Le soi-disant guide touristique, édité sous l’égide d’une direction, elle-même en charge de la culture, écrit noir sur blanc cheval pur sans arabe, au lieu de pur sang arabe ; une manière de dire aux «autres» que les Arabes ont moins de valeur que le noble animal.
Le guide touristique écrit, quelques pages plus loin, que le fondateur de l’Etat algérien moderne, l’Emir Abdelkader, a séjourné dans la capitale des Rostemides en 184 ( mais le guide ne donne pas de précision, s’il s’agit de l’ère d’avant ou d’après JC !!).
Le pseudo guide présente la faune de l’époque punique comme la plus proche de la race humaine (?). De nombreux noms patronymiques et de villes, cités dans le guide, sont transcrits en caractères minuscules, avec des accents placés à l’emporte-pièce
Mais Voltaire se retourne carrément dans sa tombe quand un paragraphe consacré à des monuments funéraires berbères écrit :
«Les arckéologues et histouriens sont d’accord pour dire que ces monuments sont datées du Xémé siècle avant J.C.»
La version en langue d’El Jahidh, du même guide touristique est, elle aussi, truffée de coquilles et autres fautes de syntaxe qui en disent long sur le «niveau» de ses rédacteurs, supposés veiller à la promotion de la chose du pauvre esprit.
«Dans un univers œsophagique, comment peut-on donner à la Culture la place qu’elle mérite, lorsque le savoir est en congé depuis que l’école n’est plus qu’un point de chute de tous nos ratages» serine à l’oreille du chroniqueur un universitaire, converti avec un succès renversant dans le métier de pizzaïolo.
Il est vrai que dans un pays où même Picasso est corrigé par des peintres en bâtiment, on n’est plus très loin de cette fausse «moralité» qui voudrait que celui qui va encore à l’école marche à contre- courant de l’air du temps, la priorité des priorités des temps actuels étant d’afficher une belle tête plutôt qu’une tête bien faite
Assurément, nos cerveaux sont en berne forcée, depuis longtemps déjà, au point que le savoir est devenu pour l’homme studieux ce que la richesse est devenue pour l’homme vigilant
24 juillet 2013
El-Houari Dilmi