L’R de rien par El-Guellil

Quand le «R» décide de voyager de mot en mot, ou tout simplement les déserter, c’est «proche» qui devient «poche» ou le contraire. Comme quoi, un R qui erre, ce n’est pas rien. Les poches peuvent rassembler les proches. Comme les proches peuvent se diviser grâce ou à cause des poches. Pauvres hères que nous sommes. Rassembler n’est pas assembler. Assembler, c’est mettre ensemble alors que rassembler c’est réunir. Assemblée est une réunion de personnes autour d’un même sujet commun. Rassemblement est un regroupement de personnes ou de choses. «On rapporte qu’un lion succomba sous un rassemblement de fourmis». «On n’a qu’à rassembler sur la tombe d’un homme de génie les pierres qu’on lui a jetées de son vivant, et il aura une pyramide à la gloire de la bêtise humaine». L’histoire nous le rappelle.

Quand le «R», disions-nous, commence à faire des siennes, les mots ronronnants n’ont plus de république, le discours n’a plus aucun sens et sans R, aucune oreille n’est réceptive. Tentons une phrase sans R : «Pou.. un ..ien, des gestionnai..es ont été condamnés à la p..ison fe..me alo..s que cou..ent enco..e ceux qui ont fait de not..e Sonat..ach un nid de co..ompus». C’est biza..e, ça n’a aucun sens; remettez le R à la place des deux points. Hé oui, l’R des potes qui se soutiennent n’est plus. C’est l’R des portes qui se ferment. L’R du ralliement se met au bout du reniement. Khatini, tahkhti rassi. En attendant que les eaux troubles se décantent. Et que s’éclaircissent les ciels, les gens lisent et écoutent la moindre information liée aux magouilles, sur fond de crise, sans savoir qui roule pour qui et pourquoi le pays est en train de manger ses enfants.