Par Ahmed BEN ALAM
George W.Bush a annoncé qu´un accord a été trouvé entre six pays comprenant les Etats-Unis, l´Australie, la Chine, l´Inde, le Japon et la Corée du Sud pour lutter contre le réchauffement climatique de la planète, «assurer la sécurité en matière énergétique et la promotion d´énergie propre». Cependant, a assuré le président américain, cet accord, qui est dénommé «Partenariat Asie-Pacifique pour un développement propre et le climat», ne vise pas à remplacer le protocole de Kyoto. Ce dernier, conclu en 1997 et entré en vigueur en février 2005, vise une réduction de 5,2 % des émissions de gaz à effet de serre d´une trentaine de pays industrialisés par rapport à 1990, à l´horizon 2012. Un autre protocole devra alors être négocié. Le protocole de Kyoto a été paraphé par 141 pays membres de l´ONU, moins les Etats-Unis et l´Australie, qui lui reprochent d´exclure deux grands pays en voie de développement, comme l´Inde et la Chine, gros producteurs de gaz à effet de serre, tout en précisant que l´application des dispositions de Kyoto risquait de ralentir la croissance de l´économie américaine. Cet accord annoncé par George W.Bush ne prévoit aucune mesure coercitive à l´égard des pays signataires, néanmoins de nombreuses voix, dont celle de l´Union européenne, considèrent qu´il représente un pas positif, d´autant plus que les pays signataires produisent 50% de gaz à effet de serre, considérés comme responsables du réchauffement de la planète. Cependant, les défenseurs de l´environnement sont restés sceptiques, en dénonçant le fait que l´accord n´impose aucune obligation coercitive. C´est ainsi qu´entre autres, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a estimé qu´un accord sur le changement climatique qui ne limite pas la pollution est comparable à un accord de paix qui autorise les coups de feu. Et que tout accord visant à développer des technologies énergétiques respectant l´environnement ne peut constituer une alternative au protocole de kyoto. « Se cacher derrière des accords secrets et sélectifs ne permettra pas de réduire les émissions » commente pour sa part Greenpeace. «Il ne fait aucun doute que le gouvernement australien mijote cet accord depuis un moment pour faire oublier son refus de ratifier le protocole de Kyoto et pour essayer de prouver que les pays émergents l´abandonnent» a déclaré la porte-parole de l´organisation, Catherine Fitzpatrick. Le porte-parole des Amis de la terre Cam Walker, va dans le même sens, en déclarant ceci: «En restant en dehors du protocole de Kyoto, les Etats-Unis et l´Australie continuent de s´exposer aux critiques, sur le fait que seuls comptent leurs intérêts aux dépens du reste du monde». Le leader des Verts d´Australie a qualifié l´accord de Vientiane, au Laos, de «pacte du charbon», compte tenu de la présence de quatre des plus grands producteurs au monde: La Chine, l´Australie, les Etats-Unis et l´Inde. Il insiste sur la fait que l´objectif du traité est de défendre l´industrie du charbon à une époque où elle représente la plus grosse industrie qui contribue «délibérément à la menace du réchauffement de la planète». Effectivement, on retrouve un peu cette préoccupation dans les déclarations de Robert Zoellick, secrétaire d´Etat adjoint américain qui affirme que l´objectif de l´accord est de réduire les émanations de méthane, promouvoir l´utilisation du «charbon propre», développer l´utilisation de l´énergie nucléaire et essayer de réduire l´importance des carburants fossiles. Il y est aussi question de la promotion de l´énergie éolienne ou solaire. Mais ce n´est pas la première fois qu´on en parle, sans qu´un réel effort soit fait pour leur développement.
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21 août 2013
Ahmed Ben Alam