La nouvelle de Yasmina HananeSamedi, 11 Août 2012 .
Sara n’était pas particulièrement belle, mais elle avait ce quelque chose qui la rendait très attirante… Ce petit « grain de sel » qu’on appelait le charme… Eh oui ! La beauté prend parfois des détours inattendus… On dit que le charme s’accentuait au fur et à mesure que l’âge avançait. La preuve est que, souvent, on retrouve des femmes d’âge mûr encore belles et désirables. C’était le cas pour Sara… Elle n’est pas aussi vieille que ça. Mais enfin à trente-cinq ans, elle n’est pas de la prime jeunesse non plus… C’est ce que pensaient du moins ses amis et son entourage, à commencer par ses parents qui craignaient pour elle le célibat éternel… Quel crime !
Mais Sara ne pouvait se soumettre à leur insistance de la voir mariée, tant qu’elle n’avait pas encore trouvé « chaussure à son pied ».
Bien sûr, elle avait cessé de croire au prince charmant depuis longtemps, mais cela ne veut pas dire qu’elle allait se contenter de s’allier au premier venu. Non ! La jeune fille rêvait plutôt de rencontrer quelqu’un qui fera vibrer quelque chose en elle… Un peu d’amour, pourquoi pas ? Et puis ne dit-on pas que lorsqu’on prenait tout son temps pour choisir l’élu de son cœur, la récompense ne pouvait être que plus spectaculaire.
Sara croyait dur comme fer à cette perspective. Pour cela, elle sortait tous les matins pour se rendre à son travail, tout en espérant rencontrer l’homme de ses désirs.
Mais plus le temps passait, plus elle désespérait. Elle sentait que ses efforts d’être toujours présentable et sur son trente et un ne servaient plus à rien… De temps à autre pourtant, un homme la courtisait… Alors elle le laissait courir un moment, avant de tirer un trait final sur les tentatives de ce prétendant improvisé.
Pourquoi ? Eh bien c’est clair : l’homme ne répondait pas à ses aspirations… Sara pouvait parfois deviner les intentions de ses courtisans… Elle savait que le physique n’était pas tout… Mais savait aussi qu’un bel homme ne pouvait passer inaperçu… Cependant si ce dernier se permettait un brin de causette avec elle, la jeune femme s’apercevait rapidement que son interlocuteur ne possédait pas l’intelligence ou le savoir requis. Pour Sara, un homme ignorant ne pouvait faire office d’un bon mari et d’un bon père.
Souvent aussi, quelque audacieux lui faisait des propositions malsaines : sortir, se balader, aller manger quelque part… Pour finir par Dieu seul sait sur quoi. Ici aussi la jeune femme se mettait tout de suite sur ses gardes. Ces Roméo des temps modernes ne connaissaient rien au respect de la femme, et leurs intentions n’était pas toujours honnêtes… Alors autant les éviter…
à ce rythme, vous en convenez, Sara devenait de plus en plus difficile et stricte dans ses relations. Certes, elle était toujours coquette et dépensait des sommes extravagantes pour son entretien, mais c’était plus pour se sentir en confiance que pour autre chose.
Voici donc notre Sara livrée à ses rêves, sans pouvoir décrocher l’élu de son cœur.
Un jour, alors qu’elle souffrait d’une rage de dent, la jeune femme, qui avait une peur bleue des blouses blanches et des dentistes, ne savait pas à quel saint se vouer.
Elle tenta tant bien que mal de traiter « son mal » en absorbant d’énormes quantités d’anti-inflammatoires. Mais la douleur persistait… Pire, elle devenait insupportable.
Le lendemain, sa joue arborait un abcès gros comme le poing… Ah quelle calamité !
Elle avait ce jour-là justement une réunion très importante et son directeur ne tolérait ni les retards ni les absences… Mais dans son cas, il n’aura qu’à jeter un coup d’œil sur sa pauvre joue qui prenait toutes les couleurs de l’arc en ciel, pour comprendre que la jeune femme subissait les caprices d’une dent gâtée dont la carie avait choisi ce jour-là justement pour se manifester et faire des siennes.
7 août 2013 à 13 01 41 08418
L’amour perdu 54e partie
Par : Yasmine HANANE
Nassim ne va pas prendre ses propos au sérieux. (Elle secoue sa tête) Il était tellement heureux d’apprendre qu’il serait bientôt père, qu’elle doute fort d’une compréhension de sa part. Avait-elle bien fait de lui annoncer sa grossesse ? Elle se rendit compte que dans le cas contraire, elle n’aurait jamais su que son propre mari était stérile.
Sara se laisse tomber sur une chaise : on dirait que la vie la punissait de sa témérité et de son imprudence. Ce sont de moments de folie qu’elle n’avait jamais vécus dans sa jeunesse et son adolescence, elle avait voulu les vivre maintenant, alors qu’elle était liée à un homme qui l’aimait sans limites.
Elle avait brûlé les étapes de sa vie. C’est pour cette raison qu’elle avait refusé de reconnaître l’amour, enfoui dans son subconscient, pour Yacine.
Pourquoi avait-elle refusé cet état de fait ? Pourquoi avait-elle succombé au regard brûlant de Nassim, alors qu’elle savait ce qu’elle risquait ?
Les deux hommes, deviendront dans peu de temps des ennemis jurés. Elle avait détruit à jamais une longue amitié, voire même cette fraternité, incontestable entre eux.
Elle prépare un repas digne des grandes circonstances et alla se reposer dans sa chambre. Elle avait eu encore des nausées et les odeurs culinaires qui lui parvenaient de la cuisine lui soulevaient l’estomac.
Elle ouvrit toute grande la fenêtre et aspira une grande goulée d’air avant de s’allonger sur son lit.
Elle s’endormit et rêva qu’elle planait entre deux montagnes. Un faucon la suivait et elle essayait de s’éloignait de ses griffes. Il s’approchait dangereusement d’elle, et elle poussait des cris effroyables. Une voix l’appelait :
- Sara, Sara, réveille-toi.
Elle ouvrit les yeux et constate que Yacine était à son chevet :
- Tu faisais un cauchemar ma chérie…
Il passe une main caressante sur son visage :
- Veux-tu un verre d’eau ?
Elle acquiesce. Il remplit un verre d’eau qu’il porta à ses lèvres. Sara le regarde. Il était si prévenant envers elle…
-Aller, encore un peu.
Elle but quelques gorgées et repousse le verre qu’il dépose sur la table de nuit :
- Cela va mieux ?
- Oui. Je… J’ai dormi… J’ai…
- Tu as bien fait. Le sommeil c’est sain. Mais tu as fais ce cauchemar et…
Elle met un doigt sur ses lèvres et il lui embrasse la main :
- Tu veux te lever ou préfères-tu rester au lit ?
