RSS

Le Nil est rouge de colère par Ali Brahimi

30 août 2013

Ali Brahimi

Le majestueux Nil est la veine jugulaire du peuple égyptien. Sa position géographique entre l’Afrique, le Moyen-Orient et la Méditerranée lui confère un climat, tantôt continental, tantôt tempéré, qui influence considérablement les tempéraments des peuples riverains. Le Nil est rouge de colère par Ali Brahimi dans Ali Brahimi trans

L’Egypte est actuellement rouge de colère contre ses enfants en train de s’entre-déchirer aux abords du Nil le plus long fleuve du Monde. Il y a, d’une part, la brutale déchéance et l’emprisonnement, depuis un mois, du président islamiste, M. Mohamed Moesi, élu a 51% des voix exprimées, dit-on, et, d’autre part, la mise en liberté, cette semaine, provisoire dit-on aussi, du président déchu et « en garde a vue » depuis plus de deux ans et demi.

Ce retournement de situation, était attendu par les gens au courant de ce qui se tramait, depuis au moins six mois, dans les officines des décideurs, puisque le nouveau maître de l’Egypte avait insinué, à partir du début de cette année, et franchement déclaré la semaine passée : Le lion, ne mange jamais ses enfants ». Pourtant, lorsqu’il devient vieux, les lionceaux s’amusent en compagnie de sa queue. En clair, l’Armée Egyptienne protége jusqu’au bout (pourtant le défunt Anouar Sadate a été assassiné par les siens) le président déchu, M. Hosni Moubarak, qui a régné pendant 30 ans.

La révolution en Egypte ou ailleurs, n’est pas un jeu d’enfants ni une mince affaire entre des affairistes se bousculant autour de la curée. En effet, il s’agit d’un grand combat implacable et de longue durée entre deux idées, deux forces, des frères aux tempéraments différents…, qui s’affrontent depuis 1920 coïncidant avec le déclin de l’empire ottoman dans le monde arabo musulman, À savoir : Les adeptes de la dictature, après les indépendances de ces pays autrefois sous dépendance étrangère qui a laissée derrière elle les scories de la gouvernance autoritaire, qu’ils soient au nom de l’ancien régime Egyptien, défenseur du nationalisme tantôt chauvin tantôt indulgent, d’un côté, ou de l’islamisme, tantôt tolérant et ouvert tantôt véhément et renfermé, qui se sent détenir, sans vraiment le prouver une seule fois, y compris en Turquie, la solution idéale sans pour autant que ses penseurs aient des idées claires en matière de libertés, individuelles et collectives, et de développement socioéconomique et culturel, juste et adéquat, de l’antre côté.

A l’évidence, ces deux grandes tendances politiques ont échoué, malgré les respectifs efforts consentis, du fait qu’ils n’ont pas essayé, a chacun ses idées et la manière de les appliquer, de mettre fin aux remous, d’hier et actuels, qui n’ont pas encore terminé de faire des vagues, de colères, dans le fleuve mythique du Nil et ailleurs. Il n’est pas exclu qu’une troisième voie ressurgirait des abords du Nil mettant fin à cette dualité, absurde et dangereuse, puisant ses origines des contradictions autoritaires qui ont mené aux révolutions actuelles.

Un fait curieux mérite d’être signalé : l’ensemble des pays arabes, actuellement en révolution, ont été dans le passé sous protection ottomane, ensuite sous domination coloniale, ou « protectorat », principalement de la France et la Grande-Bretagne. Après la deuxième Guerre mondiale, ce sont les USA qui ont eu la mainmise sur l’Egypte entre autres. Jusqu’à ce jour, ces trois pays soufflent le froid et le chaud en termes de solidarité, tantôt diplomatique tantôt par calcul géostratégique, aux peuples arabes en révolution ou en mutation démocratique calme, du moins pour le moment.

En ce qui concerne la solidarité des sympathisants, internes et externes, au régime Islamiste, en Egypte, elle se limite aux habituels discours protocolaires de soutiens, sinon les complaintes défaitistes et maniaco dépressives voire hypocrites, a des fins politiciennes et électorales. En revanche, elle est franche et agissante et sans états d’âme en ce qui concerne ceux qui sont favorables à la disparition des meneurs, du courant politique islamiste, qui, il est vrai, n’ont pas été capables d’assumer leurs responsabilités et ne cessent d’arguer qu’ils sont au pouvoir depuis seulement une année.

En tous cas, ce n’est pas une justification, en Egypte ou ailleurs, car celui qui n’est pas capable de faire le minimum exigerait toujours avoir le maximum de temps. A l’évidence, ils n’ont pas su ni être dignes, qu’ils soient des opposants ou collaborateurs avec les gouvernants nationalistes d’avant et après la révolution, de la confiance des populations notamment défavorisées, ni savoir équilibrer les rapports de forces politiques internes encore moins ceux externes.

Ils faisaient excessivement confiance, comme d’habitude, à leur aura combinée avec la crédulité des masses populaires paupérisées. Il s’est avéré qu’a lui seul, ce « rayonnement de proximité », ne suffisait pas à redonner confiance aux gens de plus en plus réalistes et demandant du terre-à-terre, en termes de mieux-être individuel et collectif, notamment en Egypte et la Tunisie

Et, donc, ils ont donné l’occasion rêvée a leurs adversaires politiques : La légitimation du coup d’Etat du 30 juillet 2013. Décidemment, juillet est devenu, en Egypte et chez certains pays Maghrébins, le mois des putschs À ce sujet, celui du 23 juillet 1952, en Egypte, a été fomenté par le défunt Gamal Abd-Nasser (1918-1970) qui, ces derniers temps, est pris comme un symbole par les médias favorables au chef des Forces Armées Egyptiennes. C’est donc vrai de dire : celui qui n’avance pas recule !

