Un jour ou l’autre et à l’esbroufe, des emplacements essentiels d’activités organisées de société, indispensables, sont l’objet d’un accaparement inapproprié sans aucun rapport d’utile à l’agréable, ni intérêt rendu à l’objet fondamental concerné.
Tiens justement, il était une fois le sport…
Plus facilement donc , à procéder au coup monté dans le domaine socio culturel publique bien vaste , à perte de vue, domaine déjà sérieusement abîmé . Car apparemment implanté en trompe l’œil dans le paysage dépenaillé de toutes les facéties et frimes politiques , faisant illusion de bienfaits de société !
Aujourd’hui , stupéfiants en effet tous ces investissements faramineux, pataquès du diable, cinéma publicitaire grotesque, télévision qui bégaie des boniments régurgités pour nous dire mordicus que le sport renaîtrait de ses cendres, à condition de lui édifier d’avance des arcs de triomphes surdimensionnés , sur un chemin de parades éblouissantes de figurants « bling-bling » surgis de nulle part et de décorums officiels aux effluves de naphtaline . Et ainsi de suite à chaque nouveau jeu de chaises musicales ministérielles. Beaucoup de bruit inutile, des flonflons. Mais, en réalité on ne relèvera aucune amélioration tangible sur les fronts sportifs, un tant soit peu réputés officiels de la confrontation continentale ou mondiale et de renom. Innombrables disciplines majeures se retrouvent aujourd’hui à la traîne des compétitions de notoriété, sérieuses.
Alors il faut stimuler la prouesse par le verbe et du verbiage, lors de n’importe quel événement de préparation de la sélection en vue , ce qui n’engage en rien. Et l’appareil s’emballera dans le superlatif. Pourvu que comblant le manque d’optimisme populaire mal barré , le défoulement festif bricolé précédât le résultat du terrain ou arène ! Bruitage, chahut, emballage attrayant , presse écrite ou télévisée en transes placebo mais, boitier-cadeau vide, du vent !
On peut comprendre « vendant la peau de l’ours ….. » cet impératif social de faire illusion d’activités et réalisations publiques sportives à succès, afin essentiellement de justifier la création considérable de structures supérieures organiques et fonctionnelles budgétivores. Et par là même, surtout la mise en place d’une pléthore d’emplois aux exigences floues, souvent dépourvus d’obligations de résultats. De la gonflette !
Sans doute qu’il aurait pu s’agir par là aussi, du pendant plus large aux questions de travail et paix sociale, dans un contexte de difficultés économiques qui n’épargnent aujourd’hui aucun pays. De ce côté-là, s’agissant de combler le « trou » social du chômage sectoriel , la cote part de remplissage imputable à ce qu’on appelle encore l’édification du « mouvement sportif national » aura été totalement accomplie .Qu’on le dise ! Bravo, de quoi faire et refaire pleins d’organigrammes bidons , d’agitations de petits bonshommes , entre le développement de structures centrales et décentralisées de tutelle . Suivant les notions et nuances fonctionnelles et hiérarchiques en altitude , développer les fédérations ficelées , comités, commissions, ligues, missions, experts, consultants, instituts du sport et la pierre philosophale , colloques en cloaques , symposiums, réunions ad-hoc, jobs de techniciens de terrain de foot (entraîneurs ? ) , conseillers conseillés , bonimenteurs branchés ventriloques sur amplificateurs médiatiques , directeurs techniques , académies figues-mi-raisins …..Sans parler des emplois induits administratifs, équipementiers, entretien, médias lourds et du papier mâché , chantiers de tout et de rien , feuilles de routes etc.….Voilà donc survenue la création de véritables superstructures hors normes des sports et de pratiques quasi inexistantes . Enorme machine institutionnalisée, édifiée en soi et qui se nourrit essentiellement d’activisme insipide, renouvelable à la source de l’illusoire, gesticulations, fantasmes… .Tant que des moyens le permettraient !
Et que la foultitude le croirait……
Mais voilà il faut assumer.
Or, le truc bidouillé dans le puzzle politique d’ensemble pour bien faire amarrage dans la confusion, çà pèse lourd à tous points de vue, çà freine des quatre fers, çà se confronte et s’égratigne pour la moindre parcelle en litige personnel et plus d’acharnements si pas affinités alimentaires partagées. Cà délivre le mauvais exemple, l’exemple de ces mains mises autoritaires extérieures au sport, les dénis de toute démocratie interne échappant au clientélisme direct ou téléguidé des tireurs de ficelles chasseurs de postes privilégiés, et oisifs maraudeurs. Cela produit des corporatismes revendicatifs néfastes contagieux, qui n’épargnent ni les pratiquants pensionnaires inoxydables de l’ancienneté gratifiante, ni les florilèges d’emplois de complaisance et du racontar de l’événementiel, à la parade. Ça délivre l’aberration : par la négation absolue de la constante associative, d’essence populaire. Celle là normalement libre et dominante l’association, incontournable à l’idée d’entretenir une culture enracinée, régénératrice, éducative et précoce du sport dans le respect des principes de l’association citoyenne, matériellement localisée.
