Quelqu’un qui se trouve par le hasard du livret de famille être sa sœur ne veut plus le voir. C’était sa sœur, pas son amie. Ni une copine d’ailleurs. Ils n’ont partagé que le plat cuit par la maman quand le toit n’avait d’autre choix que de rassembler la progéniture.
Elle ne veut donc plus le voir, ni elle, ni celle qu’elle a enfantée. Une makhlouqa qu’il ne connaît pas, ou peu. Mais que l’état civil et la convention sociale appellent : «nièce». Mais pourquoi ne veulent-elles pas le voir à lui, lui qui ne les a jamais vues. Lui qui n’a jamais mis les pieds chez elles. Qui ne connaît même pas leur adresse, ni leur maladresse d’ailleurs. Ce n’est qu’après, qu’il s’est rappelé qu’elles avaient perdu, l’une son époux et l’autre son père et que lui n’a pas eu la décence de trimballer son sac d’hypocrisie et aller présenter ses condoléances. Hé oui, il avait tort. Tort de ne pas faire comme tout le monde, du management sentimental. Laisser tomber son boulot, faire des kilomètres et faire acte de présence. Compatir à leur douleur. Comme si seule la présence, reflétait la compassion.. Il tient à leur rappeler que les fautes qu’il fait sont des fautes sincères, l’hypocrisie et lui sont adversaires. Lui, c’est de son vivant qu’il voudrait recevoir ceux qui ont une bribe d’estime pour lui. En faire des amis. C’est de son vivant qu’il voudrait les voir partager ses moments. Quand il ne sera plus de ce monde, merci de votre visite. C’est de son vivant qu’il choisit ses amis, et il en a parmi ses frères et soeurs. On ne naît pas amis. On le devient. Et on ne l’est pas parce qu’on est sorti du même ventre. Et prescrire l’affection, c’est commander l’hypocrisie : l’attachement doit naître de lui-même.
24 juillet 2013
El-Guellil