«Cette vie ma kène oualou bouya, chouf, rappelle-toi du tsunami, des volcans, des nuées ardentes, des tremblements de terre. Rappelle-toi cette ville fel maricaine, la Louisiane, engloutie à cause de l’effet de serre et de tous ces gens qui votent pour des cons ou oublient de le faire. Combien de temps bouya, on va se raconter des histoires? Tu sais mieux que moi que dans ce bled, il n’y a de l’avenir que pour ceux qui se sont inscrits dans le passé. Que cette situation va se pérenniser jusqu’à la fin des fins. Qu’une slala va remplacer une autre slala et que toutes les lois sont faites sur mesure pour quelques-uns. Le pouvoir prochain et les prochains pouvoirs vont être faits par le pouvoir de l’argent et l’argent, pour l’instant, leur appartient. Ils le lègueront à leurs enfants et ainsi de suite. Tab-tab bouya, tabtab. Avec ton honnêteté, tu as même refusé de régler tes papiers d’ancien… Et tu nous fais vivre avec ta retraite et beaucoup d’histoires de nationalisme. Ils seront plus nationalistes que toi quand ils pourront, demain, passer à la télé, lors de la commémoration d’un événement, ou pour représenter la société civile. Tab-tab bouya, tabtab».
Il tabtab, le vieux retraité frappe doucement à la porte de l’administration pour se plaindre d’une erreur de facturation… Il est reçu comme un rien…» Allo l’appariteur, chkoun a laissé monté cet énergumène? Tu sais très bien que ce n’est pas jour de réception».
6 août 2013
El-Guellil