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“Le poids des tabous…” Par : Adila KATIA

5 août 2013

Adila Katia

La nouvelle de Adila Katia

Mardi, 30 Octobre

1re partie

“Le poids des tabous…” Par : Adila KATIA dans Adila Katia 200_200_150

À CELLES QUI SOUFFRENT EN SILENCE…

On a beau être au début de l’automne, les journées sont toujours aussi chaudes. Tout comme la saison, les fêtes ne veulent pas finir. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un mariage ou une circoncision soient célébrés. Du jamais vu dans la région, les fêtes sont aussi programmées en milieu de semaine.
Personne ne les rate. Certaines fêtes ont été animées par des disc-jockeys, à la joie des plus jeunes. Les vieux préfèrent assister à celles animées par des troubadours. Ils retrouvent avec joie et beaucoup de nostalgie de doux souvenirs liés à leur jeunesse passée. 
Ces souvenirs ont un visage qui leur rappelle leur premier amour. Malgré le temps passé, ils n’ont rien oublié. Hadja Taos fait partie des nostalgiques et se rappelle non sans un pincement au cœur, tout en regardant les jeunes se défouler sur la piste aménagée pour l’occasion, avoir fait comme eux. Son défunt ne lui avait jamais rien refusé, il n’avait qu’elle, il l’adorait. Du temps de sa jeunesse, les filles de son âge ont été nombreuses à l’envier et à être jalouse de sa liberté.
Hadja Taos se souvient avoir dansé avec tous les jeunes de son âge. Elle a de nouveau un pincement au cœur. Il ne reste plus beaucoup de cavaliers de sa jeunesse. Certains sont décédés, d’autres sont cloués au lit par la maladie ou par la vieillesse. Même son mari Mokrane l’a quittée, il y a quelques années. Ils n’ont pas eu d’enfants, à leur grand regret. Elle sait qui d’eux a été stérile et malgré sa frustration, elle n’a jamais songé à le quitter. Elle aurait pu pour plusieurs raisons. Elle a toujours eu envie d’avoir des enfants car elle adore leur présence joyeuse et bruyante. Elle aurait pu se remarier, les prétendants n’ont jamais manqué même en la sachant mariée.
Elle a été l’objet de convoitises durant des années. Tous ont tenté leur chance, certains lui ont promis de l’emmener en France, d’autres de faire d’elle une reine et de mettre à sa disposition gouvernante et chauffeur car ils étaient fortunés.
Hadja Taos reconnaît avoir été tentée. Non pas qu’elle n’a plus aimé son mari Mokrane. Il est devenu insupportable pendant quelques mois. Il lui a fait de terribles scènes de jalousie. Au fil du temps, elle a embelli et a continué à susciter l’admiration et le respect de tous ceux qui la connaissaient. Même les femmes d’un âge mûr, la voulaient alors pour belle-fille. L’information était parvenue aux oreilles de son mari qui avait fini par perdre confiance en elle. Il ne pouvait même plus se fier aux femmes. La peur de la voir partir et se remarier l’avait poussé à lui interdire de sortir et même de recevoir de la visite en son absence.
Heureusement pour elle, cet enfer n’aura duré que quelques mois. Elle reconnaît que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Il était arrivé un grave accident de la circulation, en 1964, à quelques kilomètres de leur village. Un camion avait heurté de plein fouet un car transportant des voyageurs. Certains s’en étaient sorti avec des blessures légères, d’autres n’auront pas cette chance. En particulier, une famille. Les parents y laisseront leur vie. Hadja Taos y avait vu un signe du destin en apprenant que les enfants étaient sains et saufs.
L’enquête faite par l’assistante sociale durant les semaines suivantes révèlera qu’ils n’avaient plus de proches parents. Hadja Taos en avait profité pour prier son mari de faire une demande d’adoption. Les enfants en attendant la conclusion de l’enquête, étaient restés avec eux. L’assistante sociale qui leur avait souvent rendu visite, avait noté combien les enfants semblaient s’être remis du tragique accident où ils avaient perdu leurs parents. Ils se portaient à merveille. Comment ne pas en tenir compte quand ce qui importait pour tous était le bonheur des enfants ? Et c’était pourquoi elle n’avait pu qu’être d’accord pour leur confier la garde.
Hadja Taos n’a pas oublié ce jour où elle vit sa famille s’agrandir d’un coup de trois enfants. L’aînée, Hanane, avait alors huit ans et les faux jumeaux, Abdelkrim et Abdenour avaient tout juste quatre ans. Si l’aînée n’avait rien oublié de ses origines, les garçons n’avaient plus aucun souvenir d’avant leur arrivée, dans leur vie. Hanane leur était reconnaissante de les voir adoptés et d’être aux petits soins pour eux. Ils étaient alors enfants, ils ne pouvaient pas savoir que leur présence leur apportait le bonheur mais surtout la paix était revenue dans son foyer. Son mari lui avait fait de nouveau confiance car elle était toute à lui et à leur famille. Dieu lui avait accordé ce qu’elle avait toujours voulu. Comment ne pas en prendre soin ? Elle n’était pas ingrate. Chaque jour, elle lui témoignait sa reconnaissance.
Elle n’avait en fait qu’un seul regret, elle trouvait que le temps passait trop vite.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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49 Réponses à ““Le poids des tabous…” Par : Adila KATIA”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    “Le poids des tabous…” 49e partie
    Par : Adila KATIA

