L’Egypte est entrée de plain-pied dans le scénario à l’algérienne immortalisé par une décennie de feu et de sang et saupoudrée de quelque 200.000 tombes dont les occupants sont morts à leur propre insu. Si le Sphinx pouvait se départir de son air ahuri, figé à jamais dans le temps, et parler, il dira aux Arabes, du haut de ses milliers d’années d’histoire, d’aller se faire pendre un à un au bout des palmiers du désert. Les Arabes en quittant leurs tentes et en descendant de leurs chameaux après avoir hérité du sang de la terre n’ont fait depuis que se tirer dans le dos et se donner à l’ennemi. Jamais nation n’aura été aussi peu glorieuse au fil de l’histoire collectionnant les guerres tribales, les trahisons, les coups d’Etat et les exécutions de masse. Drapés dans de faux atours volés à la postérité, les Arabes ont émaillé les décennies de leurs empreintes bancales, de leurs messes basses et de leur félonie légendaire pour assassiner un frère, violer une cousine et spolier un voisin. Ce qui se passe actuellement n’est qu’un logique prolongement de la queue de l’histoire et les Arabes, qui ne lisent pas selon le général israélien Moshé Dayan, ne retiennent pas les erreurs du passé. Et pourquoi le feraient-ils puisque l’essentiel de leur existence a pour point nodal leur ventre et un peu plus bas. Le mal des Arabes n’est pas à chercher du côté d’Israël ou de leurs alliés, les Américains et les Occidentaux, mais c’est dans leurs gènes qu’il faut prospecter et le sang versé en Algérie et la Tunisie, en Egypte et en Syrie, au Liban, en Libye et en Irak, c’est un sang répandu par les frères et les cousins avec la bénédiction des bédouins customisés des gratte-ciel du Golfe. Mosquée contre caserne, laïcs contre religieux, chiites contre sunnites, démocrates contre islamistes, les raisons pour dégainer son couteau et égorger l’autre, qui parle la même langue et qui prie le même Dieu, sont nombreuses et inépuisables. Et l’Arabe est passé maître dans l’art de la trahison quand il s’agit de nuire à un autre Arabe. Les Occidentaux en étudiant de plus près l’esprit tourmenté des Arabes, tournés vers ce que possède l’autre, ont inventé le terrorisme. Et les Arabes ont créé les terroristes. Et les dirigeants arabes, ceux des palais et des républiques, dépensent des milliards de dollars pour protéger leur règne de mille ans. Vendent une tranche de la vie du peuple pour payer les mercenaires du monde et achètent une paix sociale en jetant des miettes par les balcons du pouvoir. Des dirigeants qui volent les voix du peuple, s’autoproclament, eux et leurs familles, régents à vie, emprisonnent les murmures de l’opposition et fusillent ceux qui ne courbent pas l’échine. Le pétrole a fait les Arabes d’aujourd’hui, mais qu’ont fait les Arabes du pétrole d’aujourd’hui. Et pour les autres Arabes, ceux qui croient que la solution voyage dans les soutes à bombes des avions de l’OTAN, il est temps à eux aussi de se chercher une corde solide, de se trouver un palmier dans une oasis et de s’y pendre pour le bien de tous les Arabes.
18 août 2013
Moncef Wafi