Ensuite, l’autre argument: les convertis le font pour faciliter leur mariage avec les femmes algériennes. Cela se rapproche plus de la réalité que du mythe naïf. Cela est vrai, cela se fait et les candidats ont compris: donner aux gens locaux ce qu’ils veulent croire et prendre ce que l’on veut. Un internaute regarde cependant cette histoire d’amour qui passe par les cieux comme salle d’attente: dès que la conversion est constatée, le certificat obtenu, le candidat épouse puis s’en va en «laissant la femme et l’islam sur place».
Et là, on aboutit à ce qui semble étonner certains: le dossier administratif prouvant que le converti est désormais musulman. Il existe et on ne le sait pas quand on est musulman de souche. Pour ce faire, il faut deux témoins, un imam, une mosquée puis le dossier est transmis à la police pour enquête et au ministère des Affaires religieuses qui décidera et délivrera le document qui donne droit à la visite à La Mecque (interdite aux non-musulmans) aux codes juridiques locaux en matière d’héritage par exemple. Cela heurte la sensibilité, la notion de liberté de foi et la liberté de conscience face au Dieu de son choix qui seul valide la foi.
Et c’est donc par des cris de victoire sur on ne sait quelle défaite intime et persistante que chaque fois est saluée une conversion, d’Européens surtout et d’Occidentaux, à l’islam. Reste la phrase de «à cause du bon comportement des Algériens», source de ces conversions. Car là, un autre internaute a posé la question importante et courageuse que l’on n’ose pas poser: combien sont-ils à «sortir» de l’islam à cause du «bon comportement des Algériens» ? Trêve cependant car c’est de l’humour. Le drame est dans ce qui est occulté: la liberté de choisir. Les gens du monde sont libres de devenir musulmans, mais ceux qui font le chemin inverse, chez nous dans notre univers, sont encore des apostats, passibles de mort, mal vus et souvent jugés et traînés dans les tribunaux. Et c’est cela qui choque encore plus car il est répété partout «point de contrainte en religion».
1 août 2013
Kamel Daoud