Un bon 11 septembre, bien filmé, bien remasterisé, revendu en produits dérivés et autres miniatures, permet d’éviter aussi les pressions internationales ou populaires et de faire croire au peuple que «sans moi, c’est le chaos». Bush l’a dit, les autres aussi, les nôtres de même. Et chez nous ? Le 11 septembre d’In Amenas va peut-être permettre même de se passer d’élections, de passations ou de transition. Plus de printemps «arabe». Pas de démocratisation à pas forcé. Pas de civils dans les grandes affaires du pays. Sauf que comme cela s’est passé aux USA par exemple, un 11 septembre rend aveugle sur le présent et le futur tout en évitant de regarder vers le passé : c’est-à-dire se poser la question de comment est-ce arrivé ? Un 11 septembre rend aussi bête (le ministre de la Communication et pour éviter des In Amenas dans le futur a déclaré sur la chaîne III : « Je lance un appel pour diversifier nos exportations et réduire notre dépendance par rapport aux hydrocarbures», avant de refermer cette parenthèse), rend grossier, violent avec le reste du monde et avec les siens qui ne pensent pas comme vous. Il pousse au ridicule et à la paranoïa. Au faux héroïsme et à tuer la liberté. Il fait délirer. Donne de la fièvre et fait élever des chants trop unanimes. Il faut faire attention donc : de grandes nations sont devenues petites parce que leur 11 septembre ne leur a pas servi être mieux mais à imaginer le pire.
Et le 11 Amenas ? Certains y voient déjà un 1er Novembre conclu, pour les otages, par un 05 Juillet. Certains disent que c’est un 19 Juin 65. D’autres non. A la fin ? Le 11 septembre peut servir à tout : faire des tee-shirts ou rajeunir une dictature. Il faut faire attention. Déjà qu’il a fait de nous le centre du monde, à l’ENTV, on parle déjà de l’Algérie (cible d’un complot mondial et d’une haine viscérale du reste de l’humanité) comme le nombril de la création.
25 juillet 2013
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