Lorsqu’il faut attendre toute une vie pour prétendre à quelques mètres carrés pour abriter sa progéniture, lorsqu’il faut s’armer d’un trésor de patience pour retirer un document d’un service public, lorsqu’il faut toujours «graisser la patte» pour «acheter» son… droit, lorsqu’il faut attendre, sinon une éternité, du moins des années, pour frapper à la poire d’un petit responsable, qui s’empresse de vous accabler de ses tourments pour vous empêcher de parler des vôtres, l’on a du mal, beaucoup de mal, à accepter l’idée que quelque chose est en train de changer dans le pays.
Si des nations s’imposent aujourd’hui en véritables maîtres du monde, ce n’est pas seulement grâce au génie de leurs gouvernements, mais aussi grâce au travail de leurs citoyens, tous leurs citoyens sans distinction aucune. C’est, manifestement, de cela dont notre pays a besoin. Permettra-t-on aux générations actuellement en formation, et aux cadres jusque-là mis en quarantaine, de rattraper le retard et mettre le pays au diapason, sans démagogie car chaque jour qui se lève, l’humble chaabi cherche d’abord ses béquilles avant de se lever. C’est une nouvelle épreuve pour mesurer l’énorme fossé qui sépare encore le discours aseptisé de la réalité malade, la parole naturellement facile, de l’acte nécessairement difficile.
23 juillet 2013
El-Guellil