Mardi, 16 Avril 2013
Pour toi 1er partie
Par : Adila KATIA
- Je ne veux rien savoir… Tes mots, tes larmes n’y changeront rien ! l’avertit Hamid. Ma décision est prise ! Je reprends le studio ! Trouve-toi où aller ! Tu as un mois pour quitter le studio !
Fouzia n’en revient pas. Elle regarde son cousin, tentant d’accrocher son regard.
- Je suis ta cousine, tu ne peux pas me mettre à la rue ! Ce studio est le mien !
- Non, réplique-t-il en la regardant dans les yeux. On ne veut plus de toi, ici !
- Mon oncle m’a dit qu’il est à moi ! s’écrie-t-elle en s’interposant entre lui et la porte d’entrée. Pourquoi veux-tu me mettre à la porte ? Qu’est ce qui a changé ?
Hamid rit mais sans aucune joie. Il est étonné par tant de naïveté.
- Mais tout a changé chère cousine ! réplique-t-il. Ton oncle n’est plus là, lui rappelle-t-il. Le studio sera mis en vente ! Je te laisse un mois, pour te trouver une location ou… Débrouille-toi pour débarrasser le plancher !
- Mais où vais-je aller ? J’ai toujours vécu ici et mon oncle m’a toujours dit que c’est mon studio ! Que je n’aurais jamais à le quitter ! Je suis votre cousine et mon oncle a été un père pour moi ! Il m’a aidée et protégée… Il doit se retourner dans sa tombe !
- Ok, fais-moi passer pour un sans-cœur si cela te chante !, réplique Hamid presque méprisant. Mais prépare tes affaires ! Dans trente jours exactement, tu débarrasses le plancher !
- Mais pourquoi ? Je suis chez moi, rétorque Fouzia. Je ne partirai pas d’ici ! D’ailleurs, je vais de ce pas parler à ta mère et tes frères ! Je suis sûre qu’ils…
- Tu es bornée, ma parole ! Fais ce que tu veux mais dans un mois, ne sois pas surprise de trouver tes affaires dehors !
- Mais qu’as-tu l’intention de faire du studio ?
- Le vendre, bien sûr ! Je te souhaite une bonne journée !
Hamid sort et elle claque la porte derrière lui.
- Une bonne journée ? s’écrie-t-elle en se prenant la tête. La pire de toute ma vie ! Après celle de la mort de mes parents, je ne crois pas qu’il y en ait eu une autre !
Des larmes de rage coulent sur ses joues. Son cousin Hamid, proche de la cinquantaine, ne parle jamais pour rien. Il n’est jamais venu auparavant. Les rares fois qu’ils s’étaient vus, c’était chez son oncle lors des fêtes religieuses et autres évènements heureux dans la famille. Elle n’a jamais vraiment eu de contact avec eux. A son arrivée, elle avait tout juste 13 ans lorsque son oncle était venu la chercher après le terrible tremblement de terre d’El-Asnam où elle avait perdu ses parents.
Fouzia n’avait pas ni frère ni sœur. Son oncle hadj Abdelkader avait été bon avec elle, aussi attentionné que l’avait été son père. Elle n’avait pas pu grandir avec ses enfants, lier une relation étroite et affectueuse avec eux. Ses cousins étaient déjà mariés et habitaient ailleurs qu’au domicile familial. Elle était allée au lycée puis, après avoir échoué au bac, avait effectué un stage de secrétariat. Elle travaillait un ministère. Elle aimait beaucoup son travail.
Il y a une année, son oncle faisait une crise cardiaque. Le bruit de la tasse cassée qui se fracassait sur le sol avait attiré l’attention de son épouse. Grâce à elle, il avait pu être sauvé d’une mort certaine sur le champ. Mais il ne s’en était jamais vraiment remis. Il avait perdu l’usage d’un bras et d’une jambe. L’usage de la parole aussi. C’était des moments très difficiles à vivre pour lui qui avait horreur de dépendre de quelqu’un, même de sa femme. Les séances de rééducation ne l’avaient pas soulagé, et comme son état ne s’était pas amélioré, il avait refusé de prendre son traitement. Fouzia se rappelle son regard désespéré. Il n’en pouvait plus. La mort le soulagera un matin où elle lui rendait visite. Depuis sa crise, il n’avait plus communiqué verbalement. Uniquement sur un grand agenda où il écrivait des mots. Parfois il hochait la tête, pour approuver ou désapprouver. Et tout en essuyant ses larmes, elle sait, et cela la réconforte un peu, qu’il aurait piqué une colère noire s’il avait connu les intentions de son fils aîné…
(À suivre)
1 août 2013 à 20 08 51 08518
Pour toi 48e partie
Par : Adila KATIA
- Au bord de la Fontaine de Trevi, Fouzia fait un vœu, en jetant une pièce par-dessus son épaule. Kamel aussi. Mais il lui dit, curieux :
- Je me demande ce que tu as
souhaité !
- Juste ce que je n’ai pas, répond-elle, évasivement, en glissant son bras sous le sien.
- Je voudrais bien savoir ce que tu n’as pas ! Je t’offre tout ce qu’il y a de plus beau ! Ton coffret à bijoux est plein ! Tu voyages avec moi. Je t’emmène avec moi, à chaque fois que je le peux !
- Je sais. Mais je ne te force pas à m’offrir ces voyages !
- Fouzia, je le veux ! Je fais ce dont j’ai envie ! Je ne veux que ton bonheur…
Elle le rassure par un sourire.
- Je sais. Je n’en ai jamais douté…
Kamel l’emmène visiter de nombreux vestiges antiques. Ils prennent des photos là où ils vont. Parfois, ils demandent aux autres touristes de les prendre ensemble en photo. Dans les clichés, on peut les voir sur la place du Temple de Saturne ainsi que devant le Palais Impérial.
Ils seraient restés plus longtemps en Italie mais il y a un imprévu. Kamel a appelé chez lui pour avoir des nouvelles de sa famille. La gouvernante lui a appris que son fils a été victime d’un accident de la circulation.
“Je n’aurais pas dû lui offrir une
voiture !”
Pour les déplacements d’Idir entre Ben Aknoun et Blida où il étudiait, Kamel lui avait offert un véhicule, car sa femme refusait qu’il fréquente la cité universitaire. Elle ne supportait pas l’idée qu’il puisse manger dans un restaurant universitaire et dormir ailleurs que dans sa chambre.
C’est en se rendant à ses cours, très tôt, qu’il était entré en collision avec une
camionnette, à l’entrée de la ville de
Blida.
- Dans quel hôpital a-t-il été admis ?
- Je l’ignore.
- Est-ce qu’on sait si c’est grave ou pas ?
- J’aurais voulu vous rassurer mais on ne sait rien !
- Passe-la moi !
Le “la” est sa femme. La gouvernante est habituée à ce jeu de mot où lui et sa femme ne se désignent pas par leurs prénoms.
- Elle est partie aux nouvelles ! lui apprend-elle. Je suis seule à la maison ! Mahmoud les rejoint à Blida !
- Tant mieux…
Kamel a changé de couleur. Il repose lentement le combiné du téléphone lorsque Fouzia sort de la salle de bain. Elle remarque tout de suite son visage pâle et son regard figé.
- Kamel omri, ça va ? Tu as pris ton médicament ?
- Oui.
- Alors, pourquoi es-tu si pâle ? Tu as mal quelque part ?
Lorsque je suis allée prendre ma douche, tu étais bien… Tu te sens mal ?
- Oui, lâche Kamel. Idir a fait un accident. Il faut que je rentre à la maison ! Je vais prendre le vol de nuit…
- Je rentre avec toi, décide-t-elle. Je suis sûre qu’il est sain et sauf !
- Je l’espère aussi, dit-il en prenant sa main. Tu n’es pas obligée de rentrer maintenant ! Reste et profite de ces vacances ! Il reste cinq jours tous frais payés !
- Mon cher, je n’ai pas le cœur à rester ici, sans toi ! Ce ne sont plus des vacances depuis qu’on sait pour Idir ! Je rentre avec toi ! C’est décidé ! Réserve deux places si tu appelles !
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1 août 2013 à 20 08 54 08548
Pour toi 49e partie
Par : Adila KATIA
Fouzia serre la main de Kamel, comme pour le rassurer. Ils rentrent au pays par le vol de nuit. Kamel est mort d’inquiétude. Il culpabilise. Le fait d’être parti en vacances à des milliers de kilomètres, alors qu’ils avaient besoin de lui, le rend triste et songeur. Fouzia tente de discuter avec lui, car il n’a pas desserré les dents depuis qu’il a appris la nouvelle.
-Tu sais, c’était écrit ! lui dit-elle. Même en sa compagnie, tu n’aurais rien pu faire pour éviter cet accident !
- J’espère qu’il n’est pas grièvement blessé ! Je ne me le pardonnerais pas !
- Mais tu n’es pas responsable de l’accident ! s’écrie-t-elle. Sauf si tu as d’autres regrets comme le fait d’être avec moi !
- Non, non, ce n’est pas ce que tu crois ! Ce voyage était mon idée, lui rappelle Kamel. On a passé de si bons moments ! Dommage que cet accident ait tout gâché ! Tu sais que je t’adore !
Fouzia sourit, heureuse de l’entendre le dire.
- Moi aussi ! Et je suis sûre et certaine que ton fils Idir n’a rien ! Tu verras, il y aura eu plus de peur que de mal !
- Qu’Allah t’entende ! Je ne voudrais pas le perdre, qu’il soit grièvement blessé ! Je ne le supporterais pas !
- Essaie de te reposer un peu !
Kamel ferme les yeux un moment. Fouzia en fait de même. Elle ne cherche pas à dormir. Elle pense à Idir. Elle prie pour qu’il n’ait rien.
La voix de l’hôtesse de l’air retentit, leur rappelant qu’ils arrivent bientôt.
-Mesdames et messieurs, nous abordons la descente vers Alger. Nous vous invitons à regagner vos sièges. Veuillez attacher votre ceinture…
Les voyageurs qui s’étaient levés retournent à leur place. Tous bouclent leur ceinture. La descente se fait rapidement. Le passage à la douane ne prend que quelques minutes. Fouzia et Kamel vont récupérer leurs bagages.
La jeune femme lit toute son impatience dans ses gestes. Elle décide de ne pas partir avec lui, car il a laissé sa voiture au parking.
- Je prendrai un taxi, dit-elle. Rentre chez toi !
- Non, je te dépose avant…
- Inutile de perdre du temps, insiste-t-elle. Je me débrouillerai toute seule. Je comprends ton impatience à voir ton fils afin de t’assurer de son état ! Allez file !
Kamel l’embrasse sur la joue.
- Tu es unique ma belle !
- Promets-moi d’appeler et de me donner des nouvelles !
- Promis !
Il l’accompagne jusqu’à un taxi, attend qu’elle se soit installée pour lui souhaiter bonne nuit. Pour ce qui reste de la nuit, car c’est bientôt l’aube.
Fouzia rentre chez elle, regrettant de ne pas pouvoir être avec lui. Elle n’aura jamais sa place auprès de sa famille. Cet accident a troublé la conscience de son bien-aimé qui s’est retrouvé rappelé à son rôle de père, alors qu’il était à l’étranger. Elle comprend son angoisse, ses peurs. Même si elle n’a pas d’enfant, elle ne peut s’empêcher de trembler pour ceux de Kamel.
Même s’ils ne se sont jamais rencontrés, elle connaît tant de choses d’eux. Leurs dates de naissance, leurs activités préférées, ce qu’ils aiment comme fruits, pâtisseries et autres. Kamel lui parlait si souvent d’eux qu’elle sait que s’il est arrivé quelque chose de grave à Idir, il ne s’en remettra pas.
A quelques dizaines de kilomètres d’elle, Kamel est rentré chez lui. Toute sa famille ne dort pas. Son père l’accueille sèchement.
- Mais où étais tu ? On ne savait pas où te joindre !
- J’étais à l’étranger, répond Kamel. Mais le plus important, c’est Idir ! Comment va-t-il ? Dans quel hôpital est-il ?
- A Mustapha-Pacha… Idir a deux côtes et une cheville fracturées en plus de quelques hématomes aux bras et au visage… Mais grâce à Dieu, hamdoullah, il s’en remettra. Il est jeune et fort !
Kamel retourne dans sa voiture et se rend à l’hôpital. L’accueil de sa famille lui a glacé les os…
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1 août 2013 à 20 08 57 08578
Pour toi 53e partie
Par : Adila KATIA
- Je suis là omri, ne bouge pas !
Doucement…
Fouzia est revenue à elle, elle est heureuse de ne pas avoir rêvé. Elle ouvre les yeux et sourit malgré la douleur. Elle se tourne vers lui et répond à l’étreinte de sa main, en la pressant doucement. Elle soupire tout en tentant de se redresser. Elle gémit de douleur.
- Doucement je t’ai dit ! Attends, je vais t’aider…
Elle s’accroche à son bras et il peut réajuster ses oreillers. Elle se sent mieux. Kamel lui sert un verre d’eau et l’aide à boire.
- Merci…
C’est l’heure de la tournée du gynécologue. Kamel doit sortir un moment dans le couloir. L’infirmière qui l’accompagne procède au changement du pansement. La plaie cicatrise bien. à part cette douleur dont elle se plaint.
- Elle va vous injecter un calmant… D’ici quelques heures, vous vous sentirez mieux !
- Quand pourrais-je quitter la
clinique ?
- Dans trois jours… L’infirmière vous aidera à sortir de la chambre, il faut marcher un peu !, conseille-t-il. Je vous revoie plus tard !
Après son départ, l’infirmière l’aide à faire sa toilette et à changer de pyjama. Elle se parfume un peu et se laisse aller contre le coussin, épuisée par tous les efforts fournis.
L’infirmière ouvre un peu la fenêtre avant de quitter sa chambre. Kamel retourne auprès de Fouzia. Une jeune fille apporte du lait et des petits pains.
- Doucement, dit Kamel en la voyant manger avec appétit.
- J’ai faim, répond-elle. Je ne savais pas qu’on était le matin avant qu’elle n’ouvre les rideaux et la fenêtre ! Tu as passé la nuit ici ?
- Oui. J’avais de la peine à te voir souffrir même dans ton sommeil, dit-il. Je ne pouvais partir sans t’avoir vue et parlé…
Elle sourit, touchée par ces mots. Des larmes mouillent ses yeux lorsqu’elle se rappelle son silence et son refus de répondre au téléphone. Kamel croit qu’elle a encore mal. Même si c’est le cas, elle ne pleurerait pas.
- La douleur passera, dit-il. Il faut être courageuse ! Tu t’en remettras vite…
Fouzia ferme les yeux, laissant les larmes couler. Ce dont elle ne se remettra jamais, c’est leur séparation. Elle la sent venir depuis des mois, même des années. Depuis l’accident de son fils, beaucoup de choses ont changé.
- Je l’espère aussi !
Quand elle accroche son regard, elle se demande s’il peut lire dans ses pensées. Il prend sa main et l’embrasse. Il y a autant d’amour que de désolation.
- J’enverrai une aide pour s’occuper de toi, dit-il. Ne t’inquiète pas. Tout se passera bien !
Son portable vibre et il s’empresse de répondre. Il se détourne d’elle, pour qu’elle ne voie pas l’expression de son visage. Il répond doucement, par des monosyllabes. Il est visiblement gêné. Lorsqu’il raccroche et se tourne vers elle, son visage a changé de couleur, tournant au rouge. De colère ou de contrariété ? Mais Fouzia ne l’interroge pas. Elle lui dit :
- S’ils ont besoin de toi, pars !
- Hélas, je n’ai pas le choix…
Kamel l’embrasse sur le front.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi !
Fouzia le lui promet. Elle le regarde partir. De nouveau, son cœur se serre. Elle a le sentiment que c’est la fin de leur histoire d’amour. Même s’il n’a pas le courage de le lui dire, ses gestes le lui prouvent…
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1 août 2013 à 20 08 57 08578
Pour toi 54e partie
Par : Adila KATIA
Kamel a toujours été un homme de parole. Même s’il n’est plus revenu à la clinique, il lui a envoyé une infirmière pour la ramener chez elle et s’occuper d’elle. Elle restait auprès d’elle durant quelques heures, les premiers jours, puis Fouzia la renvoyait gentiment.
Elle a envie de rester seule. Elle s’est remise de son opération, mais elle ne parvient pas à se faire au silence de Kamel. Son portable est resté muet depuis qu’elle est rentrée.
Elle sait qu’il a des projets pour ses enfants, en particulier le mariage d’Idir, mais il pouvait prendre le temps de l’appeler. Elle a de la peine. Elle ne fait plus partie de sa vie. Elle ne peut pas l’accepter. Il ne peut pas l’exclure de sa vie, comme si ce qu’ils avaient vécu pendant plus de vingt ans n’était rien.
Elle peut accepter qu’il s’occupe de sa famille, mais qu’il l’ignore aussi longtemps, elle n’en peut plus. C’est plus fort qu’elle. Il sait qu’elle est fragile comme tout être qui a subi une opération. Elle a besoin de son soutien moral et de ses conseils.
Un mois après sa sortie de la clinique, Fouzia reprend son travail. Elle est heureuse de revoir ses collègues et surtout de se sentir utile. Kamel n’a jamais rappelé et n’a jamais cherché à la revoir.
Mais elle ne peut s’empêcher d’appeler à la clinique de Kamel. Elle est surprise de ne pas le trouver. C’est son associé qui décroche. Elle se présente comme une malade. Au fond, elle se dit qu’elle est malade d’amour.
- Il est absent jusqu’au mois prochain, répond Mahmoud, avant de proposer : Si c’est urgent, je peux vous recevoir… Quel jour vous arrangerait ?
- Non, c’est lui que je voudrais voir ! Je rappellerais…
Elle raccroche vite, refusant de discuter avec lui. Aurait-il pris un congé ? Pourquoi ? Serait-il souffrant ou doit-il rester près de sa famille pour préparer le mariage de son fils ?
Elle compose son numéro de portable et elle est sous le choc lorsque l’opératrice annonce que le numéro n’est plus attribué. Elle pense s’être trompée de numéro et recompose. La même réponse retentit à l’autre bout de la ligne. Elle n’en revient pas. Il a changé de numéro, sans même penser à l’en informer. La colère la pousse à appeler chez lui. C’est la première fois qu’elle le fait. Elle n’est pas surprise de tomber sur la gouvernante. Elle la fait patienter un moment. Lorsque Kamel prend la communication, elle en perd la voix.
- Allô ?
Fouzia toussote.
- C’est moi, dit-elle. J’essaye de te joindre sur ton portable mais cela ne passe pas !
- Je l’ai perdu, répond-il. Si tu appelles ici, c’est que c’est urgent !
- J’ai appelé à la clinique, dit Fouzia, remarquant qu’il ne prend pas de ses nouvelles. On m’a dit que tu es en congé !
- En effet. Tu as besoin de quelque
chose ?
- Je voudrais te voir, dit-elle. Je t’attends au salon habituel, vers 17h !
Il raccroche sans donner de réponse. Elle en déduit qu’il n’était plus seul. Elle tente de se reconcentrer sur son travail jusqu’à l’heure de sortie. Le salon n’est pas loin de son lieu de travail. Elle s’y rend sur-le-champ.
Elle s’installe dans le coin dont la baie vitrée donne sur la rue. D’ici, elle pourra le voir arriver.
Le serveur vient à sa table pour prendre sa commande. Elle demande un thé.
Elle regarde les couples attablés en face d’elle. Ils se chuchotent des choses, des lueurs d’amour dans les yeux. Ils doivent avoir le même âge. La jeune femme est plus jeune qu’elle. Mais est-elle aussi naïve qu’elle ? Elle semble être sur un nuage.
Comme elle, avant qu’elle ne réalise avoir été qu’un objet que Kamel a utilisé au fil des années. Même si elle est entièrement responsable de la situation vu qu’elle savait qu’il était plus âgé et qu’il avait déjà une famille, elle avait toujours espéré finir sa vie avec lui. Mais, lui, en a décidé autrement…
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1 août 2013 à 20 08 58 08588
Pour toi 55e partie
Par : Adila KATIA
Les années de bonheur partagées en sa compagnie ont un goût amer. Fouzia a une boule dans la gorge. Le temps passe et Kamel n’est toujours pas arrivé. Elle s’impatiente.
Comment peut-il lui poser un lapin ? Il sait qu’elle l’attend.
Elle s’apprête à partir au bout d’une heure lorsqu’elle le voit enfin arriver. Elle le voit crispé.
Il s’efforce de sourire en venant à elle. Il ne l’embrasse pas sur les joues comme avant. Il prend place en face d’elle alors qu’elle est prête à donner libre cours à sa colère.
- Bonsoir Fouzia, je m’excuse pour le retard…
- Tu aurais pu appeler, lui reproche-t-elle. Je t’attends bêtement. J’allais partir ! Je ne te comprends pas ! J’ignore ce qui se passe dans ta tête ! On ne se parle plus, on ne s’écrit plus des messages ! On ne se voit plus ! Mais qu’est ce qui t’arrive ?
- Je suis dépassé, lâche-t-il d’un coup. Je suis vieux. Je m’en suis rendu compte… La future belle-famille m’appelle el-hadj ! Tu te rends compte !
- Moi aussi j’ai vieilli mais je t’aime toujours ! Toi, tu ne m’aimes plus !
- Cela n’a rien à voir avec l’amour, réplique-t-il. Mais je ne peux plus. Je prie depuis quelque temps et je pense même à partir en pèlerinage !
- Comment ? Pour qu’Allah te pardonne ? Tu veux te racheter une conduite ?
- Ecoute, j’aimerais que tu ne me fasses pas de scène ! Je ne t’oublie pas et notre histoire ne prend pas fin ! On reste amis et tu peux compter sur moi en cas de problème ! dit-il. Je vais prendre ma retraite et me consacrer à la prière ! Mais je serais toujours là, pour toi !
- Tu veux me faire rire ! Depuis qu’on s’est vus à la clinique, c’est comme si la terre t’avait englouti !
Aucun coup de fil de toi, rien, alors que tu as ma ligne directe du boulot et que tu sais où me trouver !
Mais tu n’as jamais plus cherché après moi ! Tu me rayes de ta vie ! Tu veux déchirer la page qu’on a écrite depuis plus de vingt ans, pour soi-disant te consacrer à la prière comme si la mort allait t’emporter ! Tu te fous de moi !
