Lundi 25 Février 2008
Précipitation et excès de zèle.
Après avoir réussi, la semaine dernière, un coup de filet dans le milieu du terrorisme et du grand banditisme, les services de sécurité marocains ont poussé leur enquête jusque sur le sol belge et sont arrivés à «démasquer» l´auteur de six meurtres ayant eu lieu entre 1986 et 1989, jamais élucidés par leurs homologues belges. Rien que ça! M.Abdelkader Belliraj, un Belgo-Marocain est, formellement, accusé d´être à la fois l´auteur de ces six assassinats et le cerveau du réseau terroriste démantelé au Maroc. En somme, le Maroc traite les services de sécurité belges de laxistes et d´incompétents. Qui plus est, Abdelkader Belliraj, après avoir commis ces crimes, a réussi à avoir la nationalité belge en 2000. Ainsi, ce père de trois enfants mineurs, aurait «roulé» dans la farine la police fédérale belge, la sûreté d´Etat (services secrets), la brigade antiterroriste, la police judiciaire…Le Maroc attribue à Belliraj la création, à partir de 1992 au Maroc, de plusieurs associations civiles légales et clandestines, plus un parti politique «Al Badil Al Hadari» en 2005. Mais les services marocains ne disent pas que Abdelkader Belliraj est un opposant au Palais royal, qui a fui le Maroc au début des années 80. Face à tant de charges et de précipitation, la justice belge déclare avoir ouvert un «dossier» sur cette affaire et non pas une enquête, comme l´affirme le Maroc à travers sa presse nationale. La prudence des Belges se manifeste dans leurs communiqués par des notions telles que «le présumé coupable Bellarij», et «le présumé réseau terroriste». Ils ajoutent que «l´exécution d´une commission rogatoire semble à ce stade prématuré». Néanmoins, ils attendent d´être saisis par le Maroc pour l´exécuter, conformément au traité d´entraide judiciaire qui lie les deux pays. Quand on sait que le Royaume de Belgique est l´un des rares pays européens à n´avoir subi aucun attentat depuis l´apparition du terrorisme islamiste dans le monde au début des années 90, il y a lieu de s´interroger sur le coup de main professionnel, supposé, que les services marocains auraient donné à leurs homologues belges.
Traumatisme démocratique.
Je sais, maintenant, pourquoi à chacune de mes visites au Parlement européen dans le cadre de mon travail, me revient l´image de notre auguste Assemblée nationale: le «traumatisme» de l´époque du parti unique. Pour la simple raison d´avoir rapporté au début des années quatre-vingts les propos de certains députés qui dénonçaient l´absence de «démocratie» dans les débats dirigés par feu Rabah Bitat, j´ai été interdit d´accès et de couverture des débats (ainsi qu´un nombre de mes collègues de ce temps), alors que nous travaillions au seul quotidien gouvernemental francophone d´alors, El Moudjahid. Ce souvenir s´est fait plus vivace la semaine dernière au Parlement européen. Dans la même soirée, le temple de la démocratie européenne accueillait diverses manifestations culturelles et anniversaires. Dans le vaste hall du troisième étage, le club de foot-ball portugais du Benfica fêtait son 100e anniversaire. Exposition picturale, vidéos, des centaines de jeunes et moins jeunes invités, le président du club mythique, quelques joueurs et l´éternelle idole du club, le chasseur de buts des années soixante-dix, Euzebio, surnommé «la gazelle noire». Au deuxième étage, un peintre israélien militant pour un Etat palestinien exposait quelques magnifiques tableaux appelant à la paix israélo-arabe. L´exposition était accompagnée par un chanteur marocain et un tambourin (drabki) égyptien. Il y avait là, comme aux autres étages, des visiteurs de plusieurs nationalités. Ailleurs, au premier étage, les Chinois donnaient (même avec un peu de retard) réception à l´occasion de la fête de leur Nouvel An, baptisée Année du rat. Au rez-de-chaussée, des députés offraient, je ne sais à quelle occasion, une réception au salon dit «des ambassadeurs». Et les invités? Il y avait de simples citoyens, des politiques des 27 Etats membres de l´Union européenne, des journalistes, des fonctionnaires du PE…Toutes les cérémonies sont ouvertes librement à qui veut. Les petits fours, les amuse-gueule, souvent des plats chauds…sont abondants autant que les vins, bières, alcools, jus, champagnes. Ces fêtes régulières n´altèrent en rien les moments politiques forts du PE durant la journée lorsqu´il s´agit de débattre de l´avenir des peuples qui les ont élus. Ce soir-là, comme beaucoup de soirs, la politique, le sport, l´art, la culture célébraient, comme c´est souvent le cas, la démocratie qui leur permet de vivre libres. Et encore cette image du siège de notre Assemblée nationale comme un fortin imprenable, austère, mystérieux comme la Cité interdite, siège de tant d´empereurs chinois.
bouzinamed@yahoo.fr
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/regards-croises/123122-Songes-et-mensonges.html?print
21 août 2013 à 13 01 40 08408
Abdelkader Belliraj s’avère être un agent des services secrets belges
Le chef du réseau terroriste récemment démantelé au Maroc s’est avéré être un agent rémunéré des services de renseignement belges. L’information a été révélé par la presse belge.
