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« Gai, gai l’écolier », c’est souvent les vacances par Rachid Brahmi

30 juillet 2013

Contributions

Beaucoup comprennent que l’arrivée du ministre aux commandes de l’Education nationale le 3 septembre 2012, lui permet une période de grâce dont le délai patiemment pisté devrait avoir une limite fixée par le bon sens et les plus hautes instances du pays ; ceci pour épargner à l’école son achèvement, le coup de grâce cette fois-ci, ou le coup de massue. 

Dès lors, les vacances d’été sont en principe propices aux cadres de l’éducation, afin d’évaluer et d’opérer au moins des retouches significatives d’un système tant décrié.

Actuellement, c’est la période des examens pour certaines classes, nécessitant la mobilisation d’une fraction du corps éducatif pour les surveillances suivies de corrections et de délibérations. Pour le reste des élèves, une majorité, ils ont été libérés (c’est l’expression qu’il faut) avant la fin du mois de mai. Les gamins, leurs naturels chahuts et leurs jeux, ont donc subi une translation de la cour de l’école vers les autres endroits publics, à défaut d’espaces de loisirs, pour beaucoup d’enfants livrés à eux-mêmes. Gai, gai l’écolier c’est donc en mai les vacances, c’est-à-dire plus d’un trimestre de repos estival (d’été)….. qui commence au printemps.

Au sujet des vacances de l’année scolaire 2012-2013, il y a eu donc quinze jours en hiver, quinze autres au printemps, plusieurs autres jours enlaçant la fête du premier novembre, sans compter le long weekend de deux jours qui n’était que d’un jour et demi dans un passé proche, et sans compter les fêtes religieuses, les fêtes nationales, celles internationales, puis sans compter cette tradition qui s’est greffée à nos coutumes et qui consiste à s’octroyer des « ponts » lors de jours de fêtes. Mais si nous devons faire le compte global, ça a l’air de faire beaucoup, mais heureusement que les grèves ne furent ni nombreuses, ni longues, que les intempéries n’ont pas tellement fait parler d’elles. Et le résultat, c’est que le programme avec ces vacances allongées, se retrouve tassé en un espace de temps qui ne permet guère l’assimilation et la mise en œuvre des connaissances. Ainsi, le travail des apprenants, mais également celui des formateurs, et à fortiori quand les classes sont surchargées, ne peut se faire dans la sérénité, mais bien dans le stress engageant alors une course contre la montre. A propos de charge, beaucoup s’accordent à dire que les programmes sont chargés (oublions leur contenu, oublions les méthodologies, oublions l’insuffisance de formation des formateurs, oublions le reste), autant que les sacs à dos. Avec déficit de bagages utiles, au niveau du cerveau, et un excédent sur le dos.

Toute proportion gardée, si nous voulons comparer les vacances estivales, celles en France débuteront le samedi 6 juillet 2013 pour les enfants et adolescents qui retrouveront les bancs de l’école le mardi 3 septembre 2013, soit une journée après leurs enseignants. Constatons alors que c’est deux mois, et non pas plus de trois mois et demi d’inactivités neuronales.

Notons aussi, que dans le système éducatif français qui n’est pas le plus brillant, mais qui demeure toutefois, moins terne que le nôtre, il est prévu une réforme qui réduira les vacances d’été à 6 semaines, afin d’assouplir le calendrier annuel des enfants. Le ministre français de l’Education souhaite ainsi voir l’année des écoliers du primaire s’approcher des 180 jours de classe, contre 144 actuellement. Ce dernier chiffre est le nombre de jours le plus faible en Europe, puisqu’ il est de 200 jours en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Italie*.Et puis en Autriche, des vacances de quatre jours seulement, sont programmées bien à l’avance, et pas à la dernière minute comme ce fut le cas chez nous, lors du rabiot de plusieurs jours, pour la fête du premier novembre.

D’autre part, tous les chiffres fournis dans ce papier sont « pompés » de la toile, grâce aux sites officiels situés ailleurs, alors que dans celui (le site) du ministère algérien de l’Education, ils sont apparemment fâchés avec de tels chiffres. A ce sujet, pour espérer récolter (sait-on jamais !) le nombre de jours scolaires dans l’année ouvrable, à partir du site de notre ministère, celui-ci refusa alors de s’ouvrir. Et c’est la règle, nullement l’exception. . Ayant eu la flemme de faire un calcul aussi approximatif qu’il soit, je peux, sans me gourer affirmer que nos bambins et nos ados disposent de plus de 200 jours fériés sur les 365 de l’année. C’est à se demander si les enfants allemands, ou anglais, ou danois ou italiens ont des jours de fêtes ou pas, puisque eux rejoignent les bancs de l’école 200 jours par an.

Gai, gai l’écolier, adieu les analyses, les verbes et les dictées, ce ne sont que des bêtises, allons-nous amuser… devrait rappeler à beaucoup cette chansonnette, à cette époque où il y avait des dictées, où on apprenait vraiment à analyser, à réfléchir, et non pas à débiter et à fléchir sous le poids d’un sac à dos, pour goûter ensuite, aux vacances d’été qui ne s’annonçaient que début juillet. Et c’était durant les premières décennies de l’Algérie indépendante, cette époque qui avait formé des sommités dont bon nombre exerce actuellement sous d’autres cieux.

Bref, ils n’ont pas tort ceux qui nous surpassent dans tous les domaines et qui estiment que « le temps c’est de l’argent », quand chez nous, et pour nous « tout retard est un bienfait ».Doucement le matin, pas trop vite l’après-midi ! Si nous réalisons que la gestion du temps pédagogique est un facteur essentiel, il est question de revoir les rythmes scolaires, même si ce n’est pas chose aisée, l’ objectif visé étant d’étaler au maximum possible dans le temps, les enseignements, tout en diminuant leur volume annuel, c’est-à-dire rechercher la combinaison optimale.

La balle est dans le camp du staff concerné par ce système éducatif si désapprouvé, non seulement par la société ou le citoyen lambda, mais également par les enseignants, et surtout par une élite nationale qui s’est clairement exprimée, qui ne s’est pas contentée de critiquer, mais a proposé des solutions, et à qui on a opposé un autisme qui résulterait de cabrioles populistes arrosées par le politique. Comme quoi on a tendance, frilosité oblige, à ne pas opter résolument pour un projet éducatif moderne, à la mesure des défis que nous impose le contexte mondial.

Nous souhaitons alors au staff de l’éducation une absence de vacance (au singulier) afin de mettre en place pour le court terme ce qui devrait changer, par rapport à cette année 2012-2013 qui vient de s’écouler. Et de bonnes vacances à tous.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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