- Non, jamais ! J’ai 70 ans et je ne peux pas continuer à vivre dans le péché !
Fouzia ne se retient pas de lui dire le fond de sa pensée maintenant qu’il a parlé de leur relation interdite.
- On aurait dû se marier, lâche-t-elle. Mais on peut se rattraper ! On se marie en présence d’un imam et à la mairie !
Mais Kamel refuse d’en entendre parler. Il s’emporte tout en lui rappelant :
- Quand je t’avais proposé le mariage, tu avais refusé ! Maintenant, martèle-t-il, c’est trop tard ! Il faut l’accepter ! Je veux finir ma vie tranquille !
- Ta vie tranquille ! reprend-elle en devenant blême face à son refus. N’y compte surtout pas !
- Fouzia, ne complique pas les choses ! Ça vaut mieux pour nous deux !
Tu n’auras rien d’autre que mon amitié ! Ne crois pas que je ne t’aime plus ! Mais ça ne peut plus durer !
Adieu Fouzia !
Il se lève et part sans un regard. Fouzia est sous le choc, même si elle a toujours senti la fin de leur histoire venir. Tous les signes étaient là ; depuis des mois ; mais elle s’était accrochée à l’espoir qu’elle durerait jusqu’à la fin de leur vie. Jusqu’au départ du premier d’entre deux.
La mort n’avait pas mis fin à leur histoire d’amour mais la vie et ses obligations familiales ont pris le dessus. Telle une automate, elle se lève, va régler sa consommation et quitte le salon alors qu’elle bouille de colère. La colère est mauvaise conseillère, et elle l’écoute. Kamel allait regretter son choix. Elle allait se venger s’il ne lui revient pas…
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1 août 2013 à 20 08 58 08588
Pour toi 55e partie
Par : Adila KATIA
Les années de bonheur partagées en sa compagnie ont un goût amer. Fouzia a une boule dans la gorge. Le temps passe et Kamel n’est toujours pas arrivé. Elle s’impatiente.
Comment peut-il lui poser un lapin ? Il sait qu’elle l’attend.
Elle s’apprête à partir au bout d’une heure lorsqu’elle le voit enfin arriver. Elle le voit crispé.
Il s’efforce de sourire en venant à elle. Il ne l’embrasse pas sur les joues comme avant. Il prend place en face d’elle alors qu’elle est prête à donner libre cours à sa colère.
- Bonsoir Fouzia, je m’excuse pour le retard…
- Tu aurais pu appeler, lui reproche-t-elle. Je t’attends bêtement. J’allais partir ! Je ne te comprends pas ! J’ignore ce qui se passe dans ta tête ! On ne se parle plus, on ne s’écrit plus des messages ! On ne se voit plus ! Mais qu’est ce qui t’arrive ?
- Je suis dépassé, lâche-t-il d’un coup. Je suis vieux. Je m’en suis rendu compte… La future belle-famille m’appelle el-hadj ! Tu te rends compte !
- Moi aussi j’ai vieilli mais je t’aime toujours ! Toi, tu ne m’aimes plus !
- Cela n’a rien à voir avec l’amour, réplique-t-il. Mais je ne peux plus. Je prie depuis quelque temps et je pense même à partir en pèlerinage !
- Comment ? Pour qu’Allah te pardonne ? Tu veux te racheter une conduite ?
- Ecoute, j’aimerais que tu ne me fasses pas de scène ! Je ne t’oublie pas et notre histoire ne prend pas fin ! On reste amis et tu peux compter sur moi en cas de problème ! dit-il. Je vais prendre ma retraite et me consacrer à la prière ! Mais je serais toujours là, pour toi !
- Tu veux me faire rire ! Depuis qu’on s’est vus à la clinique, c’est comme si la terre t’avait englouti !
Aucun coup de fil de toi, rien, alors que tu as ma ligne directe du boulot et que tu sais où me trouver !
Mais tu n’as jamais plus cherché après moi ! Tu me rayes de ta vie ! Tu veux déchirer la page qu’on a écrite depuis plus de vingt ans, pour soi-disant te consacrer à la prière comme si la mort allait t’emporter ! Tu te fous de moi !
- Non, jamais ! J’ai 70 ans et je ne peux pas continuer à vivre dans le péché !
Fouzia ne se retient pas de lui dire le fond de sa pensée maintenant qu’il a parlé de leur relation interdite.
- On aurait dû se marier, lâche-t-elle. Mais on peut se rattraper ! On se marie en présence d’un imam et à la mairie !
Mais Kamel refuse d’en entendre parler. Il s’emporte tout en lui rappelant :
- Quand je t’avais proposé le mariage, tu avais refusé ! Maintenant, martèle-t-il, c’est trop tard ! Il faut l’accepter ! Je veux finir ma vie tranquille !
- Ta vie tranquille ! reprend-elle en devenant blême face à son refus. N’y compte surtout pas !
- Fouzia, ne complique pas les choses ! Ça vaut mieux pour nous deux !
Tu n’auras rien d’autre que mon amitié ! Ne crois pas que je ne t’aime plus ! Mais ça ne peut plus durer !
Adieu Fouzia !
Il se lève et part sans un regard. Fouzia est sous le choc, même si elle a toujours senti la fin de leur histoire venir. Tous les signes étaient là ; depuis des mois ; mais elle s’était accrochée à l’espoir qu’elle durerait jusqu’à la fin de leur vie. Jusqu’au départ du premier d’entre deux.
La mort n’avait pas mis fin à leur histoire d’amour mais la vie et ses obligations familiales ont pris le dessus. Telle une automate, elle se lève, va régler sa consommation et quitte le salon alors qu’elle bouille de colère. La colère est mauvaise conseillère, et elle l’écoute. Kamel allait regretter son choix. Elle allait se venger s’il ne lui revient pas…
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1 août 2013 à 20 08 59 08598
Pour toi 56e partie
Par : Adila KATIA
“Je croyais qu’il m’aimait aussi ! Il s’est servi de moi, pense-t-elle. De mon amour pour lui. Plus de vingt ans à tout partager avec lui, et aujourd’hui, en un claquement de doigts, il l’a réduit à rien. Il est parti comme s’il n’a aucun compte à rendre.”
Fouzia rentre chez elle dans un état second. Elle prend son portable et appelle chez lui, avec l’intention de parler à sa femme.
Mais lorsque la gouvernante décroche, elle ne souffle pas un mot.
Elle raccroche au bout de quelques secondes. Durant l’heure qui suit, elle recommence plusieurs fois au point de rire nerveusement lorsque les “allô” fusent pleins d’agacement.
Fouzia raccroche. Elle n’est pas satisfaite. Elle voudrait que Kamel souffre autant qu’elle.
Elle pense s’en prendre à lui, physiquement. Car même si elle met le chaos dans sa vie familiale, cela ne le ramènera pas à elle.
Elle pourrait l’attirer dans un lieu isolé, passer un bon moment avec lui avant de l’empoisonner.
Elle l’abandonnerait à sa lente agonie. Mais Kamel ne lui accordera plus aucun moment de son temps libre. Elle ne se fait pas d’illusions.
Elle pense aussi à lui envoyer des voyous pour le tabasser.
Elle lui en veut à mort. Elle ne veut pas le laisser à sa famille.
Elle pense encore à l’attirer en forêt, en fin de journée, et profiter de la nuit tombante pour le poignarder. Dans sa colère, elle s’imagine même l’égorger d’un geste précis.
Mais elle a le haut-le-cœur en s’imaginant les mains pleines de son sang. Elle sait que dans la vraie vie, elle n’aurait jamais le courage de le tuer. Même si elle tient à ce qu’il souffre.
Elle veut le marquer même s’il a décidé de l’oublier. Fouzia ne dort pas de toute la nuit. Elle prend plaisir à rappeler chez lui. À trois reprises, la gouvernante a décroché. Devinant qu’il s’agit d’un farceur, elle finit par laisser le téléphone décroché pour ne plus être importunée.
Fouzia prend les albums photo et les pose à même le tapis.
Il y en a une vingtaine. A chaque voyage et chaque week-end où ils sont partis en amoureux, ils avaient pris des photos souvenir de ces moments de bonheur partagé.
Le bonheur s’est vite envolé pour laisser place à la peine et à la désolation. Sa colère est tombée.
Ses idées de vengeance ne trottent plus dans la tête.
Elle l’aime de tout son cœur même si elle ne lui pardonne pas.
Quel crime avait-elle commis pour être punie à chaque fois ? Allah reprenait tout ce qu’elle croyait à elle.
Ses souvenirs en rappellent d’autres. Le cœur brisé, elle se souvient de ses parents qu’un tremblement de terre lui avait pris alors qu’elle était enfant. Elle se rappelle son oncle qui l’avait accueillie chez lui.
Si son cousin n’avait pas été égoïste, elle n’aurait jamais connu Kamel. Elle n’aurait jamais quitté le studio et serait entourée de sa famille. Elle en voulait encore à son cousin.
Malgré tout le mal qu’il lui avait fait, elle n’avait jamais cherché à se venger. Elle avait fait sa vie et qu’elle en était même satisfaite. Jusqu’à sa rupture avec l’unique homme de sa vie…
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1 août 2013 à 21 09 23 08238
Pour toi 57e partie
Par : Adila KATIA
Ce matin-là, elle porte du noir, met des lunettes pour dissimuler ses yeux rougis à force d’avoir pleuré. Elle se rend à son travail et tous ses collègues remarquent sa tristesse. Ce deuil…
Sa collègue de bureau Samia est très peinée de la voir dans cet état.
Elles travaillaient ensemble depuis des années, et même si elles n’étaient pas devenues amies intimes, elles se respectaient beaucoup. Samia profite d’un moment où elles sont seules pour l’interroger.
-Qu’est-il arrivé ? Tu as perdu quelqu’un ?
-Non… Enfin si…
Une boule dans la gorge l’empêche de répondre. Les larmes coulent sur ses joues. Fouzia retire ses lunettes et s’essuie les yeux.
Elle a honte et pleurait comme une collégienne. Elle soupire tout en remettant ses lunettes et tente de respirer profondément, pour retrouver un peu de calme. Ne voulant pas affronter le regard de sa collègue, elle feint de mettre de l’ordre dans les papiers du bureau.
Mais c’était compter sans Samia qui compatit à sa peine.
- Fouzia, on se connaît depuis des années ! Je suis bouleversée par ce qui t’arrive ! Tu sais que tu peux compter sur moi ! Tu ne peux pas tout garder pour toi, cela te fera du bien d’en parler ! J’ai de la peine de te voir souffrir !
- Parler ? À quoi bon raconter ses malheurs ? À quoi bon ? Tu ne peux rien pour moi !
-Ne dis pas de bêtises !, insiste Samia. Tu sais, je sais écouter et même être bonne conseillère !
Fouzia s’efforce de sourire.
-Je n’en doute pas, répond-elle, avant de soupirer. Je n’en vois pas l’utilité ! Rien ni personne ne peut changer mon destin !
-Cela te fera du bien de te confier, insiste Samia. On finit notre travail et on sort déjeuner ensemble !
Fouzia accepte. Elle se met au travail même s’il est difficile de se concentrer. Elle voit la pause déjeuner arriver avec soulagement. Elle est épuisée.
Les deux collègues se rendent dans une pizzeria. Il y a du monde et aucune table ni libre.
Samia propose d’aller ailleurs. Fouzia qui meurt de faim insiste pour entrer dans une boulangerie pâtisserie où elles mangeront au comptoir même. Les clients doivent se serrer pour céder le passage à ceux qui sortent. Fouzia a l’impression d’étouffer. Une fois rassasiée, elle sort, laissant Samia régler à sa place. Celle-ci la rejoint après.
Dans la ruelle se trouvent des vendeurs de fruits, les cagettes posées sur le trottoir. Fouzia se laisse tenter et achète des fruits qu’elles mangeront au bureau. Elles y retournent rapidement. Elles ferment la porte du bureau pour être à l’aise et à l’abri des oreilles indiscrètes. Samia attendait cet instant depuis le matin. Elle prend une chaise et s’assoit près d’elle.
-Je sens que tu vas mieux ! Grâce à Dieu !
-Je n’ai pas le choix, répond Fouzia. À chaque épreuve, je me suis relevée, sans soutien à part celui de notre Créateur !
-Oui, il faut garder la foi ! Je t’en prie, raconte-moi ce qui s’est passé !, la presse Samia. Je t’écouterai sans t’interrompre, promet-elle.
-Tu te rappelles Kamel ?
-Oui… Ton mari, dit Samia en hochant la tête. Qu’a-t-il fait ?
-En fait, on était ensemble ! On ne s’est jamais mariés…
Fouzia lui raconte, sans donner de détail sur leur histoire. Samia n’en revient pas lorsqu’elle lui confie avoir refusé de se marier.
-Tu avais 24 ans, s’exclame-t-elle. C’est l’âge où l’on se marie, où l’on a des enfants ! Tu aurais dû accepter !, lui reproche-t-elle.
-J’avais fait l’erreur de refuser !
-Et de continuer, l’interrompt Samia. Il avait sa femme, des enfants ! Avec toi, il mettait un peu de piment dans son quotidien ! Sans plus !
Fouzia secoue la tête, des larmes dans les yeux.
- Non, il m’aimait…
Elle ne peut pas accepter l’idée d’avoir été un objet de plaisir. Rien d’autre…
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1 août 2013 à 21 09 47 08478
Pour toi 58e partie
Par : Adila KATIA
- Tu ne trouves pas étrange qu’il ait décidé de rompre après que tu as subi cette opération ! poursuit Samia.
Tu as repris récemment et voilà qu’il te largue !
- Non, je sentais qu’il s’éloignait de moi depuis longtemps, reconnaît Fouzia. Mais je me plaisais à croire qu’on finirait ensemble ! Il me gâtait, et avant que son fils n’ait failli mourir dans un accident, on partait en voyage ! Pour de longs week-ends !
Il prenait des congés pour les passer en ma compagnie !
- Juste pour passer du bon temps ! insiste Samia, très remontée après Kamel. Il n’avait pas le droit d’abuser de la situation ! Il savait que tu l’aimais, et jusqu’au bout il en a profité ! Il finira dans les flammes de l’Enfer ! Ce n’est pas parce que tu avais refusé une fois que tu n’aurais pas accepté s’il avait insisté ! Il aurait fini par te convaincre ! Ton refus l’arrangeait !
- Je suis responsable de ce qui est arrivé ! Tout est de ma faute…
- Mais non, mon amie ! Tu es une victime ! Arrête de culpabiliser et vois les choses autrement ! s’écrie Samia. Il n’avait pas le droit !
Ce n’est pas parce qu’il t’offrait des voyages et autres cadeaux qu’il pouvait se permettre de te nourrir de faux espoirs ! Il doit payer pour ça ! Par sa faute, tu te retrouves seule ! Vous auriez rompu dès le début que tu aurais rencontré quelqu’un d’autre avec qui tu aurais fait ta vie !
- Peut-être, mais je l’aimais ! Jamais je n’ai pensé à le quitter…
- Maintenant qu’il est vieux et veut s’occuper de sa famille, il te plaque ! Si j’étais à ta place, je lui en ferais voir de toutes les couleurs ! Je m’arrangerais pour qu’il ne dorme plus de la nuit ! Les appels anonymes, les messages…
Fouzia rit sans joie.
- Figure-toi que j’ai appelé chez lui ! Mais même si je mets la pagaille dans sa vie et le harcèle comme une folle, ça ne me le ramènera pas, conclut-elle. Je voudrais le revoir !
- Dis-le lui ! Appelle-le et fixe lui un rendez-vous ! Donne-lui des sueurs froides ! Il doit savoir de quel bois tu te chauffes ! Ne le laisse pas en paix ! J’enrage à ta place !
Et elle communique sa colère à Fouzia qui commençait à accepter la rupture. La plaie est là, béante et saignante. La douleur est là et se ravive au moindre souvenir. Raconter toutes ses années d’amour est une torture.
La reprise du travail lui permet de tout mettre en parenthèses, le temps d’un après-midi.
Quand elle quitte le bureau, elle rentre chez elle.
Elle se débarrasse de ses chaussures et pose sa veste sur une chaise. Elle va prendre une douche puis se prépare une tisane.
Elle reste dans le salon, à regarder les photos d’elle et de Kamel.
Elle en choisit trois, puis décide de les scanner en floutant son visage, pour qu’on ne la reconnaisse pas.
Elle les imprime puis les glisse dans une enveloppe. Le lendemain, elle les envoie à la clinique de Kamel. Sa secrétaire médicale fait suivre son courrier, chez lui, en fin de journée.
Elle sait qu’il réagira vite en les voyant. Sa femme et ses enfants n’ont pas l’habitude d’ouvrir son courrier, mais qui sait si l’un d’eux ne sera pas tenté de le faire. Ce n’est pas un courrier administratif. Fouzia a dessiné un cœur brisé derrière l’enveloppe. Comme pour attirer l’attention.
Tout en travaillant, elle réalise que le fait d’avoir envoyé ce courrier anonyme n’a pas apaisé sa peine. Elle ne se sent pas mieux. Elle regrette même de l’avoir envoyé. Samia était en mission à l’étranger. À son retour, elle est surprise par l’abattement de Fouzia. Celle-ci soupire, regrette d’avoir cédé. Elle n’aurait pas dû suivre ses conseils…
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1 août 2013 à 21 09 48 08488
Pour toi 59e partie
Par : Adila KATIA
- Tu ne devrais pas avoir de regret. Je comprends pourquoi il agissait comme ça avec toi ! Il savait que tu étais faible et incapable de sortir les crocs même quand il le faut ! Ma pauvre, tu as gâché ta vie pour lui ! Lui gâcher quelques nuits ou le reste de sa vie ne serait que justice !
Mais Fouzia ne partage pas cet avis. Elle ne trouvera pas la paix et le bonheur en mettant le chaos dans la vie de Kamel. La politique du chaos, elle y est contre. Si elle pouvait récupérer les photos, elle le ferait sans hésiter.
- Sa femme ne m’a rien fait, ses enfants non plus ! Ils souffriront de savoir qu’il était avec une autre pendant des années, dit-elle. Ils ne méritent pas de vivre cette épreuve ! Ils ne m’ont rien fait, ils ne sont pas responsables du drame que je vis !
- Je veux bien te croire, réplique Samia. Mais c’est à lui de bien se tenir s’il veut les préserver ! Il a agi sans scrupule, pourquoi pas toi ?
- Je refuse d’entrer dans ce jeu malsain ! Je ne veux plus en parler !
Elle attend que sa collègue se soit éloignée pour prendre son téléphone. Elle appelle chez Kamel. Elle est déçue de trouver la ligne occupée. La nuit passée à appeler chez lui les a marqués au point de décider de laisser décrocher, pour ne plus être importunés.
Elle recompose le numéro de portable de Kamel. Elle n’est pas surprise d’entendre l’opératrice. Elle raccroche et cette fois appelle à la clinique. La secrétaire est encore là. Elle demande après Dr Kamel.
- Il est absent ! Voulez-vous un rendez-vous ?
- Oui.
La secrétaire médicale prend note de son nom. Le rendez-vous est dans un mois.
Fouzia la remercie, puis raccroche. Elle ne tente pas de finir son travail. Elle n’a pas le choix.
Elle ramasse ses affaires et quitte l’entreprise.
Elle marche dans la rue, pensant à comment faire pour récupérer les photos. Si elle avait pu joindre Kamel, elle l’aurait prévenu pour qu’il aille chercher l’enveloppe et détruire les photos.
- Hé ! Arrête-toi !
Fouzia a le cœur qui manque un battement avant de reprendre une course folle. Elle se fige en voyant Kamel venir à elle, visiblement furieux.
Elle se doutait bien qu’il allait réagir, mais là, elle prend peur et recule.
-Mais qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce qui t’a pris de me harceler au téléphone ? Et puis ces photos !
Mais tu es folle ma parole !
Kamel est hors de lui. En quelques enjambées, il la rattrape et la saisit par les épaules et se met à la secouer.
- Aïe ! Aïe ! Tu me fais mal !, crie-t-elle. Lâche-moi !
Sans l’intervention d’un vieux couple, il n’aurait pas lâché prise.
Fouzia manque de tomber quand il la libère alors que le vieux couple l’entoure.
-Allah yehdik !, dit le vieux à Kamel. Quoi qu’elle ait fait, pourquoi faire un scandale dehors ? Attendez d’être seuls !
- Oui, vous avez raison !
Alors que la vieille proteste et veut les séparer, Kamel l’attrape par le bras et l’entraîne jusqu’à sa voiture garée quelques mètres plus loin.
Elle prend peur quand il ouvre la portière et tente de s’enfuir mais il la pousse à l’intérieur.
- Mais qu’est-ce qui t’a pris ?
Fouzia est sans voix, terrorisée comme jamais elle ne l’a été. Kamel s’est mis derrière le volant et démarre vite, au risque de percuter une voiture qui arrivait en sens inverse. Fouzia crie, portant la main, à ses yeux…
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1 août 2013 à 21 09 48 08488
Pour toi 60e partie
Par : Adila KATIA
-Calme-toi ! le prie-t-elle, le cœur battant à tout rompre. Tu ne voudrais pas qu’on meure dans un accident !
- Moi non ! Mais que toi, tu meurs, cela m’arrangerait !
Et il accélère comme pour provoquer un accident.
- NON ! crie-t-elle. Ralentit !
Fouzia n’ose pas le regarder, mais voir les voitures qu’ils frôlaient presque lui donne des sueurs froides. Elle ne veut pas mourir. Elle se tourne vers lui, suppliante.
- Je t’en prie Kamel ! Arrête-toi ! Laisse-moi partir !
Il lui jette un coup d’œil plein de haine qui la glace. Il freine si brusquement qu’elle est projetée en avant et manque d’heurter le tableau de bord.
- Descends, sinon je ne réponds plus de moi ! crie-t-il alors que des passants les regardent. Descends ! crie-t-il, conscient de bloquer la circulation en plein centre-ville.
Fouzia s’exécute. Quand elle pose les pieds sur le bitume, elle sent ses genoux trembler. Elle ignore comment elle a fait pour marcher jusqu’au trottoir et s’accroche à un panneau, pour ne pas s’effondrer. Elle se sent mal. Sa pâleur doit être frappante, car une jeune fille s’arrête pour lui demander, posant la main sur son bras.