Voilà pour encore, et on l’aura compris pourquoi les tenants de ce système auront pour longtemps encore la vie longue. Car s’agissant dans tout çà d’une énorme machine d’emplois d’aubaines , à large spectre d’intéressement social et opportunités , à la responsabilité équivoque , démunis de contrôle rigoureux , dilués dans une hiérarchie fonctionnelle nébuleuse et impunité, corporatiste réagissant ardemment, puissamment et belliqueusement à la moindre tentative de remise en cause des acquis . Les dès sont pipés, car effectivement certains secteurs essentiels de la vie publique restent parties prenantes de cette manne que représente la monstruosité de l’édifice d’emplois fourre-tout du sport. La fameuse stratégie de l’envahissement du terrain et du fait accompli, le « j’y suis, j’ reste » du de l’indu occupant .Et le bon peuple trouvera à s’en accommoder, lui aussi dans les travers . Bien sûr !
Soyons positifs , les échecs et descentes aux enfers du foot se sont succédé. En cours de route ,toute la dérive aurait pu être à la longue reconsidérée et ré- exploitée peut être à bon escient si le terrain, sur lequel croit naturellement le sport, où se développe les productions juvéniles indispensables , le seul où se régénèrent les exploitations devenues intéressantes, si depuis le champ associatif populaire libre avait été un tant soit peu reconnu comme matrice du phénomène sportif, et rendu à sa destination socioculturelle naturelle, première ,exclusivement à la population localisée concernée . Se posent par ce constat la nature principalement sociologique et urbaine du phénomène sportif algérien, la profonde implication populaire de l’association sportive , l’ exploitation ordonnée et rationnelle des infrastructures ( du peu vraiment utiles ) dans un bon ordre d’utilisation , les interactions de l’environnement (scolaire, intergénérationnel, associatif autre) , la détermination des spécialisations de pratiques selon traditions sportives des centres géographiques concernés .
Pas de place pour développer, retenons en résumé que le terrain de production en question (les villes de hautes traditions préparées pour) avait été détruit par un surpeuplement incontrôlé, une occupation anarchique des espaces, une scolarisation désordonnée de tout son contexte socioculturel . Et achevé par le coup de force « technico-socialo-rédempteur-et-trampoline de 1977″ des révolutionnaires du convoi des laissés pour compte de 1962 , ! Tout aussi grave, l’association sportive pilote mobilisatrice (devenue ASP) , a été soustraite de son milieu de rayonnement humain pour être livrée à des entreprises économiques publiques en faillite morale et économique , totalement ineptes en matière d’utilité sociale. De cette expérience foireuse, après les derniers naufrages des sociétés nationales, l’association sportive une deuxième fois orpheline et dépouillée de ses capacités humaines, a été confiée cette fois au « petit bonheur la chance » à une entité fantôme (professionnelle ?) .En orbite quelque- part-n’importe- où, livrée à une composite humaine d’un sauve- qui- peut -de -l’instant et messies autoproclamés , comme il y en a tant dans les périodes de disettes et crises entretenues et fructueuses ….
Cette énorme machine « machinée» , ses structures pléthoriques monstrueuses , un tout bricolé mais puissant agissant hors réalité , a œuvré uniquement pour événementiel bidouillé, mobilisateur d’une foultitude d’employés moribonds , en somme irresponsables mais redevables , le clientélisme dans toute ses horreurs ! .
Impossible, pour tant de gens bien en place, solidaires s’agitant par spasmes fortuits de mieux être , composés d’intervenants organiques ou fonctionnels irascibles à tous les étages, impossible de se rendre à l’évidence. Comme renoncer à la manne indue, en remettant le sport à la place sociale incontournable qui est la sienne pour prétendre exister, croître, resplendir, durer : le sport algérien populaire associatif à reconstruire de fonds en combles .
Si cela devrait se réaliser , le bilan de la catastrophe actuelle éclaterait comme un ballon de baudruche à la figure du souffleur, guignol enfermé sous la scène, dans son trou de souris, en se la racontant grave son histoire de société fictive et désopilante , pourvu de se nourrir sur la bête !
Sans doute devenu aveugle, sourd et muet le souffleur de vent , depuis toujours !
Farid Talbi
(A quelque vieux amis du CRB )
22 août 2013
Farid Talbi