Et : donnez-moi de quoi vivre pour aujourd’hui et, demain, ôtez-moi la vie; qui veut trop comprendre, meurt d’une embolie ; celui qui ne se soucie pas des problèmes, meurt dodu, quelqu’un qui a de la paille (l’argent mal acquis ou un acte répréhensible qu’il se reproche) dans le ventre, a peur du feu (la vérité et le jugement de Dieu) ; Dieu aime les peuples qui produisent eux-mêmes leurs aliments, se vêtent des habits et se couvrent de draps qu’ils ont confectionné ; il vaut mieux vivre une nuit, pareil a un lion, qu’un siècle comme un toutou. Et tant d’autres locutions verbales, déjà usitées et qu’on pourrait imaginer tout le temps, liées a la bonne et mauvaise conduite des gens.
Ces manières de se comporter, et de s’exprimer en insinuations, selon les circonstances et les lieux, tantôt mal tantôt bien, bravement et servilement (on dirait que la servilité est incorporée dans les gènes de certains groupes de gens qui n’ont rien dans la tête et incapables d’être autrement) sont spécifiques aux peuples qui ont généralement peur d’affronter les dures réalités comme elles se présentent.
Alors, ils s’expriment en allusions leur permettant de se voiler la face devant l’adversité, d’exprimer en sourdine, voire hypocritement, leur rejet de l’injustice et les excès du pouvoir politique de leurs gouvernants qui, de leur part, sont assaillis par les laudateurs et les casses têtes de la gestion quotidiennes des problèmes de l’Etat. Parmi ces embêtements, nous citons la dépendance alimentaire, entre autres sujétions externes, difficile de résoudre car les fausses statistiques, et les fuites en avant, sont devenues une seconde nature, voire normalisées, du fait des mensonges accompagnant, depuis 1962, l’édification de l’Etat et ses institutions sur des bases qui manquent de solidité.
A ce sujet, se basant sur les statistiques présentées, l’ex Directeur de la FAO avait affirmé, avec force, aux médias, au cours de sa visite en 2007, que l’Algérie réussirait son pari de l’autosuffisance alimentaire en 2014. Il avait donc pris en considération les chiffres savamment alignés et argumentés par les services de l’institution concernée de l’époque. Par la suite, ces statistiques se sont avérées erronées puisqu’elles ont été démenties, par les réalités du terrain jusqu’à présent.
Certes, des louables efforts, de la part des agriculteurs motivés et encouragés par des compétents agents du développement agricole, ont réalisé de bons résultats voire des prouesses. Cependant, beaucoup de choses restent à faire notamment dans la manière d’appliquer l’itinéraire des travaux culturaux et la conduite des élevages En effet, il est devenu impératif de bannir les approches de développement stupides dans ce secteur d’importance et les autres
A l’évidence, une énergique reprise en main et une impulsion vigoureuse, de ce secteur stratégique et déterminant depuis 1962, s’impose afin de mettre fin radicalement aux innombrables errements des approches de développement agricole qui ne sont pas parvenues à mettre fin aux défigurons des terroirs. Les moyens existent encore pour rectifier le tir, mais c’est la détermination de tous qui manque le plus. En attendant ces approches pertinentes, les importations, tous produits agricoles confondus, augmentent en flèche chaque année. La preuve :
Selon les statistiques, des 6 premiers mois de l’année en cours, l’Algérie a atteint un chiffre record, incroyable, jamais égalé auparavant, en matière d’importation des produits agricoles et alimentaires, de toutes sortes, malgré que cette année la production agricole, notamment maraîchère et fruitière, est suffisamment achalandée dans les étals des villes et villages. Mais alors pourquoi ces importations massives, allant crescendo chaque année, y compris en semences maraîchères et les innombrables intrants , de plus en plus coûteux dans le marché international ?
Cette semaine, les déclarations du ministère du commerce, rapportées par les médias, prévoient que notre pays affichera, la fin de l’année, la bagatelle de 56 milliards de dollars, soit plus que le double du budget global annuel de certains pays d’Afrique, d’importations de matières agricoles et alimentaires dont les céréales, le lait, et leurs multiples sous produits finis et non finis. En effet, à voir les innombrables marchandises dans les magasins, et les silos pleins de céréales a la merci des larves d’insectes qui déprécient la valeur et la qualité boulangère du pain notamment en saison estivale, il y a lieu de dire que tout ou presque est importé de l’extérieur et par conséquent les dizaines de milliards de dollars annoncées, ci-dessus, ne sont pas du tout éloignées de la réalité. C’est donc vrai, qu’on est en train de siroter, sans arrêt et sans soucis dans la tête, notre pétrole, à cause des multiples réévaluations des contrats publics ou privés externes et internes.