- Ma sœur, ça va ?
- Oui, merci…
Fouzia sort son portable et appelle Samia. Celle-ci devine au ton de sa voix qu’il se passe quelque chose.
- Qu’es-ce qui ne va pas ?
- Je me sens mal, répond-elle. Kamel surveillait ma sortie du boulot. Il m’attendait dehors…
- Où es-tu ?
- Pas loin. À côté de la pharmacie, en face du fleuriste !
- J’arrive tout de suite !
Fouzia peine à retrouver son calme. Il lui semble que Samia tarde à la rejoindre. Elle trouve le temps long. Ses jambes ne tremblent plus, mais elle est encore sous le choc. Dix minutes plus tard, sa collègue arrivait.
- Mais que t’a-t-il fait pour te mettre dans cet état ?
- Il a reçu les photos !
Il était furieux ! Il voulait m’emmener je ne sais où ! J’ai crié…
On a failli faire un accident !
- Ici ? D’habitude, il y a des policiers dans cette intersection ! remarque Samia. Où sont-ils ?
En regardant au loin, elle les aperçoit.
- Regarde, ils sont là-bas ! Tu as de la chance, il a dû les voir, c’est pourquoi il a préféré s’arrêter et te relâcher. Ce n’est qu’un lâche !
Fouzia soupire de soulagement, réalisant avoir eu de la chance, mais ce sentiment est de courte durée. Il sait où elle réside et où elle travaille. S’il a l’intention de s’en prendre à elle, elle ne pourra pas y échapper. Il peut l’attendre à l’un de ces endroits, le matin ou en fin de journée. Il connaît toutes ses habitudes.
- Ça va mieux ?
- Oui… Il était comme fou, confie-t-elle à sa collègue. J’ai eu la peur de ma vie !
Samia la soutient par le bras et lui conseille d’aller voir la police.
- Il a tenté de t’enlever, lui dit-elle. Tu ne peux pas rentrer chez toi sans avoir porté plainte ! Tu ne peux pas le laisser faire ! Imagine qu’il attente à ta vie ! Au moins, la police sera qui t’en voulait et où le chercher !
- Tu crois vraiment qu’il ira jusqu’à me tuer ?
- Pourquoi pas ? S’il a tout perdu à cause de ces photos, il cherchera à se venger ! La colère guidera ses pas, l’aveuglera ! Allons au commissariat !
Je n’insiste pas pour que tu portes plainte, mais au moins, laisse une main courante !
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1 août 2013 à 22 10 05 08058
Pour toi 61e partie
Par : Adila KATIA
- Non ! Non, je ne peux pas, murmure Fouzia en voyant des policiers poussant des jeunes délinquants, des menottes aux poings. Je ne peux pas lui faire ça !
Elle regarde vers l’agent qui se tient derrière le bureau de réception. Il regarde vers elles, il semble surpris par leur présence. Samia s’accroche à son bras, insistante comme si elle redoutait de la voir partir. Elle la force presque à la regarder.
- Ce salaud t’a entraînée de force dans sa voiture ! lui rappelle-t-elle.
Penses-tu qu’il voulait t’emmener en promenade ?
- Non…
- Tu as dit qu’il était fou furieux ! Qui sait ce qu’il t’aurait fait une fois seuls ? As-tu une seule idée de ce qui aurait pu t’arriver s’il avait refusé de te relâcher ? S’il n’avait pas vu le poste police ?
Fouzia soupire, tout en passant les mains sur son visage. Samia ne peut pas la comprendre, car elle est à l’origine de la colère de Kamel. Elle l’avait provoquée. S’il avait eu un mauvais fond, il l’aurait assommée et emmenée loin d’Alger. Mais un brin de lucidité lui avait traversé l’esprit et il l’avait laissé descendre. Kamel est sensible, jamais il ne lui aurait fait du mal. Fouzia en est convaincue.
Il n’a jamais frappé sa femme ni ses enfants. Il ne peut pas devenir violent ou avoir des plans diaboliques pour se venger.
Ce n’est pas dans sa nature. Il a consacré toute sa vie à soigner et à sauver son prochain.
Elle ne peut pas l’imaginer attenter à sa vie.
- Je ne peux pas, répète-t-elle à nouveau. Kamel n’est pas fait pour cet endroit où les délinquants, les dealers, les voleurs et autres criminels sont arrêtés par la police et mis derrière les barreaux ! Car même mauvais, il n’a pas sa place ici !
- Ma parole ! C’est le monde à l’envers ! Il a abusé de ta confiance, de ta jeunesse ! Il a tenté de t’enlever et tu lui trouves des excuses ! Tu es incroyable Fouzia !
- Non. Mais tu ne peux pas comprendre…
- Fouzia, il risque de s’en prendre à toi, un jour où tu te sentiras en sécurité ! Lui ne te pardonnera pas ! Il n’a pas aussi bon cœur que toi !
Fouzia refuse d’en entendre davantage mais c’est compter sans Samia qui va s’adresser à l’agent de sécurité chargé de la réception. Elle s’est mise à lui raconter pourquoi elles sont venues.
- Arrête ! Tu n’as pas le droit !
Partons ! J’ai fait une erreur en te suivant ici !
- Elle est terrorisée ! poursuivait Samia. Elle n’a pas le courage de l’affronter ! Mais Dr Kamel ne s’est pas contenté d’abuser de sa naïveté ! Aujourd’hui, il la menace !
Il a même tenté de l’enlever ! Que peut-elle faire seule contre lui ? Il est connu, influent et très riche !
- Vous voulez parler de Kamel dont la clinique privée est située…
- Oui, oui, c’est bien lui ! dit Samia soulagée. Il a tenté de l’enlever ! Elle tremble de peur à cause de lui ! Il risque de…
- Arrête ! Partons d’ici !
L’agent regarde Fouzia qui avait rougi de colère. Elle le regarde dans les yeux.
- Ne l’écoutez pas, le prie-t-elle. Mon amie déforme la vérité ! C’est quelqu’un de très bien !
- Je n’en doute pas, répond-il. Je le connais et je n’arrive pas à l’imaginer en train d’agresser qui que ce soit ! Comment un homme qui a consacré sa vie à soigner et à sauver des vies pourrait-il s’en prendre à une femme ? Je vous prie de ne pas tarder ! Vos actes irréfléchis risquent de se retourner contre vous ! D’ailleurs, je suis tenté de l’appeler pour l’en informer !
- Non, non, dit Fouzia en agrippant Samia par la manche. Partons d’ici !
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1 août 2013 à 22 10 06 08068
Pour toi 62e partie
Par : Adila KATIA
- Mais tu es folle de le laisser libre ! s’écrie Samia en la suivant dehors. Fouzia, attends-moi ! Tu dois être forte ! Tu ne le vois pas, mais il abuse de ta faiblesse même quand il n’est pas présent ! Tu dois te l’enlever de la tête et dépasser tes peurs ! S’il sait que tu as porté plainte, il n’osera plus t’approcher !
- Non, je ne porterai pas plainte ! Je rentre chez moi !
- Il est peut-être en train de t’attendre, la prévient Samia. Si tu veux, je t’accompagne !
Fouzia s’arrête une fois qu’elles sont loin du commissariat. Elle ne veut plus l’écouter. Elle s’efforce de sourire et la remercie.
- Non, je me suis remise de mes frayeurs et je pense pouvoir me débrouiller seule ! S’il y a quoi que ce soit j’appelle la police !
- Appelle-moi ! Je viendrai avec mon mari ! Je ne te laisserai pas affronter cette épreuve toute seule ! Tu peux compter sur moi !
- Merci pour ton soutien ! Je t’appelle s’il y a quoi que ce soit !
Fouzia part la première et rentre directement. Elle regarde autour d’elle, espérant que Kamel ne serait pas assez fou pour l’attendre dans les alentours. Elle manque de s’évanouir lorsqu’il la surprend à l’intérieur du hall. Elle veut rebrousser chemin, mais il a deviné ses pensées et s’est mis devant la porte.
- Si tu me touches, menace-t-elle, j’ameute tout le bâtiment !
- Je voudrais seulement te parler, dit-il.
Elle réalise que sa colère est tombée. Il lui paraît plus calme. Cela la rassure.
- Je suis épuisée, répond-elle. Si tu veux, on se voit demain !
- Non, non, maintenant, insiste-t-il. On doit tirer les choses au clair !
Fouzia hésite. Elle a de nouveau peur.
- Je ne partirai pas d’ici sans avoir discuté avec toi !
Elle ne veut pas l’inviter chez elle, leur nid d’amour. Même si elle le connaît depuis longtemps, elle ignore si son calme est juste une apparence et s’il dissimule sa colère !
- Allons dehors, propose-t-il.
Fouzia le suit. Ils marchent dans la rue. Kamel a toujours le visage fermé.
- Qu’est-ce qui t’a pris ? Je ne te connaissais pas aussi mauvaise ! Pourquoi as-tu envoyé ces photos ? Qu’est-ce que tu voulais provoquer ? Ma colère ? Celle de ma famille ? Ou mettre le chaos dans ma vie familiale ?
- Je ne voulais pas, répond-elle. Je cherchais un moyen de les récupérer, avoue-t-elle. Sincèrement, j’ai regretté… Mais je ne savais pas quoi faire ! J’ai appelé ta secrétaire ! J’étais perdue… Crois-moi Kamel, si c’était à refaire, je m’y prendrais autrement !
- Et tu aurais fait quoi ?
Fouzia s’arrête et le regarde dans les yeux.
- Je n’en sais rien, répond-elle en s’emportant, des larmes aux yeux. Tu… Du jour au lendemain, je ne faisais plus partie de ta vie ! Tu ne voulais plus de moi ! Tu as fait de notre histoire d’amour une simple aventure que tu voulais oublier ! J’ai passé toute ma vie à t’aimer sans rien te demander ! J’étais là quand tu le voulais, où tu voulais, lui rappelle-t-elle en essuyant ses larmes. Comprends ma colère, elle est légitime ! J’ai toutes les raisons du monde de t’en vouloir ! Toi tu as ta vie, ta femme, tes enfants ! Moi, je n’ai rien ! Rien…
- A qui la faute ? s’écrie Kamel en l’empoignant par les épaules. C’est trop tard maintenant ! On n’a plus rien à faire ensemble ! Il faut l’accepter et passer à autre chose ! Tu comprends ?
Il s’emporte et la secoue violemment sous les regards choqués des passants…
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1 août 2013 à 22 10 06 08068
Pour toi 63e partie
Par : Adila KATIA
- Mets-toi en tête que je ne veux plus entendre parler de toi ! Sors de ma vie ! Ne t’avise plus à m’écrire ou m’envoyer des photos ! Tu entends ?
Kamel ne se rend pas compte qu’il lui fait mal, à tel point qu’elle crie de douleur.
- Lâche-moi ou je hurle ! Lâche-moi ! Tu n’es qu’une brute sous ton apparence d’homme bien et pieux ! Pars, je ne veux plus te voir ! Va au diable ! S’il y a un Dieu sur terre, tu brûleras ici-bas !
- Toi aussi ! Mais gare à toi si tu tentes de troubler ma vie familiale ! l’avertit Kamel. J’ai de l’argent, des amis bien placés et d’autres peu fréquentables ! Si tu fais un geste déplacé, tu le payeras !
- Alors, comme ça, s’écrie-t-elle, tu penses m’envoyer des voyous ? Tu es tombé bien bas mon cher ! Si tu veux t’en prendre à moi, sache que je ne vais pas me laisser faire ! Finalement Samia avait raison ! J’aurais dû porter plainte ! Mais ce n’est pas trop tard !
- Si tu le fais…
- Si je vois quelques voyous traîner sur mon chemin, tu peux être sûr que je le ferai ! Tes menaces ne m’en empêcheront pas ! J’ai perdu mon temps avec toi ! Toute ma vie, rectifie-t-elle. Alors ne me menace plus et pars d’ici !
- Va au diable et n’oublie pas, si tu tentes de me créer d’autres problèmes, ta vie deviendra un enfer !
Fouzia soupire et décide de partir. Elle ne l’écoute plus. Elle ne veut plus l’entendre. Elle ne se tourne pas pour voir s’il la suit. Elle presse le pas. Elle n’a qu’une envie : rentrer chez elle.
Lorsqu’elle arrive devant le hall, elle tombe sur des voisins qui la regardent étrangement. Ils la suivent du regard, semblant hésiter à s’adresser à elle.
Mais elle est trop pressée pour se poser d’autres questions. Elle monte chez elle, et là, elle est surprise de trouver la porte défoncée. Elle n’en revient pas. Elle pousse la porte, hésite à entrer, consciente que le ou les voleurs pouvaient être encore à l’intérieur.
Elle aperçoit son salon sens dessus dessous, les portes du bahut ouvertes, complètement vidé de son contenu. La vaisselle a été cassée, les débris de verre traînent à travers tout le salon. Même les tableaux n’y ont pas échappé. Il lui semble entendre des bruits de pas à l’intérieur. Elle n’ose plus avancer, craignant pour sa vie. Elle recule. Les mains tremblantes, elle sort son portable et appelle la police.
- Je vous en prie, venez ! Quelqu’un est entré chez moi ! Tout est par terre ! J’ai peur de rentrer chez moi ! J’ai entendu du bruit !
- Donnez-nous votre adresse ! Nous allons envoyer une voiture de patrouille, la plus proche, chez vous !
- Oui, faites vite !
- Allez chez vos voisins ! La voiture est en route… Redonnez-moi votre adresse, votre nom…
Elle donne son adresse, son nom et ne raccroche pas. L’agent continue à lui poser des questions, à la rassurer. Elle refuse de frapper chez les voisins qui auraient dû donner l’alerte en entendant les bruits en son absence. Elle redescend et attend dans le hall, restant accrochée au téléphone. Elle a les jambes qui tremblent. Elle s’assoit sur les premières marches de l’escalier. Elle se prend la tête entre les mains, craquant pour la énième fois de la journée. Elle pleure sans retenue, n’entendant plus rien, ne voyant pas les policiers arriver. Il lui semble entendre les menaces de Kamel. Elle se demande s’il n’est pas derrière ce qui est arrivé. Car son enfer a bel et bien commencé…
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1 août 2013 à 22 10 07 08078
Pour toi 64e partie
Par : Adila KATIA
Un des agents de police est entré dans l’appartement et l’inspectait pendant que son collègue tenait compagnie à Fouzia. Il tentait de la rassurer mais elle tremblait encore.
- Ne vous inquiétez pas, nous allons enquêter et retrouver ceux qui vous ont cambriolée !
Ces propos ne la rassurent pas. Ils ne pourront rien contre Kamel. Il l’a malmenée à deux reprises en l’espace de deux heures. En trouvant sa porte défoncée, elle a réalisé qu’il a tenu parole. Des voyous sont passés chez elle.
A la vue des affaires qui traînent par terre et des objets cassés, elle constate qu’il leur a demandé de ne rien laisser intact.
Le policier qui inspectait est revenu.
- Ils sont partis, leur dit-il. Je suis inspecteur. Je m’appelle Brahim. J’appelle la centrale, pour qu’ils envoient l’équipe scientifique. Je pense qu’ils trouveront des empreintes !
- Est-ce que je peux entrer ? demande Fouzia en essuyant ses larmes.
- Oui, mais ne touchez à rien ! Notez ce qui manque : appareils, bijoux… Enfin, pour qu’on ait une idée de ce qu’ils ont pris !
- Ils ne sont pas venus pour voler mais pour tout casser ! Il m’avait prévenue, murmure-t-elle.
- Qui “il” ? l’interroge le policier. Qui vous a menacée ? Pourquoi ?
Fouzia secoue la tête, surprise d’avoir été entendue. Elle voudrait répondre à l’inspecteur, mais elle sait que cela ne servira à rien. Si elle parle de Kamel et qu’il finit par le savoir, il s’en prendra de nouveau à elle. En l’espace de deux heures, ne l’avait-il pas fait ?
Il l’avait retardée à l’extérieur, pour que ces voyous, ces gens peu fréquentables, aient le temps de finir la tâche qu’il leur avait confiée.
- Je dis n’importe quoi, murmure-t-elle. Je n’ai pas de chance… Je vis un cauchemar…
- Je vous promets de tout faire pour les retrouver, insiste-t-il. Mais si vous avez des doutes, s’il y a un voisin, un collègue que vous avez éconduit et qui vous a menacée, il ne faut pas hésiter à le dénoncer ! Nous sommes là pour vous protéger !
- Je voudrais tant, mais vous ne pouvez rien pour moi, dit-elle avec un triste sourire. Car personne ne m’en veut, ajoute-t-elle. Je n’ai pas d’ennemi ! Enfin, je ne m’en connais pas !
- Des problèmes avec vos voisins ? l’interroge-t-il.
- Non, répond-elle avec certitude. Nous ne nous fréquentons pas, mais personne ne fait de problème ici ! Ils sont tous tranquilles !
- Vous êtes mariée ?
- Non. Si cela avait été le cas, j’aurais appelé mon mari avant la police, mais non, je suis encore célibataire…Les autres diront que je suis une vieille fille !
- Vous avez bien de la famille ? Vos parents ? Des frères ? Des sœurs ? l’interroge le policier qui finit par froncer les sourcils lorsqu’elle secoue la tête.
- Je suis désolé… Qu’est-il arrivé à votre famille ?
- Ma famille est morte lors d’un tremblement de terre, répond-elle. Je n’ai pas où aller et je ne veux pas partir d’ici !
- L’équipe de la police scientifique va arriver d’une minute à l’autre, dit-il. Si vous ne connaissez pas un serrurier, je peux en joindre un ! propose-t-il. Si vous voulez…
Fouzia ne refuse pas. Comme l’équipe scientifique vient d’arriver, elle va s’asseoir dans le salon. Elle ne touche à rien. Elle garde la tête entre les mains. Elle a vu que le meuble qui contenait les albums de photos de leurs voyages est vide. Elle vient d’avoir la certitude que Kamel est derrière le cambriolage. Il a envoyé quelqu’un récupérer “leurs souvenirs”.
Elle se sent mal tout à coup. Elle ferme les yeux et se laisse aller, en proie à un malaise qu’elle ne saurait décrire…
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1 août 2013 à 22 10 07 08078
Pour toi 65e partie
Par : Adila KATIA
- Ecoutez, vous n’avez rien à craindre ! Je sens que vous ne me dites pas tout, dit le policier en s’asseyant près d’elle. Je crois que vous connaissez celui ou ceux qui sont entrés chez vous !
Je vous promets de tout faire, pour qu’ils ne se doutent de rien ! Simplifiez-moi le travail et aidez-moi à les mettre derrière les barreaux ! Ils ne méritent pas d’être en liberté après ce qu’ils ont fait à votre appartement !
- Je sais…
- Vérifiez s’il ne vous manque pas des objets de valeur !
Lorsque l’équipe scientifique sort de la chambre, elle s’y rend et constate que son coffret à bijoux a été cassé et vidé. Fouzia se tourne vers le policier.
- J’avais plusieurs parures en or, dit-elle. Des bijoux en argent aussi !
Ses vêtements traînent sur le tapis. La glace de la coiffeuse a été cassée. Fouzia soupire, n’en revenant pas.
Est-ce sur l’ordre de Kamel qu’ils avaient tout cassé ?
Elle peut comprendre qu’il ait voulu récupérer leurs photos, mais pourquoi mettre à sac l’appartement ? Aucun endroit n’a été épargné. Elle lui en veut d’avoir réduit à rien leur relation et de s’en prendre aussi à ses biens. Il sait que c’est tout ce qu’elle a.
- Ecoutez, je sais que ce n’est pas facile, mais si vous connaissez celui ou celle qui est derrière le cambriolage, il faut me le dire ! Il ou elle ne doit pas s’en tirer ! Je vous jure de tout faire pour vous protéger ! Dites tout ce que vous savez !
- Vous ne pourriez rien contre lui, lâche Fouzia en s’asseyant sur le bord du lit, ramassant quelques vêtements pour les poser près d’elle.
- Pourquoi ? Qui est-ce ?
Fouzia regarde l’inspecteur. Elle hésite encore. Elle sait qu’il est sincère, mais elle doute qu’il puisse la protéger.
- De quoi avez-vous peur ? Il pourrait vous arriver pire si vous ne le dénoncez pas ! Il faut qu’on sache qui il est mais aussi pourquoi il vous en veut !
- C’est une longue histoire, répond-elle. Une histoire d’amour qui a mal fini… Enfin, pour moi !
- Quelle que soit la raison de sa colère, il n’a pas le droit de s’en prendre à vous ni à vos biens, insiste le policier. Racontez-moi !
- Vous ne pourrez rien contre lui, dit Fouzia. Il est très influent. Il a tout ce que je n’ai pas ; le pouvoir, l’argent, un carnet d’adresses bien rempli !
- J’insiste ! Personne n’est au-dessus de la loi, personne n’a le droit de s’en prendre à vous ni à vos biens ! Nous sommes là pour qu’il ne vous arrive rien ! Ayez confiance en nous ! Nous allons retrouver ses larbins et le convoquer ! Il doit savoir que vous n’êtes pas seule et que nous ne le laisserons pas s’en prendre à vous ! Dites-moi où le trouver !
Fouzia finit par lui donner son nom et l’adresse de sa clinique. Il a un léger haussement de sourcils tout en prenant note. Pressée de questions, elle lui raconte en quelques mots, leur histoire et comment elle a fini. Comment il s’en est pris à elle, à deux reprises, en pleine rue.
- Est-il déjà venu ici ?
- Oui… Il n’a peur de rien ni de personne, dit-elle. Vous pensez pouvoir le raisonner ? Ou le mettre derrière les barreaux ?
- Oui, surtout si on retrouve ses empreintes… J’appelle le serrurier. Je ne partirai pas avant que les serrures ne soient posées !
Le serrurier, dont la boutique est dans le quartier, ne tarde pas à venir poser de nouvelles serrures. L’équipe scientifique avait fini son travail. Ils prennent ses empreintes avant de partir.
La police attend que le serrurier ait fini à son tour. Fouzia le règle. L’inspecteur lui demande de passer au commissariat le lendemain. Il lui laisse son numéro personnel.
- S’il se passe quoi que ce soit, n’hésitez pas à m’appeler !