    - Je ne devrais pas être étonnée, lui dit-elle. Le contraire m’aurait étonnée. Chaque fois qu’une jeune fille ou une femme est harcelée, on lui reproche de s’être mal comportée, d’avoir porté des tenues provocantes. On ne reprochera jamais à l’homme qui ne cesse de la harceler d’être coupable d’actes bas. Non, poursuit Lynda, l’unique fautive et coupable reste la femme. Si elle ne cède pas et qu’elle se fait violer, on dira qu’elle l’a poussé à bout. Vous, vous n’avez rien à vous reprocher, depuis toujours, notre société accorde tout à l’homme !
    - Tu es dure et injuste, réplique Lyès.
    - Je suis sûre qu’en cet instant, ta pauvre fiancée doit se demander ce que tu lui reproches. Ce soir, les invités ne vont pas te juger toi mais elle, soupire-t-elle. Ils diront que tu as découvert quelque chose qui te déplaît en elle, un défaut physique ou une histoire relative à son passé, comme celle que j’ai vécue, par exemple. Elle devra avoir bon dos, durant des mois et même des années !
    - Et si j’allais la rejoindre maintenant ?
    - Ils ne seront pas près d’oublier ton retard et elle, elle ne te le pardonnera jamais, même si elle ne te le dira jamais. Ce n’est pas des choses qu’on dit, poursuit la jeune fille. Je regrette déjà de m’être confiée à toi, puisque tu ne me crois pas.
    - Ce n’est pas que je ne te crois pas, c’est que je ne comprends pas pourquoi tu ne m’en as rien dit, pourquoi tu as tenu à rompre, insiste le jeune homme. Je me pose des questions.
    - Cela n’aurait pas marché entre nous, dit-elle en se levant alors que le serveur apportait les entrées. Tu m’excuseras mais je…, je n’ai plus faim.
    Lyès se lève à son tour et l’attrape par le bras.
    - Reste, on a encore des choses à se dire !
    Lynda se tourne vers lui et le regarde dans les yeux. Ce qu’elle voit, c’est un étranger. Elle ne le reconnaît plus. Elle pense qu’elle ne s’est pas trompée et surtout d’avoir bien fait en rompant avec lui. Leur amour n’aurait pas tenu longtemps. L’ardeur et la chaleur avec laquelle il lui a parlé avant de l’amener dans ce restaurant ont disparu. Le terrible secret qu’elle lui a confié a vite fait son effet.
    - Tu sais tout, répond-elle. Adieu !
    - Je voudrais te dire…, te dire, reprend-il à court de mots. Enfin…
    Lynda fait un geste las de la main et part. Elle a envie de pleurer de nouveau mais elle ne veut pas qu’il voie ses larmes. Elle sort dehors, elle a la chance de trouver un taxi pour la ramener chez elle. Une fois seule, elle donne libre cours à ses larmes. Elle n’est pas près d’oublier cette soirée. Elle a pourtant bien commencé. Elle aurait pu bien finir si le hasard ne l’avait pas emmenée à la fête de Lyès.
    Il est toujours aussi beau, je crois que je l’aimerais toujours autant, pense-t-elle. Même s’il est comme les autres, stupide et intolérant. Si pour moi, le bonheur des autres ne me touche pas, je reste sensible à la douleur des autres ! Le malheur, c’est qu’ils croient tous leurs sœurs, leurs femmes, à l’abri du danger.
    La sonnette de la porte d’entrée la fait sursauter. Elle va ouvrir à Karima qui revient de la salle des fêtes. Elle est dans tous ses états. Elle et Djamila se sont querellées. Elle la tient pour responsable du gâchis de la fête.
    - Vous vous connaissiez avant ? l’interroge-t-elle en la suivant dans sa chambre.
    - Karima, je ne veux pas parler de lui, il appartient au passé, soupire Lynda. J’ignorais que c’était sa fête !
    - Ça je le sais, rétorque Karima. Mais Djamila ne m’a pas cru… Où êtes vous allés ? Qu’est-ce que vous allez faire maintenant que vous vous êtes retrouvés ?
    - Rien, répond Lynda.
    - Comment ça rien ? s’écrie sa colocataire. Mais alors, pourquoi a-t-il tout annulé ?
    - Il va revenir sur sa décision, dit Lynda.
    - Il est venu à la salle et a remercié les invités d’être venus. Sa famille ne pouvait pas faire un autre scandale mais Lyès doit être en morceaux maintenant, lui confie Karima. Tu aurais dû voir leurs têtes quand il a parlé de toi et de son envie de se marier avec toi !
    Lynda l’a fait répéter, croyant avoir mal entendu. Pourtant Karima est formelle. Il a bien parlé d’elle. Lynda se demande pourquoi il a changé. Quand elle l’a quitté tout à l’heure, il lui a paru transformé. Elle l’a vu comme un étranger. Se pourrait-il qu’elle l’ait seulement imaginé ? Comment savoir ?

