A propos de chemin, sur ma route il m’était impossible de marcher en ligne droite. Il me fallait sauter pour éviter une flaque d’eau boueuse, ou zigzaguer sur le terrain du combattant qui devait me mener à mon travail. Les voitures, elles, souffraient le martyr pour éviter les crevasses, les fosses et les nids de poule. Le tramway est devenu une usine d’embouteillage. L’actuel ouali moul el meïda, paraît-il n’est pas d’accord sur le tracé décidé par son prédécesseur. Cela nous fait une belle jambe !
Mais quel rapport avec la brillantine et les godasses de mon personnage premier ? C’est tout simplement que sur ce même circuit, une équipe de travailleurs badigeonnait les bordures de trottoirs, tant mal que mal. Même ma grand-mère en rirait. Agitation anormale. On travaille même les jours fériés. C’est qu’il doit se préparer quelque chose d’important qui concerne des gens importants qui doivent discuter de sujets importants. Et les sujets c’est nous ! Le moment est bien choisi car la plèbe est occupée à mastiquer leur chagrin et les infos sur la démocratie du gilet pare-balles. Et les obus qui risquent de tomber des ciels colonisés par les Occidentaux. Tôt le matin, j’ai vu des carrés de pelouse utilisés comme matelas pour dormeurs venus d’on ne sait où. Alors que pendant tout l’été on a invité des étrangers artistes pour des festivals-que valent. Musiciens chevronnés qui on laissé, après leur passage, faut le reconnaître, de très belles notes d’hôtels et restos, en plus des cachets qu’on a mal avalés. Une mélodie de dépenses qui pouvait servir à boucher les nids de poules, subventionner le prix du poulet. Où éviter que dorme, une jeunesse qu’on nous jalouse, sur la pelouse. Vrai que la culture de la paix sociale n’a pas de prix. Mais juin, juillet l’inculture coûte trop cher. babafodil@gmail.com, c’est mon adresse mail, écrivez-moi, si vous n’êtes pas d’accord.
2 septembre 2013
El-Guellil