Des anciens hymnes, à la gloire du nationalisme arabe renaissant dans les années 1950, réapparaissent a nouveau dans les radios et télévisions. Par contre, les ténors, de la mouvance islamiste, font des poèmes et discours poignants à la gloire de ceux qui se sont sacrifié pour le président islamiste écarté considéré comme l’un des animateurs principaux de la révolution du 25 janvier 2011. Pourtant, les sympathisants de la mouvance islamiste, ont participé qu’après une semaine de tumultes sous les auspices des jeunes gens apolitiques. La aussi, ils ont tourné en rond !

La première révolution, sous la conduite des jeunes officiers libres ainsi qualifiés en 1952, contre le pouvoir politique despotique des pachas et des beys (des termes turcs) chapeauté par le défunt roi Farouk 1er bis (1920-1965) dépositaire du pouvoir impérial ottoman en chute libre a l’époque, avait inaugurée une longue série d’agitations et d’assassinats politiques tantôt revendiqués par les Nationalistes, tantôt par les Frères musulmans. Ces deux tendances politiques ont considérablement influencé les comportements, d’avant et actuellement, de leurs semblables dans le monde arabo-musulman

Actuellement, les Islamistes savent bien jongler avec les interprétations erronées des hadiths, qui arrangent leurs visées et, a l’occasion, stimulent les sentiments des jeunes gens voire ceux des enfants, dont : c’est Israël qui est la cause de nos problèmes et qu’il ne cesse de nous mettre des bâtons dans les roues et d’être, insinuent-ils, derrière les contre-révolutions en Egypte et chez quelques pays arabes Certes, Israël n’est pas un ange. Cependant, il ne s’occupe pas de la vaisselle de ses voisins. En revanche, l’accroissement des paroles de sympathie mutuelle et le nombre important des visites politico commerciales, entre l’Egypte et la Turquie, par exemple, agacent les stratèges d’Israël. En plus, la libre circulation des biens et personnes, entre la bande de Ghaza et le Sinaï et l’Egypte, pose un problème de sécurité régionale qui est sacro-sainte d’après Israël.

En plus, des ces faux-fuyants, les Islamistes essayent de cacher le soleil (la vérité) par un tamis, en termes d’incapacité à répondre pertinemment aux questions essentielles et existentielles actuelles des sociétés arabes à la recherche pathétique d’une issue salutaire. Désormais, à force de voiler la vérité par des promesses non tenues, les sociétés, du monde arabe, doutent de la bonne foi des islamistes et aussi des nationalistes. Afin de mieux disculper son impuissance, face à Israël et contre tous les ennemis imaginaires, la mouvance islamiste agite ces épouvantails à la moindre occasion défaitiste. En revanche, cela hisse davantage la supériorité d’Israël. En clair, la Berezina : synonyme d’ « échec catastrophique », ou la Nekba (la catastrophe en arabe), sur tous les plans.

Jadis, le pays des Pharaons était le carrefour des civilisations, Africaines et Euro asiatiques, et des trois religions monothéistes. A ce sujet , avant la libération des juifs, par Ramsès II, Yahvé, par l’intermédiaire du prophète Moise, en colère contre l’entêtement et les faux-fuyants de la dictature pharaonique, propage les 10 plaies d’Egypte dont l’eau du Nil est changée en sang, et l’invasion des sauterelles…

Aux temps actuels, le Nil est donc rouge de colère contre d’autres plaies créées par l’injustice et les passe-droits, le commerce illicite et les combines politico financières, malhonnêtes, a coups de milliards dollars… Afin de remédier a ces plaies, il ne suffit pas pour la fameuse majorité silencieuse, du peuple Egyptien, de pleurnicher et rester les bras croisés, a l’ombre des pyramides, et regarder le sang des innocents couler a flots, mais d’agir énergiquement au fond des blessures et fractures menant a la déliquescence de tout le système politique Egyptien qui, désormais, nécessite une thérapie de choc dont la chirurgie, lourde et minutieuse, de la base au sommet du mal rongeant l’ossature de l’édifice étatique. Il y va de l’avenir de l’Egypte. Et, par ricochet, celui des pays arabes. Pourtant, il est encore temps d’aller chercher le remède approprie dans le jardin secret du génie des peuples capables de se ressourcer et de continuer, vaille que vaille, a marcher en direction de la voie menant a plus de libertés et a l’air pur.

A l’évidence, une troisième voie s’impose d’elle-même : Ni l’étouffement de la dictature au nom du nationalisme grabataire, ni islamisme renfrogné s’inspirant des temps idylliques. Ces temps-la n‘ont jamais existé. Enfin, quoi qu’il en soit, la vie n’est jamais parfaite ni un fleuve tranquille. Jamais de la vie !

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

S'abonner

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

Les commentaires sont fermés.

Académie Renée Vivien |
faffoo |
little voice |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | alacroiseedesarts
| Sud
| éditer livre, agent littéra...