Ne pensez surtout pas que c’est parce que l’argent du pétrole est mal utilisé que tout est cher. C’est faux ! L’argent de leur pétrole est bien utilisé, bien au frais. Et celui de notre or noir, brille partout. La preuve rana nzidou, toujours nebnou des mosquées,
les plus grandes (sûrement pour prier que l’argent de leur pétrole soit rapatrié, blanchi comme neige suisse). On construit aussi des musées (même qu’on s’apprête à y exposer le comité central du parti Fln). Grâce à notre or noir, on invite les plus grands chanteurs pour nos veillées d’étêtés. On or
ganise des grandes manifestations internationales (on s’est même proposés d’abriter la CAN 2014. Une Can pour une économie qui boite
). Nos réserves de change ont atteint des milliards de dollars. Mais attention, pas touche, les dodos-lards y veillent bien. Plus ça monte, plus tout augmente. Bientôt on va «s’aimer à pleines-dents». Mais avant, il faut donner une bonne image du pays. On préfabrique des chaînes de télé domiciliées à l’étranger, mais gérées par l’or
dre noir. Et ces superbes écrans de fumée exhibent une liberté, une démocrassie exemplaire. Elles ont le courage de se demander combien coûte une baguette de pain, fel ftar ou fi carême. Et elles font parler des mouchahidine (les télés publiques préfèrent l’intervention des moujahidine).
Alors on apprend que le prix de la baguette qui orchestre nos pas et repas dépend du lieu d’où tu l’achètes ; chez le boulanger du coin ou au coin de la boulangerie du bout qui ne fait que des pâtisseries. Mais alors, continue l’animateur, bien maquillé derrière son micro; « combien coûte une baguette de pain chez le revendeur de pain installé au coin du marché près d’une zoubia, servi à domicile par les boulangers qui n’arrêtent pas de se plaindre ?»
- « Ça peut coûter un séjour fi sbitar. » Répond en off un mouatane qu’on a censuré mais qui tient à continuer son monologue: «combien coûte la médecine gratuite dans un hôpital ? Pour un VIP c’est gratis. Pour un zaouali ça peut coûter les prestations qu’il est obligé de payer chez le privé, car tout le matériel sur place, comme par hasard, est en panne; ça peut lui coûter la vie. Mais c’est quoi l’avis d’un censuré mis en tôle dans un bidonville en béton, programmé à la démolition
c’est qu’il se passe des bouleversements en
syrie. »
28 août 2013
El-Guellil