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Histoires vraies Expiation par le sang Lounès Benredjal

7 septembre 2013

Lounès Benredjal

Publié dans Info Soir le 15 – 07 – 2003

« Désillusion »

Les mois passent et elle ne voit rien venir.

Se préparant à sortir en cachette de ses parents, Kheïra se réjouit d’avance à la perspective de passer encore de bons moments avec Hocine.

Elle en tremble même d’excitation. A 17 ans, la jeune fille sait qu’elle ne laisse personne indifférent. Dans son village, elle fait tourner la tête à tous les hommes.
Très tôt, elle a appris à mettre en valeur ses formes avantageuses et son regard ensorceleur.

Dans le lot des hommes nombreux lui tournant autour, autant que faire se peut dans un petit village où tout le monde se connaît et où chacun épie l’autre, Kheïra a jeté son dévolu sur Hocine, l’un des plus jeunes et des plus beaux.

Régulièrement depuis quelques semaines, les deux jeunes gens se donnent rendez-vous dans des endroits isolés, loin des regards inquisiteurs.
Ce que Kheïra ignore c’est que ce qu’elle pense être un secret est connu presque de tous. Trop fier d’avoir conquis la plus belle fille du village, Hocine en a parlé à un ami qui, évidemment, s’est chargé d’ébruiter l’histoire. Les jaloux ne manquent désormais pas.
Ali en fait partie. A 18 ans, ce jeune homme a une haute opinion de lui-même, et de ce fait, pense que si Kheïra devait appartenir à quelqu’un, ce serait plutôt à lui. Finissant de se préparer, la jeune fille s’éclipse doucement de la maison et prend la direction du champ où l’attend son amoureux.

A quelques centaines de mètres plus loin, elle est abordée par Ali qu’elle reconnaît tout de suite. «Laisse-moi passer», dit-elle d’un ton méprisant. Se faisant tout sucre tout miel, il la gratifie de son sourire le plus doux. «Bien sûr que je vais te laisser passer mais, avant écoute-moi seulement quelques minutes».

S’ensuit une déclaration d’amour enflammée qui fait rougir Kheïra de plaisir. Il faut dire que Kheïra est d’une naïveté déconcertante. Ali termine sa plaidoirie en proposant à sa dulcinée de l’épouser.
La tête dans les nuages, elle se rend quand-même à son rendez-vous. Ali persévère dans sa cour assidue et pleine de belles promesses.

Une semaine plus tard Kheïra change de partenaire. A son nouvel amoureux, elle s’offre alors entièrement. Si avec Hocine, elle n’avait vécu qu’un flirt innocent, avec Ali, les choses sont différentes, ne va-t-il pas l’épouser ?
Cependant, les mois passent et la jeune fille ne voit rien venir. Une année plus tard, la jeune fille en est toujours au même point.

Relancé, Ali a toujours des raisons valables à invoquer. C?est quand la famille de Kaddour, vivant dans un village voisin, se présente un jour pour demander la main de Kheïra pour son fils, que les choses se compliquent.

Loin de se douter de ce qui se passe, les parents de la jeune fille accordent sa main jugeant le parti intéressant.

Seulement, Ali ne l’entend pas de cette oreille. La jeune fille, il veut la garder pour lui, même s’il n’envisage nullement de faire sa vie avec elle.

Il va donc retrouver Kaddour et lui raconte tout. Se sentant trahi et blousé le jeune fiancé ne tarde pas à aller trouver le père de Kheïra auquel il demande de lui restituer sa dot et ce qu’il a avancé comme argent.

«La femme qui sera la mienne sera vierge», lui lance-t-il. Le vieux n’en croit pas ses oreilles. Il se sent malade de honte et d’humiliation.

Il est surtout incrédule. Jamais, il n’aurait cru que sa petite Kheïra lui ferait cela à lui. Fou de colère, il veut en avoir le coeur net.

Appelant sa fille, il l’embarque dans un taxi et l’emmène se faire ausculter par un médecin. Son verdict est sans appel.

Le paternel ne prononce pas une parole. Pour le retour, il reprend avec sa fille le même taxi. Sur la route, il arrête le taxi au niveau d’une quincaillerie.

Quelques minutes plus tard, il revient, monte dans la voiture, prend sa fille par les cheveux et lui tranche la gorge avec le couteau de boucher qu’il venait d’acheter.

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À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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