Elle se rappelle alors du dîner :
- Je vais me lever… J’ai préparé le dîner. Tes plats favoris.
Elle avait débité cette phrase d’une petite voix. Yacine se baisse et la prend dans ses bras :
-Ma chérie. Je suis si content de te voir enfin reprendre goût à la vie. Tu me manques tant Sara.
Elle se dégage de lui et quitte sont lit :
- Allons dans la cuisine Yacine. Je vais juste réchauffer les plats. Nous pourrions dîner tout en discutant de nous deux.
- A la bonne heure.
Elle dresse la table et sers le dîner. Yacine voulu l’aider, mais elle s’y opposa.
Ils mangèrent en discutant de choses et d’autres, puis Sara débarrasse la table et prépare un thé. Yacine s’était retiré dans le salon pour suivre une émission à la télévision. Elle le rejoint et s’installe à ses côtés. Il lui entoure les épaules de son bras et l’embrasse :
- Merci pour ce copieux dîner. Tu es vraiment un cordon-bleu…
Elle hausse les épaules :
- Toutes les femmes qui aiment cuisiner sont des cordons-bleus.
- Toi tu es exceptionnelle ma chérie. Je n’ai jamais mangé des plats aussi savoureux. Lorsque j’habitais avec mes parents, ma mère me gâtait. Elle connaissait mes goûts et me préparait des plats succulents. Puis, j’ai changé de ville, et je me suis installé dans cet appartement…Tu imagines un peu la vie d’un célibataire. Les restaurants, les sandwichs avalés sur le pouce, les fast-foods…
- Tu n’avais jamais pensé à te marier plus tôt ?
Yacine hésite avant de répondre :
-Je… Je te cherchais. Je voulais rencontrer la femme dont j’ai toujours rêvé. J’ai attendu… J’ai longtemps attendu… Et j’ai fais le vœu de ne pas me lier à une femme, sauf si c’est celle qui répondra à toutes mes aspirations.
- Et ensuite ?
Il sourit :
- Ensuite. Je t’ai rencontrée… Et voilà nous sommes ensemble.
Sara repense à la photo de la jeune femme. Elle regarde Yacine qui sirotait son thé et se dit que c’était le moment où jamais de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :
- Yacine.
- Oui.
- Ne me dis pas que tu as vécu comme un moine avant de me rencontrer…
Il sourit :
- Bien sûr que non… J’ai connu des femmes… De jeunes et jolies femmes…
Sara est étonnée par le ton serein de son mari.
- Et tu me balances cette phrase comme ça. Sans aucune pudeur ?
-Pourquoi parles-tu de pudeur… ?
Elle se rendit compte du ridicule de la situation et tente de corriger sa phrase :
-Heu. Je crois que je me suis mal prise. J’ai parlé trop vite. Je voulais seulement savoir ce qui s’était passé…
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7 août 2013 à 13 01 48 08488
L’amour perdu 54e partie
Par : Yasmine HANANE
Résumé : Après le départ de Ghania, Sara retrouve un peu de son assurance. Maintenant elle savait qu’elle tenait à Yacine. Pour une fois, depuis plusieurs jours, elle va le gâter, en cuisinant des plats dont il raffolait. Elle repense à son état et se demande si elle ne devrait pas lui avouer sa grossesse… Comment va-t-il réagir alors ? Et Nassim dans tout ça ?
Nassim ne va pas prendre ses propos au sérieux. (Elle secoue sa tête) Il était tellement heureux d’apprendre qu’il serait bientôt père, qu’elle doute fort d’une compréhension de sa part. Avait-elle bien fait de lui annoncer sa grossesse ? Elle se rendit compte que dans le cas contraire, elle n’aurait jamais su que son propre mari était stérile.
Sara se laisse tomber sur une chaise : on dirait que la vie la punissait de sa témérité et de son imprudence. Ce sont de moments de folie qu’elle n’avait jamais vécus dans sa jeunesse et son adolescence, elle avait voulu les vivre maintenant, alors qu’elle était liée à un homme qui l’aimait sans limites.
Elle avait brûlé les étapes de sa vie. C’est pour cette raison qu’elle avait refusé de reconnaître l’amour, enfoui dans son subconscient, pour Yacine.
Pourquoi avait-elle refusé cet état de fait ? Pourquoi avait-elle succombé au regard brûlant de Nassim, alors qu’elle savait ce qu’elle risquait ?
Les deux hommes, deviendront dans peu de temps des ennemis jurés. Elle avait détruit à jamais une longue amitié, voire même cette fraternité, incontestable entre eux.
Elle prépare un repas digne des grandes circonstances et alla se reposer dans sa chambre. Elle avait eu encore des nausées et les odeurs culinaires qui lui parvenaient de la cuisine lui soulevaient l’estomac.
Elle ouvrit toute grande la fenêtre et aspira une grande goulée d’air avant de s’allonger sur son lit.
Elle s’endormit et rêva qu’elle planait entre deux montagnes. Un faucon la suivait et elle essayait de s’éloignait de ses griffes. Il s’approchait dangereusement d’elle, et elle poussait des cris effroyables. Une voix l’appelait :
- Sara, Sara, réveille-toi.
Elle ouvrit les yeux et constate que Yacine était à son chevet :
- Tu faisais un cauchemar ma chérie…
Il passe une main caressante sur son visage :
- Veux-tu un verre d’eau ?
Elle acquiesce. Il remplit un verre d’eau qu’il porta à ses lèvres. Sara le regarde. Il était si prévenant envers elle…
-Aller, encore un peu.
Elle but quelques gorgées et repousse le verre qu’il dépose sur la table de nuit :
- Cela va mieux ?
- Oui. Je… J’ai dormi… J’ai…
- Tu as bien fait. Le sommeil c’est sain. Mais tu as fais ce cauchemar et…
Elle met un doigt sur ses lèvres et il lui embrasse la main :
- Tu veux te lever ou préfères-tu rester au lit ?
Elle se rappelle alors du dîner :
- Je vais me lever… J’ai préparé le dîner. Tes plats favoris.
Elle avait débité cette phrase d’une petite voix. Yacine se baisse et la prend dans ses bras :
-Ma chérie. Je suis si content de te voir enfin reprendre goût à la vie. Tu me manques tant Sara.
Elle se dégage de lui et quitte sont lit :
- Allons dans la cuisine Yacine. Je vais juste réchauffer les plats. Nous pourrions dîner tout en discutant de nous deux.
- A la bonne heure.
