Mardi 13 Aout 2013
«Dans les yeux du jeune homme, il y a le feu. Dans les yeux du vieillard, il y a la lumière.» Victor Hugo
Du fin fond de la chambre miteuse de l’hôtel borgne où il se réfugie chaque fois après une mission exaltante, il rêvera longtemps aux moyens de faire sortir son pays de l’état de clochardisation avancée où l’ont amené cinquante années d’improvisation et d’errance. Au nom du réalisme, il ne lui sera pas permis de suivre les pêcheurs de thon qui flirtent avec les thoniers turcs tout comme il ne plongera pas dans les eaux noires des pilleurs de corail. Il se creusera longtemps la tête, mais en vain, pour s’expliquer le miracle du prix du sucre sur le marché national: alors que son cours ne cesse de dégringoler à Wall-Street, ici, il connaît une stabilité royale. Il n’osera pas faire un lien direct avec le torpillage du défunt Onaco: il est trop jeune pour connaître les péripéties et les naufrages des entreprises d’Etat. Quant aux dossiers brûlants des faux moudjahidine, on lui conseillera de les fermer, et laisser faire le temps, puisqu’il arrivera un jour où il n’y aura plus d’anciens moudjahidine, vrais ou faux. Il ne connaîtra pas non plus, les sentiers de mulet qui amènent le kif traité jusqu’à l’autoroute Est-Ouest avant de se déverser sur les banlieues qui ceinturent les grandes villes; tout comme il n’aura pas accès aux dossiers attenant aux scandales financiers qui attendent leur épilogue sur les bureaux surchargés de la magistrature.
Mais au nom du réalisme, l’écrivain en herbe se défend de tromper le lecteur, sachant que le milieu professionnel dans lequel va se débattre son héros, est un environnement glauque et plein de pièges sournois pour qui s’avance éclairé seulement par un idéal. Il ne faudrait pas que son héros puisse croire qu’un article de presse, même d’excellente qualité, fera changer le cours des choses. Alors, il pensa faire intervenir au début du récit, un vieux routier de la presse, quelqu’un qui avait roulé sa bosse un peu partout sans amasser mousse, un bonhomme aux moustaches roussies par la cigarette et dont les yeux émettent une lumière apaisante.
Il est un peu comme ces vieux chercheurs d’or qui ont essayé beaucoup de placer sans jamais tomber sur le filon qui les sortira de la pauvreté: ce Deux ex machina n’aura gagné que beaucoup d’expériences qui fera de lui un être plein de sagesse, sagesse qu’il mettra au service de débutants idéalistes et naïfs. Ce vieux mentor mettra d’abord son protégé, en garde contre la bonhommie trompeuse du directeur. Il lui tracera un portrait tout en nuances: «C’est vrai que ce directeur fut un journaliste talentueux au verbe précis et incisif. Il fut aussi un rédacteur en chef efficace, partageant les soucis de tous les membres de la rédaction et essayant, dans l’intérêt du service de réparer les indélicatesses des uns et des autres sans prendre ouvertement parti pour l’un ou pour l’autre mais se plaignant toujours, syndicalement parlant, de l’autoritarisme de son directeur. Il changea de but en blanc quand il devint lui-même directeur de ce journal absent des kiosques, quotidien qui est propriété d’un homme politique qui a pignon sur rue et qui veut bénéficier de la manne publicitaire généreusement dispensée par des sponsors avisés. Il devint intraitable envers ses subalternes et rendit la vie amère à tous ceux qui osaient lever la tête. Ce retournement de veste laissa plus d’un pantois…»
C’est ainsi que le chroniqueur décida de laisser tomber ce jeune et sympathique journaliste pour un métier beaucoup moins contraignant. Il y a tellement de professions nobles (il n’y a pas de sous-métier) qui méritent qu’on les mette sous la lumière des projecteurs.
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21 août 2013 à 20 08 39 08398
Les bons outils de l’écrivain en herbe
PRATIQUE
16 AVRIL 2012 18 H 19 MIN
Que vous soyez blogueur littéraire, poète, amoureux des mots, ou auteur, vous pouvez vous retrouver dans cette catégorie large des écrivains en herbe. Bien sûr, l’ordinateur reste l’élément le plus présent pour chacun d’entre nous, matérialisant les écrits des carnets en écrits plus officiels. En dehors de cela, d’autres outils restent des aides précieuses pour tout écrivain en herbe.
Pour ceux qui ont un statut d’écrivain reconnu, je suis certaine que vous vous retrouverez dans cette reprise des indispensables outils à avoir à disposition lorsque l’on écrit.
Un critérium de qualité
Il n’est pas rare de commencer à écrire sur un carnet. Parfois, ce sont d’ailleurs des cahiers que l’on a sur soi à chaque nouvelle séance d’un atelier d’écriture. Lorsque l’on écrit, les ratures peuvent se révéler nombreuses. J’ai d’ailleurs rencontré, un jour, un écrivain en herbe qui avait laissé aller son stylo sans s’arrêter le long de six pages de son cahier, pour finalement ne conserver que deux ou trois phrases par pages. Ecrire proprement lorsqu’on veut construire une histoire est impossible. Il faut accepter de raturer, rayer, arracher.
Le meilleur outil pour çà reste le critérium, et de qualité. Il ne fuit pas comme un stylo-bille, il n’accroche pas le papier comme un style-plume, et la mine ne s’épaissit pas comme un crayon de papier. Le critérium est un vrai bonheur, car au travers des biffures, les mots restent fins, lisibles. Et pouvoir effacer pour réécrire au-dessus est un vrai bonheur pour quiconque a déjà essayé de relire le premier jet d’un texte écrit au bille ou au feutre…
Un dictionnaire des synonymes
C’est l’outil imparable dont on ne peut se séparer une fois qu’on a goûté à sa magie. Il arrive souvent qu’en narrant une histoire, on se retrouve bloqué parce qu’il nous manque le bon mot, celui que l’on a sur le bout de la langue. Parfois, la sonorité de phrase sonne faux à cause d’un mot qui ne semble pas à sa place, ou dont le son détonne dans le texte. J’ai connu cette sensation avec le mot poubelle, qui est très laid. Il est pourtant difficile de trouver un mot plus proche de l’état d’esprit du texte pour désigner une poubelle. Heureusement, le dictionnaire des synonymes est là pour aider. Le meilleur reste la version en ligne synonymes.com qui permet d’aller de synonymes en synonymes pour se rapprocher toujours plus près de celui que l’on cherche…
Du thé
Ecrire sans thé, pour moi, c’est mission impossible. Le thé aide à re-concentrer les neurones, à connecter les synapses pour lancer le jet d’un premier essai. Bien sûr, il peut terminer souvent abandonné, refroidissant petit à petit dans sa tasse, n’ayant servit qu’à réchauffer l’esprit par ses vapeurs d’arômes délicieux. Parfois, les thés se cumulent, jusqu’à ce que la bouilloire d’eau chaude se soit vidée de ses deux litres d’eau.
D’autres fonctionnent au café. L’un dans l’autre, le principe reste le même.
Et vous, d’autres outils indispensables ?
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