues prisons
- On ferme sur nous les portes
- Quand nous appelons
- Ils disent, s’ils répondent,
- Puisque nous sommes là, taisez-vous !
Incontestablement, Lewnis AT MANGUELLET est aujourd’hui notre plus grand poète. Lorsqu’il chante, que ce soit en Algérie ou dans l’émigration, c’est lui qui rassemble le plus large public ; des foules frémissantes, des foules qui font peur aux forces de répression, ce qui lui a valu les provocations policières, les brimades, la prison. Il va droit au cœur, il touche, il bouleverse, il fustige les indifférents :
- Dors, dors, on a le temps, tu n’as pas la parole.
Quand un peuple se lève pour défendre sa langue, on peut vraiment parler de révolution culturelle »
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- Kateb Yacine (Extrait de « Les ancêtres redoublent de férocité »).
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11 septembre 2013
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