Elle dresse la table et sers le dîner. Yacine voulu l’aider, mais elle s’y opposa.
Ils mangèrent en discutant de choses et d’autres, puis Sara débarrasse la table et prépare un thé. Yacine s’était retiré dans le salon pour suivre une émission à la télévision. Elle le rejoint et s’installe à ses côtés. Il lui entoure les épaules de son bras et l’embrasse :
- Merci pour ce copieux dîner. Tu es vraiment un cordon-bleu…
Elle hausse les épaules :
- Toutes les femmes qui aiment cuisiner sont des cordons-bleus.
- Toi tu es exceptionnelle ma chérie. Je n’ai jamais mangé des plats aussi savoureux. Lorsque j’habitais avec mes parents, ma mère me gâtait. Elle connaissait mes goûts et me préparait des plats succulents. Puis, j’ai changé de ville, et je me suis installé dans cet appartement…Tu imagines un peu la vie d’un célibataire. Les restaurants, les sandwichs avalés sur le pouce, les fast-foods…
- Tu n’avais jamais pensé à te marier plus tôt ?
Yacine hésite avant de répondre :
-Je… Je te cherchais. Je voulais rencontrer la femme dont j’ai toujours rêvé. J’ai attendu… J’ai longtemps attendu… Et j’ai fais le vœu de ne pas me lier à une femme, sauf si c’est celle qui répondra à toutes mes aspirations.
- Et ensuite ?
Il sourit :
- Ensuite. Je t’ai rencontrée… Et voilà nous sommes ensemble.
Sara repense à la photo de la jeune femme. Elle regarde Yacine qui sirotait son thé et se dit que c’était le moment où jamais de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :
- Yacine.
- Oui.
- Ne me dis pas que tu as vécu comme un moine avant de me rencontrer…
Il sourit :
- Bien sûr que non… J’ai connu des femmes… De jeunes et jolies femmes…
Sara est étonnée par le ton serein de son mari.
- Et tu me balances cette phrase comme ça. Sans aucune pudeur ?
-Pourquoi parles-tu de pudeur… ?
Elle se rendit compte du ridicule de la situation et tente de corriger sa phrase :
-Heu. Je crois que je me suis mal prise. J’ai parlé trop vite. Je voulais seulement savoir ce qui s’était passé…
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7 août 2013 à 13 01 48 08488
L’amour perdu 55e partie
Par : Yasmine HANANE
Il l’interrompt et lance d’un petit air taquin :
- Comme tous les hommes j’ai eu des aventures. Il y avait des femmes que j’ai réellement appréciées sans pour autant m’attacher à elles, et d’autres qui étaient passée comme un simple coup de vent.
- Et tu … Tu n’as jamais aimé l’une d’elles ?
Il soupire et Sara remarque son air contrarié :
- Pour être sincère si… Il y en avait une qui m’avait accrochée. Elle était belle, intelligente, douce, aimante… Elle avait en elle tout ce qui pouvait plaire à un homme normalement constitué.
- Kenza…
Il sursaute et se retourne vivement vers elle :
- Kenza ? Tu la connais ?
Elle secoue la tête :
- Pas du tout…
- Alors comment ?
Il suspendit sa phrase, car Sara s’était levée :
- Je vais te montrer quelque chose.
Elle tendit la main et prend le carnet que Ghania avait déposé sur la table basse. Yacine reconnu tout de suite le document :
- Où as-tu trouvé ce carnet ? Cela fait des mois que je le cherche.
- Ne racontes donc pas des bobards… Tu l’avais caché sous le matelas dans notre chambre.
-Sous le matelas ?
-Oui. Heu… (Elle toussote). Je suis désolée, je ne savais pas qu’il y avait cette photo à l’intérieure.
Yacine lui prend le carnet des mains et l’ouvrit :
- Je voulais justement t’éviter ces surprises… Je n’aurais pas aimé que tu tombes sur quelque chose qui pourrait provoquer un quelconque soupçon.
Sara croise ses bras :
-Pourquoi donc ? Cette femme avait compté pour toi à ce que je comprends. Après il y avait eu une rupture. C’est ça ? N’est-ce pas ? Où bien la rencontres-tu encore ?
Yacine porte une main à son front :
- Que vas-tu donc chercher ? Bien sûr que je ne vois plus cette femme.Cela fait plus de deux années depuis qu’elle m’a quitté.
- Ah ! Et tu as gardé cette photo avec l’inscription qu’il y a dessus…
- Oui. L’interrompt-il…Oui. J’ai gardé cette photo. C’était le seul souvenir qui me restait d’elle.
- Un souvenir ? Et elle… ? Qu’a-t-elle gardé de toi ?
- Rien. Elle est partie sans rien prendre avec elle.
- En somme, si je dois récapituler, je dirais tout simplement, que vous vous êtes rencontré, vous vous êtes aimés et vous vous êtes quittés…
- Oui. Heu. Oui, c’est un peu ça.
- Hum… Tu ne la vois donc plus ?
- Bien sûr que non.
- Cela ne te tente-t-il donc pas de la rencontrer de nouveau ?
Yacine se prend la tête entre les mains :
-Même si c’était le cas, je ne pourrais jamais la joindre là où elle se trouve maintenant.
-Elle a quitté la ville ?
Yacine la regarde en face :
- Elle n’a pas seulement quitté la ville Sara, elle a même quitté ce monde.
Perplexe, Sara garde le silence un long moment avant de murmurer :
-Je… Je suis désolée Yacine. Je ne voulais pas te blesser.
Il s’approche d’elle et la prend dans ses bras :
- Cette histoire fait partie du passé Sara. J’ai cessé de pleurer Kenza, depuis que je t’ai rencontrée.
Sara hésite avant de demander :
- Tu l’aimais donc autant ?
Il soupire :
- Oui. Je l’aimais. J’étais aussi amoureux d’elle, qu’elle l’était de moi.
Emue, Sara se serre contre lui :
- L’amour peut donc exister pour certains.
Il lui relève le menton et sourit :
- Pas pour certains Sara, mais pour tout le monde…L’amour est un sentiment noble…Il se cultive et se transmet. Lorsqu’on le respecte, il sait nous rendre heureux. C’est quelque chose de merveilleux.
Sara se mordit les lèvres. Oui l’amour est merveilleux. Elle était sûre maintenant de ses sentiments envers son mari. Hélas ! N’était-il pas trop tard ?
Elle se rappelle son état et se demande si elle ne devrait pas mettre Yacine au courant de sa grossesse… Comment réagira t-il ?
- À quoi penses-tu ?
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7 août 2013 à 13 01 49 08498
L’amour perdu 56e partie
Par : Yasmine HANANE
Elle tente d’ébaucher un sourire :
- À nous, à notre avenir ensemble.
