Pater noster
Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terrre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuilleries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Aves leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.
9 août 2013 à 14 02 22 08228
ANALYSE
Ce poème, en vers libres, a été écrit par Jacques Prévert dans les années 1940 puis publié en 1946 dans le recueil Paroles. C’est un poème engagé et provoquant. Cet écrit peut être analysé selon les différents éléments qui le composent : Suivant un langage poétique approprié, il arbore, au préalable, un anticléricalisme cinglant puis se poursuit et s’achève par un hommage à la vie.
Ce poème provoque une impression de résignation et de dénonciation mais également un sentiment d’admiration pour la vie d’ici-bas, pour sa nature et ses merveilles.
Pour évoquer ces sujets, l’auteur utilise un vocabulaire simple et ordinaire cependant il n’hésite pas à faire des jeux de mots qui vont interpeller le lecteur. Une certaine culture est parfois nécessaire pour en apprécier tout les effets. Toutefois, les thèmes abordés touchent la réalité quotidienne des gens, l’artiste peint…
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9 août 2013 à 14 02 27 08278
L’anticléricalisme est une idéologie qui refuse ou se montre très critique envers toute forme de présence ou d’ingérence du clergé, dans l’organisation de la vie publique.
D’après Françoise Marcard1, l’anticléricalisme s’oppose au cléricalisme. « Sachant qu’il y a présomption de cléricalisme chaque fois que le fait religieux transgresse les frontières du terrain dit temporel »,
L’anticléricalisme insiste sur la nécessaire séparation du religieux et du profane, réclame l’indépendance absolue de l’État à l’égard des Églises et postule la liberté de conscience individuelle. Autour de ce noyau dur de convictions, l’anticléricalisme évolue en relation étroite avec le cléricalisme qu’il combat et d’une façon plus large avec la religion
Les anticléricaux sont parfois qualifiés de « bouffeurs de curés » dans le jargon politique français ou wallon. Parmi leurs slogans les plus célèbres, on peut citer « à bas la calotte ». Certaines de leurs pratiques peuvent tourner au défi symbolique comme le « Banquet du vendredi saint » qu’ils organisent (et qui se déroulent encore aujourd’hui) dans plusieurs villes de France en commémoration de celui qui se tint -à Paris, rue Mazet, chez Magny – le 10 avril 1868, pour soutenir des personnes à l’époque poursuivies par l’Église devant les tribunaux
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9 août 2013 à 14 02 28 08288
Le cléricalisme est un positionnement idéologique qui prône la prédominance des idées religieuses et du clergé dans la vie publique et politique. Le positionnement opposé est l’anticléricalisme.
Le cléricalisme trouve son aboutissement dans différents systèmes politiques : religion d’état, concordat ou théocratie.
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