Fouzia actionne les serrures à double tour. Elle se demande si elle est vraiment en sécurité même en étant chez elle…
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1 août 2013 à 22 10 08 08088
Pour toi 66e partie
Par : Adila KATIA
La sonnerie de son portable la tire de son sommeil. Fouzia se lève et cherche son sac à main. Elle doit le vider pour trouver son téléphone. Elle décroche.
- Oui Samia…
- Bonjour ! Ma parole, tu dors encore ! Tu n’as pas vu l’heure ?
Fouzia regarde la pendule et s’écrie, abattue.
- Il est presque neuf heures ! Samia, j’ai passé la nuit à ramasser les débris ! Mon appartement a été cambriolé hier…
- Non !
- Si, hélas ! Ils ont tout cassé, dit Fouzia. La police est venue et ils sont en train d’enquêter ! Je leur ai dit pour Kamel, je dois aller au commissariat…
- N’hésite pas à porter plainte ! lui conseille Samia. Je ne le supporte plus depuis que je sais qu’il a abusé de toi ! Il s’en est pris à toi, à ton appartement ! Il faut que quelqu’un l’arrête ! ça ne peut pas continuer ! Je mets au courant le directeur ! Je lui dirai que tu as demandé deux ou trois jours. Je m’occupe de tout durant ton absence !
- Merci Samia, merci pour ton soutien ! Je l’appellerai plus tard…
Fouzia raccroche puis va préparer du café qu’elle boit lentement au salon. La cuisine est pleine de sacs-poubelles. Ils avaient cassé tant de choses pour rien. Si les albums de photos étaient encore là, elle serait tentée de croire que Kamel n’y était pour rien. Car elle sait qu’il y a eu des cambriolages ces mois derniers. Les voleurs s’en prenaient aux appartements de familles parties aux fêtes ou en voyage. Ils savaient qu’ils ne risquaient pas d’être surpris. Aussi, ils se contentaient de chercher bijoux et argent en vidant les tiroirs et garde-robes, fouillaient tout. Mais de là à tout casser, non ! Plus elle y pense, plus elle est persuadée qu’ils ont été chargés de récupérer les albums de photos, le maquillant en cambriolage. Car à part Kamel, qui voudrait de ces photos ?
Si la police a convoqué Kamel, il doit être dans tous ses états. Elle est surprise qu’il n’ait pas appelé. Fouzia va prendre une douche et se prépare à sortir mais elle regarde par la fenêtre, s’assurant qu’il n’y a pas le véhicule de Kamel et, avant de sortir de chez elle, qu’il n’y a personne dans le hall du bâtiment. Dans la rue, elle retrouve un peu de confiance, personne ne la regarde. Les passants vaquent à leurs occupations.
Une demi-heure plus tard, elle pénètre dans le commissariat où un agent l’introduit dans le bureau de l’inspecteur chargé de l’enquête. Ce dernier n’est pas seul. Kamel est là. Il est en colère et se contient. C’est visible.
- Bonjour madame, dit l’inspecteur en se levant de son bureau pour l’accueillir et lui serrer la main. Entrez et veuillez vous asseoir.
Mais le regard glacial de Kamel l’a comme figée. Elle ne s’approche pas. Une sueur lui mouille le dos.
- Vous n’avez rien à craindre, dit l’inspecteur Brahim. J’étais en train de l’interroger…
- Alors… je vous verrai après, murmure-t-elle.
L’inspecteur fronce les sourcils, les regardant tour à tour. Il insiste pour qu’elle entre et s’assoie. Elle est devenue livide.
- Vous n’avez rien à craindre, dit-il. Il ne vous touchera pas ! Si j’insiste, c’est pour que vous entendiez ce qu’il a dit à votre sujet !
Fouzia prend place en face de lui, sentant à l’air suffisant de Kamel qu’il lui a préparé un coup fourré…
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1 août 2013 à 22 10 09 08098
Pour toi 66e partie
Par : Adila KATIA
La sonnerie de son portable la tire de son sommeil. Fouzia se lève et cherche son sac à main. Elle doit le vider pour trouver son téléphone. Elle décroche.
- Oui Samia…
- Bonjour ! Ma parole, tu dors encore ! Tu n’as pas vu l’heure ?
Fouzia regarde la pendule et s’écrie, abattue.
- Il est presque neuf heures ! Samia, j’ai passé la nuit à ramasser les débris ! Mon appartement a été cambriolé hier…
- Non !
- Si, hélas ! Ils ont tout cassé, dit Fouzia. La police est venue et ils sont en train d’enquêter ! Je leur ai dit pour Kamel, je dois aller au commissariat…
- N’hésite pas à porter plainte ! lui conseille Samia. Je ne le supporte plus depuis que je sais qu’il a abusé de toi ! Il s’en est pris à toi, à ton appartement ! Il faut que quelqu’un l’arrête ! ça ne peut pas continuer ! Je mets au courant le directeur ! Je lui dirai que tu as demandé deux ou trois jours. Je m’occupe de tout durant ton absence !
- Merci Samia, merci pour ton soutien ! Je l’appellerai plus tard…
Fouzia raccroche puis va préparer du café qu’elle boit lentement au salon. La cuisine est pleine de sacs-poubelles. Ils avaient cassé tant de choses pour rien. Si les albums de photos étaient encore là, elle serait tentée de croire que Kamel n’y était pour rien. Car elle sait qu’il y a eu des cambriolages ces mois derniers. Les voleurs s’en prenaient aux appartements de familles parties aux fêtes ou en voyage. Ils savaient qu’ils ne risquaient pas d’être surpris. Aussi, ils se contentaient de chercher bijoux et argent en vidant les tiroirs et garde-robes, fouillaient tout. Mais de là à tout casser, non ! Plus elle y pense, plus elle est persuadée qu’ils ont été chargés de récupérer les albums de photos, le maquillant en cambriolage. Car à part Kamel, qui voudrait de ces photos ?
Si la police a convoqué Kamel, il doit être dans tous ses états. Elle est surprise qu’il n’ait pas appelé. Fouzia va prendre une douche et se prépare à sortir mais elle regarde par la fenêtre, s’assurant qu’il n’y a pas le véhicule de Kamel et, avant de sortir de chez elle, qu’il n’y a personne dans le hall du bâtiment. Dans la rue, elle retrouve un peu de confiance, personne ne la regarde. Les passants vaquent à leurs occupations.
Une demi-heure plus tard, elle pénètre dans le commissariat où un agent l’introduit dans le bureau de l’inspecteur chargé de l’enquête. Ce dernier n’est pas seul. Kamel est là. Il est en colère et se contient. C’est visible.
- Bonjour madame, dit l’inspecteur en se levant de son bureau pour l’accueillir et lui serrer la main. Entrez et veuillez vous asseoir.
Mais le regard glacial de Kamel l’a comme figée. Elle ne s’approche pas. Une sueur lui mouille le dos.
- Vous n’avez rien à craindre, dit l’inspecteur Brahim. J’étais en train de l’interroger…
- Alors… je vous verrai après, murmure-t-elle.
L’inspecteur fronce les sourcils, les regardant tour à tour. Il insiste pour qu’elle entre et s’assoie. Elle est devenue livide.
- Vous n’avez rien à craindre, dit-il. Il ne vous touchera pas ! Si j’insiste, c’est pour que vous entendiez ce qu’il a dit à votre sujet !
Fouzia prend place en face de lui, sentant à l’air suffisant de Kamel qu’il lui a préparé un coup fourré…
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1 août 2013 à 22 10 14 08148
Pour toi 67e partie
Par : Adila KATIA
- Dr Kamel nie avoir eu une relation avec vous, dit l’inspecteur Brahim lorsqu’elle se tourne vers lui, pour l’écouter.
- Comment oses-tu nier ? s’écrie-t-elle en écarquillant les yeux. Cela fait plus de vingt ans qu’on est ensemble !
- Inspecteur, elle est folle…
- Quelqu’un est venu voler nos souvenirs, dit-elle. Mes albums de photos ont été volés ! insiste-t-elle. Tous ses cadeaux ! Même s’il veut me faire passer pour une folle, je vous jure avoir été avec lui ! Je connais tout de sa vie, où il vit, combien il a d’enfants, ce qu’ils font… Je connais toutes ses habitudes du quotidien, ses goûts culinaires ! Nous avons des endroits où nous avions l’habitude de nous rendre pour déjeuner, pour passer un peu de temps à l’abri des regards indiscrets !
- Ne la croyez pas ! Elle est folle ! l’interrompt Kamel. Je la connais, dit-il, car elle est suivie par un psy au sein de notre clinique !
- N’importe quoi ! s’écrie-t-elle avant de découvrir qu’il allait user de cet argument, pour la faire passer pour folle. Mais c’est toi que je voyais ! Et je n’ai jamais été soignée dans ta clinique parce que je n’avais aucun problème de santé !
- J’ai un dossier médical ! Il est la preuve que tu as été suivie depuis des années au sein de notre établissement ! J’ignorais, dit Kamel en regardant l’inspecteur dans les yeux, qu’elle faisait une fixation sur moi !
- Comment expliquez-vous le fait qu’elle en sache long sur vous ?
- Elle devait profiter de ses visites médicales pour se renseigner puisqu’elle s’intéressait à moi !
- Incroyable ! A t’entendre, tu dis la vérité ! Mais ce n’est qu’un tissu de mensonges ! Hier, il m’a agressée dans la rue ! J’ai failli mourir de frayeur ! Le comble, je rentre chez moi et je tombe sur lui dans le hall ! Posez la question au concierge ! Il le connaît ! Il m’a menacée ! Il ne veut plus de moi dans sa vie !
- Vous avez très mal pris votre rupture, remarque l’inspecteur.
- Je n’ai pas sauté de joie ! avoue-t-elle. Je ne le reconnais plus… J’ai déclenché sa colère en envoyant des photos à la clinique, reconnaît-elle. Des photos de nous deux !
- Il s’agit d’un montage ! C’est grossier ! Chassez-moi de votre esprit ! Mon confrère a échoué dans votre cas ! Vous êtes bonne pour l’asile ! affirme Kamel, avant de s’adresser à l’inspecteur. C’est elle qui n’a pas cessé de m’accoster dans la rue, de m’écrire des messages enflammés, d’appeler j’ignore combien de fois au bureau ! Et récemment chez moi ! J’ai dû couper la ligne téléphonique pour avoir la paix ! Mais j’ignorais qu’elle continuerait à me poursuivre ! dit-il, très agacé. Si je ne la savais pas folle, j’aurais porté plainte ! Dans son état, elle me fait pitié ! Mais là, c’est la goutte de trop ! Je me retrouve dans un commissariat à être entendu comme un délinquant ! C’est elle qui devrait être mise en état d’arrestation !
L’inspecteur est en train de jeter un coup d’œil sur le dossier médical. Il secoue la tête plusieurs fois, les sourcils froncés.
- A voir les comptes rendus, cela fait plus de dix ans que vous êtes suivie chez eux ! Vous prenez un traitement au quotidien, apparemment, d’après ce qui est écrit ! remarque-t-il. L’avez-vous sur vous ?
- Non, je n’en ai pas ! Même chez moi, vous n’en trouverez pas !
- Comme tous les malades mentaux qui se croient guéris, elle ne doit plus les prendre. Elle a dû les jeter ! intervient Kamel en jetant un coup d’œil à sa montre. Inspecteur, si vous avez d’autres questions… car j’ai des malades qui m’attendent !
- Vous pouvez partir, dit l’inspecteur. Si j’ai d’autres questions, je vous appellerai !
Ils échangent une poignée de mains, et Kamel part, non sans l’avoir regardée une dernière fois, le regard glacial et mauvais. Fouzia ne reconnaît plus l’homme qu’elle a tant aimé depuis des années.
- Dites, vous ne le croyez pas, j’espère ! dit-elle à l’inspecteur une fois seule avec lui, désespérée. Je vous ai dit la vérité… Je ne suis pas folle, je n’ai aucun traitement à suivre chez leur psychiatre ! Je l’aimais seulement… Vous me croyez ?
L’inspecteur hausse les épaules, tapotant la chemise du dossier portant son nom. Qui croire ? Cette amoureuse passionnée ? Ou ce riche médecin, possédant clinique et relations bien placées, connu à l’échelle nationale ?
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1 août 2013 à 22 10 14 08148
Pour toi 68e partie
Par : Adila KATIA
- Inspecteur, croyez-moi je ne suis pas folle !
- Mais ce dossier le prouve, dit-il en la regardant dans les yeux. Vous êtes soignée dans sa clinique depuis si longtemps… Normalement, tout le personnel doit vous connaître !
- Non ! Je ne connais personne à part lui ! Même son associé, son beau-frère, je n’ai jamais eu à le rencontrer ! Je l’ai vu à deux ou trois reprises mais de loin, précise-t-elle. Croyez-moi…
L’inspecteur, qui est en train de feuilleter le dossier, reçoit un coup de fil qui le laisse sans voix. Enfin, il ne fait qu’approuver par des petits « oui ». Quand il raccroche, il soupire tout en se grattant la tête.
Il referme brusquement le dossier, agacé par le coup de fil.
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Rien… Ecoutez, je vais vous confier à un psychiatre, décide-t-il. Je devine que Dr Kamel ne va pas rester les bras croisés. Il va tout faire pour qu’on vous prenne pour une folle ! Le fait qu’il ait joint…
- Non, ne me dites pas qu’il a appelé votre supérieur ! s’écrie Fouzia. Je me doutais bien qu’il allait ameuter tous ses amis bien placés ! Qu’est-ce que je vais devenir ? Je ne suis pas aussi riche que lui ! Il a tout, l’argent et les relations ! se lamente-t-elle, les yeux pleins de larmes. Il a tous les moyens, pour me faire passer pour une folle ! On était ensemble et il me semble qu’il ne me reste rien pour prouver que nous avions une relation !
- Ils ont réellement tout pris ? N’avez-vous jamais envoyé de photos à vos amies ?
- Si, mais jamais de nous deux. On s’aimait et on savait que sa famille risquait de souffrir si elle l’apprenait, dit Fouzia. Je n’ai jamais voulu leur faire de mal ! Je regrettais d’avoir envoyé les photos à son bureau ! Maintenant, encore plus que jamais ! Vous avez vu l’état dans lequel s’est retrouvé mon appartement ? Et dans quelle situation, je me retrouve ? Je dois prouver que je suis saine d’esprit !
L’inspecteur hausse les sourcils.
- Je vais mener mon enquête, promet-il. Je vous appelle dès que j’ai du nouveau, par rapport aux relevés d’empreintes effectuées chez vous !
- Est-ce que vous me croyez ? l’interroge-t-elle en se levant.
- Je crois en les preuves et les faits, répond-il en la raccompagnant dehors. Si cela peut vous rassurer, personne ne peut m’influencer ! Je vous promets d’enquêter et de découvrir la vérité ! S’il est derrière le saccage de votre appartement, s’il vous menace, s’il y a quoi que ce soit, appelez-moi de jour comme de nuit ! D’accord ?
- D’accord !
Fouzia le remercie et quitte le commissariat. Elle s’assure que Kamel n’est pas dans les alentours ni son véhicule. Elle ne veut pas qu’il l’approche. Qui sait ce qu’il est capable de faire ? Après avoir pris leurs souvenirs, il veut la faire passer pour une malade. Uniquement pour convaincre sa famille qu’il lui a toujours été fidèle et que cette malade est seulement obsédée par lui au point de le harceler par tous les moyens.
“Si cet inspecteur mène vraiment son enquête, pense-t-elle; il leur prouvera que je n’ai pas menti !”
Elle rentre en taxi, et une fois chez elle, elle commence à se débarrasser des sachets poubelles. Elle fait plusieurs aller-retours entre l’appartement et la poubelle du quartier qui est déjà pleine. Quand elle croise le concierge dans le hall du bâtiment, elle remarque qu’il la regarde étrangement, différemment des autres jours…
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1 août 2013 à 22 10 15 08158
Pour toi 69e partie
Par : Adila KATIA
Malgré le regard qui l’indispose, Fouzia va à son encontre et le salue comme d’habitude.
- Oui, bonjour, répond-il en se détournant d’elle, mais elle le suit pour l’interroger.
- Hier, j’ai été cambriolée, lui dit-elle. Où étiez-vous ?
- Je n’étais pas là. La police m’a interrogé hier soir, lui apprend-il. Qu’est-ce que te voulaient ces jeunes ?
- Rien… comment savez-vous que c’étaient des jeunes ?
- Il faut être jeune et fou pour cambrioler l’appartement d’une femme, réplique-t-il.
Tu m’excuses, je dois aller me reposer ! Sur ordre du médecin…
Fouzia le regarde rentrer chez lui comme s’il la fuyait. Elle ignorait que l’inspecteur l’avait déjà interrogé. Elle reconnaît que le concierge n’avait pas tort, il faut être fou ou drogué pour aller cambrioler en plein jour un appartement dans un bâtiment où il y a sans cesse des va-et-vient et, en plus, surveillé par un concierge.
“Il était plus alerte, pense-t-elle. Peut-être est-il souffrant ?”
Elle rentre chez elle et s’assoie dans le salon. Elle est épuisée. Ces dernières quarante-huit heures ont été éprouvantes. Les rares fois où elle s’était endormie, elle avait fait des cauchemars où elle se voyait resserrant les pans d’une vieille chemise sur sa poitrine. Ces cauchemars ne lui disaient rien de bon. En fait, ils se sont confirmés avec les propos de Kamel qui veut qu’on la prenne pour une malade mentale.
Elle se demande jusqu’où il ira pour imposer “sa vérité”. Elle est un peu surprise qu’il n’ait pas appelé. Elle prend son portable et se rend compte que Samia avait tenté de la joindre plusieurs fois. Elle la rappelle et la trouve en train de se préparer à partir du bureau. Tout de suite, les questions fusent.
- Alors ? Cela s’est bien passé ? Etait-il là ? Est-ce que l’inspecteur l’a interrogé ? Qu’a dit Kamel ? Est-ce que vous vous êtes querellés devant l’inspecteur ?
Fouzia rit sans joie.
- Hé, une question à la fois ! dit-elle avant de répondre. Oui, on s’est vus chez l’inspecteur…
Et elle lui raconte en détail tout ce qui s’était passé. Comme chaque fois, la collègue et amie est choquée par ce qui est arrivé. Elle a du mal à croire qu’il soit capable de tant de bassesses.
Son mauvais fond se confirmait. En plus d’être dangereux, il avait un esprit machiavélique.
- Tu aurais dû porter plainte, lui reproche-t-elle. Il t’a agressée et menacée, en plus d’avoir envoyé des voyous s’en prendre à ton appartement ! et comme tu n’as pas porté plainte contre lui, il veut rendre tes déclarations nulles, parce que tu serait folle ! Fouzia ne te laisse pas faire ! la prie-t-elle. Porte plainte !
- L’inspecteur mène son enquête ! Pas besoin de porter plainte !
- Ma parole, ce que tu peux être naïve ! Fouzia ouvre les yeux ! Ne te laisse plus faire ! Appelle la police dès qu’il vient te voir ! lui conseille-t-elle. Il a toute une pharmacie, à lui ! Il peut te droguer, te pousser à commettre des actes regrettables ! Prouver aux autres que tu es bien folle !
- Non, la rassure Fouzia, je ne le laisserai jamais plus s’approcher de moi !
- Ecoute, si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à m’appeler ! Si tu veux, je demande aux jeunes du quartier de surveiller tes arrières au cas où il chargerait d’autres de t’agresser !
Mais Fouzia refuse, même si elle a peur, elle ne veut pas être suivie dans la rue.
- Je te promets de faire attention, lui dit-elle, alors qu’on frappe à la porte d’entrée. Je dois raccrocher, j’ai de la
visite !
- Tu attendais quelqu’un ?
- Non !
- Si c’est quelqu’un que tu ne connais pas, n’ouvre pas ! lui conseille Samia. Tu entends ?
- Oui…
Elle raccroche et va regarder par le judas. Elle est étonnée de voir l’inspecteur et une policière en tenue. Elle s’empresse de leur ouvrir, espérant qu’ils ont du nouveau dans l’enquête…
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1 août 2013 à 22 10 16 08168
Pour toi 70e partie
Par : Adila KATIA
Fouzia, qui porte une robe décolletée, saisit un foulard et le met sur ses épaules avant d’aller d’ouvrir. Elle est curieuse de savoir ce qui les amène. L’enquête a à peine commencé et elle ne croit pas qu’ils aient de nouveaux éléments.
- Bonjour, disent-ils. On voudrait vous parler… On ne vous dérange pas ?
-Non. Vous avez du nouveau ?, demande-t-elle en s’effaçant pour les laisser entrer.
Ils vont au salon. L’inspecteur Brahim présente la policière.
- Je vous présente Nora. Elle fait partie de mon équipe.
Fouzia hoche la tête. Elle les invite à s’asseoir et prend place en face d’eux.
- De l’eau ? Du café ?, propose-t-elle, mais ils refusent. Alors, vous avez du nouveau ?
- Pour l’instant, rien de concret, répond l’inspecteur Brahim. Nous sommes revenus parler au concierge. J’avais d’autres questions à lui poser. L’avez-vous vu aujourd’hui ?
- Oui, je l’ai vu tout à l’heure, dit Fouzia. Il me paraissait fatigué. Il était pressé de rentrer chez lui !
- Nous lui avons montré la photo de Dr Kamel, il déclare ne jamais l’avoir vu !
-Il l’a vu entrer et sortir des centaines de fois, s’écrie Fouzia. Comment peut-il affirmer le contraire ?
L’inspecteur hausse les sourcils.
- Je lui ai demandé de me parler de vous et il nous a dit que votre conduite laisse à désirer. Que vous recevez des hommes, que vous rentrez souvent très tard, parfois saoule…
- N’importe quoi ! Mais il délire !
-Peut-être…, émet la policière.
- Il ment ! Je n’en crois pas mes oreilles !
- Pour quelles raisons mentirait-il ? Dans quel but ?
- Je n’en sais rien !, rétorque Fouzia en s’emportant. Je vis ici depuis vingt ans et demandez donc aux autres voisins ! Je n’ai fréquenté personne d’autre… Une fois, la voisine avait voulu savoir pourquoi il passait rarement la nuit ici, j’avais menti en prétendant qu’il travaillait de nuit !