-Ne sommes-nous pas heureux Sara ?
- Si tu le penses…
- Nous devrions le penser tous les deux. Je n’aimerais pas me sentir le bouc émissaire d’un sentiment que tu ne partages pas.
- Pourquoi dis-tu ça Yacine ? Bien sûr que je partage tes sentiments. Sinon je ne serais pas restée.
Il l’interrompt :
- Cela fait très longtemps que personne n’a prononcé un “gentil mot” pour moi.
- Je t’aime Yacine… le coupe-t-elle.
Il porte ses mains à ses lèvres et les embrasse :
- Répète-le encore ma chérie.
- Je t’aime, mon chéri… Je t’aime bien plus que tu ne le penses.
Cette fois-ci les larmes coulèrent de ses yeux. Son cœur criait famine. Elle avait besoin d’amour, besoin d’aimer et de se sentir aimée. Que demander de plus à la vie, alors que son mari l’aime profondément?
Il essuie ses larmes d’un doigt caressant :
- Oh, ma chérie ! J’ai tellement attendu ce moment, que j’ai cru qu’il n’arriverait jamais.
Il se penche et la soulève dans ses bras :
- Je ne pourrais plus jamais aimer une autre femme que toi, ma douce moitié.
Il la dépose sur le fauteuil qui lui faisait face et se met à genoux devant-elle :
- Que pourrais-je faire pour te voir heureuse et comblée toute ta vie ?
Elle sourit :
- Nous aurions des enfants. Tu aimes les enfants n’est-ce pas ?
- Qui n’aime pas les enfants ? Je suis pressé de faire sauter les nôtres sur mes genoux.
Sara qui pensait que Yacine allait détourner la conversation est surprise :
- Tu aimes les enfants, redemande-t-elle
- Bien sûr, ma chérie. Je serais le plus heureux des hommes si tu peux me donner un enfant dans les prochains mois.
La jeune femme est déroutée. Yacine cherchait-il à la leurrer ?
- Je, je ne sais pas si nous ne sommes pas stériles, se hasarde-t-elle.
Yacine demeure muet de stupeur :
- Que Dieu nous en préserve.
- Mais il y a ce risque Yacine. Nous ne sommes pas de la prime jeunesse et…
- Quoi ? Tu te prends déjà pour une vieille mémère. Non Sara, tu es jeune, et belle à croquer. Tu pourras enfanter sans contrainte.
- Oui, mais, et toi ?
Il se passe une main dans les cheveux :
- Je ne vois pas où tu veux en venir Sara. Jusqu’à ce que je t’épouse, je n’ai pas tenté d’avoir des enfants. Mais nous n’avons jamais souffert de stérilité dans ma famille. Heu, pourquoi as-tu de telles idées ? Nous sommes mariés, et si Dieu le veut, nous aurons nos enfants.
Sara le regarde, et comme pour dissiper sa gêne se met à rire :
- Je le disais comme ça. Bien sûr que nous aurons nos enfants, Yacine. Je prierais Dieu de nous combler de ses bienfaits et d’une descendance heureuse.
Il l’embrasse :
- Il se fait tard. Allons nous coucher.
Deux jours passent. Sara est de plus en plus confuse. Elle avait recontacté Nassim, et ce dernier, l’avait encore harcelée pour divorcer mais Sara, qui s’était rendu compte de sa bévue, lui avoua, qu’elle ne voulait plus quitter Yacine.
Il la menace alors de tout dévoiler à ce dernier. Sara ne reconnaissait plus l’homme aimant et attentionné qu’elle avait connu. Nassim criait et débitait des obscénités. Mais la jeune femme tint bon. Elle ne prendra aucune décision avant d’avoir les résultats de ses analyses.
Elle raccroche en se demandant si Nassim n’avait pas inventé cette histoire de stérilité chez Yacine.
Son mari, par contre, lui, avait paru sûr de lui, lorsqu’ils avaient abordé ce sujet la veille. Il s’était montré plus qu’attentionné envers elle, et lui avait promis de revenir un peu plus tôt de son travail afin qu’ils aillent dîner ensemble dans l’un de leurs restaurants favoris sur la côte.
Avant de se rendre à son travail, il lui avait encore recommandé de se rendre chez un médecin, afin de mettre fin à ses malaises matinaux. En riant, il lui avait certifié que c’étaient les femmes enceintes qui souffraient de ces symptômes.
Sara avait pris un air détaché et avait haussé les épaules, en lui répondant qu’il n’en était rien.
Le lendemain, vers la mi-journée, la jeune femme se rendit chez la gynécologue. En attendant de passer, elle se demanda qui des deux hommes disait la vérité. Si Yacine n’était pas stérile, l’enfant pourrait bien être de lui. Et alors ?
Nassim aussi avait une part là-dessus. Elle se sentit si misérable et si mesquine qu’elle ne savait plus quelle attitude adopter.
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7 août 2013 à 13 01 50 08508
L’amour perdu 57e partie
Par : Yasmine HANANE
Lorsque ce fut son tour, la gynécologue l’appelle dans son bureau et la prie de prendre place en face d’elle.
Elle avait récupéré les résultats des analyses et relisait attentivement les chiffres étalés devant elle. Elle relève la tête et fixe Sara avant de demander :
- Votre mari est avec vous ?
- Non, pourquoi ?
- Oh, juste une formalité de routine. Souvent les jeune femmes enceintes pour la première fois préfèrent se faire accompagner par le père de l’enfant.
Elle relit encore ses notes, puis ôte ses lunettes et lance :
- Madame, je dois refaire vos examens.
- Vous voulez dire que vous devez procéder à d’autres prélèvements ?
Le médecin hoche la tête :
- C’est bien ça.
Sara sentit l’inquiétude la gagner :
- Y a-t-il quelque chose d’anormal ?
Le médecin prend un ton maternel :
- Mais non, qu’allez-vous penser ? Je veux simplement m’assurer de certains taux. Je préfère éviter toute confusion dans les bilans de grossesse. Il y va de la santé de la mère et de l’enfant.
Sara garde le silence. Elle avait un mauvais pressentiment, mais elle se dit que, parfois, l’imagination joue de vilains tours… Après tout, pourquoi son médecin ne lui dirait pas la vérité :
- D’accord. Je suis prête pour les prélèvements.
- Parfait. Nous allons approfondir votre bilan, je vais indiquer d’autres mentions sur l’ordonnance afin qu’on procède aux prélèvements requis… Suivez-moi.
Sara se prête à la prise de sang et à d’autres examens. Le médecin qui l’avait suivie l’exhorte à la rejoindre dans son bureau.
