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Illusion 1er partie Par : Yasmine HANANE

6 août 2013

Yasmina Hanane

La nouvelle de Yasmina Hanane

Samedi, 10 Novembre 2012

Illusion 1er partie  Par : Yasmine HANANE dans Yasmina Hanane 2000_200_150

Le jour où j’avais rencontré Youcef sera gravé à jamais dans mon subconscient. Certes, je le connaissais déjà un peu, car nous avions entamé tous les deux une carrière dans la presse dans le même quotidien, mais il était juste ce collègue avec qui je devais échanger des idées, préparer un reportage, ou consulter pour entamer un sujet.
Nous étions liés par notre profession et, durant des années, nous nous voyons quotidiennement, nous nous appelions pour des sujets divers, et nous écrivions nos articles à la même table parfois, sans pour autant nous  rapprocher davantage.
Je venais de rompre avec un ancien camarde de promo… Notre relation avait duré le temps des fleurs. Nous étions jeunes, ambitieux, et j’avais une idée floue du mariage. Pour moi, seule ma profession comptait.
Bien sûr, j’ai eu mal… Comme toutes les filles de mon âge, j’ai passé des heures à écouter Julio Iglesias, en versant des tonnes de larmes. Ah ! j’ai  rêvé à l’amour parfait et au bonheur d’une vie sereine et sans problèmes avec l’élu de mon cœur.
Hélas ! Nous croyons peut-être trop aux romans à l’eau de rose, à un âge où nous ne connaissions pas encore les roses. Eh oui ! Je veux dire qu’à peine sortie de l’adolescence, nous tombions amoureuses du premier beau gosse bien nippé, qui nous faisait rire aux éclats, ou échafaudait des plans pour détourner la vigilance de nos parents.
Foulard rouge : zone interdite
Foulard blanc : zone libre.
Le message passait bien. Nous étions heureux de braver l’interdit pour nous voir et nous apprécier.
Mais ce plan durait le temps d’une étincelle, dans un ciel d’été. Le temps faisait son œuvre, nous nous quittions en nous promettant mille et une choses : Oui… nous sommes obligés de nous quitter. Oui… nous allons nous séparer. Pas pour longtemps. Juste le temps de faire des études, de trouver un job. Et puis, la vie est pleine de surprises. Nous allons sûrement  nous revoir un jour, et entreprendre des projets ensemble.
Promesses, larmes, embrassades, chagrin… Le tout est noyé dans les dédales des sentiments encore inconnus.
Cela faisait tout de même quelque chose d’avoir quelqu’un à qui penser. Cela nous permettait de nous sentir désirées, adulées, et aimées !!!  Même si c’était faux !
Peu importe ! c’était  l’époque des illusions, et l’âge où tout était permis !
Mais voici que l’âge adulte nous surprend. Nous traçons alors d’autres projets, et finissons par nous oublier. La plaie se cicatrisait sans trop de mal, et nous  nous retrouvons à nous demander si vraiment nous avions connu l’amour.
Youcef était différent de tous les garçons que j’avais rencontrés… Enfin, je le pensais.
C’était un jeune homme très attirant et très réservé. Il dégageait une impression de bien-être, et je me sentais sereine en sa compagnie.
Nous étions des compagnons du métier. Nous étions appréciés par nos supérieurs. Si bien, qu’on avait fini par nous accorder tel un violon. Nous étions la paire qu’il fallait pour la couverture des grands évènements et les missions. Il faut le reconnaître aussi, nous étions heureux de bosser ensemble car nous savions nous compléter pour rehausser le niveau de nos couvertures et remettre un compte rendu professionnel des mieux élaborés.
Youcef partageait mes idées et lisait les mêmes œuvres que moi. Mieux encore, plus le temps passait, plus je découvrais en lui des facettes cachées qui me surprenaient agréablement. Il avait un penchant pour le cinéma mondial et la grande musique… Il aimait les voyages et le sport… Il aimait la bonne cuisine et le décor feutré des appartements meublés avec goût. Il nous arrivait d’écouter des tubes de grandes stars orientales ou occidentales, et nous étions tous les deux emportés par les vagues d’un luth discipliné ou d’une guitare enjôleuse. Youcef aimait le flamenco et moi aussi… Youcef aimait  Van Gogh et Auguste Renoir et moi aussi… Youcef appréciait l’opéra et moi aussi. En bref, Youcef aimait les belles choses et… moi aussi !
Nous nous découvrions tous les jours des goûts réciproques et nous tentions de nous maintenir à la même enseigne afin de ne pas nous perdre dans nos illusions.
Mais nous n’étions plus des adolescents… Nous étions des adultes… Des adultes mûrs et assez consciencieux.
Lorsque Youcef me proposera le mariage, je demeurais un moment sans voix !
Enfin me dis-je… que pouvais-je attendre de mieux chez un homme qui m’appréciait et dont je partageais pratiquement tous les penchants ?

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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