- J’ai aussi interrogé les voisins, dit l’inspecteur Brahim. Ils disent ne rien savoir sur vous !
- Je vous ai dit que je ne les fréquentais pas, mais si j’avais une mauvaise conduite, cela se serait su ! Je ne comprends pas pourquoi le concierge vous a menti !
- Hier, il était absent toute la journée. Il n’a pas pu voir ni entendre les voyous qui sont entrés chez vous ! C’est bien dommage !
- C’est rare qu’il s’absente, remarque Fouzia. Les jours où il était contraint d’abandonner son poste, il laissait son fils cadet assurer la sécurité des locataires ! Quant à ses mensonges, insiste-t-elle, je ne me les explique pas !
L’inspecteur fronce les sourcils, des questions dans les yeux.
- On finira par le savoir, dit-il avec certitude. Quelque chose m’échappe mais je trouverai quoi !
Il se tourne vers Nora.
- Retourne le voir et demande le nom de son médecin, lui demande-t-il. Demande aussi aux voisins s’ils l’ont vu partir et si quelqu’un se rappelle l’heure de son retour !
Nora se lève et sort de l’appartement, tirant la porte derrière elle. Fouzia se retrouve seule avec l’inspecteur.
- Je souffre, se lamente-t-elle, d’avoir à prouver que je dis la vérité !
- Je voudrais bien vous croire ! Demain, je me rends à la clinique pour consulter les archives et interroger le personnel, lui apprend-il. Car pour l’instant, je n’ai aucun élément prouvant votre “innocence” !
Fouzia se prend la tête entre les mains, s’empoignant par les cheveux.
- A ce rythme, je vais devenir folle ! Il aura le dernier mot…
Le foulard a glissé en arrière, dévoilant ses épaules et ses bras. Des marques bleues interpellent l’inspecteur qui se met à l’interroger sur leur provenance…
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
1 août 2013 à 22 10 16 08168
Pour toi 71e partie
Par : Adila KATIA
- Depuis quand avez-vous ces marques ? l’interroge-t-il.
- Quelles marques ?
Fouzia ne les avait pas vues. Elle réajuste le foulard sur ses épaules et ses bras.
- Sur votre bras… Je voudrais voir l’autre, dit-il en se levant.
Fouzia dévoile ses bras et il se rend compte qu’ils portent tous les deux des bleus. Dix…
- Il m’avait violemment secouée mais je ne les avais pas vus, dit-elle en remettant son foulard sur ses bras. Depuis qu’on a cambriolé mon appartement, je me sens dans un état second… Je ne mange pas, je ne dors pas… J’ignore où je vais ni ce que je vais devenir ! Comprenez-moi inspecteur ! Je ne suis pas folle comme il l’a prétendu… C’est vrai que je l’aimais ! Il était tout pour moi. Je ne vivais que pour nos retrouvailles…
- J’ai beau vouloir vous croire, il dit le contraire !
Elle reçoit sur son portable un message de Samia. En l’ouvrant, elle se rappelle avoir encore l’historique des appels et des messages. Elle ne les a jamais supprimés. On peut remonter très loin dans les dates.
Elle les montre à l’inspecteur.
- Comme vous le voyez, nous étions en contact chaque jour. Même si quelques semaines avant mon opération, il était injoignable ! Plus d’appel, plus de messages…
L’inspecteur lit ces derniers et constate que ce sont des mots doux et des rendez-vous. Ils témoignent de leur histoire d’amour.
“N’importe quelle femme tomberait dans les bras d’un bel homme, en plus médecin ! pense-t-il.
Il a abusé d’elle, de sa confiance, pendant des années ! Pourquoi n’a-t-elle pas exigé plus de lui, de s’investir à fond dans leur relation ?”
- Vous a-t-il parlé de mariage, d’habiter ensemble ? l’interroge-t-il. Vous faisait-il des scènes de jalousie ?
- Il me l’avait proposé quand je n’étais pas prête à me marier, puis j’ai attendu, attendu… Je l’aimais, et le peu de temps qu’on passait ensemble me comblait ! Il n’a jamais proposé de vivre ensemble. Il m’offrait des cadeaux, on partait en week-end, en voyage. Même si on s’aimait, il restait très attaché à ses enfants, à sa famille…
La preuve, lorsque son fils avait eu un accident, il regrettait presque d’être avec moi, lui confie-t-elle. Je sentais venir notre séparation. Ce qui me fait mal, c’est qu’il nie, comme s’il supprimait une partie de notre vie, celle qui ne l’arrange pas !
- Qu’il veuille y mettre fin, soit ! Mais rien n’excuse son agression et le cambriolage ! Ne vous inquiétez pas, je saurais le mettre face à la vérité, même s’il veut la transformer, à tout prix, pour passer en victime !
- Grâce à ses relations, il y arrivera, lui fait-elle remarquer. Je suis sûre qu’il est en train de les toucher pour garder la situation à son avantage !
- Je ne fais pas partie de son carnet d’adresses, réplique l’inspecteur en se levant pour partir. Restez confiante ! Personne ne m’impressionne !
Ni l’argent ni les menaces ne me font reculer !
Fouzia voudrait bien le croire. Ces hommes se font rares de nos jours. Il peut très bien changer. Cela ne la surprendrait pas.
Elle ne doit rien attendre, rien espérer. Kamel, qu’elle a tant aimé, a fini par changer. Son beau visage s’est durci au point d’être repoussant, même effrayant. Elle revoit son regard glacial et frissonne.
- Je vous appelle dès que j’ai du
nouveau…
- Surtout si vous avez de bonnes nouvelles ! le prie-t-elle en le raccompagnant à l’entrée.
- Inch Allah…
Après son départ, elle ferme la porte à clef. Elle espère que l’enquête avancera vite.
Elle ne supportera pas de rester dans l’expectative longtemps…
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1 août 2013 à 22 10 17 08178
Pour toi 72e partie
Par : Adila KATIA
Résumé : Kamel l’avait secouée avec violence si bien que ses bras en sont marqués. Fouzia montre à l’inspecteur l’historique de son portable. Elle a conservé tous ses appels et ses messages, des mots doux. Il prétend que Kamel ne l’aura ni avec l’argent ni avec les menaces. Fouzia voudrait le croire mais elle part sur le sentiment, de ne rien attendre de lui. Kamel a bien changé malgré tout ce qu’ils ont partagé. L’inspecteur promet de lui donner des nouvelles…
Pour trouver un peu de repos le soir, Fouzia doit prendre un somnifère même si le matin, elle se réveille toute groggy. Elle doit reprendre son travail. Le directeur pour lequel elle travaille, a été mis au courant par Samia, de sa mésaventure. Il lui propose de prendre quelques jours de congé. Mais elle refuse. Elle veut s’occuper pour oublier. Seulement quelques heures car dès qu’elle rentre chez elle, tout la ramène à Kamel.
Elle n’a plus eu de nouvelles de lui. Quand elle sort dehors, elle le cherche des yeux. Parfois, elle se demande s’il n’a pas confié à quelqu’un de la surveiller. Mais que pourrait-elle lui faire ? Elle a envoyé des photos, à son bureau et ce qui s’en était découlé par la suite, l’a marquée à jamais. Elle s’en est mordue les doigts. Il l’avait presque agressée dans la rue, l’avait menacée ouvertement pendant que des voyous saccageaient son appartement et prenaient ses bijoux et l’argent qu’elle gardait à la maison.
Elle se rappelle son compte épargne. Heureusement qu’elle laissait l’argent en banque, sinon elle aurait fait des heureux, sans le vouloir.
Pour s’occuper l’esprit, elle décide de ranger de nouveau, convenablement les placards, sa garde-robe, d’effectuer le tri dans ses affaires. Elle tombe sur un pendentif en or où Kamel avait fait graver leurs initiales. Elle s’émeut en le tenant contre son cœur. il le lui a offert lors d’un déplacement à Annaba. Ils y avaient passé le week-end. C’était son anniversaire. On ne peut pas oublier.
Les larmes coulent à ses souvenirs d’amour perdu, elle ne réalise pas tout de suite qu’on frappe à sa porte. Son portable se met à sonner. Elle ne décroche pas tout de suite. On frappe de nouveau mais plus fort. Elle s’essuie les yeux avant d’aller ouvrir.
- Doucement ! crie-t-elle avant de regarder dans le judas.
Elle ouvre d’un coup en reconnaissant l’inspecteur Brahim et Nora. Ils étaient inquiets. Ils entrent chez elle. elle les précède au salon.
- Une minute de plus et je défonçais votre porte ! ça va ? l’interroge-t-il. Pourquoi n’avez-vous pas ouvert tout de suite ?
- J’étais dans la chambre, j’ai trouvé ça. Ce pendentif porte nos initiales !
L’inspecteur le saisit en toussotant. Il sort un sachet et l’y glisse. Pour une recherche d’empreinte. Mais il semble gêné.
- Si vous êtes venus, c’est que vous avez du nouveau ? lui demande-t-elle en les invitant à s’asseoir. Vous avez retrouvé les traces des voleurs ?
- Hélas non, mais on les cherche toujours !
- Alors ?
- Nous sommes allés voir le médecin que le concierge a vu et il a confirmé que ce dernier souffrait ce jour-là, de migraines et de vertiges à cause de ces nouvelles lunettes ! D’après lui, il ne voit pas plus loin que le bout de son nez, sans elles !
Les épaules de Fouzia s’affaissent comme sous un poids invisible. Elle n’en revient pas. Il n’a jamais eu de problèmes de vue. Enfin, pas à sa connaissance. Mais elle sent que l’inspecteur ne lui a pas encore tout dit.
- Vous avez bien trouvé ces empreintes, dit-elle.
- Non, vu que vous dites qu’il venait souvent, nous n’avons rien trouvé !
- Incroyable ! s’écrie-t-elle. Mais Vous aviez pris son numéro de portable ! Vous avez pu accéder à son relevé ! On s’appelle depuis des années, dit-elle. Toujours avec ce même numéro ! et tous nos messages !
- Fouzia, le numéro que vous appeliez ne lui appartient pas ! Il est au nom de B. Omar, réplique Nora, parlant pour la première fois. Nous avons aussi vérifié les voyages qu’il effectuait à l’intérieur du pays et même à l’étranger et il était en mission !
- C’était des missions bidon…, un leurre, s’emporte Fouzia. Il ne pouvait pas s’absenter sans prétexte valable ! Vous vous voulez dire que vous n’avez rien de concret dans votre enquête ! Tout me prouve le contraire ! Et ce Omar ? Comment se fait-il qu’il ait donné sa puce ?
-Non, il prétend avoir perdu son portable il y a quelques années !
- Oh non ! s’écrie-t-elle. Et puis quoi encore inspecteur ?
- Je voudrais que notre psy vous voit, dit-il. Je me suis permis de vous prendre rendez-vous ! Dans une heure…
- Vous croyez que je suis folle, n’est-ce pas ?
- Non, affirme-t-il. Juste que vous avez besoin d’être soutenue !
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1 août 2013 à 22 10 17 08178
Pour toi 73e partie
Par : Adila KATIA
Résumé : Fouzia a repris le travail. Elle prend des somnifères, pour dormir. Un jour, elle fait des rangements et tombe sur un pendentif en or que Kamel lui a offert. Elle reçoit la visite de l’inspecteur et de Nora. Il n’a pas de bonnes nouvelles. La puce n’était pas à Kamel et ses déplacements à l’intérieur du pays et à l’étranger étaient dans le cadre du travail. Fouzia n’en revient pas. Tout prouve qu’il n’y a rien eu entre eux. Elle n’est pas folle, elle n’a pas imaginé sa relation amoureuse avec Kamel…
- Je n’étais qu’un jouet pour lui, il s’est foutu de moi depuis le début… Je le croyais sincère et je me rends compte qu’il était faux depuis le début ! J’avais mes albums de photos. Si on ne me les avait pas volés, vous auriez pu nous voir ensemble ! Mais voilà, c’est ma parole contre la sienne ! Lui, c’est le grand docteur, propriétaire d’une clinique, très connu, et moi, qu’est-ce que je suis ? Une assistante de direction, sans famille ! Je crois que ma vie est en train de s’écrouler ! J’ai rendez-vous quand avec votre psy ?
- Demain, après le travail, dit Nora. Je vous attendrai au commissariat. Elle fera une évaluation psychologique…
- Le connaît-elle ? Si c’est oui, je refuse de m’y rendre, car il réussira à la convaincre de me déclarer folle, affirme-t-elle. Il va acheter ses services !
- C’est une personne intègre, dit l’inspecteur. Sachez qu’on continue l’enquête. Je suis convaincu qu’on finira par trouver des preuves !
- Je ne sais pas, murmure Fouzia. Je suis épuisée, je n’attends plus rien. Ni la vérité ni la justice…
- Elle finira par triompher, la rassure l’inspecteur. Nous nous verrons demain…
Le lendemain, après avoir travaillé, elle se rend au commissariat. Nora s’occupe d’elle, et après une courte attente, elle l’introduit dans le bureau de la psychologue. Dr Lila la reçoit. Il se dégage d’elle tant de sérénité qu’elle est tout de suite mise à l’aise. Elle ne l’agresse pas de questions, mais au bout d’une heure et demie, elle en savait très long sur elle.
- Dites docteur, est-ce que je suis folle ?, l’interroge Fouzia à la fin de la séance. Ces derniers jours, je prends des somnifères… Je ne peux plus dormir, je n’arrive pas à me concentrer dans mon travail. Je ne cesse de penser à ce qui est arrivé ! Parfois j’ai peur qu’il m’aborde dans la rue ! Parfois j’ai peur de son silence ! Je redoute son prochain coup !
- Ne vous inquiétez pas ! Il ne vous arrivera rien, la rassure la psy en la raccompagnant. Ne prenez pas plus de somnifère !
Fouzia la remercie et part, soulagée qu’elle ne lui ait pas proposé un autre rendez-vous. Elle n’a pas aimé se raconter. Son histoire n’était pas drôle et elle se jugeait idiote d’avoir cru à leur relation. Elle rentre chez elle, en se demandant ce qu’aurait été sa vie si elle ne l’avait pas connu.
De son côté, Dr Lila n’est pas retournée à son bureau. Elle est entrée dans le bureau de l’inspecteur pour lui donner son avis. Ce dernier n’a qu’une question.
- Dit-elle la vérité ?
- C’est une femme sincère qui a dû se relever à chaque épreuve ! Elle ne ment pas, je dirais même qu’elle n’a jamais menti, parce qu’elle n’a jamais été contrainte de le faire ! Elle avait voulu le blesser en envoyant ces photos. Sans plus… Mais elle reste très fragile.
Nora entre à son tour, apportant de nouveaux éléments à l’enquête.
- Ils ne voyageaient pas ensemble ni dans la même compagnie, leur apprend-elle. Mais c’était toujours à une journée d’intervalle et ils se rendaient dans la même capitale ! Dr Kamel partait toujours en premier et au retour aussi ! Sauf lors d’un voyage en Italie, au retour, ils étaient ensemble !
- Il dira que ce sont des coïncidences, plaisante l’inspecteur. Mais je lui poserais bien la question ! Je dois retourner à la clinique. Je verrai l’assistante du psychiatre qui a suivi Fouzia… L’autre fois, elle était en arrêt de maladie ! Elle devrait avoir repris…
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1 août 2013 à 22 10 18 08188
Pour toi 74e partie
Par : Adila KATIA
Avant de se rendre à la clinique le lendemain, l’inspecteur Brahim se rend au commissariat. Nora est déjà là et elle lui apprend que Dr Kamel était passé pour connaître l’évaluation psychologique.
- Il s’attendait à ce qu’elle soit déclarée folle, lui dit-elle. Il est reparti très déçu quand je lui ai répondu qu’il n’en était rien ! Il ne semblait pas surpris. D’après lui, il y a des cas où le malade a deux personnalités ! Le malade réussit à persuader son entourage d’être la victime, alors qu’il est le bourreau ! Je l’ai dissuadé de porter plainte, car elle n’a pas attenté à sa vie ni même rappelé chez lui !
L’inspecteur sourit.
- Je ne crois pas qu’il t’écoutera ! Il se croit au-dessus de tout ! L’autre fois, j’ai reçu un appel m’ordonnant d’aider le docteur ! Car c’est un type très important !
- Et tu vas obéir ?
- Je ne l’aiderai pas à envoyer cette femme en prison ou dans un asile juste pour le blanchir auprès de sa famille et de ses connaissances ! Il doit payer pour son abus de confiance et de pouvoir !
- Mais tu risques d’avoir des problèmes, l’avertit Nora.
- Si je le laisse faire, je ne pourrai plus me regarder dans une glace ! Je vais voir du côté de l’assistante. Peut-être qu’elle nous en apprendra un peu plus ! Bien sûr, s’il ne lui a pas ordonné de se taire !
- J’en doute fort !
Une heure plus tard, il pénétrait dans la clinique privée. Il n’est que 7h, mais il y a du monde. L’équipe médicale à la réception est déjà active, prenant en charge des cas urgents et les malades qui sont programmés pour des opérations, pour des bilans sanguins ou autres examens.
L’inspecteur patiente un peu avant de pouvoir parler à la réceptionniste.
- L’assistante du psy a repris ?
- Oui, hier, précise-t-elle.
- Je voudrais lui parler ! Inspecteur Brahim, dit-il en montrant sa carte professionnelle.
Elle saisit le téléphone et joint l’assistante qui est déjà arrivée.
- Un inspecteur veut vous parler. Bien… Vous pouvez monter !, lui dit-elle après avoir raccroché. Le bureau se trouve au premier !
- Je sais où il se trouve ! Merci !
L’assistante, une femme d’âge mûr, le reçoit dans son bureau. Elle a plusieurs dossiers ouverts sur le bureau. Il en déduit qu’elle organise les rendez-vous en attendant l’arrivée du psychiatre. Elle l’attendait aussi.
-Bonjour, dit-elle en levant les yeux des dossiers, le temps de deux secondes. La réceptionniste m’a dit que vous êtes inspecteur ?
Il lui montre sa carte.
- En effet… Vous pouvez m’accorder quelques minutes ?
- Oui, bien sûr…
Elle l’invite à s’asseoir.
- A quel sujet ?
- Au sujet d’une patiente Fouzia… Je voudrais voir son dossier ! Et j’ai des questions à vous poser…
Elle fronce les sourcils tout en tentant de mettre de l’ordre dans son bureau.
- Vous tombez mal, ose-t-elle. Je dois préparer les dossiers des patients qu’il reçoit aujourd’hui…
- Je ne repartirai pas avant d’avoir eu des réponses, réplique l’inspecteur. Vous comprenez ?
Elle hoche la tête avant de s’asseoir. Elle n’y échappera pas. L’inspecteur se demande si elle n’a pas été jointe par Dr Kamel d’en dire le moins possible ou même de la pousser à mentir pour le couvrir…
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1 août 2013 à 22 10 19 08198
Pour toi 75e partie
Par : Adila KATIA
- La vérité, c’est tout ce que je vous demande !
Il accroche son regard, pour voir si son message était bien passé. Elle hoche lentement la tête, fermant les yeux, le temps de deux secondes.
- Je suis à votre disposition, répond-elle. Vous avez dit Fouzia… ?
- Oui, c’est une patiente soignée chez vous depuis des années ! Que pouvez-vous me dire sur elle ? Sur son comportement ?
- Je… ne la connais pas vraiment, répond l’assistante après une brève hésitation. Elle venait à ses rendez-vous ! Je n’ai pas de relation avec les patients en général ! Mais pourquoi m’interrogez-vous sur elle ?
- Une enquête est en cours, répond-il, suite à son agression ! D’après elle, Dr Kamel s’en est pris à elle !
- Non ! s’écrie-t-elle. Impossible ! C’est un homme respectueux ! L’agresser ? se demande-t-elle. Je ne crois pas. Il est tellement calme et patient ! D’ailleurs, pourquoi s’en prendrait-il à elle ?
- D’après elle, ils avaient une liaison !
L’assistante était toute surprise. Puis elle hausse les épaules, se faisant à cette évidence.
- C’est un bel homme, très respecté, très riche. N’importe quelle femme chercherait sa compagnie !
- Vous aussi ?
- Non, je suis mariée… Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’il est beau malgré son âge ! J’ai entendu dire qu’il allait partir en pèlerinage avec sa femme !
- Raison de plus pour qu’il étouffe sa relation avec elle ! remarque l’inspecteur. Puis-je voir son dossier ?
L’assistante fouille dans les dossiers et elle n’en revient pas. Elle s’affole même, cherchant partout.
- Quelqu’un a touché aux dossiers des malades ! Je ne comprends pas ! Je ne le retrouve pas !
- On ne vous aurait pas demandé de l’égarer ?
- Non, je vous le jure !
- Alors, retrouvez-le ! Si elle a bien été soignée ici, il doit rester une trace, même après sa disparition !, lui fait-il remarquer, insistant et très sec. Je ne repartirai pas sans le dossier ! Je ne quitterai pas la clinique avant ! Même si je dois y passer toute la journée !
L’inspecteur sort du bureau et se rend auprès des agents de sécurité. Il leur montre la photo de Fouzia. Des cinq agents, aucun ne la reconnaît.
- Il y a tellement de malades !, dit l’un d’eux. Mais une belle dame comme elle, ça ne s’oublie pas !
- Elle a été soignée ici ! Comment se fait-il que vous soyez tous frappés d’amnésie ?
A la réception, on est plus hésitant avant de répondre. La jeune femme secoue la tête.
- Je ne peux pas affirmer avec certitude qu’elle ne soit pas venue ni même qu’elle ait été une de nos patientes ! Mais je vous suggère d’aller à notre pharmacie interne ! Si elle a été soignée et suivie, il doit y avoir un fichier !
L’inspecteur la remercie et s’y rend rapidement. La pharmacienne a bien une fiche à son nom et la lui remet. Il remarque qu’elle a été sous l’emprise des calmants pendant des années et qu’elle n’a pas renouvelé l’ordonnance depuis neuf mois. Que s’est-il passé pour qu’elle ait interrompu son traitement si subitement ?
Il se demande où est la vérité dans cette histoire. A-t-elle été suivie ? Si c’est une preuve fabriquée, il n’y aurait pas cette vieille fiche. Elle aurait été neuve il aurait pensé qu’elle a été “fabriquée” à la demande du docteur. Mais ce n’est pas le cas. Là, il en est convaincu…
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1 août 2013 à 22 10 19 08198
Pour toi 76e partie
Par : Adila KATIA
- Vous travaillez ici, depuis quand ?, interroge-t-il la pharmacienne qui préparait des médicaments dans des sachets.
