La phrase est un bon angle pour poser l’éthique de la gouvernance sur la règle de la rotation : le Président ou l’un de ses ministres ou son Ould Kablia lui-même tombe sous le coup de cette règle : en poste depuis des années, plus de huit ans pour presque tous, ils entrent dans la catégorie des hommes sous influence des milieux d’affaires et en « sont les proies ». Et cela, on le sait tous : certains hommes d’affaires, proches du cercle familial de la Présidence, imposent leurs lois aux walis et ce n’est pas le contraire. Les fameux milieux d’affaires que cite cette source, au ministère de l’Intérieur, selon notre consœur, ne sont pas des « locaux » qui prennent sous leurs ailes les walis, mais des « nationaux », déjà proches du centre de la décision et qui lorsqu’ils se déplacent pour un chantier, un projet ou une assiette ou une trémie, dans une wilaya du profond pays, trouvent déjà un wali instruit de l’obligation du bon accueil. La règle : cela ne servira à rien d’imposer des mandats de quatre ans à des walis (pour éviter une soi-disant corruptibilité) si à la tête on parle déjà de quatrième mandat pour Bouteflika et ses ministres favoris. D’autant que tous sont désigné ou tellement peu élus : walis, ministres et Président de la république. Et donc ? Rions de cette belle bigoterie : le ministre de l’Intérieur sait que trop de mandats sont nocifs pour les wilayas et les walis, mais Hallal pour lui et son Président et leurs amis.
Licite pour Bouteflika et ses ministres, illicite pour les walis par Kamel Daoud
S'abonner
Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.
29 juillet 2013
Kamel Daoud