Le «légumier» ne veut plus se raconter des salades. Il veut travailler dur durant ce mois. Gagner sa vie à la sueur de son front. Il est contraint de revoir ses prix à la hausse même s’ils paraissent à la baisse car en face, dit-il, personne ne lui fait de cadeau. Il augmentera sa marge bénéficiaire, il fera sa caisse en fin de journée, et ira dormir la conscience tranquille en attendant «leïlat el Aîd et la maghfira».
C’est pareil pour le boucher. On ne lui fait pas de prix spéciaux quand il va acheter ses fruits. Faut bien qu’il puisse se les payer. En plus, les affaires ne marchent pas comme zmen. On est déloyalement concurrencés par le «congelé». Ceci sans parler des contrôles de la qualité, qui peuvent te pénaliser pour un oui, ou pour un non. Cela arrive plus souvent quand c’est non, mais bon… On doit bien faire notre chiffre d’affaires, et rentrer à la maison dormir, la conscience tranquille, en attendant «leïlat el Aîd et la maghfira».
Va voir la viande à quel prix elle est, les légumes combien ça coûte, l’épicier qui vend tous ses fromages au prix d’un «président», avant de venir me reprocher la cherté de mon poisson. C’est du frais et avec tous les risques que prennent les marins en mer… Faut bien que ça se paye cette logistique… « Caisse » que sait, mon chiffre d’affaires à côté du marchand de volaille ! A lui personne ne va demander des comptes. Il peut faire sa recette tranquillement avant d’aller dormir la conscience tranquille.
Ils pensent tous que «leïlat el Aîd et la maghfira » en attendant le dodo éternel.
29 juillet 2013
El-Guellil