La jeune femme se demande ce qui pouvait bien clocher dans les précédentes analyses. Un autre bilan s’est avéré nécessaire. Ceci n’était pas du tout rassurant.
Elle revint vers son médecin et demande :
- On dirait que vous me cachez quelque chose docteur.
Le médecin tente de prendre un ton rassurant :
- Voyons ! Je ne vous cache rien. Parfois il y a comme ça des erreurs dans les analyses sanguines, ce qui donne souvent des résultats faux. Je suis certaine que vous êtes en bonne et parfaite santé. Heu. J’aimerais plutôt rencontrer votre mari.
Sara sursaute :
- Pourquoi ?
- Pour l’entretenir sur votre état et lui faire subir à lui aussi quelques examens.
- Cela me paraît bien curieux.
- Mais non. Je veux juste faire mon travail comme il se doit. Voulez-vous revenir avec votre mari dans deux jours ?
Désemparée Sara hésite à répondre tout de suite. Elle se demande si elle devrait informer Yacine, ou tout bonnement revenir avec Nassim. Après tout, ce médecin ne connaissait pas son vrai mari.
-Heu oui, bien entendu. Je reviendrai dans deux jours et je ramènerai mon mari avec moi. Il va certainement se poser des questions et…
Le médecin lui tapote la main :
- Qu’a cela ne tienne. Je saurais répondre à toutes ses interrogations. Un entretien privé avec lui serait indispensable. Je n’aimerai pas courir le risque de laisser le père de votre enfant, à l’écart de vos préoccupations de future jeune maman.
Sara se sentait toujours mal à l’aise. Une boule s’était formée au niveau de son plexus et elle ne savait plus si elle était angoissée parce qu’elle ne connaissait pas le père de l’enfant, ou bien parce que le médecin semblait lui cacher quelques anomalies relevées dans ses analyses.
Elle se lève et quitte le cabinet médical tel un automate.
À l’extérieur, la journée était radieuse. En d’autres circonstances, elle aurait aimé flâner et faire les magasins. Mais aujourd’hui le cœur n’y était pas.
Son portable se met à sonner. C’était Nassim. Elle lui avait pourtant demandé de ne pas l’appeler à tout bout de champ. En vérité, elle espérait au fond d’elle-même que Nassim ne soit pas le père de l’enfant. Elle se rappelle soudain les recommandations de sa la gynécologue qui voulait rencontrer son mari.
Elle décroche et la voix de Nassim lui agresse l’oreille :
- Sara que fabriques-tu ? Cela fait une éternité qu’on ne s’est pas revus. Que se passe-t-il ?
Elle tente de prendre un ton calme avant de répondre :
- J’étais un peu souffrante. Je viens de revenir de chez ma gynécologue.
- J’espère que tout va bien pour le bébé.
-Euh… oui. Le bébé va bien. Seulement…
-Seulement?
-La doctoresse veut rencontrer mon mari et s’entretenir avec lui. Elle m’a donné rendez-vous dans deux jours.
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7 août 2013 à 13 01 51 08518
L’amour perdu 58e partie
Par : Yasmine HANANE
Nassim garde le silence un moment puis lance :
- Sara, je… suis prêt à t’accompagner au bout du monde…
- Alors rappelle-moi dans deux jours.
- Tu n’y penses pas ! Je veux qu’on se rencontre tout de suite. Je veux te revoir, te sentir près de moi, te regarder et t’aimer…
- Non !
Elle l’avait interrompu d’une voix si sèche et si coupante, qu’il suspendit sa phrase durant quelques secondes avant de demander :
- Tu ne veux pas me revoir Sara ?
- Non… Pas avant notre rendez-vous médical.
Il demeure muet un moment avant de demander :
- Que se passe-t-il ? Quelque chose me paraît anormal chez toi.
- Rien d’anormal Nassim. Je me suis rendu compte, hélas avec beaucoup de retard, que nous nous étions trompés tous les deux. Nous avions joué à un jeu très dangereux… Nous avons trahi la confiance de Yacine et nous nous sommes conduits comme des goujats.
- Je ne te suis pas…
- Eh bien, tant pis Nassim… Un jour, tu comprendras tout… Tu te rendras compte par toi-même que nous n’avions pas été honnêtes et…
Furieux il s’écrie :
- Mais tu portes notre enfant Sara… Il est trop tard pour reculer.
Sara s’emporte :
- Qui me prouve que c’est ton enfant que je porte et non celui de mon propre mari ?
- Parce qu’il est stérile.
- Non ! Je crois que tu as monté toute cette histoire. Car en réalité c’est toi le stérile et non Yacine.
Un silence tombe entre eux… Elle entendit la respiration forte de Nassim au bout de son téléphone, et sentit la colère qui bouillonnait en lui… Elle avait peut-être été trop loin aussi… Elle n’était pas encore sûre de ce qu’elle avait avancé, mais elle avait tendu un appât de taille, et il avait atteint son but, à en juger par la réaction de Nassim.
-Sara tu ne peux pas faire ça !
La voix semblait provenir de très loin… Un souffle… Un hoquet… Nassim pleurait :
- Je.. je ne sais pas pourquoi tu me tortures… Je voulais tant cet enfant… Je voulais tant pouvoir bercer un jour mon propre fils dans mes bras… Tu n’as pas le droit de m’empêcher d’être le père de ton fils, ne serait-ce que pour un temps.
Sara sentit son sang se glacer dans ses veines. Yacine était le père de son enfant !
En apprenant sa grossesse, Nassim n’avait pas hésité à lui en proposer la paternité. Et pour arriver à ses fins, il avait inventé cette histoire de stérilité chez Yacine… C’était clair : Nassim l’avait peut-être aimée, mais il ne savait pas qu’il allait être aussi bien servi : elle lui offrait en sus un enfant alors qu’il n’espérait pas en avoir… Ce qui expliquait son célibat endurci et son refus de prendre femme.
- Pourquoi m’as-tu menti ?
- Parce que je t’aimais, répondit-il dans un sanglot.
- Le mensonge est une chose ignoble Nassim. Ne l’assimile donc pas à l’amour.
- Mais je t’aimais… Je t’aime… Je t’aime tant Sara… Je suis prêt à me mettre à genoux devant toi et à faire n’importe quoi pour te le prouver.
- Mais tu m’as menti, et tu as été jusqu’à me faire admettre que mon mari était stérile. Yacine ne sait encore rien de ma grossesse. J’ai été naïve et j’ai cru à tes mensonges… Tu m’as enduite dans des erreurs dont je m’en serais jamais cru capable !
