«Arrière, arrière frini dork redrissi voilà ». Nullement perturbé, le conducteur sort de sa capsule, affichant son flegme et son regard flingue en direction de tous ces impatients. C’était un sourd-muet. Et sans maudire, il leur adresse en guise de remerciements un doigt d’honneur.
Le gardien de voitures se transforme du coup en agent de la circulation, c’est lui qui orchestre et offre les priorités, tous semblent d’accord. Ils acceptent la loi du sifflet et de la matraque. Ils savent qu’un jour ou l’autre ils auront affaire à lui. C’est son trottoir, son parking, son bien, sa partie de la patrie. Son gagne-pain Attention, le gardien de voitures, celui-là spécialement, est diplômé. Il a une licence en management. Qui a dit que nos diplômés de l’université ne trouvent pas de boulot ? C’est du khorti. Entre deux voitures et une troisième qui garait, il m’a confié qu’il se faisait entre 3.000 et 3.500 dinars/jour. Six heures de travail quotidien. Le reste de la journée, l’espace il le loue à un assistant. Qui, lui, travaille le soir question sous, Ia clientèle des machines à saouls n’est pas très regardante. Dans la brouille, c’est le règne de la débrouille. «Zid, zid gleb, redrissi koulchi, tu as la chance d’avoir une direction assistée.» Mais au fait, qui de nous n’est pas assisté par la direction qui gère les roues de la fortune ?
24 juillet 2013
El-Guellil