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    “Le poids des tabous…” 50e partie
    Par : Adila KATIA

    Lynda ne dort pas de toute la nuit. Karima n’a rien imaginé de ce qu’elle a entendu et vu. Elle se demande ce qui s’est passé en Lyès, après son départ. Se pourrait-il qu’il ait réalisé que, malgré tout, il tienne encore à elle.
    Ce qui est évident pour elle, c’est qu’elle l’aime toujours autant. Elle a renoncé à lui, depuis la nuit où on lui a volé son innocence. Elle n’a pas fini de souffrir. Aurait-elle bien fait de porter plainte contre X ? Qu’est-ce que cela aurait changé ? Elle l’ignore. Peut-être qu’en parlant de ce qu’elle a subi, elle aurait pu se remettre de ce viol ?
    La vie n’a plus eu d’attrait pour elle. Elle s’est contentée de réussir ses études. Elle s’est trouvé un travail, et en vivant loin de sa famille et de son village, elle s’est fait oublier. Elle l’a cru jusqu’à ce soir. Plus que jamais, elle a pris conscience de son amour pour Lyès et du bonheur dont elle est privée depuis des années.
    - Non, se dit-elle, ça ne peut pas durer !
    Le matin, elle espère la visite de Lyès même s’il ignore où elle habite. Elle regarde son portable qui n’a pas sonné une seule fois. Comment pourrait-il l’appeler ? Il n’a pas son numéro. Elle ne veut qu’un geste de lui, pour reprendre leur histoire là où ils l’ont interrompue. Ce matin, son amour est plus fort que ses peurs.
    Quand on sonne à la porte, elle se lève, convaincue que c’est Lyès. Lorsqu’elle ouvre et découvre le concierge, elle est surprise et déçue.
    - Ne me dites pas que j’ai oublié de régler les charges d’entretien, soupire-t-elle. Ou notre consommation en eau ?
    - Non, le facteur est passé hier après-midi. Quand vous êtes rentrée de votre travail, je ne vous ai pas vue ! Je suis monté vous apporter un courrier.
    - Merci.
    Elle prend l’enveloppe et ferme après son départ. Elle l’ouvre rapidement et trouve le certificat d’hébergement envoyé par sa tante. Maintenant que son dossier est complet, elle pouvait prendre rendez-vous au service des visas. Mais le papier en main elle est loin de ressentir de la joie.
    - Un visa maintenant ? se dit-elle. Serait-ce un signe du destin ?
    Lui conseillerait-il de partir parce qu’elle ne doit rien espérer de Lyès ? La jeune femme se pose des questions et ne sait plus quoi penser. Si Karima a dit vrai, il ne devrait pas tarder à chercher après elle. Elle décide de ne pas bouger de la journée, voulant se donner une chance. Elle attendra même demain et ne se rendra pas à son travail. Elle attendrait toute la vie, ce qui importe pour elle, c’est que Lyès vienne frapper à sa porte et lui demande de l’épouser.
    En attendant, elle prend rendez-vous pour déposer son dossier afin d’obtenir un visa Schengen.
    Elle passe la journée à espérer la venue de son amour de toujours. Même la nuit. Le samedi lui semble s’éterniser. Elle surveille le moindre bruit venant de l’extérieur et court à la fenêtre à chaque claquement de portière. Chaque fois, elle est déçue. À chaque sonnerie, elle s’empresse de répondre, espérant reconnaître sa voix. Il tarde à appeler, à venir.
    Lasse, elle s’étend sur son lit. Vers 19h, Karima rentre. Lynda ne se lève pas, la croyant seule. En fait, Djamila, la sœur de Lyès, l’accompagne. Elle est venue lui parler de lui. Lynda les rejoint dans le salon. Pendant que Karima prépare de thé, Djamila aborde le sujet qui lui tient à cœur.