- Je l’ai fait pour notre bonheur et celui de notre enfant…
- Non ! L’enfant n’est pas de toi.
- Je t’interdis de prononcer encore cette phrase.
-Tu n’as plus rien à m’interdire ni à me permettre, désormais, nos routes s’arrêteront là. Je regrette Nassim, mais je veux mener une vie tranquille auprès de mon mari, et de notre futur enfant. Désolée, si je te blesse, mais avoue que tu n’as pas été un saint, toi non plus.
Aveuglé par son désespoir, Nassim prend une voix menaçante :
-Tu le regretteras amèrement Sara. Je vais tout dévoiler à Yacine… Tu verras qu’il ne sera pas du tout content de découvrir certaines vérités sur toi.
-Sur toi non plus Nassim. Tu oublies qu’il était ton meilleur ami.
Un silence tombe entre eux. Chacun savait que Yacine ne devrait jamais connaître la réalité sur leur relation.
Cependant, Sara mue par une force étrange se sentait capable de tout dévoiler à son mari, et d’aller jusqu’au bout des choses. Yacine sera alors le seul juge dans cette situation qui les dépassait tous.
Yacine !
Elle ferme les yeux : elle l’aimait tant !
- Je vois que tu es encore bien plus têtue que moi Sara, mais… je ne te laisserais pas faire… Je vais tout dévoiler au médecin, puis à ton mari.
-Tu feras ce qui te plaira… à propos de mon médecin, je penses qu’il serait inutile pour toi de m’accompagner, je vais plutôt apprendre ma grossesse à Yacine, et l’exhorter à venir avec moi au prochain rendez-vous. Il est le père légitime de mon enfant, et a le droit de tout connaître sur mon état et celui de notre bébé.
- Non !
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7 août 2013 à 13 01 52 08528
L’amour perdu 59e partie
Par : Yasmine HANANE
Nassim avait hurlé, et Sara dû éloigner le portable de son oreille.
- Non. Tu n’en feras rien. C’est moi qui vais t’accompagner et me rassurer sur l’état de notre… heu… du bébé.
- Ne t’imagines pas que je vais me laisser faire encore cette fois-ci. Je suis prête à affronter toutes les situations Nassim. Je ne crains plus rien. Je suis redevenue celle que j’ai toujours été, et celle que j’aurais dû toujours être. Avant de te rencontrer, je ne savais pas qu’un jour j’allais tomber bien bas.
Nassim avait raccroché. Sara garde l’appareil dans sa main un moment, avant de héler un taxi et de rentrer chez elle.
Elle avait à peine franchi le portail de l’immeuble qu’une main se pose sur son épaule :
- Je te retrouve enfin !
Elle se retourne brutalement et fait face à Nassim :
- Tu oses me suivre ?
- Oui. Et je te suivrais jusqu’à ce que tu redeviennes plus raisonnable.
- Je suis redevenue raisonnable à la minute même où j’ai compris que seul mon mari comptait pour moi. Dès maintenant, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver mon ménage, et assurer un avenir serein à notre enfant.
Nassim la prend par le bras et se met à la secouer :
- Cet enfant est le mien et personne ne pourra me le prendre.
Elle se dégage et se met à masser son poignet douloureux :
- Cet enfant est celui de Yacine. Je suis sa mère, et je le protégerais de tous les maux qui pourraient l’atteindre.
- Je t’interdis de répéter encore que cet enfant est celui de Yacine.
Sara allait riposter lorsqu’un violon vertige la porte en avant. Elle tente de s’accrocher à la balustrade de l’escalier, mais sa main touche le vide.
Nassim la retient de justesse et elle perdit connaissance dans ses bras.
Lorsqu’elle revint à elle, elle eut de la peine à se repérer. Elle était allongée dans un lit qui n’était pas le sien, et dans une chambre plongée dans la pénombre. Son bras était relié à un flacon de sérum. Sa tête pesait une tonne, et elle eut du mal à maintenir les yeux ouverts.
Elle tente de se relever ou d’appeler, mais on dirait que le son de sa voix s’éteignait dans sa gorge.
Que s’est-il passé ? La mémoire lui revint… Ah oui ! Elle avait perdu connaissance dans la cage d’escalier. Elle était avec Nassim.
Un bruit attire son attention. On dirait que quelqu’un discutait à haute voix juste à l’entrée de sa chambre. Elle entendait maintenant nettement les voix. Oui… Nassim et Yacine discutaient entre eux. Elle tente encore une fois de se relever, en vain. Ses forces l’avaient abandonnée.
La porte de la chambre s’ouvrit brusquement et Yacine entre en coup de vent :
- Sara ! Oh ma chérie, j’ai eu la peur de ma vie. Comment te sens-tu ?
Elle voulu répondre, mais ne le put… On a dû lui administrer un sédatif très puissant. Elle regarde autour d’elle et remarque que Nassim aussi était là.
Yacine vint lui prendre la main :
- Pourquoi m’as-tu caché tant de choses Sara ?
Elle le regarde dans les yeux, et y lu tant d’amour qu’elle se sentit toute mouillée…
- Ne sois pas triste ma chérie. Tout va s’arranger. Nassim m’a tout raconté.
Elle sentit une sueur froide inonder son dos : qu’a bien pu raconter donc Nassim ?
Elle soupire :
- Je… je…, arrive-t-elle enfin à prononcer.
- Je sais… tu es fatiguée… Cela fait des jours que je te demandais de voir un médecin Sara. Voilà que j’apprends que tu es enceinte. On a procédé à des prélèvements pour faire des analyses. Le médecin de service m’a rassuré sur ton état mais il préfère te garder en observation jusqu’à demain.
Nassim se tenait à l’écart. Sara lui jette un regard interrogateur. Il s’empresse de s’approcher :
- Tu te sens mieux Sara ?
Elle hoche la tête sans oser lever les yeux sur lui et poursuit :
- J’ai eu tellement peur tout à l’heure. Tu as perdu connaissance sans crier gare… heu… je dis des bêtises. On ne perd pas connaissance quand on le veut… mais je t’assure que j’ai eu l’estomac dans les talons. J’ai dû appeler les urgences avant d’informer Yacine. Il m’en veut un peu… Il aurait voulu que je l’appelle en premier.
Sara pousse un soupir de soulagement cette fois-ci. Nassim n’avait rien révélé. Il avait tout bonnement appelé Yacine alors qu’on la transportait à l’hôpital.
- Je ne savais pas que Nassim était rentré de France, renchérit Yacine. Alors, tu comprends un peu ma surprise lorsqu’il m’avait appelé pour me demander de le rejoindre aux urgences hospitalières.