Abdelkader Belliraj, mis en détention depuis jeudi dernier dans la prison civile de Salé, était «un indicateur officiel rémunéré de la Sûreté belge». La révélation, pour le moins troublante, a fait l’effet boule-de-neige, dans l’édition week-end de la presse belge. «La Belgique avait-elle couvert des faits de grand banditisme pour protéger un informateur ?», s’interrogeait, vendredi, la chaîne de télévision «RTBF», dans son dernier bulletin d’information de la soirée. « Comment la Sûreté belge a-t-elle pu recruter et rémunérer un tueur d’Al-Qaïda actif en Belgique, avec du sang sur les mains, depuis 20 ans ?», se demandait, pour sa part, le quotidien «La Dernière Heure». Les services belges ignoraient-ils que leur «informateur» était à la solde de l’hydre terroriste «Al Qaïda», et qu’il avait même fait un déplacement en 2001 du côté des grottes d’Afghanistan, puis dans les maquis de la branche maghrébine d’Al Qaïda en 2005, en Algérie, où se retranche l’ancien Groupe salafiste pour le combat et la prédication (GSPC) ? Il n’y a pas lieu de s’étonner, ni de feindre une quelconque ignorance. «Il est évident que les services de renseignement belges connaissaient Abdelkader Belliraj», a affirmé le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, dans une interview publiée dans la dernière livraison de l’hebdomadaire international «Jeune Afrique». Maintenant, si les connexions terroristes de Belliraj ne sont pas à démontrer, survient la question, du moins embarrassante, sur les raisons pour lesquelles les services belges avaient recruté «Belliraj». Ces derniers voulaient-ils «infiltrer», par le biais de ce dernier, l’Organisation du terroriste Oussama Ben Laden ? Cette raison était-elle suffisante pour que les services en question «ferment les yeux» sur le sextuple assassinat commis en Belgique, dans la deuxième moitié des années 80, par le même agent recruté, ou plus encore, sur le braquage spectaculaire, perpétré par la même personne, d’une importante institution financière au Luxembourg, Brings, avec la participation de truands européens ? Un «festival» de questions auxquels il est, aujourd’hui, difficile de hasarder un seul élément de réponse. Le ministre de la justice belge, Jo Vandeurzen, a demandé, vendredi dernier, l’ouverture d’une enquête sur «la manière dont les services de renseignement» de son pays «ont collecté et traité les informations concernant le dossier de Belliraj». Le même ministre, par voie de communiqué, avait exprimé son inquiétude quant à «l’efficacité du travail de renseignement» de son pays, qui se trouve dans une position très peu confortable depuis que les autorités marocaines ont réussi le démantèlement du réseau incriminé, annoncé le 18 février dernier. En fin de semaine, une équipe d’enquêteurs belges devait se rendre à Rabat pour, dit-on, «un échange d’informations» sur le réseau en question, dont 35 membres avait été déférés, jeudi dernier, devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, avant d’être traduits, dans l’après-midi de la même journée, devant le juge antiterroriste de Salé. L’embarras des autorités belges est tel que les révélations, qui ont fait le tour des médias bruxellois, ont provoqué des questions très embarrassantes sur le rapport étrange qu’auraient entretenu les services de leur pays avec le «très dangereux» Belliraj. «Certains avaient pu s’étonner de sa propriété quatre façades avec garage et jardin, à Evrem», martèle le quotidien «La dernière Heure», qui fait, évidemment, allusion à l’enrichissement douteux de «Belliraj». Le même quotidien s’interroge, également, «pourquoi l’homme n’a jamais été inquiété par la justice belge ? ». Autant de zones d’ombre à élucider …
http://www.aujourdhui.ma/maroc-actualite/focus/abdelkader-belliraj-s-avere-etre-un-agent-des-services-secrets-belges-55194.html
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
21 août 2013 à 13 01 43 08438
Assassin mercenaire en 1986-1989 ?