- Dix ans, répond-elle. Pourquoi ?
- Connaissez-vous bien Dr Kamel ?
- Non, je travaille seulement pour lui… Pourquoi ?
- J’enquête sur lui et cette patiente. D’après elle, ils auraient eu une relation pendant des années !
La pharmacienne hausse les épaules.
- Qui sait ?
- Pouvez-vous me la décrire ?
La pharmacienne la décrit grande, teint et yeux clairs. Quant à la couleur de ces cheveux, elle l’a vue en blonde, en rousse et en châtain foncé.
- Malgré le miracle des teintes qui transforme complètement la personne, saurez-vous la reconnaître ?
L’inspecteur lui montre la photo de Fouzia et la voit froncer des sourcils, une légère moue aux lèvres.
- Je ne sais pas si c’est elle ou c’est une femme qui lui ressemble beaucoup ! Mais ça pourrait être elle !
-Merci…
Il garde la fiche et retourne auprès de l’assistante qui a vidé tous les tiroirs. Des centaines de dossiers sont empilés sur le bureau, sur son fauteuil et sur le meuble de la photocopieuse.
- Je ne comprends pas, dit-elle. C’est la première fois que cela m’arrive ! Jamais je n’ai égaré de dossiers avant aujourd’hui ! J’espère qu’il est chez le docteur !
- Je l’espère…
- Il arrive !
Depuis la fenêtre de son bureau, elle l’a aperçu dans sa voiture. Il se gare toujours au même endroit. En face de leurs bureaux.
L’inspecteur s’approche de la fenêtre et le regarde descendre de sa voiture, prendre son cartable et des journaux avant de fermer. Il le perd de vue à son entrée dans la clinique. Il prend tout son temps pour venir à son bureau.
Quand il arrive enfin, il n’est pas surpris de trouver l’inspecteur. Les agents de sécurité l’ont avisé de sa présence.
- Bonjour !, leur dit-il avant de demander à son assistante :
- Combien de malades aujourd’hui ?
- Une dizaine…
- Pardon de perturber votre programme, l’interrompt l’inspecteur, mais je suis votre premier rendez-vous ! J’ai des questions à vous poser ! Vous verrez vos malades après ! D’ailleurs, c’est pour parler de l’une d’elles ! Fouzia… Votre assistante ne retrouve pas le dossier ! L’avez-vous pris ?
- Oui, j’en avais besoin ! Allons dans mon bureau, nous y serons plus à l’aise…
L’inspecteur l’y suit. Le psychiatre de renom a retiré sa veste et l’a accrochée à un portemanteau, dans le coin du bureau.
- Du café ?, propose-t-il.
- Non…
L’inspecteur va s’asseoir sur le divan, un sourire ironique au coin de la bouche.
- C’est ici que vos malades se livrent à vous…Mais aujourd’hui, c’est moi qui vais vous écouter, dit-il. Parlez-moi de Fouzia…
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15 août 2013 à 10 10 43 08438
Pour toi 77e partie
Par : Adila KATIA
- C’est une patiente qui a rencontré beaucoup de déceptions dans sa vie ! Je l’ai souvent reçue pour des séances où elle me racontait ses misères ! Je peux dire qu’elle n’a pas eu de chance ! Elle avait souvent des insomnies et j’ai dû lui prescrire des somnifères et des calmants pendant des années !
- Vous a-t-elle confié avoir une relation amoureuse avec un homme marié ?
Le psy hausse les sourcils.
- Comme tout être humain, elle a rencontré quelqu’un, connu l’amour et ses déceptions, dit-il.
C’est une belle femme ! Elle attendait beaucoup de la vie…
- Connaissez-vous l’identité de son ex ?
- Non, pourquoi ?
- D’habitude vous ne prenez pas les dossiers des patients avec vous, pourquoi celui de Fouzia n’était pas rangé dans le tiroir de votre assistante ? Pourquoi l’avez-vous pris ? Qu’avez-vous fait avec ?
Le psy s’éclaircit la gorge.
- Elle voulait me voir, elle ne se sentait pas bien. Elle voulait parler des malheurs qui lui sont arrivés récemment. Avant de lui donner une nouvelle ordonnance, je devais revoir son dossier car je ne l’avais pas vue pendant des mois !
- Que lui est-il arrivé ?
- Elle ne m’a pas raconté en détails, juste qu’elle a perdu quelqu’un qu’elle aimait beaucoup, confie le psy en allant sortir le dossier de son cartable. Je lui ai prescrit un antidépresseur…
L’inspecteur s’approche pour en lire le contenu.
- Je voudrais une copie de son dossier, pour le lire plus tard !
Le psy appuie sur le bouton de l’interphone et demande à son assistante de lui faire une photocopie du dossier. Elle vient le chercher.
L’inspecteur s’assoit, signifiant que l’entretien n’est pas encore fini. Il voit le psy sourire, tout en prenant place derrière son bureau.
- Que pouvez-vous me dire sur Dr Kamel ?
- C’est un homme bon, prévenant. Pourquoi ?
- Connaît-il la patiente Fouzia ?
- Je l’ignore… Peut-être se sont-ils croisés ici à la clinique, mais je ne les ai jamais vus se parler ou ensemble.
Pourquoi ?
- Si je vous disais qu’elle a été agressée par Dr Kamel et qu’ils ont eu une aventure qui a duré des années, poursuit l’inspecteur… Qu’est-ce que vous en penseriez ?
- Rien… Tout est possible dans la vie, répond le psy. Même si je ne pense pas qu’ils aient eu une aventure. Dr Kamel est associé à son beau-frère ! Tout se sait ici. D’après ma patiente, elle ne s’est jamais cachée. C’était une relation affichée, connue de tous !
- Hum… Mais si elle était connue de tous, pourquoi s’est-il emporté ? Pourquoi l’a-t-il agressée ? S’il la sait fragile psychologiquement, pourquoi s’acharne-t-il sur elle ?
Le psychiatre secoue la tête, soudainement grave.
- Ecoutez, je ne suis pas au courant pour leurs relations, mais toutes ces questions, vous devriez les poser au Dr Kamel !
- Vous avez raison mais je pense que c’est évident ! Il ne lui pardonne pas d’avoir tenté de détruire la vie tranquille qu’il menait avec sa famille ni que cela soit su de ses amis et relations professionnelles ! Il a une clinique et un nom que rien ni personne ne peut entacher ! C’est un homme de pouvoir !
- Si vous le dites ! Inspecteur, j’ai des patients qui m’attendent, s’excuse le psy. Je reste à votre disposition !
- Merci !
Ils s’échangent une poignée de mains, et l’inspecteur passe chez son assistante pour récupérer la copie du dossier de Fouzia. Il décide de ne pas retourner au commissariat. Il prend un taxi et se rend chez Fouzia. S’il la trouve, il a besoin de vérifier le contenu de sa boîte à pharmacie…
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15 août 2013 à 10 10 44 08448
Pour toi 78e partie
Par : Adila KATIA
Cette dernière s’apprête à partir au travail lorsqu’il frappe chez elle. Elle ne cache pas sa surprise.
- Bonjour inspecteur !
- Bonjour…
- J’allais partir, dit-elle en reposant son sac à main sur le meuble de l’entrée. Ce doit être urgent pour que vous veniez si tôt…
- Ma journée a commencé il y a trois heures, répond-il en la suivant au salon. Je devais vous voir avant…
- Vous avez du nouveau ?
- Non, hélas, pas pour l’instant, répond-il, ne lui racontant pas son passage à la clinique. Je voulais avoir de vos nouvelles !
Fouzia hausse les épaules avant de s’asseoir, l’invitant à en faire de même. La tristesse s’est peinte sur son visage. Des larmes brillent dans ses yeux. Elle respire profondément avant de répondre.
- Comment je vais ? se demande-t-elle. Des fois, je ris, des fois je pleure mais le plus souvent, je pleure, reconnaît-elle. De tristesse, de déception… Inspecteur, on ne doit jamais se fier à quelqu’un même si on le connaît depuis des années ! Ma relation, mon histoire avec Dr Kamel, ce n’est pas le fruit de mon imagination ! Je ne suis pas une enfant de sept ou huit ans qui se construit un personnage avec qui discuter, avec qui passer le temps ! Cela va vous surprendre mais je ne regrette pas d’avoir aimé… Je regrette seulement qu’il veuille me faire passer pour une folle. Il nie m’avoir connue et avoir passé du temps avec moi alors qu’il était autant avec moi qu’avec sa famille ! Je n’ai jamais voulu faire du mal à sa famille ! Sincèrement, je regrette d’avoir envoyé les photos à son bureau. Si je n’avais pas écouté ma collègue, il ne serait rien arrivé de tout cela ! Il ne m’aurait pas agressée en pleine rue, il n’aurait pas envoyé quelqu’un récupérer nos souvenirs ! Il n’avait pas le droit, cela m’appartenait !
- On finira par les retrouver, promet-il.
- Je ne crois pas, dit Fouzia très réaliste. Ils ont utilisé des gants… même les empreintes de Kamel ont disparu ! Pourtant il venait, touchait tout…
- Il aurait chargé quelqu’un de tout nettoyer ?
- Il avait les clefs, dit-elle. C’est fort possible…
- Fouzia, je voudrais voir où vous rangez vos médicaments !
- Dans le tiroir du meuble de la salle de bains…
Elle n’a pas à lui montrer où elle se trouve. Il s’y rend et elle le suit. Elle le regarde retirer tous les médicaments et les mettre dans un sachet, pour les emporter.
- Laissez-moi les somnifères ! Je ne peux pas dormir sans eux !
- Depuis quand les prenez-vous ?
- Chaque fin de journée, depuis quelques semaines ! Avec tous ce que j’ai vécu dernièrement, j’ai du mal à m’endormir !
- Et ces calmants ? demande-t-il en lui montrant la boîte. Où les avez-vous achetés ?
- Kamel me les avait donnés…
L’inspecteur hoche la tête.
- Vous n’en prenez plus, n’est-ce pas ?
- Non mais les somnifères si, précise-t-elle. Laissez-moi en quelques-uns !
- Oui. Avez-vous une ordonnance ? Qui vous les a prescrits ?
- À chaque fois que j’ai eu besoin de médicaments, Kamel m’en apportait…
- Bon, je ne vais pas vous retarder davantage…Mais… êtes-vous déjà allée à sa clinique ?
- Non ! Il ne voulait pas…
- Bien ! Excusez-moi de vous avoir retardée !
L’inspecteur part en premier. Il se rend au commissariat et s’enferme dans son bureau. Il a besoin de prendre du recul et de revoir tous les éléments de cette enquête…
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
15 août 2013 à 10 10 44 08448
Pour toi 79e partie
Par : Adila KATIA
Il ne comprend pas. Quelque chose lui échappe. Il y a bien une patiente Fouzia. Est-ce une femme qui lui ressemble ou est-ce bien elle ? Il a des doutes car rien ne peut prouver qui des deux dit la vérité ?
Fouzia a bien été agressée, elle ne s’est pas faite ses marques sur les bras, toute seule. Quelqu’un a forcé la serrure de son appartement et a pris ses objets de valeur ainsi que les souvenirs de leur relation amoureuse.
Elle n’a pas pu manigancer cela toute seule. D’ailleurs, à quoi cela lui aurait-il servi ? Elle n’a tenté de nuire à personne. Sa relation qu’elle fût connue de tous, ne l’aurait pas mise dans la gêne. Apparemment, elle n’a plus de contact avec sa famille. Elle n’a de compte à rendre à personne.
Ce qui n’est pas le cas du docteur Kamel qui verrait sa notoriété en prendre un coup si on apprenait qu’il avait une maitresse. En plus de sa vie de famille qu’il aurait brisée d’un coup.
Non, celui qui serait réellement perdant, c’est bien lui. Pour la discréditer, il tente de la faire passer pour une folle.
Mais en repensant aux déclarations de la pharmacienne, il a d’autres doutes. La présence de la fiche au nom de Fouzia et la concordance des traitements le laissent pensif. Se pourrait-il qu’il ait dit la vérité ? Qu’elle soit une malade qui le harcèle avec son amour ?
Son portable sonne et il décroche en reconnaissant le numéro de Nora. Elle est allée à l’entreprise où Fouzia travaille et elle a discuté avec le directeur pour qui elle travaille et ces collègues.
_ Elle prenait des congés trois fois, par an, lui confie-t-elle. à chaque fois, deux semaines…
_ As-tu pensé à demander si elle recevait des appels ? de la visite ?
_ Non, elle avait une ligne directe et n’avait pas besoin de la standardiste pour appeler ou recevoir des appels ! sa collègue de bureau est au courant des problèmes qu’elle a rencontrés avec le Dr Kamel ! Elle ne comprend pas pourquoi elle n’a pas porté plainte !
_ Mais a-t-elle été témoin de leur rencontre ? de leurs querelles ?
_ Non mais elle les avait souvent vus ensemble ! Elle était choquée d’apprendre qu’ils étaient ensemble sans avoir été mariés par un imam ou à la mairie ! Pour elle, il mérite d’aller en prison, pour avoir abusé de sa confiance!
_ Elle n’a plus vingt ans depuis longtemps !réplique l’inspecteur. Moi je voudrais prouver qu’ils ont eu cette relation et qu’il fait tout pour qu’elle ne soit pas rendue publique ! Il monte un dossier, contre elle, prouvant qu’elle est folle, que sa place devrait être dans un asile ! il en a les moyens et rien ne peut l’empêcher d’atteindre son but !
_ Ce serait injuste pour elle. Elle est une victime mais on risque gros à vouloir démontrer qu’il n’a aucun scrupule et que pour atteindre ces objectifs, il utilise ces relations et son argent !
_ Ecoute, si tu crains pour ta carrière, je te confie une autre mission où tu ne risques rien ! C’est compréhensible que tu veuilles te protéger !
_ Mais vous inspecteur ?
_ Moi ? Je continuerais à creuser jusqu’au jour où je découvrirais la vérité ! Je voudrais l’entendre de sa bouche et je finirais par trouver un moyen ! Il reconnaîtra l’avoir agressée, lui avoir pris ses bijoux et ses économies ! Surtout qu’il tente de la rendre folle ! Si c’est vrai, c’est lui le malade mental !
_ Elle risque de perdre son travail s’il médit d’elle ! Je l’imagine bien aller parler d’elle, à son premier responsable !
_ S’il a un fond aussi mauvais, c’est lui qui devrait être suivi par un psy, remarque l’inspecteur. Mais je vais le laisser agir ! Je suis sûr qu’il ne restera pas les bras croisés ! Mais t’inquiète, je l’aurais à l’œil ! Si Fouzia dit la vérité, on finira par découvrir le vrai fond de leur histoire ! Je continuerais mon enquête et crois-moi ! Je ne l’abandonnerais pas !
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15 août 2013 à 10 10 46 08468
Pour toi 80e partie
Par : Adila KATIA
Alors qu’ils allaient raccrocher, une question lui traverse l’esprit.
- Dis, as-tu pensé à lui montrer une photo de lui ?
- Oui, mais elle n’est pas sûre. Elle les voyait de loin, donc rien de sûr…
- Hum… Merci Nora !
Il raccroche tout en pensant que l’incertitude de la pharmacienne et de cette collègue ne leur simplifiait pas les choses. Il se lève pour prendre du café quand le téléphone du bureau sonne. Il décroche à la troisième sonnerie.
- Bonjour…
L’inspecteur se raidit en reconnaissant la voix d’un haut responsable qu’on ne nommera pas (pour rappel, cette histoire est véridique, même si les personnages, les professions, les lieux et les dates ont été modifiés). C’est la deuxième fois qu’il l’appelle.
- Où en êtes-vous dans cette enquête ? Celle du Dr Kamel…
- Rien de nouveau, hélas !
- D’un côté, c’est mieux ainsi mais un conseil…S’il y a du nouveau pouvant compromettre la réputation de mon ami, je tiens à le savoir et faites en sorte qu’il n’en reste rien !
- Mais la… la victime…
- N’allez pas l’écouter ! Elle n’est rien… Lui, au contraire, est un homme public.
-J’ai beau vouloir être obéissant et agréable, il demeure des points noirs dans cette histoire que je voudrais éclaircir, ose dire l’inspecteur. Cette femme, Fouzia, ne lui a rien fait de mal !
- Je ne veux pas savoir ce que vous pensez de cette affaire ! Je n’accepterai pas qu’on ne m’écoute pas ! L’aide que je peux lui apporter est d’étouffer cette histoire ! Ai-je été clair ? Les points noirs comme vous dites, faites les disparaître ! Vous avez compris ?
L’inspecteur toussote, la gorge sèche.
- Oui, lâche-t-il.
- Tenez-moi informé de jour comme de nuit !
Il raccroche brusquement. L’inspecteur Brahim soupire en entendant le retour de la tonalité. Il se rasseoit lentement, se prenant la tête entre les mains. Cette enquête allait lui compliquer la vie. Il le sentait.
L’interphone sonne et il décroche. Des policiers ont arrêté des voleurs, probablement ceux qui ont cambriolé l’appartement de Fouzia.
- Amenez-les-moi dans mon bureau !
Il sait que s’ils ont bien été payés, ils ne donneront pas le nom du commanditaire et qu’ils seront prêts à aller en prison s’il le faut.
Les policiers les introduisent dans son bureau. L’inspecteur remarque qu’ils ont entre vingt-deux et trente ans. Ils sont bien habillés. Le plus âgé répond au prénom de Samir.
Il est déjà fiché par la police. L’inspecteur décide d’en profiter. Il demande aux policiers d’emmener les deux autres dans une autre pièce.
-Vous êtes plombier de profession, relève-t-il. Plusieurs appartements ont été cambriolés, après que vous ayez effectué des travaux ! Tous ont été visités. Vous avez soulagé les propriétaires de leurs objets de valeur et de leurs économies !
- Personne n’a porté plainte !, réplique le plombier.
- Vous profitiez des travaux pour faire des repérages ! Astucieuse l’idée d’effectuer des doubles des clefs ! Vous êtes entrés sans faire de bruit après avoir surveillé les habitudes des propriétaires et de leur voisinage !
- Rien ne prouve que c’était nous !
- L’équipe scientifique a relevé vos empreintes !, affirme l’inspecteur en tapotant sur un dossier. Vous allez retourner en prison. Vos complices s’en sortiront avec des sursis, mais vous, vous n’y échapperez pas !
- J’ai travaillé là-bas ! C’est normal qu’il reste des traces de mon passage !
- Bonne chance pour convaincre le juge d’instruction ! En attendant, vous êtes en garde à vue !
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15 août 2013 à 10 10 46 08468
Pour toi 81e partie
Par : Adila KATIA
- Vous ne pouvez pas me garder ici ! Je n’ai rien fait, rien volé… J’ai des clients qui m’attendent ! Des réparations à leur faire ! Vous entendez ? Je n’y suis pour rien dans ces vols !
- Inutile de crier ! L’enquête se poursuit et nous serons vite avisés sur votre implication !
Peut-être que vos “associés” ont voulu profiter de votre “notoriété” et de votre passé pour faire les coups ! Votre passé vous enfoncera même si vous n’avez rien commis ! Si vous savez quoi que ce soit, je vous conseille de vous mettre à table ! Parlez !
- Vous ne pouvez pas me garder ici !
- Comme si j’allais me gêner !
L’inspecteur appuie sur l’interphone et demande aux agents de le mettre en garde à vue. Il se rend ensuite auprès des policiers qui ont mis la main sur eux.
- Où sont leurs papiers ? leurs affaires ?
On sort des enveloppes où ont été rangés leurs portables, leurs papiers et l’argent qu’ils avaient sur eux. L’inspecteur Brahim jette un coup d’œil sur l’historique des téléphones.
Nora, qui vient d’arriver, lui donne son avis.
- Je ne crois pas que tu puisses trouver quelque chose dessus ! S’il a tout mis au point, il a dû leur donner des téléphones et des puces qu’ils ont jetées ou détruites !
- L’un d’eux a peut-être fait l’erreur d’enregistrer un numéro… On ne sait jamais ! Demande à l’opérateur le relevé des appels et des messages ! Je suis sûr qu’il les a utilisés pour récupérer les photos !
- J’y vais tout de suite !
L’inspecteur retourne à son bureau et appelle Fouzia.
- Dites, avez-vous eu des problèmes de plomberie ? l’interroge-t-il.
- Oui… Mon chauffe-bain avait une fuite…
- Vous souvenez-vous du plombier ?
- Oui, un jeune, assez beau garçon. En fait, il n’est pas venu seul. Un stagiaire l’accompagnait…
- Un roux avec des taches de rousseur…
- Oui… Comment le savez-vous ? Qu’a-t-il à voir avec l’enquête ?
- Ce sont de simples questions de routine…Avez-vous effectué d’autres travaux ? poursuit-il, même s’il connaît la réponse.
- Non, rien depuis des années…
Il lui souhaite une bonne journée et raccroche. Il appelle la clinique et il a l’idée de se faire passer pour Samir, le plombier. Il donne son nom.
- J’ai perdu ma carte de rendez-vous, ment-il. Je voudrais connaître la date de mon prochain contrôle, s’il vous plaît !
- Une minute, je vous prie !
L’inspecteur reste en ligne. Un sourire se dessine sur son visage lorsque la réceptionniste lui répond, étonnée.
- Mais vous aviez rendez-vous la semaine passée !
- Oui, mais j’ai perdu ma carte de rendez-vous, répète-t-il. Le prochain rendez-vous, c’est pour quand ?
- Lundi à 14h !
- Merci…
Il raccroche lentement. Ainsi Samir s’était déjà rendu à la clinique du Dr Kamel. Il ne pourra pas prétendre ne pas le connaître. Nora l’a rejoint dans son bureau et il l’informe de sa découverte. La nouvelle ne l’emballe pas.
- C’est une clinique très connue. Même s’il s’y soigne, rien ne prouve qu’ils étaient en contact !
- J’attends les relevés des téléphones. Peut-être qu’ils étaient en contact, suppose l’inspecteur. Ce serait la preuve qu’il faut pour qu’ils déballent leurs secrets en échange de leur liberté !