Sara tendit sa main vers Yacine :
- Je… je savais que j’étais enceinte, murmure-t-elle mais c’était encore trop tôt pour t’en parler. Heu… Nassim voulait apparemment nous faire une surprise. Il venait chez nous lorsque…
- Chut ! pas un mot de plus Sara… Nous aurons le temps de rediscuter de tout ça plus tard… Maintenant, tu dois te reposer.
Il lui sourit tout en lui caressant la joue :
- Nous serions bientôt parents… Tu te rends compte du bonheur que tu me donnes ma chérie !
II se lève et arrange ses couvertures :
- Je repasserai dans la soirée… D’ici là, tu vas fermer sagement les yeux et dormir.
Elle hoche la tête et esquisse un sourire, avant de replonger dans les bras de Morphée.
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7 août 2013 à 13 01 53 08538
L’amour perdu 60e partie
Par : Yasmine HANANE
Yacine entraîne Nassim vers la sortie et referme la porte derrière lui :
-Je ne comprends pas bien ton retour inopiné cette fois-ci, mais je présume que tu voulais nous surprendre moi et Sara.
Nassim trouvant l’issue à son avantage acquiesce :
-Oui… C’est… c’est un peu ça… Je voulais faire la surprise à tout le monde. Je ne savais pas que Sara était…
-Moi non plus, l’interrompt Yacine.
Il hausse les épaules :
-Sara aussi voulait m’en faire la surprise… C’est la journée des surprises tu vois… Il y a des jours comme ça… Où vas-tu maintenant… ?
Nassim qui se dirigeait vers le parking se retourne :
-Récupérer le véhicule de location et me rendre à l’hôtel… Nous avons tous les deux reçu notre dose d’adrénaline pour aujourd’hui, tu ne trouves pas ?
-Si… Mais j’aimerais que tu viennes à la maison Nassim… Nous allons dîner et fêter ma prochaine paternité ensemble.
Nassim hésite, puis lance :
-Ce sera pour une autre fois Yacine… Je suis épuisé… Je vais tenter de dormir un peu… Merci pour ton invitation… Ce n’est que partie remise.
Deux jours passent. L’état de Sara ne s’améliore pas… Elle qui pensait pouvoir quitter rapidement l’hôpital se voit contrainte d’y rester encore en observation… D’autres analyses s’avèrent nécessaires… Tout comme sa gynécologue, le médecin ne semblait pas satisfait des premiers résultats.
Yacine passait régulièrement prendre de ses nouvelles, et semblait très inquiet. Ses parents, Ghania et Fella de leur côté ne comprenaient rien à son état. Selon les médecins, Sara souffrait d’une maladie virale. On tentait de diagnostiquer le mal afin de procéder au traitement adéquat.
Au troisième jour, Sara est réveillée au milieu de la nuit par une atroce douleur au bas-ventre. Ses cris ameutèrent le personnel médical qui se pressa autour d’elle. Une hémorragie venait de se déclencher. On la transporta d’urgence au bloc opératoire où on procéda à un avortement.
Quelques heures plus tard, Sara rendit l’âme…
Le jour se levait sur la ville, lorsque la sonnerie du téléphone obligera Yacine à quitter son lit. Il avait très peu dormi, et une barbe hirsute ornait ses joues.
Lorsque la nouvelle lui parvint, il se figea un moment, croyant avoir mal entendu. Hélas, aussi amère soit-elle, la nouvelle tombe tel un couperet : Sara n’était plus de ce monde !
Il pose le combiné et se met à déambuler dans l’appartement tel un automate. Non. Non.
Ce n’était pas possible… Sara ne l’avait pas quitté ainsi sans l’avertir… C’est insensé… Il y a quelques années, il avait perdu Kenza… Et maintenant il perdait Sara !
-Non. Non. Non ! s’écria-t-il, en se laissant tomber par terre… Non… Mon Dieu. Non… Pas cette fois-ci encore… Non !
Il avait tant espéré retrouver un peu de bonheur auprès d’elle… Il avait tout fait pour construire ce bonheur auquel il ne croyait plus… Lorsqu’il avait appris qu’il allait être père, il s’était senti l’homme le plus heureux au monde… Et maintenant ? On dirait que la vie le provoquait, qu’elle lui montrait ses plus belles facettes pour l’appâter davantage avant de l’attirer dans ses filets. Non ! Il ne pourra pas survivre à Sara. Sans elle, sa vie ne sera plus une vie.
Il donne libre cours à son chagrin, et ses larmes inondèrent son visage et ses vêtements.
Durant quelques heures, il ne put ni se lever, ni même penser à se rendre à l’hôpital. Il se sentait si malheureux, si seul, et si vulnérable qu’il ne savait même pas comment annoncer la nouvelle à ses beaux-parents et à la famille. Il se rappelle soudain Nassim. Oui. Fort heureusement, il était là… On dirait que la Providence venait à son secours.
Il se décide alors à l’appeler pour lui annoncer la triste nouvelle, et lui demander de l’aider à affronter ce mauvais coup du sort.
Nassim qui dormait encore fut surpris tout d’abord par le coup de fil matinal de son ami… Mais en apprenant la nouvelle du décès de Sara, il perdit toute contenance et affuble Yacine de tous les mots :
- Imbécile… C’est toi qui l’as tuée… C’est toi qui voulait cet enfant… Yacine te rends-tu compte que c’est la deuxième femme que tu aimes, et que c’est la deuxième femme que tu perds… Hein ? Sara était si belle, si pleine de vie… Pourquoi lui faire un enfant alors qu’elle aurait pu encore profiter de la vie. Non ! Tu es un égoïste… Un sale égoïste Yacine… Je ne savais pas que tu étais ignoble à ce point… Tu as tué Sara… Tu as tué Sara. Tu l’as tuée, alors que c’est moi qu’elle aimait. Que dis-je… C’est plutôt parce que tu as découvert cette vérité que tu l’as éliminée… Hein ? Je savais qu’elle était enceinte, moi ! Tu vois… C’est moi qu’elle avait appelé pour m’annoncer sa grossesse. Elle ne savait pas qui était le père. Elle m’a appelé, et je lui ai dis que tu étais stérile, car je voulais cet enfant. Je l’ai même exhortée à aller voir un médecin pour s’en assurer…
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7 août 2013 à 13 01 53 08538
L’amour perdu 61e partie
Par : Yasmine HANANE
Sans laisser le temps à Yacine de placer un mot, Nassim poursuit :
-Elle était si heureuse avec moi… Elle voulait divorcer et partir avec moi loin d’ici. C’est pour elle que je suis venu pardi… Tu ne l’as donc pas compris ? Je suis venu pour elle Yacine. Et elle n’est plus là !