Lors de son interrogatoire par les services marocains en février 2008, Belliraj aurait avoué être également impliqué dans plusieurs assassinats en Belgique, notamment celui, perpétré le 29 mars 1989, de l’imam Abdullah al-Ahdal, recteur du Centre islamique et culturel de Bruxelles (dépendant de la Ligue islamique mondiale, pro-séoudienne), et de son bibliothécaire Salem el Bahri, et celui, perpétré le 3 octobre 1989, du président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique, le Dr. Joseph Wybran1. Il aurait ultérieurement avoué avoir commis ces assassinats pour compte d’Abou Nidal pour 300 euros par tête4.
Toutefois, ces aveux auraient été obtenus sous la torture, l’intéressé a d’ailleurs écrit une lettre dans laquelle il dénonce l’utilisation de ce procédé, lettre publiée in extenso sur le site du quotidien belge Le Soir le 14 novembre 20086,7,8.
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
21 août 2013 à 13 01 43 08438
Braqueur et indicateur de la police judiciaire belge en 2000]
Belliraj faisait partie de la bande qui a braqué la Brink’s, à Kehlen, au Luxembourg, le 17 avril 2000, un braquage qui avait rapporté 17 millions d’euros à ses auteurs. Le principal suspect, Abdellatif Bekhti, a été condamné à 20 ans de prison au Luxembourg en janvier 2003. Ses complices le font évader en mars de la même année, pour se réfugier au Maroc où il aurait blanchi sa part du butin, soit près de 2,5 millions d’euros9.
Dans un article paru le 14 mars 2008, Gilbert Dupont, journaliste au quotidien populaire belge La Dernière Heure, croit savoir, de sources policières, que « Belliraj faisait partie, en mars 2003, du commando « à la camionnette » qui fit évader Bekthi de la prison luxembourgeoise de Schassig » et que le « hold-up au Grand-Duché a été commis en participation avec quatre truands du milieu liégeois traditionnel »10. D’après des informations obtenues auprès de la famille Bekhti six mois plus tard, le même journaliste présente cette fois Belliraj comme « un indicateur du commissaire de l’antigang Gérard S., un des responsables du GRI, Groupe de recherche et d’intervention de la PJ de Bruxelles », qui a dû quitter la police ultérieurement. C’est Belliraj qui aurait balancé Bekhti, et qui aurait ainsi réussi à mettre la main sur la part de celui)-ci, trois millions d’euros cachés dans un box de garage11. Il s’agit de Gérard Seront, condamné en mai 2007 à 30 mois de prison avec sursis pour ce qui excédait la détention préventive pour détournements de pièces d’enquête confidentielles et violation du secret professionnel, mais initialement suspecté de complicité d’assassinat et d’association de malfaiteurs dans plusieurs affaires impliquant ses indicateurs12,13,14.
Toujours selon la famille Bekhti, Belliraj aurait investi sa part du butin dans l’immobilier au Maroc, il aurait notamment acheté l’hôtel Fashion à Marrakech (mis au nom de son frère Salah Belliraj), 2 000 mètres carrés près de la célèbre boîte de nuit marrakchie Le Pacha, une villa, un building de 18 appartements à Agadir et deux appartements à Marbella. Malgré l’arrestation d’Abdelkader Belliraj, l’hôtel, acquis par blanchiment d’argent provenant d’un braquage, serait toujours exploité par sa famille11.
Le 31 octobre 2008, le fils d’Abdelkader Belliraj, Omar Belliraj, ainsi que le frère d’Abdellatif Bekhti, Abderahim Bekhti, comparaissent devant le Tribunal correctionnel de Bruxelles pour blanchiment du produit du braquage de la Brink’s huit ans et demi plus tôt. Il n’est à cette occasion plus question que de 15 millions d’euros, et non de 17, et Abderahim Bekhti précise à l’audience que « Oui, mon frère a commis le braquage au Luxembourg et il a emporté plus de 600 millions de francs belges. Il a été condamné à 20 ans et il s’est évadé. Ensuite, il s’est fait avoir par Belliraj qui lui a dit qu’il allait placer cet argent. Il a investi dans des hôtels et mon frère n’a jamais revu son argent. Alors, il n’y a pas de blanchiment. J’ai acheté une Porsche, c’est tout ». Le chroniqueur judiciaire de la Dernière Heure précise qu’« Abderahim Bekhti et Omar Belliraj, notamment, se seraient livrés à des opérations de blanchiment relatif à ce fameux butin en achetant quatre Porsche, une Mercedes, une moto Honda et un jet ski, pour le compte du duo de Rabat. Les achats ont été acquittés uniquement en coupures de 500 euros »15. Fin novembre 2008, Abderahim Bekhti a été arrêté par la police belge suite à un mandat d’arrêt international délivré par le Maroc.
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup