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La chose dans cave Par : Boulki Ghazi

 1re partie

La chose dans cave  Par : Boulki Ghazi dans Auteurs Algériens 26_200_150

Résumé : Rachid vient d’acheter une maison… Sa mère, sa femme et ses enfants veulent la découvrir.

Rachid a cru avoir fait une bonne affaire en achetant cette maison coloniale. Certes, elle est vieille mais toujours solide et très jolie. Elle a une belle toiture, refaite à neuf, un petit jardin fleuri, deux étages et une cave. Il faut dire que les propriétaires qui l’ont acquise après le départ de ses premiers occupants l’ont bien entretenue et même entrepris des travaux de réparation. Il a visité la maison et versé des arrhes.
- C’est une bonne affaire ! dit Rachid à sa femme Samia et à sa mère Taos.
- Ça nous changera de l’appartement que nous occupions, dit Samia.
- Et moi je cultiverai le jardin, dit la vieille Taos.
Les enfants, ils sont quatre, deux garçons et deux filles, sont très curieux.
Le petit Samir demande :
- Et qu’est-ce que c’est qu’une cave ?
Rachid sourit.
- Comment dire… c’est une pièce…
- C’est dans la maison ?
- Non, c’est plutôt sous la maison !
Le petit écarquille les yeux.
- Sous la maison… ?
- Oui, c’est au sous-sol…
- On peut y habiter ?
Son grand frère Tarik se moque de lui.
- Non, grosse bête ! c’est sombre et humide…
- Alors, à quoi ça sert ?
- C’est pour les vieilles choses….
Rachid explique :
-C’est vrai, on y met les vieilles choses mais aussi des choses que l’on veut conserver…
- Comme quoi, par exemple ?
- Je ne sais pas… de l’eau minérale, des légumes…
- Est-ce que je pourrai y mettre mes objets, comme mon vélo ?
- Pourquoi pas ?
- On emmène le chien ?
- Bien sûr, il fera un bon chien de garde ! mais, en attendant, il faudra qu’on y emménage…
- Je voudrais qu’on parte tout de suite !
- On va d’abord vendre notre appartement, j’ai besoin d’argent pour compléter le prix de la maison !
Samia, elle, est d’abord intéressée par le quartier.
- C’est paisible, dit Rachid… Il n’y a que des villas…
- Et les écoles… ?
- Il y a des écoles, un collège et un lycée… Pour le collège et le lycée, il faudra prendre le bus, mais l’école primaire, pour Samir, est toute proche !
La vieille Taos est intéressée par les commerces.
- Il y a une superette…
- Est-ce qu’il y a une boulangerie ? un marché… ?
- Le centre n’est pas très éloigné… Et puis, nous avons la voiture pour les courses importantes…
La vieille marmonne :
- Ici, nous avons tout près de chez nous…
- Voyons, mère, je suis sûr que la maison te plaira… ça te rappelleras la campagne, ton village
natal !
- Moi, dit Samia, j’ai hâte d’y habiter… Nous sommes à l’étroit, ici !

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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9 Réponses à “La chose dans cave Par : Boulki Ghazi”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 2e partie
    Par : Boulki Ghazi

    Il a vendu l’appartement et finit de payer la maison. Un vendredi matin, on charge un camion de meubles et on emménage dans la nouvelle maison.
    -C’est joli, s’exclame Samia, en découvrant sa nouvelle demeure.
    -C’est plus petit que je ne l’imaginais, dit la vieille Taos.
    Rachid, habitué aux remarques de sa mère, la gronde.
    -Voyons, mère, il y a huit pièces !
    Samia, elle, est ravie.
    -Ça nous changera de notre trois pièces ! Nous allons avoir de l’espace pour les enfants…
    -Moi, j’aurais ma chambre, dit Tarik l’aîné.
    -Moi aussi, dit le plus jeune, Samir.
    -Oui, dit Samia.
    -Et nous ? disent les filles, Ania et Nadia.
    -Vous partagerez la même chambre !
    Les filles veulent protester mais on ne s’occupe pas d’elles. On va décharger les meubles. Rachid ouvre le portail. Le chien se précipite mais il revient aussitôt en arrière, le poil hérissé.
    -Allez entre, dit Rachid.
    Mais la bête refuse obstinément.
    -Qu’est-ce qui se passe ?
    La vieille Taos fronce les sourcils.
    -On n’aurait pas dû ramener le chien !
    -Je ne sais pas ce qu’il lui prend !
    Tarik le prend par la laisse et l’oblige à entrer. La bête se met à geindre et va se mettre dans un coin.
    -Ça n’augure rien de bon, marmonne Taos.
    La remarque ne plaît ni à Rachid, ni à Samia, mais ils ne disent rien, pour ne pas offenser la vieille femme. Ils ont compris que, comme le chien, la maison ne lui plaît pas…
    -On entre dans la maison ? dit Rachid.
    -Oui, dit Samia.
    Taos les arrête.
    -Attendez, on n’entre pas comme ça dans une nouvelle maison…
    On la regarde.
    -Que faut-il faire ? dit Samia.
    Sa belle-mère la foudroie du regard.
    -Quoi, tu ne récites pas la formule de bienvenue, pour te concilier le gardien invisible de la
    maison ?
    Rachid intervient.
    -Elle a oublié, mère… Fais-le toi-même !
    Alors, la vieille avance, elle lève les bras en l’air et, l’air solennel, lance :
    “Au nom de Dieu clément et miséricordieux, nous entrons dans cette maison, avec les meilleures intentions… Que ses gardiens invisibles nous accueillent bien et que nous y trouvions tout le bonheur que nous implorons !”
    -Amen, dit Rachid.
    Samia s’impatiente.
    -Et maintenant, on peut entrer ?
    -Bien sûr ! dit Rachid.
    Et à son tour de faire un geste solennel.
    -Entrez !

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 3e partie
    Par : Boulki Ghazi

    On a placé les meubles, mais les anciens propriétaires ont en laissé plusieurs.
    Il y a même, dans les placards, des vêtements.
    La vieille Taos les regarde avec un certain dégoût.
    - On ne va pas porter ça, tout de même ?
    - Pourquoi pas ? dit Samia, sa belle-fille.
    - Des vêtements que les autres ont portés ? Imagine qu’ils soient porteurs de maladies contagieuses ?
    Samia se met à rire.
    - Je plaisantais… On va les donner aux pauvres !
    Rachid arrive et dit à sa mère :
    - Tu n’as pas encore choisi ta chambre !
    - Je dormirai avec les filles !
    - Pourquoi ? dit Samia, il y a assez d’espace, tu seras plus à l’aise dans une chambre à toi toute seule ! tu y mettras tes affaires, tu iras dormir quand tu voudras…
    - C’est vrai, dit Rachid, tu seras plus à l’aise !
    - Alors, donnez-moi une chambre, maugrée la vieille.
    - Que dirais-tu de la chambre qui se trouve au milieu, sur le côté gauche : ainsi tu seras entre les garçons et les filles !
    - Va pour cette chambre !
    - Et les enfants ? demande Samia.
    - Ils ont hate de descendre dans la cave !
    - Moi aussi je voudrais la voir, dit Taos.
    - Et bien, allons-y tous !
    Les enfants attendent devant la porte de la cave. Rachid cherche la clé et ouvre.
    Il pousse la porte qui se met à grincer.
    - C’est lugubre, dit Taos !
    - C’est comme dans les films de vampires,
    dit Tarik.
    Le petit Samir se serre contre les jupes de sa mère.
    - J’ai peur !
    Rachid gronde son fils aîné.
    - Tu n’as pas honte de faire peur à ton petit
    frère ?
    - Je plaisante, dit Tarik.
    Et à son frère :
    - Je t’ai déjà dit que les vampires n’existent pas !
    Rachid descend le premier.
    - Attention, les marches sont humides, ça glisse… Tenez-vous bien à la rampe !
    La vieille Taos hésite.
    - C’est mal éclairé !
    - Je ferai remplacer l’ampoule par une plus puissante !
    On arrive en bas.
    - C’est grand ! s’exclame Tarik.
    Rachid hoche la tête.
    - Oui, ça prend toute la superficie de la maison !
    Taos s’exclame :
    - Ça n’aurait pas pu être mieux, si on n’avait pas ajouté un étage !

    Samia sourit.
    - Mère, il y a suffisamment d’espace !

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 4e partie
    Par : Boulki Ghazi

    Il y a plusieurs cageots. On aperçoit aussi des jouets et un coffre.
    - Il y a un coffre en bois, dit la vieille Taos.
    Le petit Samir s’en approche.
    - Je peux l’ouvrir grand-mère ? Peut-être qu’il ya des choses précieuses ?
    Son frère aîné se moque de lui.
    - Tu penses à un trésor ?
    - Pourquoi pas ? dit l’enfant.
    Il fait un pas en avant. Mais au lieu d’ouvrir le coffre, il est intrigué par quelque chose qui semble se dissimuler derrière. Il jette un coup d’œil et recule effrayé.
    - Là, halète-t-il…
    - Qu’est-ce qui te prend ? demande Tarik
    - J’ai… j’ai vu quelqu’un !
    - Tu as vu quelqu’un ?
    - Une ombre, souffle le jeune garçon !
    Rachid s’approche à son tour, suivi de sa mère.
    - Qu’est-ce que tu racontes Samir ?
    - J’ai vu une ombre derrière le coffre…
    - Une ombre ?
    - Non, non, dit le petit, en tremblant, c’est… c’est un homme !
    - Voyons, Samir !
    - J’ai peur, dit le petit
    - Voyons, Samir, répète son père, il n’y a personne, va ouvrir le coffre !
    - Non, non, s’écrie le petit
    - Je suis là, nous sommes tous là… tu ne risques rien !
    - Je ne veux pas !
    - Et moi je te dis d’aller ouvrir le coffre !
    Le petit secoue la tête.
    - J’ai peur !
    - Tu n’es qu’une poule mouillée !
    Il veut le prendre par la main pour le forcer à ouvrir le coffre, mais le petit a le temps de chercher refuge dans les jupons de sa grand-mère !
    - Mama, mama, ne le laisse pas m’envoyer à l’homme !
    - Je te dis qu’il n’y a personne !
    - Et moi, j’ai vu briller ses yeux !
    - Tu n’es qu’un petit menteur !
    La vieille le serre contre elle et s’adresse à son fils sévèrement.
    - Laisse tranquille ce petit, tu ne vois pas qu’il est épouvanté ?
    - C’est une peur injustifiée !
    - Je te dis de le laisser tranquille…
    - Moi, dit Tarik, je vais ouvrir le coffre, et même aller derrière :
    Samir risque un regard : il voit son frère ouvrir le coffre et en faire le tour.
    - Le coffre est vide et il n’y a pas d’homme caché !
    L’adolescent ressent une étrange sensation de froid.
    - Brr…, dit-il, il fait froid, dans le coin !
    - Il y a des parties qui sont plus humides que d’autres, dit Ali.
    - Cette cave est malsaine, dit la vieille Taos, je ne veux pas y rester un instant de plus !
    Elle prend le petit Samir par la main et remonte au rez-de-chaussée.

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  4. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 5e partie
    Par : Boulki Ghazi

    On trouve Samir, toujours effrayé, assis à côté de sa grand-mère. Son père le taquine.
    - Alors, mauviette, tu as toujours peur ?
    Sa grand-mère le défend.
    - Il est jeune, tu sais, et les enfants à cet âge sont influençables !
    - Ça, c’est les films d’épouvante qu’il voit à la télé !
    Il regarde son fils. Il a brusquement pitié de lui. Il tire une chaise et l’attire vers lui.
    - Voyons, Samir, tu es grand maintenant…
    Le jeune garçon éclate en larmes.
    - Je l’ai vu, papa, je l’ai vu !
    - Tu as cru voir quelque chose !
    - Je t’assure que je l’ai vu ! Et si je mens, que j’aille en enfer !
    Le père sourit.
    - Allons, reprends ton calme et dis-moi ce que tu as vu !
    Le garçon respire fortement, comme pour chasser son angoisse.
    - Papa… il était caché derrière le coffre, comme s’il craignait qu’on le découvre…
    - Mais de qui veux-tu parler ?
    - De l’homme…
    - Tarik a été derrière le coffre… il n’y avait rien !
    Samir ferme les yeux et frissonne.
    - Moi, je l’ai vu…
    - Tu veux qu’on retrourne voir ?
    Il secoue la tête.
    - Non, non…
    Sa mère, Samia, intervient.
    - Il en a assez vu, pour aujourd’hui…
    Taos se met aussi de la partie.
    - Oui, c’en est assez !
    Mais Rachid insiste.
    - D’accord pour aujourd’hui, mais il doit se débarrasser de sa peur ! Cette maison est désormais la nôtre, il ne doit pas en avoir peur…
    - La cave…
    La cave ou un autre endroit, il doit aller partout !
    On oublie l’épisode de la cave, mais au moment d’aller dormir, Samir ne veut pas rejoindre la chambre que sa mère lui a préparée.
    - Je veux dormir avec Tarik !
    - Quoi ? Tu voulais avoir une chambre pour toi tout seul !
    - J’ai peur de dormir seul !
    Son père veut intervenir Mais la grand-mère l’arrête.
    - Bon, assez d’émotions pour aujourd’hui… Aujourd’hui, il dort avec son frère, demain, il rejoindra sa chambre !
    Le petit reprend peur.
    - J’ai peur !
    Sa mère tente de le calmer.
    - Tu n’as pas à avoir peur, la nuit je viendrai te border et m’assurer que tout va bien.

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  5. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 6e partie
    Par : Boulki Ghazi

    Samia entre dans la chambre de Tarik. On y a transporté le lit de Samir, et le jeune garçon s’est enfoui sous ses couvertures.
    -Samir, tu vas étouffer !
    Il sort timidement la tête.
    -Tu as peur ? demande-t-elle.
    -Oui, souffle-t-il
    -Il n’y a pas de quoi avoir peur !
    -Je suis là, dit Tarik.
    -Tu vois, ton frère est là…
    -Tu peux te découvrir, dit Tarik, il ne t’arriveras rien !
    Elle le borde, l’embrasse, le rassure et s’en va. Samir jette un coup d’œil du côté de son frère. Celui-ci comprend alors toute sa détresse.
    -Tu n’as aucune raison d’avoir peur !
    -La chose dans la cave, j’ai peur qu’elle monte !
    -Il n’y a rien dans la cave !
    Il va vers lui et lui dit :
    -Et puis, je suis là !
    -S’il te plaît, supplie le jeune garçon, ferme la porte à clé !
    -Il n’y a pas de clé, dit Omar, mais je t’ai dit que je surveillerai ! Personne ne rentrera.
    Il se met au lit.
    -Tu vas dormir ?
    -Bien sûr ! Toi aussi, tu devrais faire comme moi… Ces émotions t’ont fatigué !
    Samir essaye de tenir en éveil son aîné.
    -S’il te plaît, Tarik, ne dors pas…
    -Dors, dors, il est tard !
    Il ne tarde pas à dormir. Samir, trop effrayé pour dormir, se blottit dans ses couvertures. Il sue à grosses gouttes et il tremble de tout son corps. Mais lui aussi, la fatigue finit par avoir raison de lui. Il s’endort.
    La nuit est avancée quand le jeune garçon est réveillé par le bruit d’une poignée qui tourne. Il se dresse sur son séant et aperçoit une forme massive qui approche vers lui.
    -Maman ? Papa ? demande-t-il
    La chose approche vers lui et il peut voir ses yeux briller dans la nuit. Il pousse aussitôt un cri strident :
    -La chose ! La chose !
    Tarik saute sur ses jambes et allume. Il remarque que la porte de la chambre est ouverte.
    Quelques instants après, Rachid, Samia, la grand-mère et les filles sont dans la chambre.
    -Que se passe-t-il ?
    -La chose de la cave, crie Samir, elle était dans la chambre et avançait vers moi !
    -Voyons, tu as fait un cauchemar !
    -Non, non, crie Samir, elle était là, elle voulait me tuer ! Elle a ouvert la porte et elle est entrée !
    -J’ai trouvé la porte ouverte, dit Tarik
    -Je suis repassée dans la nuit pour voir que tout allait bien, dit Samia, et j’ai oublié de la fermer !
    Il a fallu beaucoup de patience pour faire rendormir Samir. Chacun retourne dans sa chambre.
    Samia est intriguée.
    -Tarik dit qu’il a trouvé la porte de la chambre ouverte, alors que je suis sûre de l’avoir fermée !

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  6. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 7e partie
    Par : Boulki Ghazi

    Le lendemain, Samir se lève avec une mine défaite. Un rien le fait sursauter, et il a peur de se retrouver tout seul dans les chambres. La nuit, il continue à dormir dans la chambre de son frère, et il a insisté pour qu’on installe une serrure qui ferme. Sa mère et son père essayent de le rassurer mais peine perdue. Les jours suivants les cauchemars deviennent de plus en plus virulents et, bientôt, il emplit la nuit de ses cris.
    - La chose ! la chose ! elle veut remonter de la cave !
    Samia soupire.
    - Il n’était pas comme ça, c’est cette maudite cave qui l’a effrayé !
    Rachid est furieux.
    - C’est absurde, tu sais bien qu’il n’y a rien dans la cave !
    - Comment faire ? S’il fait un rejet de la maison, il n’y pourra pas vivre… En tout cas, il ne cessera pas de faire des cauchemars et de perturber la vie de toute la famille !
    - Il faut agir, dit Rachid.
    - Que faire ?
    - Il faut voir un psychologue pour le débarrasser de sa peur !
    Samia se rappelle qu’une de ses cousines est psychologue.
    - Elle travaille à l’hôpital, dit-elle.
    - Alors, on lui emmène Samir.
    - Pourquoi ne pas l’inviter à déjeuner ? Elle lui parlera et le rassurera…
    - Tu as raison !
    Samia fait part à sa belle-mère de son intention d’inviter sa cousine.
    - Elle est psychologue, elle aidera Samir a surmonter sa phobie de la maison !
    - Moi, dit la vieille, je pense que cette maison n’est pas normale !
    - Tu exagères !
    - Et si je te disais que, dans la nuit, quand Samir a fait son cauchemar, j’ai entendu la poignée de la porte des garçons tourner ? J’ai aussi entendu un bruit de pas !
    - C’est ton imagination grand-mère !
    - Je t’assure que je suis sûre de ce que je dis ! Moi aussi, j’ai peur…
    - Tu as dû être influencée, toi aussi, par la peur de Samir !
    - Moi, je pense qu’on devrait retourner chez nous ! C’est plus sain, là-bas !
    - Fais attention à ce que ton fils ne t’entende pas parler ainsi, il t’accuserait d’influencer les enfants !
    - Vous allez attendre que quelque chose de terrible se produise pour vous décider à reconnaître la vérité ?
    - Il ne se passera rien ! On va ramener ma cousine la psychologue, elle guérira Samir de sa phobie !
    La cousine -Farida- arrive le lendemain.
    On lui fait visiter la maison ; arrivée devant la cave, elle se retourne vers Samia.
    - C’est ça qui effraye le petit ?
    - Oui !
    - On a dû lui raconter des choses sur les caves des Européens !
    - Il est descendu avec ses frères pour voir comment est faite une cave, et il s’est mis à trembler, en désignant du doigt un coin ! Et va le faire avancer, toi !
    - Il a dû faire une fixation !
    - Comment le débarrasser de cette phobie ?
    - Il faut l’y conduire et lui montrer qu’il n’y a rien !
    - Ce sera difficile !