Yacine, déjà abattu par le décès de sa femme, ne comprenait absolument rien aux remontrances de son ami. Il savait que le chagrin pouvait parfois engendrer des situations inattendues, mais à ce point il n’en revenait toujours pas.
Nassim avait raccroché. Il avait sangloté et crié à pleins poumons.
Yacine, hébété, avait gardé le combiné du téléphone dans sa main. Son ami lui avait révélé qu’il était l’amant de sa femme. Est-ce qu’il avait bien saisi ? Ou est-ce son imagination qui lui jouait des tours à un moment où ses facultés mentales s’étaient figées ?
Sara était enceinte. Elle le savait et l’avait annoncé à Nassim, plutôt qu’à lui. Est-ce possible ? Nassim disait-il la vérité ou est-ce juste un moment de détresse ? Que représentait donc Sara pour lui pour qu’il soit aussi affligé ?
Yacine se prend la tête entre les mains : cette affaire lui paraissait de plus en plus louche. Il ferait mieux de se rendre dans l’immédiat à l’hôpital pour avoir des clarifications sur les circonstances du décès de Sara. Peut-être en saura-t-il davantage sur elle.
Et si c’était la vérité ? Si ce que venait de révéler Nassim était juste ? Ils étaient amants ? Et lui ? Et lui dans toute cette affaire ?
Touché dans son amour-propre, Yacine s’habille hâtivement et se rend à l’hôpital. On avait prévenu le médecin de son arrivée, et ce dernier vint lui confirmer la nouvelle d’un air désolé :
- Nous avons tenté tout ce qui était en notre pouvoir mon ami, hélas, la médecine ne peut rien devant les coups du destin.
Yacine hoche la tête d’un air résigné :
- Oui… oui, je comprends. J’aimerais juste connaître certains détails. De quoi est-elle donc morte ?
- Justement, je voulais vous en parler. Je croyais qu’on s’était trompé dans les analyses sanguines. Je ne pouvais vous mettre au courant des résultats avant d’en savoir davantage et d’en être sûr…
Yacine lève la main d’un air suppliant :
- Docteur, je vous remercie pour votre sollicitude… Mais ma femme est décédée, et plus rien ne pourra m’affliger davantage. Alors, je suis prêt à entendre votre sentence.
-Oui. Je ne sais comment vous l’annoncer… Mais je vais vous apprendre quelque chose qui va vous surprendre : votre femme était atteinte du sida !
Yacine demeure interdit un moment, et le médecin lui tapote l’épaule :
- Désolé de vous l’annoncer ainsi… Mais je dois vous dire que c’est sa grossesse qui a précipité les choses… Votre femme était en parfaite santé, et aucun signe ne dénotait son atteinte par le VIH. Son système immunitaire s’affaiblissait de jour en jour, ce qui explique l’hémorragie et notre obligation de procéder à un avortement… Hélas ! Nous n’avons pas pu la sauver.
Le sida !
Le mot résonnait dans les oreilles de Yacine, tels des coups de marteau. Il avait l’impression que son crâne allait exploser.
Il porte la main à son front et titube. Le médecin le retient, et l’aide à s’installer sur une chaise :
-Je sais que le choc est trop violent pour vous… Mais je ne pouvais vous cacher cette vérité. Nous allons devoir vous garder vous aussi en observation afin de procéder à des analyses.
-Non… Vous ne garderez personne d’autre que moi !
La voix venait de les interrompre… Nassim tout débraillé et en sueur venait d’arriver et se dirigeait vers eux. Il avait entendu la dernière phrase du médecin et s’était empressé de s’interposer.
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7 août 2013 à 13 01 54 08548
L’amour perdu 62e partie et fin
Par : Yasmine HANANE
Le médecin se retourne vers lui. Mais avant qu’il n’ait pu placer un mot, Nassim lance d’une voix forte :
-Je suis le seul coupable docteur, la contagion est venue de moi. Sara était saine. Elle n’était ni malade, ni faible. C’est moi le coupable. Je l’ai tuée, je suis porteur sain, je suis séropositif.
Le médecin le regarde un moment avant de se retourner vers Yacine :
-Je ne comprends pas, vous êtes son mari…
Yacine se lève alors et prononce d’une voix calme :
-Oui, je suis son mari et Nassim était mon ami intime, mon ami d’enfance. Celui en qui j’avais une totale confiance et sur qui j’avais fondé tant d’espoirs. Vous comprenez donc docteur que souvent la confiance peut jouer de mauvais tours. Et qui est le perdant dans toute cette affaire ?
Nassim baisse les yeux, il ne pouvait soutenir davantage le regard brûlant et direct de son ami.
-Qui est le perdant dans toute cette affaire docteur ?
Le médecin hausse les épaules :
-Vous deux, je présume…
-Nous deux ? Vous voulez parler de mon ami et de moi ? Non docteur, non ! Nous deux savons maintenant à quoi nous mesurer.
Il laisse couler deux longues larmes sur ses joues :
-Le perdant dans toute cette affaire docteur, c’est ce pauvre enfant que ma femme portait et qu’on avait conçu avec amour et tendresse, car Sara m’avait aimé. Elle ne s’en était pas rendu compte tout au début, mais elle m’aimait et elle portait mon enfant, je dis bien mon enfant car Nassim ne pouvait pas concevoir un enfant. Il a toujours été stérile. Ça je le savais depuis longtemps, mais ce que je viens de découvrir aujourd’hui, c’est sa perfidie. Cette perfidie qui l’a poussé à se jouer des sentiments d’autrui et à me prendre pour un imbécile.
Il fait un pas vers Nassim qui recule :
- J’ai toujours appréhendé notre amitié. Elle était si sincère, si réelle, qu’elle me faisait peur. Je savais qu’un jour, ce sentiment entre nous allait nous ruiner tous les deux. Ce que je n’avais pas prévu par contre, c’était que tu allais détruire mon foyer et ma vie.
Nassim baisse les yeux :
-Je ne voulais pas…
-Non, tu ne voulais pas me faire du mal, bien sûr. Hélas ! Tu l’as fait. Tu savais que tu étais séropositif… Tu as le sida ! Tu as pris la meilleure cible qui se présentait : ma propre femme, l’épouse de ton meilleur ami.
-Je l’aimais Yacine, comprends-moi. Je l’aimais…
Yacine le regarde dans les yeux :
-Pour toi ce n’était qu’un passage. Mais pour moi, c’est tout une vie. Alors, il est trop tard pour regretter ou afficher des remords. Tu nous auras tous sur la conscience jusqu’à la fin de tes jours.
Il tourne les talons et se dirige vers la sortie.
Fin
Y. H
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