A Alger, l’ex-épouse du Qaradaoui est sous les éclairages: elle a prêté la voiture officielle de l’APN à son jeune neveu de 20 ans qui tuera avec le véhicule un enfant de dix ans et prendra la fuite par la suite. La dame est anoblie depuis quelque temps par son statut de députée, de membre influent du FLN, par Belkhadem et le tout à cause de son statut d’ex-épouse d’un roublard au nom d’Allah. Son neveu a donc les droits gratuits de la tante.
A Oran, comme dit avant-hier, un ex-ministre s’octroie une terrasse d’immeuble de 400 mètres carrés et avec piscine, par le biais des domaines et s’y repose sur le toit du monde, sans souci puisqu’il vit au-dessus des nuages. L’on peut aussi citer le cas de cet ex-ministre de la Formation professionnelle qui utilisait les cantines des centres pour alimenter les zaouïas (pour attirer leur bénédiction).
La liste est longue et le lien entre ces faits divers est évident: cela se passe ainsi quand on n’a pas d’Etat, quand on n’a même pas un régime, pas même un Président et à peine quelques images d’un Président vivant. Et, du coup, le rêve des plus fanatiques démocrates se réalise mais dans la perversité: c’est la fin du «régime» mais sans la fin du pouvoir ni le retour de la démocratie. Juste le délitement. A la fin, on se retrouve avec rien et donc chacun mange et s’installe comme il peut. C’est un peu le bien-vacant national. La maladie du roi est la bonne santé de son entourage, comme chacun le sait depuis Machiavel. «Pourquoi pas ?» est le pendant de l’autre question «pourquoi pas moi». Pas besoin d’aller plus loin. On le sait dans les mairies, les wilayas, les ministères et partout: la fin d’un règne est le «adhan» discret de ceux qui veulent manger vite et bien dans le crépuscule des idoles.
30 juillet 2013
Kamel Daoud