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    “Le poids des tabous…” 51e partie et fin
    Par : Adila KATIA

    - Ma famille m’envoie pour te prévenir que nous refusons que tu te maries avec Lyès ! Ma cousine est très bien pour lui. Si vous aviez repris avant qu’il ne s’engage avec elle, peut-être qu’on y aurait vu aucun mal mais les choses étant ce qu’elles sont, tu comprends ?
    - Où est Lyès ? l’interroge Lynda.
    - Il est comme fou depuis qu’il t’a revue. Qu’est-ce que tu lui as fait ?
    - Rien, je te le jure, dit Lynda qui a envie de pleurer. Alors toute la famille refuse ! Comme si vous en aviez le droit ! Personne ne pense au bonheur de Lyès et au mien !
    - Renonces-y, lui conseille Djamila. Cela t’évitera de souffrir toute ta vie ! Si tu l’aimes vraiment, tu abandonnes dès maintenant ! Tu sais que vous n’êtes faits l’un pour l’autre !
    Lynda se dirige vers la porte et l’ouvre alors que Karima apporte des tasses de thé sur un plateau. Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qui se passe.
    - Pas tout de suite, lui crie-t-elle. Je ne veux plus jamais te revoir ici !
    Karima pose le plateau et tente d’intervenir mais Lynda est si furieuse qu’elle pousse Djamila vers la sortie. Elle claque la porte après elle.
    - Mais qu’est ce qui t’arrive ? T’es folle ma parole ! s’écrie Karima. Mais qu’est ce qui t’a pris ? Elle était venue te parler de Lyès…
    - Crois-tu que si elle m’avait parlé de mariage je l’aurais mise dehors ? rétorque Lynda. Elle,… elle est venue me dire que je dois renoncer à lui !
    - Je l’ignorais, je croyais qu’elle venait pour arranger un rendez-vous. D’après ce que j’avais vu, Lyès tient beaucoup à toi. Il ne faut pas en tenir compte. Marie-toi avec lui-même sans leur consentement. Il a son propre appartement, vous n’aurez pas à vivre avec eux !
    - Mais il y aura toujours cette guerre froide, soupire Lynda en essuyant ses larmes. Je suis à bout. Je veux vivre en paix avec moi-même, avec ma famille, avec tout le monde, j’ai eu ma dose de souffrance !
    - Tu baisses les bras ? Mais on sera toujours là pour te soutenir moralement, insiste Karima.
    Celle-ci ignore tout de son passé. Peut-être aurait-elle compris pourquoi elle n’aspire qu’à la paix ?
    - Ecoute, je ne veux pas renoncer à lui ! S’il vient ou appelle, rien ni personne ne pourra nous séparer ! Mais s’il ne vient pas, c’est décidé, je pars !
    Pas de signe de vie de Lyès, ni d’appel, pendant les jours suivants la visite de Djamila. Lynda devine que sa famille a su lui faire entendre raison. Et elle aussi…
    Elle reprend le travail, sans joie. Elle n’a plus qu’une envie, partir. Lorsqu’elle obtient son visa, le jour même, elle achète un billet d’avion.
    Avant de partir, elle ira voir sa famille, au village. Elle a le cœur brisé à jamais en faisant ses adieux. Grâce à sa grand-mère Hadja Taos, elle a obtenu de sa famille leur bénédiction. Tous savent qu’elle va s’installer là-bas et ignorent si elle reviendra un jour. Hadja Taos lui fera promettre de revenir pour elle.
    Lynda ne tardera pas en France, elle se rendra en Allemagne pour y étudier. Elle y vit depuis et c’est aussi là-bas qu’elle rencontrera l’homme de sa vie, un Allemand qui n’hésitera pas à embrasser la religion musulmane, à apprendre quelques mots kabyles et à la suivre au village lorsque sa famille lui manque. Hadja Taos, après quelques semaines de maladie, rendra son dernier souffle à l’âge de 93 ans, après l’avoir vue une dernière fois.
    Je remercie Lynda de m’avoir confié son histoire. Une façon pour elle de se rattraper en brisant le silence. Durant des années, elle en a souffert. Elle regrette de ne pas avoir porté plainte. Hélas, les victimes de viol sont nombreuses. Les tabous et les préjugés que véhicule notre société impose le silence aux victimes qui préfèrent digérer dans l’anonymat leur mal que d’en parler. Laissant ainsi leurs bourreaux libres.
    Ce silence imposé est un poids pareil à une chape de plomb. Celles qui trouvent assistance psychologique au sein d’association féminine finiront par s’en remettre. Si Lynda n’avait pas eu sa grand-mère, pour confidente et soutien, elle aurait certainement craqué.
    Cette nouvelle est dédiée à toutes celles qui souffrent en silence, en tentant d’étouffer leurs secrets au plus profond d’elles-mêmes.

    Fin
    A. K

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

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