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15 août 2013 à 10 10 47 08478
Pour toi 82e partie
Par : Adila KATIA
Son instinct ne l’a jamais trompé. Il s’y est toujours fié. Le plombier est dans le coup ainsi que ses jeunes complices. Il doit trouver le moyen de les faire avouer et surtout de récupérer les photos et les bijoux.
Si les photos sont encore entre leurs mains…
L’inspecteur les laisse réfléchir pendant quelques heures. Le temps de recevoir les relevés des appels, il tombe sur ceux passés à la clinique. Aucun à la ligne directe du Dr Kamel. La déception se lit sur son visage.
- Ce n’est pas parce qu’il y a été soigné ou qu’il y est suivi qu’il est derrière le cambriolage, insiste Nora. C’est peut-être une coïncidence ?
- Non, non, non…Ils ont retrouvé entre leurs mains alors qu’ils tentaient de les vendre, des objets appartements aux familles cambriolées ! Ce n’est pas par hasard ! Le riche et célèbre docteur n’a pas voulu se salir les mains ! D’autres ont fait le boulot, à sa place ! Ils vont parler… Je ne relâcherai pas Samir avant !
- Tu vas lui parler maintenant ?
- Je ne peux pas attendre ! Fouzia est une victime qui risque de perdre la raison. Il l’aura à l’usure si je reste les bras croisés !
Il appuie sur l’interphone et demande à ce qu’on lui ramène Samir. Il est dépassé par la situation. L’attente l’a miné. L’inspecteur le sent prêt à exploser.
- Je n’irai pas par quatre chemins. Je sais que tu as en ta possession des albums de photos et ses bijoux… Je te propose de me les rendre en échange de ton blanchiment !
Samir est devenu livide. Ses lèvres ne sont qu’un pli.
- Ce n’est pas toi que je veux mais celui qui t’a demandé de le faire ! Toi tu n’es qu’un instrument entre ses mains ! Si ce qu’il t’a demandé de prendre est encore chez toi, remets-le nous ! On fermera les yeux sur cette erreur ! Je suis sûr que tu as travaillé pour lui et qu’il était au courant de tes problèmes avec la justice ! Dis-moi que j’ai tort !
- J’ai bien effectué des travaux dans la clinique. J’ai des papiers en règle… et oui, il sait pour mes démêlés avec la justice !
- Tu peux encore te racheter !insiste l’inspecteur. Mais raconte-moi tout !
Samir le regarde. Après un moment d’hésitation, il demande :
- Vous tiendrez parole ?
- Je te jure qu’il ne restera aucune trace de ton arrestation ! Mais j’aurais besoin de savoir ! Connais-tu le Dr Kamel ?
- Oui, je dois le voir lundi prochain…
L’inspecteur et Nora s’échangent un coup d’œil.
- Mon instinct ne me trompe jamais…
Il prend place derrière son bureau et l’invite à tout raconter. Il en a une idée mais il veut l’entendre. Même Nora reste pour l’écouter…
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15 août 2013 à 10 10 48 08488
Pour toi 83e partie
Par : Adila KATIA
- J’avais un double des clefs mais j’ai forcé les serrures. Je ne pensais pas qu’on remonterait si vite à nous !
- Mais après ? Qu’as-tu fait ?, l’interroge Nora. Le but n’était pas seulement de l’effrayer !
Samir raconte avoir pris les bijoux en or et en argent, les économies placées dans une serviette en cuir après avoir mis les albums de photos dans un carton.
- Que faisaient tes complices ?
- Ils étaient chargés de tout renverser… comme si on cherchait… alors qu’on savait où tout était rangé, confie Samir, les yeux baissés. Je regrette…
- Rassure-moi ! Tu ne lui as encore rien donné, j’espère !
- Non, non mais j’ai rendez-vous lundi après-midi !
L’inspecteur soupire avant de sourire, satisfait.
- Bien, bien…
Il réfléchit un court moment avant de lui dire :
- Voilà comment nous allons procéder ! Tu vas tout me remettre !
- Je dirais quoi au Dr Kamel ?
- La vérité : que la police vous a arrêté et tout pris ! Il ne pourra pas vous nuire ! Et il aura d’autres soucis plus importants que penser à vous !
à l’intention de Nora.
- Allez, relâchez-les !
Samir soupire de soulagement.
- Vous n’interrogerez pas les autres ?
- Fais-le pour moi, même si je sais qu’ils ne nous en apprendront pas plus ! Mais gardez-les jusqu’à demain ! Cela leur servira de leçon !
- Mais ils ont bien commis des vols !, lui rappelle Nora.
- Personne n’a porté plainte contre eux ! Moi je vais récupérer tout ce qui appartient à Fouzia ! Je vous vois demain à la première heure !
- Au revoir inspecteur !
Il accompagne Samir et lui donne ces effets personnels.
- Je te ramène chez toi, lui dit-il. Mais avant, on passe chercher ce que tu as pris chez la dame !
En fait, il est trop impatient pour attendre le lendemain matin. Qui sait ce qui pouvait lui traverser l’esprit durant la nuit ?
- Pas de problème, répond Samir. Mon garage est à une demi-heure d’ici !
Ils partent dans une voiture de service. Lorsqu’ils se garent devant le garage, Samir donne le trousseau de clefs à l’inspecteur qui ouvre les cadenas.
à l’intérieur sont entreposés les outils de travail et des pièces de rechange. Dans le fond, dans une malle en fer sont posés dans un carton les albums de photos, les bijoux…
Il le prend. Samir garde la tête baissée.
- Évite de te remettre dans de beaux draps ! Tu as de la chance d’être tombé sur moi ! En replongeant dans d’autres magouilles, tu serais allé en prison pour un bon bout de temps ! Ton passé fera de ta vie un enfer ! Alors, promets-moi d’y penser la prochaine fois !
Samir hoche la tête plusieurs fois.
- Je n’oublierai pas ! Je vous le promets !
- Je te conseille de restituer tous les objets volés, si tu en as encore, à leurs propriétaires !, dit l’inspecteur.
- Je n’oserai pas affronter leur regard !
- Mets-les dans des cartons, dépose-les devant leurs portes avant de filer ! Cela leur fera une belle surprise !
Ils s’échangent une poignée de mains. L’inspecteur met le carton à l’arrière de la voiture. Samir reste pour mettre de l’ordre dans ses affaires.
- Je vous dépose chez vous ?, demande le chauffeur à l’inspecteur.
- Non, emmenez-moi à cette adresse. Je suis sûr que la propriétaire de ces biens doit être impatiente de les retrouver !
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15 août 2013 à 10 10 49 08498
Pour toi 84e partie
Par : Adila KATIA
- Vous !, s’écrie-t-elle en ouvrant grande la porte. Qu’est-ce qui vous amène ?
- J’ai ce carton qui me pèse sur les bras, plaisante-t-il. Je voudrais bien le poser quelque part !
Fouzia lui désigne la table basse du salon.
- Vous ne l’ouvrez pas ?, l’interroge-t-il après s’être redressé. Vous n’êtes pas curieuse de connaître son contenu ?
- Si mais…
Elle va ouvrir le carton. Un cri de surprise sort de sa poitrine. Apparemment, elle n’espérait plus. Elle saisit les bijoux et les pose sur la table basse avant de prendre quelques albums. Elle s’assoie et en ouvre un, tournant les pages, une à une. L’émotion rougit son visage. Lorsqu’elle lève les yeux vers l’inspecteur qui a pris place en face d’elle, il peut les voir briller de larmes contenues.
Le fait de se revoir avec lui la bouleverse. Les moments de bonheur figés, où ils sont main dans la main, où elle est dans ses bras ou appuyée à son épaule la font pleurer. Les années avaient passé, mais malgré tout ce qui était arrivé, une partie de son cœur continuait à l’aimer.
- Vos bijoux…, lui rappelle l’inspecteur en les poussant devant elle.
- Je sais… Mais ces photos ont plus de valeur pour moi ! Vous voyez, je disais la vérité ! Tout ce qu’on a partagé, je ne l’ai pas imaginé !
- Je vous ai cru !, lui répond-il. Même si parfois le doute m’empêchait de dormir ! Et puis, ce matin, ils ont arrêté des voleurs… Grâce à l’un d’eux, j’ai pu récupérer vos biens !
- Merci… Donc Kamel n’a rien à voir avec le cambriolage !
L’inspecteur lui explique comment il les avait embauchés pour ce “travail” tout particulier.
- Et maintenant ?, demande-t-elle. Que va-t-il se passer ?
- Si vous voulez porter plainte…
Mais elle en refuse l’idée.
- Non, non… Il m’en voudra à mort, et même s’il est emprisonné, il m’enverra des voyous ! Non, je ne veux pas provoquer sa colère ! Qui sait ce qu’il leur demandera cette fois !
- On assurera votre sécurité, promet l’inspecteur Brahim. Il ne pourra pas vous approcher !
- Non, non…
- Mais il doit payer pour ce qu’il a fait ! Il voulait vous rendre folle ! Il voulait vous traîner en justice pour l’avoir soi-disant harcelé ! Ecoutez-moi, la justice tranchera en votre faveur !
- Il a les moyens de la retourner à son avantage ! Je préfère le laisser à sa conscience !, dit-elle, décevant l’inspecteur qui finit par accepter son refus.
- Alors je m’occuperai de lui ! Je ne peux pas me résoudre à le laisser s’en tirer à bon compte ! Il a gâché vos plus belles années. Il vous savait seule et en a profité ! Rien que pour ça, il mérite la prison… Il a utilisé toutes ses relations pour étouffer votre relation ! Il est indigne de respect !
- Inutile d’insister, dit-elle fermement. Je ne porterai pas plainte ! Quant à être indigne… l’amour m’a aveuglée…
- Oui, mais il a profité de vous ! C’est une crapule en costume et aux mains blanches ! Il est indigne de vous et il ne mérite pas le respect !
Fouzia hausse les épaules. Qui des deux l’est le plus ? Kamel aurait dû la connaître après toutes ces années. Elle n’a jamais voulu troubler l’ordre dans sa vie familiale et professionnelle. C’est par amour qu’elle s’est effacée à chaque moment crucial de sa vie. Elle ne lui a jamais rien demandé. Elle l’aimait, et seul comptait leur amour…
- Je dois passer à autre chose, dit-elle. Dans quelques mois, je partirai en retraite et je pense quitter le quartier ! Depuis le cambriolage, j’ai l’impression que les voisins me voient mal…
- Ce ne doit être qu’une impression, la rassure l’inspecteur. Mais l’idée d’un nouveau départ, c’est quelque chose de bien ! Je pense pouvoir vous y aider…
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15 août 2013 à 10 10 51 08518
Pour toi 85e partie
Par : Adila KATIA
- Comment allez-vous m’aider ?
L’inspecteur sourit et se veut rassurant.
- Ne vous inquiétez pas ! Vous n’avez pas besoin de le savoir. Puisque vous ne portez pas plainte, je dois y aller ! Mais je vais prendre quelques albums avec moi…
- Pourquoi faire ?
- Je n’ai pas encore signalé leur découverte, dit-il. Sinon ils poursuivront l’enquête… Donnez-moi les plus récents !
Fouzia les lui remet.
- Je vous les ramènerai prochainement, promet-il. Soyez prudente !
- J’essayerais !
Elle le raccompagne à la porte.
- S’il y a quoi que ce soit, vous avez mon numéro, lui rappelle-t-il. Je reste à votre disposition, de jour comme de nuit !
- C’est gentil…
L’inspecteur part, satisfait. Il ne retourne pas au bureau et ne rentre pas chez lui. Il se rend dans un cybercafé dont le propriétaire est un ami. Il dépose sur son bureau la boîte de gâteaux et les limonades. Les deux amis échangent une poignée de mains chaleureuse tout en prenant des nouvelles.
- Si tu as apporté de quoi grignoter, c’est qu’il y a du boulot derrière ! Qu’est-ce qui t’amène cette fois ?
- Tu me connais si bien que ça, s’écrie l’inspecteur en regardant dans la salle bondée d’internautes. Ça ne désemplit pas chez toi !
- Grâce à Dieu… Tu as besoin d’un poste ? Je te laisse le mien, propose l’ami.
- Non, juste de ton scanner ! Si tu peux m’aider, je ne refuserai pas !
Il dépose les albums de photos et les tourne vers lui.
- Scanne-moi toutes ces photos et mets-les moi dans une clé USB, lui demande-t-il en prenant place dans son fauteuil. Hum… comme il est confortable !
- Faut bien joindre l’utile à l’agréable ! J’aurais quoi en échange ? Pourquoi tu ne le fais pas au commissariat ?
- Je crains les fuites…
- Donne-moi du temps alors ! Je dois finir le montage des vidéos d’un mariage !
- Un montage ? Tu pourrais aussi m’en faire un sur un CD ?
- Oui, comme tu veux… Combien de copies en veux-tu ?
- Deux, c’est bon ! Je repasse demain en fin de journée ? Tu penses pouvoir les préparer d’ici là ?
- Attends mon coup de fil avant de passer !
Il le remercie, puis rentre chez lui avec le sentiment de rétablir la justice. Si Fouzia n’était pas encore sous son emprise, elle n’aurait pas hésité à porter plainte. Mais elle est une victime parfaite pour le Dr Kamel. Si au début il y avait bien eu une histoire d’amour, une relation parfaite pour lui, il voulait récupérer les photos embarrassantes et sacrifier leur histoire d’amour et la santé mentale de Fouzia uniquement pour rester le parfait docteur que tout le monde connaît.
Le fait qu’elle refuse de porter plainte le pousse à agir à sa place. Il ne rendra pas publiques les photos, mais il a une autre idée. Dès qu’il aura le double des photos, il irait lui rendre visite chez lui ou au bureau…
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15 août 2013 à 10 10 51 08518
Pour toi 86e partie
Par : Adila KATIA
L’inspecteur doit patienter deux jours avant de pouvoir récupérer les CD où on peut voir défiler les photos d’un couple, l’un dans les bras de l’autre, le regard amoureux, dans plusieurs régions du pays et à l’étranger.
Il pense que le docteur était amoureux et qu’il ne semblait pas (en ces instants) se soucier de sa réputation alors.
- Merci mon ami !
Il prend une copie, lui en laisse une et part à la clinique. En route, il l’appelle et le prévient de sa visite. Il ne peut pas se permettre de débouler chez lui. Après les maints coups de fil qu’il a reçus, lui ordonnant de le blanchir, il préférait y aller en douceur. Mais il ne renonçait pas à lui faire payer, à sa façon…
- Je suis au cabinet, lui dit-il. J’ai plusieurs rendez-vous. Ma salle d’attente est pleine de malades ! Si vous voulez passer dans trois ou quatre heures ?
- Je serai patient, promet l’inspecteur. Dans quatre heures, je serai chez vous !
Il raccroche. En fait, il a pris deux jours de repos afin de le rencontrer sans être harcelé par les appels du commissariat. Même s’il a rendez-vous dans quelques heures, il ne peut pas s’empêcher de garer sa voiture en face de la clinique. Il peut voir entrer et sortir le personnel médical et les visiteurs. Il n’est que huit heures. Il va acheter quelques journaux et une bouteille d’eau avant de retourner dans sa voiture. Il y passe une grande partie de la journée. Il est soulagé lorsque l’heure arrive enfin.
Il sort de son véhicule, le CD dans la poche de sa veste. Il est pressé d’en finir avec le Dr Kamel.
Comme d’habitude, il y a beaucoup de malades et de visiteurs à la réception. Il se rend au cabinet et trouve encore deux patients. Il lui semble que le docteur prend tout son temps pour les examiner. Est-il toujours aussi méticuleux avec ses patients ou veut-il retarder leur entretien ? se demande-t-il, voyant le temps filer sans que la porte s’ouvre. Sa patience est mise à l’épreuve.
La secrétaire médicale a préparé les dossiers des deux autres patients restants.
- Puis-je passer avant eux ? demande-t-il. C’est urgent ! précise-t-il. Je l’ai avisé de ma visite !
- Je vais le lui rappeler…
Elle saisit le téléphone et parle doucement, s’excusant de le déranger. Elle le prévient de la présence de l’inspecteur. Elle a un air désolé lorsqu’elle tourne la tête vers lui.
- Vous devez patienter, dit-elle.
L’inspecteur pince des lèvres. Il tente de se raisonner. Il a passé la journée à attendre. Ce ne sont pas quelques minutes ou une heure de plus qui le feront craquer. Le docteur ne peut pas l’éviter. Il n’y a pas d’autres sorties.
Lorsqu’il sent son portable vibrer dans sa poche, il le saisit et fronce les sourcils en voyant qu’il s’agit d’un appel masqué. Il décide de ne pas décrocher. Il a des doutes sur la provenance de l’appel. De nouveau, on l’appelle mais cette fois, c’est Nora. Il ne décroche pas. Maintenant il en a la certitude. Le docteur a dû appeler son ami pour le rappeler à l’ordre.
Mais il est décidé. Il ne partira pas sans l’avoir vu et remis le CD. Ses amis bien placés ne pourront pas le lui éviter. Il n’y échappera pas…
Dès que le patient qui se trouvait à l’intérieur sort, l’inspecteur se précipite, surprenant la secrétaire médicale qui accourt derrière lui. Dr Kamel est choqué par son intrusion.
- Docteur, je lui ai dit de patienter mais…
- Je n’ai pas que ça à faire ! l’interrompt l’inspecteur.
- C’est bon, dit le docteur. Je m’occupe de lui. Ce doit être urgent !
- En effet ! réplique l’inspecteur en lui jetant le CD sur le bureau. Prenez le temps de le visionner, tout de suite !
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
22 août 2013 à 14 02 43 08438
Pour toi 87e partie
Par : Katia Adila
L’inspecteur s’est assis en face du Dr Kamel. Il surveille l’expression de son visage. Il le regarde insérer le CD dans son lecteur puis cliquer deux fois avant que n’apparaissent les photos. Il fronce les sourcils puis ferme les yeux un moment, comme pour ne plus les voir. Il les supprime une à une. L’inspecteur jubile en son for intérieur en voyant son visage changer de couleur.
Il éteint l’écran de son ordinateur puis retire le CD et le casse en deux puis en quatre.
- Qui vous l’a donné ?, l’interroge-t-il.
- Un inconnu qui m’attendait dehors… Écoutez, je me doutais depuis le début qu’il y avait du vrai dans ce qu’elle disait, lâche l’inspecteur. J’avoue avoir été surpris en voyant ces photos ! Je me rappelais votre passage au commissariat ! Dire que vous vouliez la faire passer pour une folle ! C’est vrai que la déception et la colère peuvent rendre fou ou pousser l’être humain à commettre des actes regrettables ! Quitte même à se retrouver derrière les barreaux ! Mais elle n’a jamais menti ! Supprimer les photos et casser le CD ne détruira pas les preuves de votre relation. D’après lui, il y en a d’autres ! Il a même un blog internet ! Il pense les poster. Apparemment, il vous connaît !
- Donnez-moi son nom !, lui ordonne le docteur en saisissant son téléphone. Je vais lui donner de mes nouvelles !
- Hélas, je n’ai pas son nom ! Il devait se douter que vous voudrez l’intimider ! Au cas où vous réussiriez à remonter jusqu’à lui, sachez que les photos se retrouveront sur internet ! Il m’a dit de vous prévenir pour éviter tout acte inconsidéré !
- Que veut-il ?, demande le docteur en s’emportant, rougissant de colère tout en raccrochant brutalement.
- Que vous ne vous approchiez plus de votre ancienne maîtresse, répond l’inspecteur. Et aussi, vous allez devoir payer pour qu’elles ne se retrouvent pas entre les mains de votre famille, de vos connaissances ! Il veut deux milliards !
- Mais il est fou ! Il n’aura rien ! C’est du chantage ! C’est ignoble !
L’inspecteur sourit.
- Il est de la même trempe que vous ! Pour récupérer les photos, vous avez usé de tous les moyens ! Vous ne valez pas mieux !
Il se lève et feint de vouloir partir.
- Vous avez une semaine pour réunir la somme, lui dit-il. Pas un jour de plus. N’essayez pas de remonter à lui et n’appelez pas mes supérieurs ! Cette fois, je ne pourrais pas vous aider et ils ne vous seront d’aucune aide. Ils ne peuvent pas bloquer les sites internet !
Alors qu’il s’apprête à ouvrir la porte pour sortir, le docteur le rappelle et le prie de rester.
- J’ai affaire docteur ! Je dois informer votre ex… Je pense qu’il voudra aussi la faire chanter !
- Vous croyez ?
- Oui, affirme l’inspecteur. J’ignore si elle tiendra le coup ! Si elle ne deviendra pas folle ! Mais revenons à vous ! Quelles sont vos intentions ? Si vous m’avez demandé de rester, c’est pour en parler, n’est-ce pas ?
Le docteur hoche la tête, tout en soupirant. Il est pensif et pâle.
- Deux milliards, c’est trop ! Il demande trop…
L’inspecteur a une mine désolée.
- Hélas je ne peux rien faire… Je n’ai pas de numéro où le joindre ! Je devrais avoir la somme avant qu’il ne décide de se manifester ! Vous savez, je pense que cet homme vous connaît personnellement et même très bien. Essayez de voir à qui vous avez parlé de ce problème dans votre entourage ! Quelqu’un qui sait tout de vous et de votre vie professionnelle et privée ! Quelqu’un qui voudrait profiter de la situation pour se la couler douce !
- Vous croyez vraiment ?
L’inspecteur se lève, satisfait de le voir douter de son entourage.
- Vous avez le temps de réfléchir et de réunir l’argent… Vous avez mon numéro docteur ! Bonne fin de journée !
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22 août 2013 à 14 02 44 08448
Pour toi 88e partie
Par : Adila KATIA
L’inspecteur Brahim ne rentre pas chez lui. Il doit voir Fouzia. Quand il l’appelle, il la trouve encore au bureau. Il lui demande de l’attendre. Il n’allait pas tarder à la rejoindre. Fouzia, même si elle est intriguée par son appel, n’a pas le temps de se poser des questions. Elle a du travail qu’elle doit finir avant le retour de son responsable.
Quand il arrive une demi-heure plus tard, elle est encore en train de saisir des documents.
- J’espère que vous n’êtes pas pressé, lui dit-elle. Je dois les finir ! Le directeur doit les prendre avec lui. Il part demain par le premier vol !