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  7. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 8e partie
    Par : Boulki Ghazi

    On dîne avec la psychologue. C’est pour elle l’occasion de connaître les enfants, notamment Samir, avec lequel elle essaye de sympathiser.
    - Alors, jeune homme, tu te plais dans cette nouvelle maison ?
    Samir répond timidement par un oui. Farida fronce les sourcils.
    - Ton oui ne semble pas très convainquant !
    - C’est-à-dire…
    Elle lui sourit.
    - Tu as la nostalgie de ton ancien quartier ?
    - Oh, oui ! dit Samir, heureux de trouver une explication à son hésitation.
    - Mais c’est une belle maison, continue Farida. Il y a un beau jardin, des étages et je suppose plusieurs chambres, dont une pour toi tout seul !
    - Oui, dit encore Samir.
    - Et puis, vous avez une cave pour vos vieux objets.
    Samir baisse les yeux.
    - Elle est belle votre cave.
    Le garçonnet ne la regarde pas.
    - Qu’est-ce que tu en penses Samir ?
    Comme il ne répond pas, son père intervient.
    - Il n’apprécie pas beaucoup cette cave, le garnement !
    La psychologue fait mine de s’étonner.
    - Mais pourquoi ?
    - Pourquoi ? continue Rachid. Imagines-toi qu’il croit voir des hommes cachés dans les coins !
    - Des hommes ?
    - Oui, l’autre jour, il nous a fait une scène, il refuse d’aller dans la cave, il refuse de dormir tout seul, il crie dès qu’on le laisse seul !
    C’est après le déjeuner que Farida parle à Samir.
    - Alors, comme ça, je viens d’apprendre que tu as peur de descendre à la cave ?
    Samir pousse un gémissement et avale ses larmes.
    - C’est ça, dit son père, il va se mettre à pleurer !
    - Tu as honte, n’est-ce pas ? dit Rachid
    La grand-mère intervient.
    - Laissez-le, ne lui parlez plus de cette cave de malheur, ça l’effraie toujours !
    - Justement, il faut faire en sorte que cela ne l’effraie plus ! dit Farida
    Samir secoue la tête.
    - Il y a quelque chose de caché dans la cave !
    - Mais non, dit Farida, j’y suis descendue tout à l’heure avec ton père, nous avons tout fouillé, il n’y a absolument rien de caché ! il n’y a que des vieilles choses !
    - J’ai vu la chose, dit le petit
    - Tu as cru voir la chose, dit la jeune femme, mais il n’y a absolument rien !
    Rachid hoche la tête.
    - Tu peux croire la cousine Farida !
    - D’ailleurs, dit la cousine, nous allons y descendre, tu verras qu’il n’y a rien !
    - Je ne veux pas descendre dans la cave, dit Samir
    - Nous serons avec toi, dit doucement Farida. Tu veux bien venir ?
    Le petit garçon hésite, puis hoche la tête.
    - D’accord !

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  8. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 9e partie
    Par : Boulki Ghazi

    Comme pour le rassurer encore plus, la cousine prend la main de Samir et Rachid et les conduit jusqu’à la cave. Arrivé devant la porte, Samir recule vivement.
    - La chose est en bas, je le sens !
    - Il n’y a rien, dit Farida
    Rachid ouvre la porte. Samir tremble de tout son corps. Il se met à pleurer.
    - J’ai peur… J’ai peur !
    - Il n’y a aucune raison d’avoir peur !
    Il résiste, il ne veut pas entrer. Rachid le saisit par la main et l’entraîne à travers les marches.
    - Papa, papa, j’ai peur !
    - J’en ai assez de tes caprices !
    - Ne le brusque pas ! dit Farida.
    Mais Rachid ne l’écoute pas. Il lui fait descendre les marches quatre à quatre et l’entraîne jusqu’au coin, derrière le coffre, ce coin qui l’effraye tant. Farida arrive essoufflée.
    - Il ne fallait pas…
    - Il ne serait jamais descendu !
    Samir a fermé les yeux.
    Farida le reprend de nouveau par la main.
    - Regarde Samir, il n’y a rien !
    Mais il refuse d’ouvrir les yeux.
    - Il fait de la résistance, dit Farida, il refuse d’admettre qu’il n’y a rien d’effrayant dans la cave !
    - Ça va donc continuer ? dit Rachid
    - Je le crains… A moins qu’on le laisse seul ici, une heure ou deux, il finira par comprendre qu’il n’y a rien qui justifie sa peur
    - Il va rester, dit Rachid.
    Il se retourne vers son fils.
    - Tu refuses d’admettre qu’il n’y a rien d’effrayant dans la cave ?
    Il ouvre les yeux
    - La chose est là, dit Samir, les yeux exorbités.
    - Mais on vient de voir qu’il n’y a rien !
    - Moi, je la vois, dit le petit !
    Rachid s’emporte.
    - Tu nous prends, ta cousine et moi pour des imbéciles ?
    - Non, non, papa !
    - Alors comment oses-tu dire qu’il y a quelque chose alors qu’on te dit qu’il n’y a rien !
    Il secoue la tête.
    - Vous ne la voyez pas, mais moi, je la vois !
    Rachid essaye de retrouver son calme.
    - Donc, tu continues à croire qu’il y a quelque chose d’effrayant dans la cave ?
    - Oh, oui : oh, oui !
    - Bien mon petit ! On va te laisser ici une heure pour que tu réfléchisses à la question…
    - Vous resterez avec moi ?
    - Non, tu resteras tout seul ! Et quand nous reviendront tu auras changé d’avis !
    Samir crie :
    - Non, non !
    - Si, si, dit Rachid, je vais te laisser la lumière. Tu feras le tour de la cave, tu fouilleras dans les vieilles choses et quand, dans une heure, on viendra te chercher, tu n’auras plus jamais peur de rien !

