Une grève de la faim enclenchée par les étudiants des arts et des métiers de l’audiovisuel de Bordj El Kifan. Des étudiants qui ne demandent que leurs droits. Une ministre à la tête de la Culture depuis 14 ans appelle ça de «la désobéissance civile».Les étudiants refusent de fléchir et réitèrent leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications : «Nous sommes toujours déterminés à défendre jusqu’au dernier souffle le seul institut des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel en Algérie sans dévier de la voie pacifique du militantisme. Nous n’avons pas peur, ni de la machine bureaucratique qu’utilisent les agents du ministère contre nous à travers ce complot de la fermeture de l’institut pour mettre fin à la formation dans le domaine artistique
», lancent les étudiants.
Khalida, l’ex-militante, ne se retrouve plus dans Toumi la Ministre. C’est que le pouvoir ça change. Elle qui dénonçait l’intervention des forces publiques lors des manifs où elle était en tête, menace de suspendre les activités de cette école des «Arts et métiers» même s’il faut faire appel aux forces publiques. Voilà «infâme» qui brouille l’image de la femme à la veille de la journée de la femme. «Sobhane Allah ya ltif» disait Toumi Mostfa le poète.
Mais le plus étonnant dans toute cette affaire, c’est qu’aucun parti ne réagit. Remarque, quand la culture partisane n’existe même pas, comment voulez-vous que la culture ait une place chez les «zraïdiya politiques». Ngoulou les différents hizb ne se sentent pas concernés Et les Théâtres régionaux et le Théâtre national ? Pourquoi se hâtent-ils doucement à se taire ? Sont-ils en train de cuver en vain l’argent du «ministaire» ? Ou attendent-ils qu’un «metteur en chaîne» libère leur diction cadenassée par les budgets «de cette Algérie capitale de la culture du silence takhti rassi» ? L’institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel se meurt messieurs vos théâtres rénovés à coup de milliards ne serviront qu’aux meetings de ceux qui, un jour, interdiront l’exercice de votre métier. Plus de générales pour vos pièces montées confectionnées par des pâtissiers obscurs et décorées par les petits «fours-tout».
24 juillet 2013
Kamel Daoud