La Question (livre)
La Question | |
Auteur | Henri Alleg |
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Genre | Autobiographie |
Pays d’origine | France |
Éditeur | Éditions de Minuit |
Date de parution | 12 février 1958 |
Nombre de pages | 111 |
ISBN | 978-2-70-730175-8 |
La Question est un livre autobiographique d’Henri Alleg, publié en français en1958 et en anglais. Il y narre et dénonce la torture des civils pendant la guerre d’Algérie.
Henri Alleg est arrêté le 12 juin 1957, soit le lendemain de l’arrestation deMaurice Audin, par les hommes de la 10e division parachutiste. Il est séquestré un mois à El-Biar où il est torturé et subit de multiples interrogatoires, dont un mené après une injection de penthotal. Il est ensuite transféré au camp de Lodi où il reste un mois puis à Barberousse, la prison civile d’Alger. C’est là qu’il écriraLa Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats.
Le livre s’ouvre avec la formule : « En attaquant les Français corrompus, c’est la France que je défends. » Il y accuse nommément Philippe Erulin1 d’être le principal auteur de sa torture, ainsi que ses complices subalternes. Roger Faulques est également présent à un moment de ses interrogatoires2, se vantant d’être « le fameux capitaine SS ». Jacques Massu, au travers de son aide de camp le lieutenant Mazza, est cité, mais n’est pas présent.
Henri Alleg fait dire à l’un de ces officiers :
« Tu vas parler ! Tout le monde doit parler ici ! On a fait la guerre en Indochine, ça nous a servi pour vous connaître. Ici, c’est la Gestapo ! Tu connais la Gestapo ? Puis, ironique : Tu as fait des articles sur les tortures, hein, salaud ! Eh bien ! maintenant, c’est la 10e D.P. qui les fait sur toi3. »
Un livre censuré
Dans La Question, il raconte sa période de détention et les sévices qu’il y a subis, en pleine guerre d’Algérie. Tout d’abord publié en France aux éditions de Minuit, l’ouvrage est immédiatement censuré. Les exemplaires mis en vente sont saisis le 27 mars malgré les interventions de André Malraux, Roger Martin du Gard, François Mauriac et Jean-Paul Sartre auprès du président René Coty4. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l’interdiction frappant en France. Malgré son interdiction en France, ce livre a considérablement contribué à révéler le phénomène de la torture en Algérie en confortant les témoignages qui s’étaient multipliés dans la presse au cours de l’année 1957. Sa censure n’a pas empêché sa diffusion clandestine à 150 000 exemplaires5.
25 juillet 2013
LITTERATURE