Le ministère ajoute qu’il a été décidé d’équiper les classes de casiers individuels de confier le financement de l’équipement au secteur de l’éducation et ensuite aux collectivités locales Ces casiers seront utilisés pour le rangement des livres et éviteront à l’élève un transport fastidieux que le secteur tente d’élaborer les livres et cahiers en deux tomes tout en demandant aux éditeurs d’inscrire le poids du livre au verso et d’œuvrer à alléger le poids des feuilles sans altérer la qualité technique du support qu’il s’agit également de fournir deux manuels scolaires à l’élève qui devra laisser un à l’école et garder l’autre à la maison que le ministère considère cette mesure proposée par la commission des programmes, comme «un premier investissement dont les bénéfices seront visibles dans quelques années», que s’agissant du long terme, le ministère a souligné que la numérisation sera menée dans quelques écoles pour être généralisée que d’autres supports sont actuellement à l’étude tels que l’écran interactif, les CD-ROM que cette expérience permettra de développer l’utilisation des TIC que la tutelle compte mettre progressivement fin au système des deux vacations afin de consacrer une salle de cours pour chaque groupe pédagogique, un casier pour chaque élève et généraliser les cantines scolaires Voilà, c’est fini. Elle est finie la déclaration de la stratégie, même rétrécie, ici! Que dire maintenant ? Que rajouter ?
On peut dire alors que nos stratèges nous fournissent des détails pédantesques qui ne passionnent personne. La politique éducative ne relève nullement des établissements, des profs ou des parents, mais bien de la tutelle et de son staff. De plus, pourquoi ce même staff se sent-il obligé de fournir des cours de médecine, de finances, d’organisation, de gestion, de mécanique des frottements et des roulettes, de menuiserie des casiers et de production industrielle de papier et autres, aux profs et aux parents ? Et pourquoi évoquer l’usage des technologies de l’information et de la communication, sachant l’impossible faisabilité à court terme ?
Les arguments ne tiennent pas la route. D’ailleurs il n’y a ni argument ni route pour le staff de l’Education. De la langue de bois, du n’importe quoi. Et pourquoi jeter la balle, dans le camp des enseignants, un corps représenté par des syndicats que la tutelle n’écoute même pas, méprise. Pourquoi jeter la balle dans le camp des parents qui n’achètent que ce qu’ils trouvent, comme sac à dos sur le marché, et en fonction de leurs possibilités financières ? Comment les parents peuvent-ils contrôler le contenu du cartable et ses roulettes, alors que la tutelle ne prévoit pas clairement l’allègement des programmes ? Comment dès lors qualifier cette série de mesures à travers de telles déclarations ?
En vérité, on veut alléger, sans alléger. En d’autres termes, on veut encore formater les ciboulots de nos enfants, bourrer leur crâne. En dépit du bon sens, de maintes propositions, de recommandations de séminaristes, de vraies commissions, des avis des syndicats. Oui, la lourdeur du cartable est problématique. Mais la légèreté des propositions ministérielles est énigmatique. Quel pétard mouillé ! Mais de qui se moque-t-on ?
1 août 2013
Rachid Brahmi