Ce pactole concerne aussi l’achat des dizaines de milliers de vaches importées, chaque année, de l’extérieur, sans pour autant parvenir à augmenter la production laitière ni de maîtriser le système des cultures fourragères et des herbages encore moins celui des normes des aliments concentrés dont la plupart sont importés eux aussi.
En effet, l’ensemble des plans financiers, dans le secteur agricole ou les autres, sont caractérisés par les réévaluations et imprévus( dont a titre d’exemple la vente aux boucheries des vaches importées et en pleine production laitière notamment pendant la période du Ramadhan), et donc les déficits faussent les calculs des budgets prévisionnels et forcement deviennent extensibles, a volonté, a cause du manque de rigueur budgétaire et de la réalisation inachevée des objectifs de développement tracés et surtout de la mauvaise gestion des deniers publics et ceux des exploitations agricoles, en grande majorité privées, qui, en principe, devraient être productives et performantes.
Certes, il existe des chefs d’exploitations agricoles privées, qui produisent des richesses et ont des idées fertiles dans la tété en termes de maîtrise efficiente du processus de production. Malheureusement, leur nombre est restreint et donc ils ne pourront pas renverser, a eux tous seuls, la tendance a la médiocrité et la gabegie d’autant plus qu’elles sont de plus en plus encouragées par ceux qui ont tout dans les poches et rien dans la tête genre « bagarra » n’en faisant qu’a leurs têtes. C’est même devenu un signe de richesse d’être rustre et d’acheter du n’importe quoi et a des prix exorbitants. En un mot, jeter l’argent par les fenêtres, c’est devenu à la mode ! A cette allure, cela conduirait inévitablement, toi ou tard, a rien de bon et aux mauvaises surprises !
En langage Agricole, on dit que lorsque la vache mange beaucoup d’herbe verte, notamment des légumineuses (luzernes ) riches en matières azotées, cela la mènerait au danger, car elle est renommée pour sa stupidité et voracité, de la météorisation (gonflement de la panse) et en conséquence a l’utilisation du trocart, qui est un outil pointu, planté dans le flanc mou de la vache afin qu’elle puisse se débarrasser de ce ballonnement suffocant qui pourrait provoquer la mort de la vache. N’avoir rien dans la tête, quelle vacherie !
A propos des personnes qui ont fait un coup en vache, dés le début de l’indépendance, cela nous fait rappeler les règlements de comptes, de l’été 1962, entre les clans, et les assassinais perpétrés, en 1964, a l’encontre des maquisards qui ont refusé de se soumettre aux diktats de leurs compagnons d’armes. Parmi eux, nous mentionnons le défunt colonel Mohamed Chaâbani, âgé de 28 ans, capturé au début du mois de juillet (la veille de son anniversaire) dans une petite oasis située dans la région sud du Hodna, puis torturé, humilié et offensé, condamné a mort par un « tribunal révolutionnaire » expéditif, et enfin assassiné au mois de septembre 1964 a Canastel (Oran) dans une villa autrefois lieu de tortures des militants de la révolution du 1 er Novembre 1954. Le frère du défunt et un membre de l’Etat Major de l’ALN, ont été interviewés, cette semaine, sur le sujet, par la chaîne Algérienne Ennahar. Le grand péril, pour une révolution libératrice des peuples, c’est la dictature au nom de la légitimité révolutionnaire. Des groupes de taupes de l’armée coloniale, bêtes et disciplinées, qui n’ont rien dans la tête, ont néanmoins de la perfidie dans les génomes et qui on su profité des rivalités, entre les militants de la cause nationale, méticuleusement planifiées par les fameux DOP et DAP etc. des bureaux spéciaux techniques des services secrets coloniaux.
Après 49 ans, les coupables morts ou vivants, de ce crime odieux, quelques soient les reproches qui ont été faites au plus jeune colonel de l’Algérie indépendante, sont rattrapés par ce passé ténébreux. C’est ça l’Histoire des peuples. Elle illumine les zones d’ombre, n’accorde aucune circonstance atténuante, et éclabousse la mémoire des adeptes du mensonge et du crime organisé.
Enfin, prions le Seigneur afin que chacun repose, selon sa conscience, en paix, ici-bas et dans l’au-delà. Cependant, personne ne pourrait s’échapper des mains de la justice divine et chacun aurait son dû ici et dans l’outre-tombe. Assurément, « le rendez-vous avec le Tout Puissant, est une certitude ». Extrait du Coran.
25 juillet 2013
Ali Brahimi