- Finissez donc ! J’ai tout mon temps, répond l’inspecteur en s’asseyant en face d’elle. Ça ne vous dérange pas que je reste ici ?
- Non…
- Est-ce qu’il vous a appelée ?
- J’ai reçu des appels juste avant votre arrivée, sur ma ligne directe…
Samia entre à cet instant, elle ne cache pas sa surprise en découvrant qu’il est l’inspecteur chargé de l’enquête.
- Si vous êtes ici, c’est que vous avez du nouveau, n’est-ce pas ?
- Non, pas pour l’instant, répond-il. J’ai des questions à lui poser…
- Sur son ex ? Il mérite la prison ! Sous son apparence de docteur tranquille, il n’est pas digne de confiance ! Je me demande s’il n’est pas en train…
- Samia !, lui reproche Fouzia. Arrête un peu ! Tu ne vas pas lui apprendre son métier !
- Je suis curieuse, je voudrais savoir s’ils l’arrêteront un jour !, dit sa collègue en prenant place derrière son bureau. Il est un danger pour toutes les femmes !
- S’il te plaît…, la prie Fouzia en fermant les yeux. Remets-toi au travail !
- Tu en as encore pour longtemps ?
- Non…
- Je sors vous attendre dans le couloir, dit l’inspecteur.
Fouzia le regarde sortir et se recentre sur son travail. Elle peut mieux respirer une fois qu’elle aura imprimé les documents et mis dans une chemise. Elle n’a pas à la déposer sur le bureau du directeur. Ce dernier est venu les chercher. Fouzia éteint son ordinateur et met de l’ordre sur son bureau.
- Tu as bientôt fini ?, demande-t-elle à Samia.
- Non, tu peux partir. L’inspecteur t’attend depuis un moment dans le couloir ! Fouzia, appelle-moi s’il y a du nouveau ! Sinon je vais monter tout un scénario dans ma tête !
Fouzia a un sourire et lui promet de la tenir au courant. L’inspecteur Brahim l’invite à prendre un café. Il y a un salon non loin de là. Ils s’y rendent. Fouzia s’installe et ne lui cache pas d’être épuisée.
- J’ai hâte de rentrer et de pouvoir me reposer, lui dit-elle. La journée a été longue et on n’a pas arrêté une minute ! On n’a pas eu le temps de déjeuner !
Lorsque le serveur vient prendre leur commande, il sourit quand elle demande trois croissants, du café, du jus. Lorsqu’il revient et dépose le tout devant elle, elle mange avec appétit. L’inspecteur Brahim se contente d’un bon café.
- Si vous les mangez tous, il ne vous restera plus de place pour le dîner, lui fait-il remarquer.
- Je prendrais des fruits, je suis trop fatiguée pour cuisiner ce soir, réplique-t-elle, avant de lui demander s’il avait des questions à lui poser.
- Oui… Je voulais savoir pourquoi vous n’aviez jamais cherché à avoir d’enfant ? Vous auriez pu lui faire un enfant dans le dos pour le pousser à assumer votre relation, pour profiter de ses biens ! Pourquoi avez-vous accepté de rester dans l’ombre toutes ces années ?
Fouzia soupire tout en haussant les épaules. Les deux questions l’ont surprise. Elle décide de ne pas y répondre, car elles sont trop personnelles. Mais il insiste…
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22 août 2013 à 14 02 45 08458
Pour toi 89e partie
Par : Adila KATIA
-Je voudrais juste comprendre pourquoi une femme intelligente et belle a mis sa vie entre parenthèses pour un homme qui ne le mérite pas !
- Je l’aimais et ne comptait à mes yeux que son amour, répond-elle. On pourra dire que je suis bête, naïve, sans principe… enfin tout ce que vous voulez ! Il était tout pour moi. Aujourd’hui, ce sont ces souvenirs qui sont précieux ! Je sais que je n’ai plus l’âge de fonder un foyer, d’avoir des enfants. Dans le fond, je n’ai jamais cherché à avoir des enfants, finit-elle par avouer. En fait, je n’attendais rien de lui, de matériel. Son amour me comblait… Et sa haine, sa rancune me peinent. Mais je finirais par guérir de cet amour à sens unique !
- Vous savez, il s’en est passé des choses depuis notre dernière rencontre, lâche-t-il. Je l’ai même vu aujourd’hui…
- Ah… et pourquoi ? Pourquoi êtes-vous allé le voir ? Puis moi, maintenant ? Qu’y a-t-il de nouveau dans votre enquête ?
- Ecoutez, l’enquête aurait dû tourner à son avantage, dit l’inspecteur. J’avais reçu des ordres pour le blanchir, mais je doutais de sa bonne foi… Mes doutes se sont confirmés, et lorsque j’ai vu les photos, j’avais pris conscience d’une chose : je n’aurais jamais pu me regarder dans une glace si j’avais cédé aux pressions ! L’homme que vous avez tant aimé et pour qui vous avez tout sacrifié était prêt à vous faire passer pour une folle, à prendre les devants pour que vous soyez internée parmi les fous si vous osiez insister sur le fait que vous étiez ensemble ! Il a engagé des voyous pour récupérer les preuves de votre relation amoureuse, lui rappelle-t-il. Grâce à Dieu, je suis tombé sur ces preuves avant qu’il ne puisse les récupérer… Aujourd’hui, j’ai fait comme lui…
- Comment ça, comme lui ?
L’inspecteur s’éclaircit la gorge.
- Votre ex a payé pour les récupérer, et aujourd’hui, pour qu’elles ne se retrouvent pas entre les mains de sa famille, je lui ai proposé un prix !
- Non, ne touchez pas à sa famille !, le prie-t-elle, en devenant pâle d’un coup. S’il devient furieux, il va s’en prendre à moi ! Même si je n’y suis pour rien ! Inspecteur, ne jouez pas avec ma vie ! Je n’aspire qu’à une seule chose maintenant : vivre tranquillement ! Je ne peux pas retourner dans le temps, corriger mes erreurs du passé… Mais ce qui reste de ma vie, je veux le finir en paix, avec lui, avec les autres… avec moi-même !
- Je vous comprends Fouzia… Même si j’aurais voulu que vous soyez plus forte et aussi dure qu’il l’a été avec vous, insiste l’inspecteur, ne cachant pas sa déception. Il mérite d’aller en prison pour ce qu’il vous a fait ! Il a monté un dossier prouvant que vous êtes folle ! Ce n’est pas un ange ! Portez plainte, nous serons nombreux à vous aider !
- Non, non… Personne ne peut l’envoyer en prison ! Il a de bons appuis et “ses amis” ne le laisseront jamais tomber ! Je ne veux pas de problèmes… C’est bon, j’ai eu ma dose !, s’écrie-t-elle. Comprenez-moi ! Je n’aspire qu’à vivre en paix ! Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?
L’inspecteur soupire. Il regrette de lui avoir mis la pression en voyant ses yeux briller de larmes.
Elle poursuit, la voix enrouée :
- Je l’aimais. C’était l’homme de ma vie. Il est entré dans ma vie à un moment où j’étais seule. J’avais rompu avec les miens. Il a rempli ma vie depuis… Non, je ne pourrai jamais lui nuire et troubler sa famille qui ne m’a jamais rien fait, lui rappelle-t-elle. Même si j’ai mal en constatant n’avoir été qu’un objet pour lui !
- Je m’excuse Fouzia… Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie ! J’ai de la peine pour vous… Aujourd’hui, si j’ai pris certaines initiatives, c’est pour vous ! Pour que vous soyez à l’abri du besoin… car vous méritiez mieux de sa part !
- De quoi parlez-vous ?
- Je vais vous demander de quitter votre appartement et de ne plus aller travailler, dit-il. Prétextez être souffrante…
- Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Suis-je en danger ? Qu’avez-vous fait pour le mettre en rogne contre moi ?, s’inquiète-t-elle. Suis-je maudite ? Ma vie est devenue un enfer ! Je n’aurais jamais dû envoyer les photos ! Mais dites-moi pourquoi je dois me cacher ! Et où vais-je aller ?
- Il y a toujours des endroits tranquilles où faire la pause, la rassure-t-il, tout en l’invitant à se lever pour partir, laissant un billet couvrant largement leurs consommations. Venez avec moi ! En route, je vous expliquerais…
Mais avant de démarrer, il appelle Nora et lui demande d’aller chez Fouzia, de s’assurer qu’aucun personnage louche n’y traînerait par hasard. Il ne veut prendre aucun risque. Reste à savoir si Fouzia acceptera de suivre ses consignes. Il réalisait que, malgré tout, elle restait sous emprise…
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22 août 2013 à 14 02 45 08458
Pour toi 90e partie
Par : Adila KATIA
L’inspecteur Brahim s’est garé deux ruelles plus loin. Il rappelle Nora.
- Où es-tu ?
- à l’intérieur.
Qu’elle vienne, je l’attends…
Il raccroche et se tourne vers Fouzia qui paniquait un peu.
- Vous êtes sûr qu’il veut encore s’en prendre à moi ?
- Allez prendre vos affaires, confiez vos clés à Nora, elle vous ramènera les choses dont vous ne voulez pas vous séparer.
Ne prenez que le strict minimum…
- Je dois vraiment partir ?
L’inspecteur, très grave, hoche la tête. Il est persuadé que le docteur n’allait pas rester les bras croisés.
- Allez-y ! Ne perdez pas de temps !
Fouzia descend de la voiture, regardant aux alentours. Elle guette les regards suspects. Le cœur battant à tout rompre, elle avance rapidement dans la rue et entre dans le hall de l’immeuble après avoir regardé une dernière fois derrière elle, s’assurant qu’elle n’était pas suivie. Elle est heureuse de trouver Nora. Elle ne porte pas la tenue de la police. Elle la prend par le bras et elles montent chez elle.
Fouzia a les mains qui tremblent, elle s’en rend compte lorsqu’elle veut ouvrir la serrure. Nora s’empare des clefs et ouvre à sa place.
- Prenez tout ce qui a de la valeur pour vous, lui dit-elle. Des vêtements de rechange aussi…
Fouzia sort un grand sac et une valise. Même s’il lui semble n’avoir pris que l’essentiel, tous deux sont pleins au bout de quelques minutes. Nora guette l’extérieur, allant d’une fenêtre à une autre, sans toucher aux rideaux. Elle reçoit un appel.
- Comme vous voulez inspecteur… Je m’en occupe ! Je connais un endroit très sûr ! Dans l’hôtel de mon oncle… Je vous tiens au courant, promet-elle avant de raccrocher.
Elle rejoint Fouzia. Celle-ci a aussi préparé le carton d’albums de photos. Elle ne veut pas s’en séparer.
- Si vous avez fini, on y va !
- Je croyais que c’était l’inspecteur qui…
- Changement de programme, l’interrompt Nora en prenant sa valise. Suivez-moi !
- Il se passe quelque chose, n’est-ce pas ?
- Non, c’est juste par mesure de sécurité ! Et ne vous en faites pas pour votre appartement ! Je le visiterai chaque jour !
Fouzia la remercie. Nora l’emmène en dehors de la ville, dans un hôtel où le propriétaire n’est autre que son oncle maternel, Ramdane. Elle la présente comme une amie.
- Seulement, elle est en danger, dit Nora. Elle n’a plus de famille. Je ne t’ai jamais rien demandé, mais aujourd’hui, tu feras une bonne action en me promettant de prendre soin d’elle. Personne ne doit savoir qu’elle est ici ! Pas même la police ni les gendarmes !
- Mais pourquoi ?
Qu’a-t-elle fait ? Ne me dis pas que je vais cacher une criminelle ?
- Non, d’ailleurs, c’est juste pour quelques jours !
- Tu ne veux pas m’en dire plus sur elle ?, insiste l’oncle.
- Ecoute, c’est une victime. Je te le jure ! Je t’aurais bien tout raconté en détail, mais je suis pressée, je dois retourner au commissariat !
Elle embrasse son oncle sur la joue puis part. Ramdane conduit Fouzia au troisième étage de son hôtel.
- Mettez-vous à l’aise, lui dit-il en lui remettant la clef de la chambre. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi ! Vous pouvez même dîner dans votre chambre, y déjeuner…Vous êtes chez vous !
Fouzia le remercie. Quand il redescend, elle ferme la porte à clef. Elle s’assoit sur le lit et entend un petit bruit provenant de son sac. Elle vide ce dernier et prend son portable. Elle écarquille les yeux en voyant le nombre d’appels manqués. L’inspecteur a appelé une dizaine de fois. Il lui a aussi envoyé un message, lui recommandant de ne pas répondre aux appels de son ex. Elle l’a à peine reposé qu’il vibre de nouveau.
C’est un appel masqué. Quand elle décroche, elle n’est pas surprise d’entendre Kamel au bout du fil…
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22 août 2013 à 14 02 46 08468
Pour toi 91e partie
Par : Adila KATIA
- Allô ? Fouzia… c’est moi…
Elle a envie de lui dire qu’elle l’a reconnu. Mais elle ne souffle mot. Quand il s’impatiente, la priant de parler, elle coupe. Elle a encore en mémoire le message de l’inspecteur. Ce dernier ne lui veut que du bien. Kamel, elle ne peut plus lui faire confiance. Elle raccroche et ne décroche plus, même lorsqu’il rappelle.
Le téléphone de la chambre sonne et elle décroche lentement. Le réceptionniste lui passe un appel. L’inspecteur est très inquiet.
- Pourquoi vous ne répondiez pas ?
- Il était en mode vibreur dans mon sac, pourquoi ?
- Je devais vous parler, répond-il. Dès demain, prévenez votre travail que vous êtes souffrante, et attention, aucun contact avec le docteur !
- Il a appelé…
- C’est fini entre vous ! Évitez-le, et si possible, changez de numéro ! Aussi, si vous sortez, ne vous aventurez pas autour de votre quartier et de sa clinique ! Évitez d’avoir contact avec lui, répète-t-il. C’est pour votre sécurité !
- Si je suis vraiment en danger, je ne sortirai pas de cette chambre avant qu’il ne se soit calmé…
- Oui, c’est une bonne idée ! Prenez soin de vous. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi ou bien appelez Nora !
Fouzia le remercie avant de raccrocher. Pendant qu’elle lui parlait, son portable n’avait pas cessé de vibrer. Elle décide, pour ne pas être tentée de répondre à force d’être harcelée, de copier tous les numéros sur son portable puis retire sa puce et la casse. Elle respire mieux. Elle ne veut plus avoir affaire à lui.
Pour s’occuper, elle vide son sac et sa valise et range ses vêtements dans la garde-robe. Puisqu’elle est là pour un temps indéfini, autant qu’elle se mette à l’aise. La chambre a tout le confort, un frigo, un climatiseur et un téléviseur. Elle allume la télé et zappe d’une chaîne à une autre pour tuer le temps. Et elle le trouvera très long, pendant toute une semaine. Même si chaque jour Nora est passée lui apporter de quoi lire, la solitude commençait à lui peser. Elle lui a aussi acheté une nouvelle puce et, après une brève hésitation, elle a décidé d’appeler sa collègue et amie Samia.
Celle-ci est heureuse et soulagée de l’entendre. Elle s’inquiétait pour elle. Kamel était venu au bureau plusieurs fois.
- S’il revient, ne lui dis pas que j’ai appelé et ne lui donne surtout pas mon numéro !
- S’il ne tenait qu’à moi, ce vieux irait en prison ! Mais tu ne veux pas porter plainte et porter atteinte à sa réputation ! Wallah qu’il y a des fois où je pense que tu es folle !
La justice sera de ton côté ! Il a abusé de ta confiance, de ton amour pour lui et, dernièrement, et c’est que je ne supporte pas, il a voulu abuser de son pouvoir !
C’est un moins que rien, malgré les apparences !
- Samia, je t’ai appelée pour prendre de tes nouvelles, pas pour que tu me parles de lui !
- Quand est-ce que tu reprends ?
- Je l’ignore ma chère ! S’il y a quoi que ce soit, appelle-moi !
Samia le lui promet. Lorsque son portable sonne un peu plus tard, elle est surprise de reconnaître le numéro de l’inspecteur Brahim.
- Vous vous êtes rappelé mon existence, plaisante-t-elle sans rire. Vous avez du nouveau ? Est-ce que je peux enfin retrouver ma vie d’avant ?
Ma liberté…
- Votre vie d’avant, je ne crois pas ! Mais votre liberté, si !, répond-il. À partir d’aujourd’hui, une autre vie s’offre à vous… Fouzia, j’ai fini mon enquête, poursuit-il, avant de lui confier : si vous voulez me voir, je suis à la réception !
- J’arrive tout de suite !
Fouzia, qui traînait depuis une semaine dans des tenues d’intérieur, se change rapidement et se prépare pour sortir. En plus de vouloir en apprendre plus sur l’enquête, elle a besoin de respirer de l’air frais. Cette semaine coupée du monde extérieur a été l’occasion de repenser à son histoire, à cette aventure qui a duré une grande partie de sa vie, et si pendant tout ce temps elle a été heureuse, depuis des semaines, l’amertume l’avait rendue triste. Même en affichant un sourire, la tristesse de son regard est frappante. Nora détourne les yeux, en la voyant. Fouzia s’inquiète, s’apprêtant à entendre de mauvaises nouvelles…
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5 septembre 2013 à 22 10 04 09049
Pour toi 92e partie et fin
Par : Adila KATIA
Fouzia ne s’y attend pas, mais Nora propose de sortir. Ils se rendent dans un salon familial, en face de l’hôtel. Fouzia s’impatiente. Elle veut tout connaître sur la conclusion de l’enquête. Son cœur bat fort d’appréhension. L’inspecteur lui apprend que les jeunes ont été relâchés, faute de preuves de leur présence dans son appartement. Il lui confie avoir voulu leur donner une nouvelle chance.
D’ailleurs, même s’ils étaient condamnés, ils seraient vite relâchés lors de la grâce présidentielle.
- Dr Kamel est passé chez vous à deux reprises, lui apprend Nora. Il y a eu d’autres visiteurs… Nous avons bien fait de vous éloigner d’Alger !
- Mais jusqu’à quand vais-je rester coupée du monde et sans travailler ?, les interroge-t-elle. Que va-t-il se passer s’il cherche encore après moi ? S’il m’agressait ? Je ne peux pas rester cachée dans cet hôtel indéfiniment ! Je n’en peux plus !
- Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez plus à vous cacher, la rassure l’inspecteur. J’ai été le voir et je vous promets qu’il ne cherchera plus à vous revoir ! S’il ose le faire, il le regrettera, car, cette fois, c’est moi qui enverrai les photos à sa famille et je m’assurerai qu’elle les voie ! Avec ce genre de personnage, il n’y a que la manière forte qui peut les arrêter !
- Malgré tous vos propos rassurants, j’ai peur ! Ce n’est pas un homme à céder devant la pression !
L’inspecteur sourit.
- Si, affirme-t-il. Il craint tant pour sa réputation qu’il vous a envoyé de l’argent ! Une sorte de compensation…
- De l’argent ? Mais je n’ai rien demandé… Je n’en ai pas besoin ! Je ne pensais pas que vous étiez sérieux, l’autre fois !
L’inspecteur pose une enveloppe devant elle. Elle en sort un relevé de compte bancaire. Le sien. Elle fronce les sourcils en voyant le nombre de zéro. Trois milliards.
- Je ne lui en avais demandé que deux, précise l’inspecteur. Mais il a été plus généreux ! Je lui ai donné le deuxième CD !
- Ce n’est pas possible ! murmure-t-elle en devenant rouge d’émotion. Il y a autant d’argent sur mon compte ! Son argent…
- Vous avez sacrifié votre jeunesse pour lui. Certes, la vie n’est pas finie à votre âge ! Mais il vous devait bien quelque chose… Il a construit des villas avec piscine pour sa femme et ses enfants. Ils ont des biens en Espagne et en France… C’est quoi 3 milliards pour lui ? Une goutte d’eau… La clinique leur rapporte beaucoup ! Avec cet argent, prenez votre retraite et achetez-vous un bungalow ! Vous pouvez vous la couler douce à partir d’aujourd’hui !
- Il a eu peur ? Incroyable !, murmure-t-elle. Mais vous n’auriez pas dû ! J’aurais pu refaire ma vie sans son argent !
- Ce sera plus facile avec !, intervient Nora. Profitez-en bien ! À partir d’aujourd’hui, nos chemins se séparent. Même si je n’approuve pas vraiment votre conduite passée, j’ai découvert que vous étiez quelqu’un de bien ! Je vous souhaite bonne chance Fouzia !
- Oui, bonne chance, dit l’inspecteur, avant d’ajouter sur le ton de la plaisanterie. Que le prochain soit célibataire ! La vie ne s’arrête pas à 54 ans !
- Non, il n’y aura pas de prochain !
Fouzia, sous le coup de l’émotion, pleure. Ils la raccompagnent à l’hôtel. Elle les remercie pour leur soutien.
- En cas d’urgence, vous avez nos numéros, dit Nora. Mais j’espère que vous n’aurez plus de problème !
- Incha Allah…
Après leur départ, Fouzia retourne dans sa chambre. Elle regarde de nouveau le papier, et n’en revient toujours pas d’avoir autant d’argent.
Il est vrai que pour prendre un nouveau départ, l’argent aide beaucoup. Mais là, elle en a trop, beaucoup plus qu’elle ne pourra dépenser.
Cette histoire est véridique. Pour rappel, les noms, les fonctions et les villes ont été modifiés dans le but de respecter l’anonymat des personnages. Seuls les faits sont authentiques.
Épilogue :
Fouzia a quitté Alger. Elle n’est jamais retournée dans son ancien appartement. Elle s’en est offert un autre et a ouvert un salon de thé où elle peut voir les clients se retrouver. Les amoureux aussi. Elle se revoit trente ans en arrière. Elle ne regrette pas d’avoir aimé Kamel, mais depuis la fin de leur histoire, ils ne se sont plus jamais revus…
Comme chaque année, à chaque anniversaire, elle le lui souhaite à travers un journal arabophone, commençant son petit texte par “Pour toi…”, pour ne pas le nommer. Dans le fond, elle l’aime toujours. Son amour l’habite encore.
Un grand merci aux lecteurs et lectrices qui n’ont pas cessé de réagir à travers le journal et par mail.
Fin.
A. K.
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