Derrière les guichets de cette administration tout est clean. Pour un poste, il y a trois personnes. Vraiment safiplisir. Ils sont souriants. Sur-riant. Pourquoi pas ? Tant qu’il y a la chaîne, ils existent. Existeraient-ils autrement ? Il faut donc maintenir la chaîne. Et pour ce faire, ils demeurent souriants. Entre eux. Safiplisir. Ils se racontent la dernière blague. Celle qu’ils se sont racontée depuis des lustres: le service public. Il y a derrière le guichet, un permanent et deux recrutés dans le cadre de l’emploi des jeunes. Chacun d’eux encaisse le tiers des baskets qu’il porte. Safiplisir. Parce que voyez-vous ceux qui sont recrutés dans ce cadre, n’ont pas besoin de salaire. Tant qu’il y a papi. «C’est pas pour l’argent que je te demande de lui débrouiller un poste. C’est pour éviter les mauvaises fréquentations.» Safi quand même plisir.
Ceux qui ont besoin d’argent, eux, font la chaîne. Ils feront la chaîne pour constituer dossier sur dossier pour postuler à un poste. Fi la poste ouella fi la miri ouella fi la wilaya… Au fait, la wilaya safiplisir. Ils commencent à être à l’heure à leurre-travail. Depuis l’arrivée du nouveau wali. Safiplisir, des tonnes d’ordures ont été ramassées. La ville fait sa toilette. Mais comme on n’est pas habitués à une ville propre… on vous promet ya sidi ouali qu’on salira, comme ça au moins on servira à quelque chose. On servira à vous dire que les ordures ne sont pas seulement sur la chaussée… Vous nous avez compris ? Alors safiplisir !
25 juillet 2013
El-Guellil