Chez-nous, après avoir plongé, dans les bras de Morphée, dieu des rêves dans la mythologie grecque et d’une manière générale dans la mythologie des pays méditerranéens et leurs longues soirées pleines de contes et de promesses mirifiques du genre Mille et Une Nuits jusqu’à l’aube, des partis politiques algériens, se sont réveillés d’un bon pied, notamment ces jours-ci, en lançant à l’intention des candidats naïfs, aux prochaines élections présidentielles, leur chant de sirènes.
Après une longue période de léthargie, certains pays arabes se sont donc réveillés, assez tard, depuis 2011, afin qu’ils puissent changer la nature de leurs anciens et profonds rêves. A cause de cette dormance, il leur était difficile de rattraper tout ce temps perdu, dans les rêveries cultuelles et culturelles voire socioéconomiques , et, par voie de conséquence, ils sont incapables d’affronter les réalités actuelles qui découlent, pour une grande partie d’entre-elles, des cauchemars d’une longue nuit de sujétion impériale ottomane, se prévalant bouclier de l’Islam, et, après la décadence du Sultanat de la Sublime Porte d’Ankara (Ex Constantinople), elle a été remplacée, a partir du 19 é siècle, par celle du «protectorat» pour les uns et de colonisation de peuplement et d’exploitation, par la force, en ce qui concerne les autres notamment l’Algérie.
Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, l’Algérie a célébré, mi-amer mi-sucré, le 50 é mois du Ramadhan depuis celui de janvier 1963 passé, malgré tous les désagréments de l’époque, dans le contentement et la ferveur religieuse. En revanche, l’actuelle abondance des marchandises et les denrées accumulées, de jour comme de nuit en sons et lumières, n’ont pas suffit à satisfaire, du fait de leur coût onéreux, une grande partie de la population notamment les jeunes générations. En effet, elles semblent supporter de pénibles fardeaux !
Entre-temps, les jeunes gens de la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Yémen et la Syrie sont en train de vider, y compris en ce mois de jeûne, une fois pour toutes, la poche des souffrances (l’injustice, les grandes inégalités sociales, etc.) que ces peuples ont accumulé depuis longtemps dans leurs corps malades et en pleine fièvre ascendante.
Par conséquent, d’autres maladies les guettent. Elles sont externes à leur corps défendant. C’est cette étape cruciale, complètement différente de celles d’avant, qu’est la plus importante à traverser. Cela leur donne, paradoxalement, l’espoir à des jours meilleurs qu’avant. Ils rêvent bien.
A propos des rêves contraires au bon sens, des partis politiques Algériens tentent de polariser, dés maintenant, sans y parvenir réellement, l’attention des populations Algériennes autour des éventuels candidats aux présidentielles de 2014. Demain, peut-être, après avoir bu de l’eau de bon matin (necherbou ma,) après la fin du mois de carême, la grande partie de la population Algérienne retrouverait ses esprits et ses comptes en recettes et dépenses de ce mois d’abstinences et aussi de gaspillages. En d’autres termes, beaucoup de familles vont se réveiller d’un mauvais pied avant la féte de l’Aid-Seghir. Comme avant !
1 août 2013
Ali Brahimi