Imaginez-vous arriver à la mosquée du quartier pour faire votre prière. Vous apprenez que vous devez changer de mosquée parce que l’imam, Allah ghaleb, est en grève. Vous faites la tournée des mosquées publiques, tous les camarades syndiqués sont en arrêt de travail. On vous apprend que là les imams par imail et sms se sont passé le mot. La main étrangère, Allah yastor. Vous atterrissez fatalement dans un moussala, là, l’imam ne dépend pas de la fonction publique, c’est un «bénévole» qui vit de la «générosité» des moumnine. Ça serait le comble n’est-ce pas que les imams se comportent comme les boulangers, vous privant de votre prière ? Pourtant c’est ce qui risque d’arriver si le syndicat Ugta des imams de la mosquée publique décide un bras de fer avec la tutelle pour revendiquer des augmentations de salaires ou des conditions de travail mieux adaptées à leur mission de vous préparer à l’au-delà. Possible qu’un mouvement de grève générale soit déclenché car le patron des mosquées, croyant bien faire, a licencié abusivement un de leur confrères. Mot d’ordre : «il n’y a de patron que moulana» et c’est la paralysie de tous les massajide. Cela parait insolite mais pourquoi sentent-ils le besoin de créer leur syndicat si ce n’est pour des revendications à venir ? Hé oui, un imam aussi ça mange, ouah yakoul un imam, yakoul. Un imam ça s’habille, ça se transporte, ça se marie
un imam a lui aussi besoin de logement, de salaire décent et de vacances. Au fait combien touche un imam ? Sont-ils classés par catégories, des échelons, quel plan de carrière leur est-il proposé et sur la base de quelle convention? Comment sont choisis les imams, envoyés en mission, prêcher à l’étranger en période de ramadhan? Sont-ils payés en euro ? Et si les imams décidaient de créer un syndicat indépendant, leur fédération ? Fédération des Imams Algériens. FIA. Non quand-même pas, ils ne vont pas plagier Foire Internationale d’Alger. Allah yehdina.
22 juillet 2013
El-Guellil