Notre contrôleur était très à cheval sur l’éducation de ses deux garçons. Il ne voulait pas que ses garnements ratent leur vie. Il s’est sacrifié et mettait du cœur à l’ouvrage, notre contrôleur. Il a su, lors de ses nombreuses missions, faire celui qui « chef et celui qui ma chef oualou ». Ce qui lui a valu une promotion de chef-contrôleur. Maintenant, ce sont ses subalternes qui font le travail pour lui.
C’est la fin de l’année scolaire, il entre chez lui et comme à l’accoutumée, demande le carnet de notes à ses enfants. C’est d’abord le cancre qui lui tend le sien. Que des mauvaises notes. Zéro partout. Son enfant, l’aîné, doit redoubler. Il le regarde bien dans les yeux. Et, sans mot dire, lui remet son livret scolaire.
C’est au tour de l’autre. Le cadet lui, excellent, tout en sourire tend le carnet de notes à son paternel. Le père, pas très-contrôleur en chef, le consulte, le feuillette une première fois, une deuxième fois, se penche sur son enfant et lui assène une gifle cinglante, avant de disparaître.
- Je ne comprends pas dit le bon élève à son frère le cancre. Toi tu redoubles et il te laisse tranquille. Moi, avec mes excellentes notes j’ai droit à une gifle.
- C’est que moi, entre les feuilles de mon carnet de notes je lui ai glissé quelques billets de l’argent que j’ai économisé.
L’Afric c’est où ?
24 juillet 2013
El-Guellil