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  9. Artisans de l'ombre Dit :

    La chose dans la cave 10e partie et fin
    Par : Boulki Ghazi

    Résumé : Sur conseil de la cousine psychologue, Rachid enferme Samir dans la cave qui l’effraye tant. Ainsi, toujours selon la psychologue, il pourrait vaincre sa phobie.

    Rachid ferme la porte derrière lui. Samia et Taos sont accourues aux cris de Samir.
    - Où est-il ? demande la grand-mère.
    - Nous l’avons laissé en bas !
    - Quoi ? dans cette cave qui l’effraie ?
    Farida, la psychologue, intervient.
    - C’est le seul moyen de le débarrasser de sa peur !
    Taos colle l’oreille à la porte.
    - Il hurle !
    - Il extériorise sa peur, dit Farida.
    - Mais vous allez le tuer !
    Elle essaye d’ouvrir. Mais Rachid a fermé la porte à clé. La poignée de la porte est secouée de l’intérieur. On entend les hurlements de Samir.
    - Ouvrez-moi, ouvrez-moi !
    Samia, la mère du petit, est émue.
    - Samir, il n’y a rien !
    - Maman, maman, je vois la chose, elle sort de derrière le coffre !
    Rachid crie :
    - C’est ton imagination, il n’y a rien !
    - Ah, c’est effrayant…
    Il tambourine.
    - Il va m’attaquer, il va m’attaquer…
    Samia et Taos se retournent vers Rachid.
    - Ouvre-lui !
    - Ce serait une erreur de le laisser sortir maintenant !
    - Il ne sortira pas, dit Rachid.
    On entend encore des cris, puis comme un corps qu’on traîne.
    - Il redescend, dit Farida.
    On tend l’oreille.
    - Il n’y a plus de bruit !
    - C’est la preuve qu’il s’est calmé… Je pense qu’il a compris que sa peur est infondée !
    Samia demande timidement.
    - On ouvre ?
    - Non, il faut le laisser encore un peu…
    Le temps qu’il reprenne ses esprits.
    Une heure après, on va ouvrir la porte de la cave. La lumière vive de l’ampoule accrochée au plafond les accueille.
    - Il ne crie plus, dit Farida, c’est un bon signe.
    Samia appelle.
    - Samir, Samir !
    Mais personne ne répond.
    - Pourquoi ne répond-il pas ? demande Samia inquiète.
    - Il est fâché, dit la vieille Taos.
    On voit dépasser les chaussures de Samir derrière le coffre, juste dans le coin où il dit voir la chose. On s’approche et on recule… effrayés.
    Le petit est appuyé contre le mur : il a le visage écorché, comme si on l’avait dépecé… sa poitrine est en sang.
    Sa mère et sa grand-mère hurlent. Mais l’enfant ne répondra plus puisqu’il est mort. Une chose noire, pareille à un chat, jaillit de derrière le coffre et s’échappe par la porte laissée ouverte. Le petit n’affabulait pas, il y avait bien quelque chose dans la cave !

    Fin
    G. B

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