Par Ahmed BEN ALAM
Si vous croisez sur la rocade de Ben Aknoun, un homme en survêtement faisant du jogging, ne soyez pas surpris, c´est un ministre de la République algérienne. Si vous trouvez sur un banc de la forêt de Bouchaoui, un homme en train de lire un roman à l´ombre d´un pin d´Alep, ne dérangez pas sa quiétude, c´est toujours un ministre de la République. Si, d´aventure, vous tombez sur un homme en bleu de Shanghai, un arrosoir à la main droite et une bêche à la main gauche, en train de cultiver son jardin, ne lui jetez pas la pierre. C´est toujours un ministre de la République. Comme dit la chanson, gardez vos larmes et vos sarcasmes et passez votre chemin.
Après avoir travaillé comme des forçats pendant toute l´année, nos ministres ont besoin de décompresser et de se refaire une santé, d´autant plus qu´ils n´ont droit qu´à une semaine, une toute petite rikiki de semaine. Et encore, on ne sait pas si H´mimed, Ghoul et Harraoubia l´auront cette petite semaine, eux qui sont chargés par le président de veiller au bon déroulement des grands chantiers. Ainsi Ghoul continue de creuser des trémies et de jeter des ponts au-dessus des ravins, tandis que H´mimed, en plus du million de logements, doit aussi, et impérativement livrer à Harraoubia les nouvelles places pédagogiques avant la rentrée. Et comme la rentrée, c´est à peine dans quelques semaines, vous imaginez le tohu-bohu que ça fait là-haut pour inscrire les nouveaux étudiants, les loger, les restaurer, les transporter. Si Ghoul, Harraoubia et H´mimed partent en congé, qui les remplacera? Le chef de cabinet, le secrétaire général du ministère? On ne voit vraiment pas qui, tant ces ministres-là sont sur tous les fronts. Mais peut-être bien qu´ils feront don de leurs jours de congé à la République. Ils en sont capables. Et c´est pas de la blague. A ce trio gouvernemental d´enfer, on pourrait aussi adjoindre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, qui veut compter l´argent du foot, Djamel Ould Abbas, le ministre solidaire, et Abdelmalek Sellal, le ministre chef d´orchestre qui joue au xylophone avec les barrages et les stations de dessalement.
Cela ne veut pas dire que les autres ministres ne travaillent pas. Il y en a qui restent dans leur bureau, mettent en marche la climatisation, mais abattent un travail de titan.
Oui, oui, c´est faisable. Sachant qu´ils sont soumis à une obligation de résultats, c´est au pied du mur qu´on reconnaît le maçon d´autant plus que le président a, dit-on, pris goût à l´audition individuelle des ministres pour faire le point avec eux sur la gestion de leur département. Ce n´est pas l´évaluation par les pairs, mais par le président. C´est lui qui les nomme, donc c´est lui qui les note.
On est déjà le 10 août. L´été est largement consommé. Les ministres qui n´auront pas pris leurs vacances durant cette période ne pourront plus faire de réclamation: septembre arrive au galop et l´année risque d´être chargée. Ce plan de consolidation de la croissance de 55 milliards de dollars tombe comme une manne du ciel mais aussi comme un cheveu sur la soupe. C´est beaucoup d´ argent, en même temps que beaucoup de problèmes et de soucis.
Ce sont les problèmes d´un pays riche à milliards qui ne sait pas gérer la richesse sans générer au passage la corruption, le chômage, la pauvreté. Et les restes à réaliser qui sont reportés de plan en plan. De mandat en mandat.
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20 août 2013 à 21 09 23 08238
Origine et histoire de « tohu-bohu » Étymologie
(1819) [1]. Présent en ancien français sous la forme toroul boorul (xiii e siècle) [1]. De l’hébreu ancien tōhū wābhōhū [1], noms que les livres hébraïques donnent au chaos primitif, à l’état confus des éléments qui précéda la création du monde. cf. moyen français tohu wabohu, allemand Tohuwabohu.
Nom commun
Invariable
tohu-bohu
/tɔ.y.bɔ.y/
tohu-bohu /tɔ.y.bɔ.y/ masculin invariable
Grande confusion ; grand désordre généralement accompagné de beaucoup de bruits discordants.
C’était un tohu-bohu ethnique. Dans le port flottaient les pavillons de toutes les nations, et plus de deux millions d’êtres humains s’y embarquaient annuellement. — (H. G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908, traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, Mercure de France, 1921, page 210)
Et après s’être contenté d’accentuer la déférence de son salut, il laissa s’éloigner la jolie Parisienne, tout en suivant des yeux son exquise silhouette, qui se perdit bientôt dans le tohu-bohu des grands boulevards. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
Ce fut, on pense, un tohu-bohu auquel l’excitation des musiciens se joignit si heureusement que l’on ne se reconnut plus. — (Francis Carco, Images cachées, 1929)
Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre, 1871)
Alors, de plus en plus forcenés, explosent de partout dans l’œuvre ces tohus-bohus de l’imaginaire et du langage qui sont aussi saccage concerté, délibéré, d’un monde où respirer est un effort chaque jour plus ruineux, tentative d’exorcisme et de dévalorisation de ce monde par la création d’autres mondes eux-mêmes apocalyptiques et grimaçants, promis à un même éclatement et où s’échevèle la même « danse macabre », mais où exorciser, anéantir aussi peut-être ces images déchirantes de l’exil et de la nostalgie. — (Jacques Borel, Sur les poètes : chroniques, Éditions Champ Vallon, Seyssel, 1998)
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